4
diagnostiquer la présence ou le mode d'évolution d'une maladie, suggérer un traitement et en 
suivre l'efficacité.
Le but de cet article est essentiellement de fournir les bases nécessaires pour 
reconnaître les cellules monocytaires, macrophagiques et dendritiques, explorer leur état 
(structure et fonction) chez un patient, et relier ces données à une situation pathologique.
1.2 – Impossibilité et inutilité d’une présentation exhaustive.
L'augmentation exponentielle de nos connaissances a certainement modifié ce que 
nous pouvons attendre d'une revue. Il y a une vingtaine d'années, un éditeur lançait une série 
de livres ("FactsBooks") destinés à résumer en quelques centaines de pages ce qu'il fallait 
savoir d'un ensemble de protéines telles que, par exemple, les cytokines, les molécules 
d'adhésion ou les antigènes leucocytaires. Depuis cette date, le développement de méthodes 
d'investigation à haut débit a considérablement multiplié les données disponibles, et celles-ci 
sont maintenant accessibles en ligne sur des sites publics (on peut citer la base GEO : gene 
expression omnibus, du NIH : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/geo) ou même sous la forme de 
"données supplémentaires" associées aux articles traditionnels : on peut ainsi trouver dans une 
seule publication les valeurs comparatives de l'expression de plusieurs milliers de gènes par 
une dizaine de populations leucocytaires [Robbins 2008]. Le nombre de publications a 
également continué de croître : sur la banque de données "Pubmed" utilisée par tous les 
biologistes, on retrouve plus de 130 000 publications parues des années 2001 à 2010 et 
comportant les mots clefs "monocyte", "macrophage" ou "dendritic cell". En conséquence, 
alors que des revues anciennes consacrées à une espèce cellulaire telle que le macrophage 
[Auger 1992] laissaient une large place à des listes relativement exhaustives de composants 
spécifiques de ces cellules (récepteurs membranaires, substances libérées), les besoins actuels 
des lecteurs concernent davantage des principes généraux qui leurs permettront d'organiser 
une masse considérable de données dont il est essentiel d'apprécier la signification et la 
validité (qui n'est pas toujours absolue). D'autre part, alors qu'il est bien reconnu que 
l'intégration des données disponibles nécessite la mise en place de nouveaux cadres 
conceptuels au sein de la biologie cellulaire [Mellman 03], il reste utile de conserver quelques 
repères historiques pour comprendre le sens des données actuelles. C'est ce que nous tenterons 
de faire dans le présent chapitre.Enfin, étant donné la prépondérance de l'anglais dans la 
littérature scientifique, il nous a paru raisonnable de rappeler les termes anglais les plus 
spécifiques en même temps que leur traduction.
1.3 - Plan de l'article.
L'exposé comportera deux parties :
- Une description générale des cellules monocytaires, macrophagiques et dendritiques. Il s'agit 
de répondre à quelque questions simples : comment peut-on définir ces cellules ? comment 
peut-on les reconnaître ?  où peut-on les trouver dans l'organisme ? peut-on définir plusieurs 
sous-populations ? quel est leur cycle de développement ?. Ce point est essentiel car les 
cellules macrophagiques font preuve d'une exceptionnelles plasticité [Mosser 2008] et les 
propriétés fonctionnelles des cellules qui font l'objet de notre étude sont particulièrement 
dépendantes de leur état de différenciation et d'activation.
- Nous passerons ensuite en revue les mécanismes physiologiques fondamentaux sur lesquels 
repose le fonctionnement de ces cellules : adhésion, migration, phagocytose, cytotoxicité, 
secrétion de médiateurs, présentation de l'antigène. Ces processus mettent en jeu une masse 
considérable de processus complexes qui interdisent toute présentation exhaustive. Il nous a 
paru plus utiles d'essayer de dégager des principes généraux qui aident à ordonner les 
informations dont nous disposons. Par ailleurs, nous essaierons lorsque cela est possible de