Interpréter les noms déverbaux : quelle relation
avec la structure argumentale du verbe de base ?
le cas des noms en –OIR du français
Fiammetta Namer
U Nancy 2, et UMR 7118 ATILF, CNRS & Nancy-Université
fiammetta.namer@univ-nancy2.fr
Florence Villoing
U Paris 8, et UMR 7023, CNRS
florence.villoing@u-paris10.fr
1 Introduction
Les déverbaux font l’objet de nombreuses études. L’une des questions particulièrement explorées
concerne l’héritage des propriétés argumentales du verbe de base dans le but d’expliciter le comportement
syntaxique des noms déverbaux (cf. par exemple, (Alexiadou, 2001; Alexiadou and Haegeman, 2007;
Booij and Van Haften, 1988; Booij, 1992; Grimshaw, 1990; Oshita, 1995; Sadler and Spencer, 1998;
Samvellian, 1995; Spencer, 1999; Williams, 1981)). Une facette, néanmoins, a été moins souvent
explorée, celle qui concerne la formation des noms déverbaux désignant des entités et formés par la
morphologie constructionnelle, mettant ainsi au jour les propriétés des règles qui portent sur les lexèmes
en entrée et en sortie. C’est à cet aspect que nous nous intéressons ici avec l’étude des déverbaux
nominaux en -OIR1 qui présentent un double intérêt puisque d’un côté, ils montrent des propriétés
communes à tous les noms déverbaux mais de l’autre, ils s’en éloignent quant à la construction de leur
interprétation.
La question que nous nous posons est de savoir si l’interptation d’un nom déverbal est une fonction
prédictible de la règle de nominalisation, si elle dépend des propriétés du verbe de base ou si d’autres
paramètres entrent en jeu. De récents travaux en morphologie constructionnelle portant sur les noms et
adjectifs déverbaux du français tendent à accréditer l’hypothèse que l’interprétation d’un déverbal renvoie
soit au procès qu’exprime le verbe de base soit à l’un ou plusieurs de ses actants, en fonction des
contraintes posées par la règle (Corbin, 2004; Dal, 1999; Plénat, 2005; Roché, 2003). Par exemple,
l’interprétation agent/instrument des noms déverbaux en -eur (Busa, 1997; Fradin & Kerleroux, 2003b;
Kerleroux, 2004) est conditionnée par la présence obligatoire d’un verbe de base agentif, alors que la
fonction des adjectifs en -able est prototypiquement de modifier le nom qui correspond au patient du
verbe de base (Fradin, 2003).
Notre étude des noms déverbaux suffixés en -OIR (désormais V-oir) du français s’appuie sur les éléments
de deux nomenclatures, celle du TLF (désormais V-oirTLF) et celle de La Toile (désormais V-oirW3).
Notre enquête porte sur les deux points suivants :
l’interprétation des V-oir, ce qui nous amène à définir les contraintes exercées sur la sortie du
patron constructionnel,
les propriétés des verbes de base, ce qui nous conduit à nous interroger sur les contraintes
exercées par ces patrons sur l’entrée ; l’objectif étant d’évaluer dans quelle mesure il est possible
d’établir une corrélation entre les propriétés des verbes et les interprétations des noms. Nous
prendrons en considération plusieurs aspects du sens du verbe : le nombre de ses participants
sémantiques et leur valeur, le type sémantique et/ou aspectuel du verbe de base.
L’étude des noms déverbaux en -OIR nous amène aux résultats suivants.
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Congrès Mondial de Linguistique Française - CMLF'08
ISBN 978-2-7598-0358-3, Paris, 2008, Institut de Linguistique Française
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DOI 10.1051/cmlf08226
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nous montrerons qu’à l’image d’autresgles de construction deverbaux, lagle de
construction des noms en –OIR privilégie nettement une ou deux interprétations à côté d’autre(s)
interprétations non-prototypiques ;
mais à la différence des autres déverbaux pour lesquels il semble exister une relation bien
identifiée entre la structure argumentale du verbe de base et l’interprétation du déverbal,
l’interprétation des déverbaux en -OIR apparaît relativement indépendante des propriétés
argumentales du verbe de base. En effet, aucune des interprétations majeures des V-oir ne
semble pouvoir être corrélée à un argument syntaxique du verbe. Il semble plutôt que les V-oir
soient construits sur un participant sémantique de l’événement décrit par le verbe qui se
réaliserait, en syntaxe, sous la forme d’un ajout.
