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2/ Pertinence des dénominations
L'articulation de ces confréries est classique et identique pour toutes.
Il est indispensable d'en saisir d'abord les nuances pour une meilleure approche de ce
travail.
Aux origines il y a le pôle majeur qui peut être indifféremment:
le Fondateur est celui qui a pensé et édifié la doctrine ou bien
le Khalife initiateur
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c’est un adepte érudit, de très haut rang, d’une Tarîqa
déjà là
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; il est souvent confondu avec le fondateur.
Succédant à ces pôles majeurs, viennent les Khilâfat (sing. khalifat):
un khalifat
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placé sous l'égide d'un khalife, avec comme attributs:
- une résidence familiale (officielle) fixe
- une cellule polyvalente (administration et culte)
- une population de disciples (composite chargée de toutes les tâches
domestiques et de représentation).
Le khalifat s'articule en différents niveaux et est assuré par:
un khalife général: chef spirituel et, théoriquement, temporel de la confrérie.
Étymologiquement cette appellation suppose une pluralité de khilafat sous tutelle (voir la
nuance dans le texte) ou d'un rang plus ou moins équivalent
un khalife légataire
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: se confond avec le khalife général. Il est le chef spirituel de la
confrérie; il est dénommé Guide dans le texte.
À côté de lui s'ordonnent:
Les khalifes légataires autonomes
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, plus nombreux dans la branche Tijâniyya,
comme indiqué ci-dessus. Ils sont libres de toute tutelle.
Les khilafats des familles: ce sont les représentants des foyers de la même
généalogie que le khalife légataire et ceux des foyers inféodés à la famille du légataire, qui en
acceptent la tutelle.
Généralement tous les aînés des foyers maraboutiques sont, de fait, des khalife de leurs
familles respectives. C'est un éventail de tenants d'un pouvoir très relatif au sein des cellules
sources. Statistiquement il est difficile d'en tenir un compte précis.
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Il est aussi dénommé dans le texte propagateur et/ou continuateur
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El Hajj Cheikh Oumar est, par exemple, khalife initiateur de la Tarîqa tijâni en Afrique de l'Ouest
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Parfois transcrit couramment Califat. Mais la prononciation en Arabe de kh commande plutôt le guttural.
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Cette nuance n'est pas très visible au Sénégal. Le Khalifat général suppose l'existence d'autres Khilâfat de rangs
plus ou moins équivalents. Ceux qui sont répertoriés sont inféodés à la Tarîqa et en sont les prolongement dans
les familles .Tout au plus chez les mourides, chaque famille des descendants du Fondateur, sont khalife semi
autonomes par rapport au khalifat central, mais dont il dépend hiérarchiquement
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Ce sont ceux des Foyers autonomes tels Kaolack, Madina Gounasse, Sokone, Thiénaba, Louga, etc.