Le Parthénon :
Qu’est-ce que le Parthénon ?
Le Parthénon est un édifice religieux, situé dans la partie sud de l’Acropole d’Athènes, qui
contenait une statue chryséléphantine d’Athéna. Il a été construit au milieu du Ve siècle av.
JC par l’architecte Ictinos, à l’initiative de Périclès, et sur les conseils de Phidias, auteur de la
statue, qui a imposé certains paramètres à l’architecte.
Que signifie son nom ? Étymologiquement, « parthénon » signifie « salle des vierges » ; c’est
le nom que portait d’abord une partie de l’édifice, l’opisthodome (l’utilisation du terme pour
désigner l’ensemble de l’édifice n’est attestée qu’à partir du milieu du IVe siècle av.).
L’édifice est aussi appelé « temple de cent pieds » (hékatompedon naos), par lequel on
désigna d’abord un édifice antérieur, puis la salle principale du bâtiment lui-même, celle qui
contenait la statue d’Athéna Parthénos, et qui avait effectivement environ cent pieds de
longueur.
Quelle était sa fonction ? Une certitude, le Parthénon n’était pas à proprement parler un
temple et n’avait pas de fonction cultuelle (il n’y avait pas de prêtresse d’Athéna Parthénos).
En effet, la statue d’Athéna Parthénos qu’il contenait n’était pas une statue de culte. La statue
honorée par les Athéniens, pour laquelle on tissait un nouveau péplos lors de la fête des
panathénées, était placée dans le « vieux temple », celui d’Athéna Polias (et sera plus tard
dans l’Érechthéion). La statue chryséléphantine du Parthénon était une offrande (et d’ailleurs
Périclès et Phidias justifièrent le luxe de la statue en expliquant que l’on pourrait toujours en
récupérer l’or si la cité se trouvait dans une situation d’urgence), et le Parthénon est conçu
comme un cadre à cette offrande. Plus que d’un temple, il s’agit en fait d’un trésor, édifice qui
sert à présenter des offrandes (comme on en trouve dans les sanctuaires panhelléniques de
Delphes et Olympie), impression renforcée par l’existence de l’opisthodome, qui conservait
également à l’abri le trésor de la cité.
Le Parthénon succède à plusieurs édifices : un premier Hékatompédon datant de l’époque de
la tyrannie, puis un second en marbre dont la construction a commencé dans les premiers
temps de la démocratie, vers 490, mais qui fut détruit par l’invasion perse de 480 avant son
achèvement. L’édifice actuel est donc la reprise de ce projet de bâtiment monumental. On voit
là s’affirmer une fonction pas seulement religieuse, mais politique à plus d’un titre : il s’agit à
la fois d’affirmer la puissance d’Athènes avec un édifice en marbre (attique) aux proportions
majestueuses, et d’exalter la cité et son régime, notamment par la décoration sculptée.
Il comporte 8 colonnes en façade, alors que la plupart des temples grecs en ont 6 ; ce nombre
s’explique par la volonté d’élargir au maximum l’espace pour la statue, tout en conservant la
sveltesse des colonnes (dont certaines réemploient des tambours préparés pour le «
Préparthénon » de 490).
Il n’y a aucune ligne droite dans l’architecture Parthénon. Les lignes apparemment
horizontales sont légèrement convexes, les colonnes ont un léger renflement sur leur hauteur
et sont un peu inclinées vers l’intérieur, de même que le parement des murs.
Ces éléments imperceptibles à première vue sont destinés à corriger des illusions d’optique et
donnent à l’édifice un dynamisme particulier.
Ces corrections ont par ailleurs pour conséquence que chaque bloc de marbre fut taillé sur
mesure en fonction de la place qu’il devait occuper et n’est remplaçable par aucun autre (ce
qui permet aux restaurateurs contemporains de déterminer la place exacte de chaque
fragment).
Les deux salles sont précédées d’un porche à 6 colonnes et n’avaient aucune communication
entre elles. La salle ouest, l’opisthodome, comportait 4 colonnes à chapiteaux peut-être
corinthiens. La salle est, se trouvait la statue comporte une colonnade à 2 niveaux qui,
innovation, entoure selon un pi (formé par 10 colonnes en longueur et 5 en largeur) la statue.
Celle-ci était éclairée par la lumière du jour grâce à l’ouverture des portes, mais aussi à la
présence 2 fenêtres situées sous l’architrave, dans l’axe, face aux nefs latérales créées par la
colonnade intérieure.