En revanche, en prenant appui sur des résultats obtenus à partir d'études effectuées sur environ 700 noms,
nous montrerons qu'il existe un lien entre l’interprétation et les propriétés de transitivité du verbe de base,
puisque l’on observe que les V-oir instrumentaux sont très majoritairement construits sur des verbes
transitifs tandis que les V-oir de lieu le sont sur des verbes intransitifs. Nous remarquerons cependant que
ce lien est loin de constituer une règle, mais tout au plus une large tendance.
Nous illustrerons notre démonstration à partir d’exemples divers quant au statut (attesté, néologique), au
domaine (général, spécialisé) et au registre (standard, familier, argotique…).
2 Données et recueil de données
2.1 Données
Notre étude prend appui d’une part sur les noms déverbaux en -OIR attestés dans un dictionnaire multi-
volumes, le TLF, et d’autre part sur une analyse rigoureuse de néologismes récoltés sur La Toile. Ces
deux sources de données constituent un ensemble original qui montre la grande productivité de la
suffixation en -OIR ; la collecte à partir d’Internet a permis de réunir plus de 400 noms qui constituent
l’ensemble noté V-oirW32 et environ 300 à partir du TLF, rassemblés dans la liste appelée désormais
V-oirTLF. La supériorité de la représentation des V-oirW3 sur celle des V-oirTLF montre la vitalité de la
règle -OIR (tout du moins dans les documents issus de La Toile), contrairement à ce qu’affirmait (Dubois,
1962).
Les exemples présentés dans ce qui suit seront, en fonction des besoins, empruntés à l’un ou l’autre des
ensembles V-oirTLF, V-oirW3.
2.2 Recueil des données
Le corpus V-oirW3 a été obtenu par récupération automatique de candidats néologismes vérifiant une
marque formelle donnée (ici la chaîne graphique oir(e)(s)). La première étape a consisté à constituer une
liste de « candidats noms » construits à partir de la liste de tous les verbes du TLF qui ne servent pas déjà
de base aux noms en -OIR attestés. Dans un second temps, cette liste a alimenté un moteur de recherche
(en l’occurrence YahooTM) sous forme de requêtes formulées automatiquement. Une fois les formes et
leur contexte textuel récupérés (la constitution de cet ensemble s’est achevée le 20 décembre 2006),
chaque résultat a été ensuite scrupuleusement évalué de manière à rejeter les formes qui ne correspondent
pas à un déverbal.
3 Interprétation des V-oir (contraintes sur la sortie de la règle)
Il est communément admis que la règle de construction de lexèmes (désormais RCL) en -OIR construit des
noms qui désignent l’instrument aidant à la réalisation du procès verbal (RASOIR 3) ou le lieu dans lequel
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celui-ci se déroule (PARLOIR), à la quasi exclusion de tout autre type sémantique (cf. (Corbin, 1987 :691),
qui cite l’exception TIROIR, patient du prédicat TIRER).
Même si lieu et instrument en sont les principales interprétations (en quantité comparable, et ce pour les
deux corpus, ie. plus de 90% pour V-oirW3 et pour V-oirTLF), notre recherche montre que les noms de
V-oirTLF et V-oirW3 présentent d’autres interprétations, relativement périphériques (section 3.2).
