L`Islam au Sénégal, le poids des confréries ou l`émiettement - Hal-SHS

L’Islam au S´en´egal, le poids des confr´eries ou
l’´emiettement de l’autorit´e spirituelle.
Birane Wane
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Birane Wane. L’Islam au S´en´egal, le poids des confr´eries ou l’´emiettement de l’autorit´e spir-
ituelle.. Sociologie. Universit´e Paris-Est, 2010. Fran¸cais. <NNT : 2010PEST0025>.<tel-
00660670>
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Submitted on 17 Jan 2012
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Langue et Littérature Françaises Faculté des Lettres et
Ecoles doctorales : Cultures et Sociétés des Sciences Humaines
RÉSUMÉ
Thèse de Doctorat
SOCIOLOGIE /ANTHROPOLOGIE
Colonel Birane WANE
L'ISLAM AU SÉNÉGAL, LE POIDS DES CONFRÉRIES OU
L'ÉMIETTEMENT DE L'AUTORITÉ SPIRITUELLE
Thèse dirigée en cotutelle par les Professeurs
Papa Samba DIOP, Directeur, Université Paris-Est, Créteil
Boubakar LY, Codirecteur, Université Cheikh Anta Diop, Dakar
Soutenue le 18 Octobre 2010 à l'Université Paris-Est
Jury:
Rapporteurs:
- Pr ACHOUR Christiane, Université de Cergy-Pontoise
- Pr GARNIER Xavier, Université Sorbonne-Nouvelle Paris 3
Examinateurs:
- Pr LY Boubakar, Président du Jury, Université Cheikh Anta Diop (Sénégal)
- Maître de conférences, ZEKRI Khalid, Université de Meknès (Maroc)
- Maître de conférences, BAUMGARDT Ursula, Institut national des langues et civilisations orientales
- Pr DIOP Papa Samba, Directeur de Thèse, Université Paris-Est
1
SUMÉ
Mots clés: six
Coran, Spirituel, Confrérie, Khalife, Commémoration, Émiettement
00O00
Thème: l'Islam au Sénégal, les confréries ou l'émiettement de l'autorité spirituelle
Dans les pages qui suivent, soumises à la haute attention des augustes membres du
Jury, nous proposons une synthèse de notre travail.
Nous avons voulu dans cette étude, jetant un regard critique sur la gestion du culte
musulman au Sénégal, mettre en lumière le caractère composite de l'autorité spirituelle
qui en assume la charge.
Pour marquer cette pluralité de pôles cultuels, nous avons suggéré un double repérage
de leurs articulations.
- D'une part, au plan horizontal, se côtoient les cellules-islamiques-sources
1
. La
genèse de celles-ci se confond avec les pérégrinations intellectuelle et spirituelle du
fondateur. Celui-ci symbolise l'autorité à laquelle il est fait référence à propos de tout.
- D'autre, part au plan vertical, se meut, au sein desdites cellules-sources, une pléiade
de coteries ayant pour noyaux les familles nucléaires. Chaque famille a son pivot.
Nous avons tenté de saisir d'une part les rapports entre les animateurs de ce vaste
puzzle au travers de leurs généalogies et leur implication dans quelques secteurs de la
vie active nationale.
Nous suggérons, avant, de proposer le profil schématique de ce panorama du
culte musulman, de familiariser le lecteur avec l'articulation d'ensemble de notre
analyse. Nous proposons, pour ce faire:
1
Identifiées dans le texte, selon leur représentativité, leur localisation, leur rapport avec le temporel, par
confrérie ou foyer autonome
2
1/ L'Islam confrérique, une spécificité sénégalais
Une particularité de la pratique de l'Islam au Sénégal, est la segmentation de la
population musulmane et son agrégation autour de quatre confréries et des foyers
autonomes, sous l'égide de certaines familles.
a/ les confréries
Qadr: Kounta, à Ndiassane
Tijân: Sy, à Tivaouane
Layène: Thiaw dans le Cap-Vert
Mouride: Mbacké: dans le Baol à Touba et environs
b/ les foyers autonomes
Parallèlement aux confréries, s'activent des foyers autonomes, dont les plus
significatifs sont localisés dans les régions suivantes:
Centre: Kaolack avec la famille Niasse
Sud Est: Madina Gounasse avec les Bâ
Centre: Thiénaba avec les Seck
Nord: Louga avec les Sall
Cet éclatement concerne essentiellement la Tijâniyya pour laquelle d'autres foyers
existent. Nous en avons donné plus loin une, entre autres raisons possibles.
