La gravitation quantique - Benjamin Wagener`s Words

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La gravitation quantique
Atelier de physique
subatomique 2007.
Université Paris 7 Denis Diderot.
Wagener Benjamin
Plan de l’exposé
• La problématique de la gravitation
quantique
• Quelques approches
• L’expérimentation
La problématique de la
gravitation quantique
I. Les origines de la gravitations quantique.
II. Des théories incompatibles.
III. Un développement hasardeux ou comment
aborder un tel problème.
IV. Vers l’unification…
I: Les origines
•
•
•
•
•
Elles remontent au début du 20-ième siècle avec
1915: Relativité Générale
1926: Mécanique Quantique
Dès 1916 Einstein suggérait que des effets quantiques
pourrait conduire à des modifications dans la théorie de
la relativité générale
En 1927 Oscar Klein suggérait déjà qu’une éventuelle
théorie de la gravitation quantique modifierait
radicalement nos concepts d’espace et de temps
I: Les origines
• Les premières tentatives de quantification du
•
•
champ gravitationnel ont lieu à la fin des années
vingt.
Les premières publications sur le sujet
remontent à la fin des années trente
M.Fierz et W.Pauli font le lien avec un champ
quantique de spin 2 et le graviton est déjà une
notion familière dans les années trente.
Mais après près d’un siècle d’efforts la gravitation
quantique n’est toujours pas là…
I: Ordres de grandeurs
En 1900 Planck soulignait déjà que
l’on pouvait combiner les constantes
fondamentales:
G
c
Pour former des constantes de
longueur, de temps et de masse.
l
G
33
1
.
62
10
cm
3
c
P
tP
mP
lP
c

lP c
G
c5
43
5.40 10 s
c
1.22 1019 GeV
G
Ce sont les constantes fondamentales de la gravitation quantique. Elles sont
extrêmes. Il faudrait un accélérateur de particules de plusieurs milliers d’années
lumières de circonférence pour pouvoir sonder la masse de Planck avec
les technologies actuelles.
II Des théories incompatibles
• La mécanique quantique
est basée sur l’équation
de Schrödinger:
^
i
t
H
 Elle décrit une causalité statistique dans un espacetemps absolu
Elle s’est développée en suite en théorie quantique des
champs pour inclure la relativité restreinte mais il est resté
un espace-temps de base (background) dans lequel
évoluent des objets.
Ce qui est en contradiction avec la relativité genérale
II Des théories incompatibles
• En relativité générale,
l’espace-temps est
couplé à la matière
qui lui donne sa
forme:
R
1
Rg
2
T
Le membre de gauche représente une partie
purement géométrique qui détermine la forme de
l’espace-temps et donc la causalité de l’univers. Alors
que le membre de droite est le tenseur énergieimpulsion qui est lié à la distribution de matière et
d’énergie.

(g)
II: Principaux désaccords entre relativité
générale et mécanique quantique
Mécanique quantique
 Cadre statistique de la
probabilité de présence,
on perd la notion de
trajectoire.
 Temps absolu
 Présence d’un
background
 S’applique
préférentiellement aux
petits systèmes.
Relativité générale
 Cadre parfaitement
déterministe, une trajectoire
est parfaitement déterminée.
 Espace et temps relatifs,
formulation covariante
indépendante du référentiel.
 Background independent
S’applique
préférentiellement aux
grands systèmes.
III: Un développement hasardeux
• En 1976 DeWitt propose une
méthode dite de
« background field » pour
quantifier la gravitation
générale. Il propose une
méthode perturbative de la
forme:
g
bg
g