3.1 Interprétations privilégiées : instrument et lieu
Les études consacrées aux noms déverbaux en -OIR ont depuis longtemps établi que les noms en -OIR
s'interprètent majoritairement comme lieux ou instruments (Meyer-Lübke, 1894; Nyrop, 1899-1930;
Sammet, 1968; Schmitz and Schmitz, 1995; Dubois, 1962; Corbin, 1987).Le problème se pose de la
définition et de l’identification de ces deux types sémantiques. Comme nous le rappelons infra, section
3.2, de nombreux travaux se sont consacrés à l’élaboration des critères et des tests permettant de classer
les noms déverbaux en fonction de leur interprétation agentive, patientale ou événementielle, par rapport
au prédicat de base. On s’attendrait a priori à ce que des travaux analogues se soient intéressés aux
interprétations instrumentale et locative d’un nom déverbal, dans le but de déterminer, si, et comment, ce
nom déverbal fait référence à un lieu ou un instrument qui participe à la réalisation du procès décrit par le
verbe de base. Mais finalement, peu de travaux se consacrent à l'identification des interprétations
locative/instrumentale d'un nom déverbal. Deux raisons essentielles nous semblent expliquer ce manque :
(i) tout d'abord, lieu et instrument intéressent peu les syntacticiens qui analysent les syntagmes
instrumentaux et locatifs comme des ajouts (voir section 4.2) ; (ii) d'autre part, les interprétations lieu et
instrument des V-oir sont souvent considérées par les morphologues comme indissociables l'une de
l'autre : (Corbin, 1990:47-48) reprenant (Corbin, 1987:247-248) indique, par exemple, que les noms en
-OIR possèdent une "interprétation unique sous plusieurs sens apparemment différents. [...] la distinction
instrumental/locatif n'est qu'apparente [...]". De son côté, (Plénat, 2005:250) s'interroge sur la pertinence
qu’il y a à distinguer "les locatifs des instrumentaux : la distinction paraît peu opératoire en morphologie,
où l'acception locative n'a pas de moyens d'expression distincts (le suffixe -OIR est à la fois locatif et
instrumental)".
Il est donc admis que la RCL en -OIR construit des noms de lieu et/ou d'instrument, et que leur
caractérisation exacte est difficile à prévoir, voir peu souhaitable. Cet état de fait ne nous satisfait
nullement, notamment parce que certaines constructions morphologiques montrent que l’indistinction
instrument/lieu ne tient pas face à des déverbaux tels que les noms en -eur dont la règle est susceptible de
construire une interprétation instrumentale mais jamais locative. Aussi avons nous cherché à définir les
contraintes liées à la RCL-OIR. en établissant un ensemble de critères qui permettent d’identifier les
interprétations nominales de lieu et d’instrument. La première étape dans cette tâche est la constitution
(section 3.1.1) puis l'application au corpus (section 3.1.2) de tests permettant de distinguer, parmi les
V-oir, leur valeur sémantique (locative ou instrumentale) dans un syntagmegi par V. Ensuite, nous
examinerons dans quelle mesure cette interprétation de lieu ou d’instrument, quand elle est clairement
identifiable, correspond à celle d’un argument logique du prédicat V de base (section 4.2).
3.1.1 Instrument ou lieu ? Les tests utilisés
Identifier un nom d’instrument ou un nom de lieu est une tâche peu aisée dans l’absolu. En effet, un nom
peut dénoter un lieu dans certaines situations (comme, par exemple, le nom BOCAL dans « le poisson
rouge vit dans un bocal ») et un instrument dans d’autres (le même nom BOCAL désigne un instrument
dans : « Jean a tué Marie à coups de bocal sur la tête »). La définition fournie par les dictionnaires
constitue quant à elle le plus souvent un indice instable, et ne peut-être exploitée. C’est ainsi que le TLF
définit le nom EGOUT comme un nom d’instrument : « installation ou conduit servant à l'écoulement d'un
liquide » (la mention ‘servant à’ indiquant la finalité de l’objet et donc sa fonction instrumentale) ; dans la
même entrée, ce nom est également décrit comme lieu « Lieu où viennent affluer les choses, les gens les
plus vils ».
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En première approximation, un nom d'instrument dénote un objet concret artéfactuel (à l'exception de
certains noms de parties du corps, qui désignent des instruments par métonymie, eg. MACHOIRE, voir la
section 3.1.2). De ce fait, l'instrument possède deux propriétés: celle de provenir d'une création humaine,
et celle d'être destiné à un usage particulier (voir (Pustejovsky, 1995 : ch6, 8) pour un modèle de
représentation de ces deux traits). Cependant, (Flaux and Van de Velde, 2000 : 50-52) fait remarquer que
tous les « noms d’objets fabriqués » incluent l’existence d’une finalité dans leur définition : tous les
objets artéfactuels peuvent donc s’employer comme instrument, en fonction de l’événement auquel ils
prennent part. Cette caractérisation semble peu discriminante, et donc inutilisable.