Relativement à la Qadiriyya, quelques rares foyers sont localisés dans le Nord-
est principalement à Ganguel Sîk Mussa et en Casamance, à Sibicouroto
2
mais ce
foyer dépend de la Qadiriyya fadilia de Cheikhna Cheikh Sa'd Bûh.
Concernant La Layêniyya et la Mouridiyya, ce sont plutôt des structures
monolithiques. Elles sont particulièrement localisées respectivement dans le Centre-
Est à Diourbel et environs, et dans l'Ouest à Dakar et environs.
2
Localité, chef lieu de sous préfecture dans la Région de Sédhiou.
3
2/ Pertinence des dénominations
L'articulation de ces confréries est classique et identique pour toutes.
Il est indispensable d'en saisir d'abord les nuances pour une meilleure approche de ce
travail.
Aux origines il y a le pôle majeur qui peut être indifféremment:
le Fondateur est celui qui a pensé et édifié la doctrine ou bien
le Khalife initiateur
3
c’est un adepte érudit, de très haut rang, d’une Tarîqa
déjà là
4
; il est souvent confondu avec le fondateur.
Succédant à ces pôles majeurs, viennent les Khilâfat (sing. khalifat):
un khalifat
5
placé sous l'égide d'un khalife, avec comme attributs:
- une résidence familiale (officielle) fixe
- une cellule polyvalente (administration et culte)
- une population de disciples (composite chargée de toutes les tâches
domestiques et de représentation).
Le khalifat s'articule en différents niveaux et est assuré par:
un khalife général: chef spirituel et, théoriquement, temporel de la confrérie.
Étymologiquement cette appellation suppose une pluralité de khilafat sous tutelle (voir la
nuance dans le texte) ou d'un rang plus ou moins équivalent
un khalife légataire
6
: se confond avec le khalife général. Il est le chef spirituel de la
confrérie; il est dénommé Guide dans le texte.
À côté de lui s'ordonnent:
Les khalifes légataires autonomes
7
, plus nombreux dans la branche Tijâniyya,
comme indiqué ci-dessus. Ils sont libres de toute tutelle.
Les khilafats des familles: ce sont les représentants des foyers de la même
généalogie que le khalife légataire et ceux des foyers inféodés à la famille du légataire, qui en
acceptent la tutelle.
Généralement tous les aînés des foyers maraboutiques sont, de fait, des khalife de leurs
familles respectives. C'est un éventail de tenants d'un pouvoir très relatif au sein des cellules
sources. Statistiquement il est difficile d'en tenir un compte précis.
3
Il est aussi dénommé dans le texte propagateur et/ou continuateur
4
El Hajj Cheikh Oumar est, par exemple, khalife initiateur de la Tarîqa tijâni en Afrique de l'Ouest
5
Parfois transcrit couramment Califat. Mais la prononciation en Arabe de kh commande plutôt le guttural.
6
Cette nuance n'est pas très visible au Sénégal. Le Khalifat général suppose l'existence d'autres Khilâfat de rangs
plus ou moins équivalents. Ceux qui sont répertoriés sont inféodés à la Tarîqa et en sont les prolongement dans
les familles .Tout au plus chez les mourides, chaque famille des descendants du Fondateur, sont khalife semi
autonomes par rapport au khalifat central, mais dont il dépend hiérarchiquement
7
Ce sont ceux des Foyers autonomes tels Kaolack, Madina Gounasse, Sokone, Thiénaba, Louga, etc.
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