g

background
champ quantique
L’action d’Einstein et l’action du champ
de matière peuvent alors se
bg
développer en puissances de g
et les règles de Feynman s’en
déduisent.
Cependant, la constante de couplage de la gravitation est G
qui a la dimension d’une surface dans les unités standard  c 1 ce qui
donne naissance à une suite infinie de divergences à tous les ordres. La théorie
est non-renormalisable.
IV: Vers l’unification
IV: Vers l’unification…
• Les tentatives de construire une théorie semi-classique dans laquelle
la gravitation reste classique mais ou les autres champs sont
quantiques ont échoué. Montrant l’incompatibilité des concepts
classiques et quantiques
En dessous d’ une véritable théorie de la gravitation quantique ont peut
distinguer selon Chris Isham:
 Une approche primaire: on part d’une théorie classique et on applique
des règles de quantification
Une approche secondaire: on part d’une structure quantique de toutes
les interactions et on essaie de retrouver la relativité générale dans
quelques situations (théorie des cordes)
IV:Vers l’unification
• Cependant des théories intermédiaires fournissent déjà des résultats:
i) Au premier niveau: mécanique quantique dans un champ gravitationnel extérieur
sans prendre en compte le retour sur le champ.
C’est le seul niveau pour lequel des expériences existent pour le moment: dès les
les années 70 des expériences d’interféromètrie de neutrons dans le champ de la
terre ont permis de vérifier le principe d’équivalence.
ii) Au second niveau: théorie quantique des champs dans un champ gravitationnel
extérieur(retour pris en compte perturbativement).Des données expérimentales
manquent mais il y a des prédictions précises comme celle du rayonnement des
trous noirs:
TH
c 3
8 k B GM
6.17 10
8
M sol
K
M
C’est la température à laquelle devrait rayonner un trou noir symétrique dans la
Métrique de Schwarzschild. Cette température est très faible mais on spécule que
cette expression, qui fait intervenir toutes les constantes fondamentales de la nature,
devrait jouer un rôle primordial dans une théorie de la gravitation quantique.
IV: Un peu d’histoire
Plusieurs des plus grandes découvertes de la physique se sont faites en
combinant des théories en apparence contradictoires:
-Orbites de Kepler + mécanique de Galilée = mécanique de Newton
-Relat. De Galilée + th. De Maxwell = relativité restreinte
-Relat. Restreinte + Méca. Quantique= antiparticules
-Relat. Restreinte + gravitation Newtonienne= relat. générale
Nous pouvons espérer sans crainte que la recherche de la gravitation
quantique mènera à de grandes découvertes. Peut-être même la plus
importante découverte de la physique. Mais beaucoup reste à faire…
IV Que peut-on attendre d’une future
théorie de la gravitation quantique ?
• Une théorie vraiment fondamentale devrait être tellement rigide
quelle devrait permettre de prédire tous les phénomènes à basse
énergie (masses des particules, constantes de couplage).
• La théorie devra être « background independent » comme toute
théorie raisonnable de la gravitation.
• Les divergences ultraviolettes (non-renormalisabilité) devront
disparaître.
• La théorie devra être capable de dire ce qui se passe pour les
singularités de la relativité générale (trous noirs, big bang).
IV: Et après ?

On apprend de la relativité générale que l’espace-temps est un
champ dynamique et de la mécanique quantique que tout
champ doit être quantifier mais…
 Peut-on parler de quanta de temps et de quanta d’espace, qu’est-ce qu’une
superposition d’espace-temps?
 En fait en gravitation quantique on risque de perdre la notion d’espace-temps
au même titre que l’on perd la notion de trajectoire en mécanique quantique.
Quelques approches
I. Les principales directions de recherche
II. La théorie quantique des champs en
espace courbe
III. La théorie des cordes en bref.
IV. La « loop quantum gravity »
V. Et bien d’autres…
I: Les directions principales
• La ligne covariante: on tente de construire la théorie
•
•
comme une théorie quantique des champs des
fluctuations de la métrique sur un « background », cela
à conduit à travers la supergravité à la théorie des
cordes.
La ligne canonique: on tente de construire une théorie
quantique dans laquelle l’espace de Hilbert comporte
une représentation de la métrique ou des fluctuations de
la métrique. Cela à conduit à la « loop quantum gravity
».
La somme sur des histoires: on essaie d’utiliser une
version de l’intégrale de chemin de Feynman pour
construire la théorie.
II La théorie quantique des champs en
espace-temps courbe.
• C’est une extension de la théorie
•
•
•
•
quantique des champs standard
dans les espaces courbes
On y prédit que des particules
peuvent être produites par des
champ gravitationnels intenses.
Les champs quantiques dans les
espaces courbes perdent leur
interprétation comme des
particules.
Mêmes l’interprétation des
particules dépend de
l’observateur. Des observateurs
différents peuvent ne pas voir le
même nombre de particules.
Les applications les plus
frappantes sont le rayonnement
des trous noirs et l’effet Unruh.
TH
k
2 kBc
TU
a
2 kBc
III: La théorie des cordes
• On en a déjà parler...
• Signalons cependant que la (les) théorie des
•
cordes n’est pas « background independent » et
que l’on retrouve la relativité générale que dans
certains cas limites.
Signalons aussi que la théorie des cordes pour
être valide nécessite d’ajouter beaucoup de
structures (les dimensions supplémentaires, la
supersymétrie) qui n’ont jusqu’à présent reçu
aucune vérification expérimentale.
IV.1 La « loop quantum gravity »
• C’est la principale concurente de la théorie des
•
•
•
cordes, elles présentent de nombreux atouts.
La théorie est « background independent » et
non-perturbative.
Elle est minimale: aucune structure
supplémentaire n’est nécessaire à part MQ et RG
que l’on tente de mixer harmonieusement.
Cependant LQG ne peut pas faire de prédiction
sur le contenu en matière de l’univers.
IV.2 Pourquoi des boucles ?
• Quantification en théorie quantique des champs basée sur une algèbre
•
formée des composantes positives et négatives des modes propres du
champ
En LQG on choisit une algèbre basée sur les holonomies de la connection
du champ gravitationnel.
Dans le cas de la théorie de Maxwell l’holonomie
le long d’une courbe fermée est l’exponentiel de
l’intégrale du potentiel A.
U ( A, ) exp( A)