Au sein des travaux de sémantique lexicale, un nom de lieu fait référence à un objet (le « site ») qui doit
comporter soit un volume soit une surface dans ou sur lequel se situe l'entité déplacée (la « cible »).
L’identification du nom dénotant le site se fait donc relativement à celle du nom dénotant de la cible. A la
suite de (Vandeloise, 1986), différents travaux ont permis d’établir les critères d’attribution des étiquettes
de cible et de site pour les objets dénotés par les noms entrant dans la construction « NP1 prep NP2 » où
prep est une préposition spatiale. Par exemple, quatre traits caractérisent le site et/ou la cible reliés par la
préposition « sur » (de Mulder and Flaux, 2005; Dendale and de Mulder, 1998; Vandeloise, 2000) : le site
dénote une surface, la cible est plus haut que le site, il y a contact entre cible et site, le site sert de support
à la cible. La notion de lieu (de site) est donc forcément relative. Pas plus que la fonction d’instrument,
elle ne peut être définie dans l’absolu pour caractériser l’objet auquel un nom donné fait référence.
Prenons l’exemple du nom MIROIR : l’objet désigné, en tant qu’artéfact, est un instrument ; mais quand le
nom intervient dans une séquence comme « la mouche est sur le miroir», il vérifie tous les traits qui font
d’un miroir un site, donc un lieu ; enfin quand, à l’inverse, le nom MIROIR apparaît dans la phrase « le
miroir est sur la table», l’objet auquel il fait référence a toutes les caractéristiques d’une cible.
On retrouve ici l’ambiguïté pointée par D. Corbin et M. Plénat et mentionnée supra ; la sémantique
lexicale ne permet pas en général de choisir, pour un V-oir donné, l’interprétation (lieu ou instrument) la
plus appropriée. Par conséquent, dans le but d’optimiser notre analyse, nous avons eu recours à
l’utilisation de tests syntaxiques qui mettent en jeu l’emploi de V-oir dans des constructions régies par le
verbe V de base.
Les tests que nous avons utilisés pour identifier l'interprétation des V-oir exploitent les propriétés
transformationnelles ou distributionnelles des énoncés dans lesquels apparaissent le couple (V, V-oir) et
proviennent ou sont inspirés de (Boons et al., 1976 :ch3; Cadiot, 1990, 1991; Gross, 1975), et (Reinhart,
2002). Ces tests sont regroupés dans le tableau Tab1. L’étiquette lieu, instrument ou lieu/instrument est
attribuée à V-oir en fonction du nombre de tests auxquels ce nom répond positivement pour chaque
interprétation. Le symbole W désigne le complément éventuel de V.
Parmi les tests d’identification du V-oir de lieu, nous distinguons ceux qui s’adressent aux V de
mouvement inhérent notés Vmvmt, ou V de mouvement causé, notés VmvmtC (TEST 2mvmt) et ceux qui
concernent les autres types de verbes (TEST 2a’, 2b’, 2c’) (voir (Levin and Rappaport Hovav, 1995) pour
une analyse des prédicats de mouvement à direction inhérente ; voir (Goldberg, 1995; Levin, 1993;
Pinker, 1989) pour une discussion sur la notion de mouvement cau; voir (Davis and Koenig, 2000)
pour une modélisation de ces types lexicaux). En effet en cas de mouvement (causé) V-oir s’interprète
comme un lieu s’il désigne la destination du protagoniste du mouvement. Dans les autres cas (TEST2a’-
c’) il ne peut s’agir que du lieu scénique où se déroule l’action décrite par V. Ce cas présuppose pour le
protagoniste (exprimé par NP0) d’être dans le lieu décrit par V-oir au début, à la fin ou pendant toute la
durée du procès décrit par V (Boons et al., 1976 :205). Cette condition exprimée par le (TEST 2c’)
distingue MANGEOIRE, qui échoue au test (La vache mange dans la mangeoire =/=> la vache est dans la
mangeoire ; La vache mange dans la mangeoire <=/=> la vache mange quand elle est dans la
mangeoire) de DORTOIR, qui le passe avec succès (L’élève dort dans le dortoir => l’élève est dans le
dortoir ; L’élève dort dans le dortoir <=> l’élève dort quand il est dans le dortoir).
