vement à 1 378 UI.L
-1
et 1 365 UI.L
-1
(53 et 47 fois la limite
supérieure de la normale, N) ; phosphatases alcalines à
170 UI.L
-1
(1,5N) ; bilirubinémie totale à 414 μmol.L
-1
dont 278 de bilirubine conjuguée ; taux de prothrombine
(TP) à 14 % ; facteur V à 12 %. L’ionogramme sanguin,
dont la fonction rénale, était normal. L’hémogramme révé-
lait 120 000 plaquettes.mm
-3
et 6 600 leucocytes.mm
-3
dont 73 % de neutrophiles et 2 % d’éosinophiles.
La recherche d’antigènes HBs, d’anticorps anti-HBs,
d’anticorps anti-HBc, d’anticorps anti-VHC, d’IgM anti-
VHA était négative. Les anticorps antitissus n’ont pas été
recherchés et les gammaglobulines n’ont pas été dosées.
La sérologie de la leptospirose était négative. L’échogra-
phie du foie et des voies biliaires était normale. Une ponc-
tion biopsique hépatique par voie jugulaire n’a pu être
réalisée.
Le traitement symptomatique a été associé à l’admi-
nistration de plasma frais congelé et de vitamine K. L’évo-
lution a été marquée par une aggravation neurologique
rapide ayant nécessité l’intubation et la ventilation de la
patiente. Le décès est survenu 48 heures plus tard, dans
un tableau de défaillance multiviscérale.
Discussion
L’imputabilité de la griséofulvine dans la survenue de
cette hépatite aiguë est suggérée par l’absence d’hépato-
pathie chronique sous-jacente, d’intoxication alcoolique
retrouvée, d’obstruction des voies biliaires repérée,
d’autre prise médicamenteuse et d’autre cause d’hépato-
pathie aiguë. Enfin, le délai d’apparition des signes par
rapport à la prise médicamenteuse et les signes d’intolé-
rance survenus de plusieurs semaines auparavant renfor-
cent la suspicion.
La griséofulvine est un antifongique d’action fongista-
tique sur les dermatophytes dont la biotransformation est,
pour plus de 90 %, hépatique. C’est un inducteur enzy-
matique dont l’association avec certains médicaments,
notamment le kétoconazole et les contraceptifs oraux,
est déconseillée. Ses effets indésirables, essentiellement
digestifs, sont observés dans environ 10 % des cas [3].
Par contre, l’atteinte hépatique au cours des traitements
par la griséofulvine est exceptionnelle. Il s’agit essentiel-
lement d’atteintes cholestatiques apparaissant 3 semaines
à 4 mois après le début du traitement. Un seul cas d’hépa-
tite cytolytique a été rapporté [1]. L’hépatotoxicité de la
griséofulvine a été démontrée chez la souris [4]. Chez
l’homme, le traitement par griséofulvine est connu pour
induire des poussées aiguës avec augmentation des
aminotransférases en cas de porphyrie, par interférences
avec le métabolisme des porphyrines [3, 5]. Le mécanisme
d’hépatotoxicité chez le sujet sain est controversé, de
nature immunologique pour certains, toxicité directe
pour d’autres [2]. L’examen d’une biopsie hépatique
aurait pu renforcer l’hypothèse diagnostique. Les
anomalies de l’hémostase contre-indiquaient la ponction
percutanée et la ponction par voie jugulaire n’était pas
disponible.
Dans l’observation présentée ici, la poursuite du trai-
tement (si sa responsabilité est retenue) malgré l’appari-
tion de l’ictère a été un facteur favorisant de cette hépatite
dont le caractère cytolytique, la rapidité de l’évolution
ayant conduit au décès de la patiente sont inhabituels.
Références
1. Gaudin JL, Bancel B, Vial T, Bel A. Hépatite aiguë cytolytique et
éruption morbiliforme imputables à la prise de griséofulvine. Gas-
troenterol Clin Biol 1993 ; 17 : 145-6.
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1141-3.
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2005:899.
4. Hutter H, Zatloukal K, Winter G, Stumptner C, Denk H. Distur-
bance of keratine homeostasis in griseofulvin intoxicated mouse
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mt, vol. 15, n° 2, avril-mai-juin 2009
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