holonomie le long de
 En LQG, l’holonomie devient un opérateur quantique qui créer des états en
boucle. Par exemple dans le cas de la théorie de Maxwell, un état en boucle
est un état dans lequel le champ électrique s’annule partout sauf le long d’une
ligne de Faraday. On le considère comme une excitation quantique élémentaire
d’une unique ligne de Faraday.
- Un état en boucle est donc une excitation fondamentale de l’espace-temps
IV.3
« LQG »
• En utilisant une méthode dite de régularisation
•
•
•
•
•
on définit un opérateur de volume
correspondant au volume usuel:
Le spectre de cet opérateur se trouve être
discret et donc l’espace-temps se manifeste en
quanta.
L’élément qui suit est la relation entre ces
quantas, qui est codée par l’aire qui les sépare.
On en arrive aux « réseaux de spin » qui sont
des graphs représentant la configuration de
l’espace-temps.
La théorie prédit qu’une mesure suffisamment
précise d’aire ou de volume mesurerait l’une de
ces valeurs spéctrales.
On peut décomposer ces « réseaux de spin »
en états en boucles.
V
d 3 x det e( x)
A 8 G
i
ji ji 1
V.1 Et bien d’autres…
• L’analyse de Regge et la triangulation dynamique causale: La
première est un formalisme produisant une approximation simpliciale
des solutions de l’équation d’Einstein, dans la seconde cette même
approximation est utilisée pour discrétiser l’espace temps. A grande
échelle cela reproduit l’espace-temps classique mais on montre que
celui-ci est à deux dimensions à l’échelle de Planck.
• La théorie des twisteurs: dûe à R. Penrose, les twisteurs sont des
objets mathématiques créé pour fournir un formalisme adéquat à la
gravitation quantique.
• La thermogravité explore les liens apparemment étroits entre
gravitation et thermodynamique (trous noirs).
• « emergent gravity » suggère que les liens entre théorie de la
matière condensée et particules élémentaires devraient être étendus
à des contexte gravitationnel et cosmologique.
V.2 Et bien d’autres…
• Le géométrie non-commutative: crée par le mathématicien,
•
•
•
•
médaille Fields, Alain Connes, cette théorie permet de faire de la
géométrie sur des structures discrètes.
Les ensembles causaux, c’est une théorie se proposant de
reconstituer la causalité et le caractère discrèt de l’espace-temps par
une relation d’ordre sur des points sporadiques d’une variété.
L’holographie, c’est un principe celon lequel l’information contenue
dans une région peut être représentée par, un hologramme, une
théorie sur le bord de celle-ci. Ce pourrait être un des principes de
base d’une future gravitation quantique.
La cosmologie quantique: c’est l’application de la mécanique
quantique à l’univers en entier où l’on essaie de comprendre ce qui
se passe lors des singularités gravitationnelles (big bang).
…
L’expérimentation
I. L’expérimentation en théorie des cordes
II. Tester le principe d’équivalence
I L’expérimentation en théorie des
cordes
• Brisure de supersymétrie et dimensions supplémentaires: l’échelle
•
•
d’énergie de la brisure serait lié à la taille des dimensions supplémentaire.
On peut montrer que l’échelle de la brisure ne peut pas être plus grande
que quelques TeV ce qui impliquerait l’existence d’une dimension
supplémentaire de 10 18 m . Ce qui serait testable avec les futurs
accélérateurs de particules.
Etats de Kaluza-Klein: Dans certains modèles la propagation de photons à
haute énergie le long des dimensions supplémentaires devrait produire
de particules massives avec une masse qui est d’autant plus grande que
les dimensions sont petites.
Dans la théorie des cordes de type I, notre univers est localisé sur une
membrane ayant des dimensions supplémentaires étendues. On explique
la faiblesse de la gravitation par le fait que le graviton se propage aussi
dans les autres dimensions. Dans les accélérateurs de particules on
devrait pouvoir mesurer la perte d’énergie que cela produit.
II.1 Le principe d’équivalence
Universalité du mouvement
en chute libre
Principe
D’équivalence
Validité locale de
La relativité restreinte
Universal. du redschift
gravitationnel
II.2 Tester le Principe d’équivalence
On est a la recherche d’une violation
de ce principe due à la gravitation
quantique
2
mg / mi
2
mg / mi
1
mg / mi
2
mg / mi
1
La Théorie des cordes prévoit une violation du principe d’équivalence faible
pour un paramètre d’Eövös de l’ordre de 10e-15 voir de 10e-13. Tester ceci est
le but de l’expérience spatiale MICROSCOPE.
La « loop quantum gravity » prévoit une violation de la validité locale de la
relativité restreinte en modifiant les équations de base.
0
B
t
E
1
B
2
B
3
B ...
Conclusion
• Il faudra encore sans doute longtemps pour
harmoniser les différents courants actuels.
Chacunes des idées exposées ici aura sans
doute sa place mais un grand principe
unificateur semble manquer et l’expérimentation
risque de poser d’importants problèmes…
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