Parmi les tests de reconnaissance des instrumentaux, la substitution dans le TEST1c, empruntée à
(Cadiot, 1991) sert à identifier les noms d’instruments prototypiques, qui autorisent l’alternance « V avec
un V-oir / V au V-oir » (je hache ma viande avec un hachoir / je hache ma viande au hachoir). Quant au
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TEST1d, il témoigne, en particulier, de la manière dont l’instrument se substitue parfois à l’agent en
position sujet (cf. section 4.2.1.1) : Max casse la vitre avec un marteau / le marteau casse la vitre.
TESTS 1 instrument TESTS 2 Lieu
TEST 1a
NP0 V W au moyen de DET V-oir
NP0 V W avec DET V-oir
Avec quoi, grâce à quoi, à l’aide de quoi,
au moyen de quoi est-ce que NP0 V W ?
Avec/grâce à/à l’aide de/au moyen de
DET V-oir
TEST 2mvmt : Vmvmt ou VmvmtC
NP0 Vmvmt PrepLOC DET V-oir Æ NP0 se dirige vers
DET V-oir
NP0 VmvmtC NP1 PrepLOC DET V-oir Æ NP1 se dirige
vers DET V-oir
TEST 1b
NP0 V W avec DET V-oir NP0 utilise
DET V-oir pour Vinf W
TEST 2a’ : autre V
A quel endroit est-ce que NP0 V W ? Dans/sur DET
V-oir
TEST 1c
NP0 V W avec DET V-oir NP0 V W
au V-oir
TEST 2b’ : autre V
NP0 V W PrepLOC DET V-oir NP0 V W, et cela se
passe PrepLOC DET V-oir.
TEST 1d
NP0 V NP1 avec DET V-oir Æ DET
V-oir V NP1
TEST 2c’ : autre V
NP0 V W PrepLOC V-oir Æ NP0 est PrepLOC V-oir
(au début et/ou à la fin du déroulement de V)
NP0 V W PrepLOC DET V-oir NP0 V W quand NP0
est PrepLOC DET V-oir NP0 y V W
Tab1 : Tests d’identification Lieu/Instrument
3.1.2 V-oirTLF et V-oirW3 : application des tests
Au moyen des tests ci-dessus, la majeure partie (c’est à dire 587 sur les 639, soit 91,8%) des noms en
-OIR issus de nos deux corpus (V-oirW3 et V-oirTLF) sont interprétables comme instrument ou comme lieu.
42,4% d’entre eux sont étiquetables comme des « noms de lieu » ; ils sont plus nombreux, c’est à dire
167/283 dans le TLF que sur la Toile, où ils ne sont que 82 sur 304. Les 57,6% restants sont
interprétables comme des « noms d’instruments » : les proportions relatives à chaque source de données
sont inversées, puisque les noms d’instrument sont plus nombreux dans V-oirW3 : 201/304 que dans
V-oirTLF : 137/283 (on pourra se reporter au tableau Tab4 pour le détail de ces données chiffrées).
Comme le montre le tableau Tab2, la décision dépend du rapport TEST1/TEST2 des réponses positives
(note +) aux tests présentés dans le tableau Tab1. L’interprétation de certains noms reste indéterminée
entre lieu et instrument (cf. deux dernières lignes du tableau). Il s’agit de noms qui satisfont aux tests
TEST2a’-c’, et qui peuvent donc s’interpréter comme des lieux « scéniques », tout en vérifiant également
les tests TEST1a et TEST1b, c’est à dire renvoyant à des instruments non prototypiques.
Source Exemple TESTS instrument TESTS lieu
(TEST2mvmt /
TEST2a’+ TEST2b’ +
TEST2c’)
Score (Instr
/Lieu)
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