Introduction
Nous aborderons dans ce chapitre un certain nombre de propri¶et¶es li¶ees µa la propagation des champs.
Un des aspects physiquement les plus int¶eressants et les plus riches d'applications concerne les ph¶eno-
mµenes de di®raction (transmission des champs ¶electromagn¶etiques µa travers des structures dont la taille
n'est pas trµes grande devant la longueur d'onde). Un des objets essentiels de cette partie du cours
sera donc de donner une assise rigoureuse µalath¶eorie de la di®raction. Nous allons voir comment
et au prix de quelles approximations on peut justi¯er les propri¶et¶es de la di®raction telles qu'elles
sont enseign¶eesdanslesclasses¶el¶ementaires. Nous aurons, pour cela, µa utiliser des techniques trµes
puissantes, comme celle des fonctions de Green, qui, sous d'autres formes ou d'autres noms, sont trµes
g¶en¶eralement utilis¶ees en physique.
Cette partie sera divis¶ee en trois chapitres principaux. Dans le premier, nous ¶etablirons de fa»con
rigoureuse la solution des ¶equations de Maxwell en termes de potentiels retard¶es. Nous ¶etablirons
pour ce faire la forme de la fonction de Green du champ ¶electromagn¶etique, r¶eponse des ¶equations de
Maxwell µa une perturbation impulsionnelle, spatialement et temporellement. Nous intuiterons d'abord
la forme de cette fonction en n'utilisant que des arguments physiques simples avant de la retrouver
de fa»con rigoureuse. Ce chapitre fera un usage extensif de l'int¶egration de fonctions complexes, avec
laquelle il est donc pr¶ef¶erable d'^etre d¶ejµa familier.
Dans le deuxiµeme chapitre, nous utiliserons cette solution et la fonction de Green du champ
pour d¶emontrer une formule rigoureuse (formule de Kirchho®) relative µalapropagationduchamp
¶electromagn¶etique. Nous utiliserons ensuite cette formule pour essayer de traiter un problµeme de
di®raction g¶en¶erique, la transmission d'un champ µa travers une ouverture dans un ¶ecran opaque.
Nous verrons qu'on ne peut en g¶en¶eral traiter le problµemedefa»con rigoureuse. On devrait pour cela
tenir compte des courants induits dans l'¶ecran, ce qui est impossible. Nous ferons donc une approx-
imation (qui est ¶equivalente au principe de Huygens des sources secondaires) a priori trµes grossiµere
mais trµes r¶ealiste dans des problµemes concrets. Nous montrerons alors que le champ transmis est ex-
plicitement calculable. En faisant en¯n une approximation paraxiale, nous retrouverons la di®raction
dans l'approximation de Fraunhofer, telle qu'elle est enseign¶ee g¶en¶eralement de fa»con ¶el¶ementaire.
Nous pourrons alors g¶en¶eraliser les r¶esultats obtenus pour un ¶ecran opaque perc¶eµades¶ecrans semi{
transparents ou m^eme µa des objets de phase.
Dans le troisiµeme et dernier chapitre, en¯n, nous traiterons briµevement et qualitativement un
certain nombre d'applications pratiques de la di®raction. Nous ne ferons qu'¶evoquer briµevement
le principe de ces techniques, sans jamais entrer dans le d¶etail des calculs. Nous nous pencherons
en particulier sur les applications de la di®raction pour le traitement optique des signaux. Nous
consacrerons quelque temps µalatrµes belle m¶ethode de Labeyrie qui permet de s'a®ranchir largement
des °uctuations de l'atmosphµere terrestre et de rendre aux instruments astronomiques une partie
de leur pouvoir de r¶esolution th¶eorique sans pour autant recourir µa des moyens spatiaux. Nous
¶evoquerons trµes briµevement le principe de l'holographie et de ses g¶en¶eralisations en optique non lin¶eaire
(la conjugaison de phase, par exemple). Nous montrerons en¯n qualitativement, µa partir de la formule
de Kirchho®, comment l'optique g¶eom¶etrique peut ¶emerger du cadre de la th¶eoriedeladi®raction. Ces
arguments qualitatifs seront repris sur une base beaucoup plus rigoureuse dans le quatriµeme appendice
µa cette partie.
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