Le Parthénon en chiffres
447-432 av JC : le Parthénon est construit en 15 ans ; il est inauguré en 438, mais la
décoration sculptée n’était pas achevée.
17 km : distance à parcourir pour acheminer les blocs de marbre de la carrière du Pentélique à
l’Acropole.
30, 87 x 69, 50 m : dimensions à hauteur du stylobate.
19 x 29, 90 m : dimensions de la salle principale se trouvait la statue d‘Athéna ; la
colonnade intérieure délimite pour la statue un espace de 25, 45 m de longueur pour une
largeur de 9, 8, et 12, 47 m de hauteur sous plafond.
6 cm de convexité sur les petits côtés et 12 cm sur les longs côtés.
8 colonnes en façade, 17 sur les longs côtés, soit 46 (les colonnes des angles sont prises en
compte deux fois) colonnes hautes de 10, 43 m pour un diamètre de 1, 91 m.
8480 tuiles plates en marbre du Pentélique ou de Paros.
92 métopes, hautes de 1, 35 m et larges de 1, 18 à 1, 33 m.
160 m de longueur et 1m de hauteur pour la frise ionique (109 plaques de marbre, de longueur
inégale), comportant plus de 370 personnages et plus de 200 chevaux, sans parler des chars et
des animaux de sacrifice ; 7, 7 tonnes : poids de la plaque centrale du côté est.
28, 35 m de largeur, 3, 42 de hauteur au centre et 0, 90 m de profondeur pour la partie
sculptée des frontons.
13400 blocs de marbre entrent au total dans l’architecture du bâtiment.
Ce qui reste des sculptures : 97 plaques de la frise (56 sont au British Museum à Londres, 40 à
Athènes), 64 métopes (15 à Londres, 48 à Athènes), 28 figures des frontons (19 à Londres, 9 à
Athènes).
La décoration sculptée du Parthénon comporte trois parties :
Les frontons offrent des scènes sculptées en ronde-bosse. À l’est, au-dessus de l’entrée du
temple (rappelons que les temples grecs sont généralement orientés à l’est ; on accède à
l’Acropole d’Athènes depuis l’ouest ; pour arriver devant la façade principale du Parthénon, il
fallait donc longer d’abord son côté nord pour le contourner) était représentée la naissance
d’Athéna ; du côté ouest, c’est le conflit entre Athéna et Poséidon pour la possession de
l’Attique qui était figuré.
La frise dorique surmonte la colonnade extérieure du bâtiment ; elle est composée de métopes
et illustre le passage du préclassicisme au style libre à travers 4 thèmes mythologiques.
Plusieurs mains d’artistes (environ une cinquantaine) ont été repérées.
Si la frise ionique est la partie la plus célèbre et la plus novatrice, elle n’était pas la plus
visible puisqu’elle se situe en haut du mur situé à l’intérieur de la colonnade : pour la voir, il
fallait être placé entre les colonnes et en contrebas. On suppose que cette frise continue ne
faisait pas partie du projet d’origine, et qu’on l’a décidée quand les murs du sékos étaient déjà
construits. On pense désormais que les blocs de marbre étaient déjà en place quand ils ont été
sculptés, par un grand nombre d’artistes travaillant sous la direction de Phidias. La frise
montre deux cortèges qui se séparent depuis l’angle sud-ouest du bâtiment et se rejoignent sur
le côté est une assemblée des dieux les accueille. Ces cortèges montrent les Athéniens
célébrant la fête des Panathénées sous divers aspects : offrande du péplos tissé par les jeunes
athéniennes à la divinité, épisodes des compétitions sportives associées à la fête (notamment
l’épreuve des apobates qui doivent sauter sur un char en mouvement). C’est une affirmation
du sentiment religieux et de la cohésion de la cité.
Des précautions antisismiques
Le Parthénon, comme d’autres édifices de l’Acropole montre une excellente résistance aux
séismes. Pourquoi ? On avance diverses raisons : l’agencement des multiples blocs dont est
constitué l’édifice lui donnerait une élasticité lui permettant de reprendre forme après une
secousse, et les tambours des colonnes, n’étant pas fixés entre eux, assureraient la résistance
du tout. En tout cas, une surveillance est en cours depuis 2008 par des sismologues de Grèce
et du Japon, deux pays fortement concernés par les phénomènes sismiques. Des
accélérographes ont été placés en divers points de l’édifice pour mesurer l’impact des
secousses sismiques. Il faudra une ou deux années pour pouvoir exploiter les données.
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