Caractérisation des génotypes du virus de l`hépatite B

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N°d’Ordre......................./LABIOGENE
UNIVERSITE DE OUAGA 1, Pr Joseph
KI-ZERBO
---------------
LABORATOIRE DE BIOLOGIE MOLECULAIRE
ET DE GÉNÉTIQUE MOLÉCULAIRE
UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE
(LABIOGENE)
SCIENCE DE LA VIE ET DE LA TERRE
(UFR/SVT)
Mémoire Présenté
Par
: Edwige Tampoubila YELEMKOURE
Pour l’obtention du Master II
de Biologie Moléculaire et de Génétique Moléculaire Appliquées
de l’Université de Ouagadougou
SUR LE THEME:
Diagnostic moléculaire de l’hépatite B chez les femmes
enceintes à terme et transmission verticale du virus, au Centre
Médical Saint Camille de Ouagadougou
Soutenu le 08 juillet 2015 devant le jury composé de :
Président : Pr Yves TRAORE, Professeur Titulaire, Université de Ouagadougou
Membres : Pr Jacques SIMPORE, Professeur Titulaire, Université de Ouagadougou
Dr Djénéba OUERMI, Maître Assistant, Université de Ouagadougou
Dr Florencia W. DJIGMA, Assistante, Université de Ouagadougou
Préface du Coordonnateur du Master BIOGEMA
De nos jours, les connaissances avancées en génétique et biologie moléculaires sont
incontournables pour conduire des études de hautes valeurs ajoutées en sciences biologiques.
Les outils de la Biologie moléculaire ont permis d’accomplir de grands progrès dans le
domaine du diagnostic, de la pharmacie, de la thérapeutique, de l’agriculture et même dans
l’aide à la justice par l’identification humaine. Les Universités et les laboratoires de
recherche des Pays membres de l’UEMOA dans leur grande majorité, restent arrimés aux
pays et laboratoires de recherche du Nord pour leurs besoins en recherches et activités en
génétique et biologie moléculaires. Cet état de fait est lié au déficit en personnel qualifié et le
manque de ressources financières et matériel pour conduire les recherches en local in situ.
Cela a pour conséquence, une non maîtrise de la finalité ainsi que de l’utilisation des
résultats et produits des recherches que nous conduisons, une surenchère du coût des
examens et des études en biologie et génétique moléculaires. Un autre corollaire et non des
moindres de cet état de fait est la fuite de capitaux mais également la fuite des cerveaux car
les étudiants les plus compétents envoyés dans les pays du Nord ont tendance à y rester.
Le master en Biologie Moléculaire et en Génétique Moléculaire Appliquées (BioGeMA) a
pour but de combler le vide constaté dans l’expertise en génétique et biologie moléculaires
par la mise à disposition des pays de l’espace UEMOA, de personnels qualifiés, de haut
niveau de compétences pour conduire des études et recherches en génétique et biologie
moléculaires.
Le master BioGeMA est :


Un Master à dimension sous-régionale
Géré par un réseau de chercheurs et praticiens en génétique et biologie
moléculaire

Soutenu par une plateforme technologique sous-régionale à LABIOGENE
Ce Master a pour objectif de former des biologistes, des pharmaciens, des vétérinaires et des
médecins biologistes capables d’effectuer des diagnostics biomoléculaires dans des centres
hospitaliers et d’élaborer des études d’investigations dans des structures de recherches. En
outre, il ouvrira la porte d’études doctorales aux meilleurs étudiants pour permettre la
formation de chercheurs et d’enseignants-chercheurs afin d’assurer la relève du corps
enseignants, la constitution d’une masse critique d’experts africains et la mise en place d’un
véritable réseau africain de recherche dans le domaine ci-dessus cité.
Professeur Jacques SIMPORE
Professeur Titulaire de Biologie Moléculaire et de
Génétique Moléculaire
UFR/SVT - École Doctorale Sciences
Technologie
Université de Ouagadougou – Burkina Faso
Mémoire Edwige T. YELEMKOURE/2013-2014
et
Page i
DEDICACE
Je dédie ce mémoire
A mon père et à ma mère
Vous avez consenti d'énormes sacrifices pour le succès de mes études grâce à vos prières, à
vos bénédictions, et à votre soutien constant et multiforme je vous dédie ce travail en
témoignage de ma reconnaissance filiale.
A mes frères Eric, Gildas et Sœurs Catherine, Monique, Clarisse vous avez toujours été pour
moi d'un soutien inestimable, merci pour vos conseils, soyez honorés pour tous vos efforts.
A ma fille Amiratou Myriame. Puisse ce mémoire marquer le début de notre bonheur !
A mon oncle Dr YELEMKOURE Kodio Joseph, et à ma tante madame OUARE Bernadette
ce travail est le fruit de vos soutiens moraux et matériels.
A Mr TIDIGA Abdou Rachid, en témoignage de ma gratitude et de mon affection.
A tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont contribué à l’aboutissement de ce travail.
Mémoire Edwige T. YELEMKOURE/2013-2014
Page ii
REMERCIEMENTS
Nous exprimons notre profonde gratitude :
Au Pr Jacques SIMPORE, Professeur Titulaire de Biologie Moléculaire et de Génétique
Moléculaire à l’université de Ouagadougou (UFR/SVT), Recteur de l’Université Saint
Thomas d’Aquin à Ouagadougou, Directeur du Centre de Recherche Biomoléculaire Pietro
ANNIGONI /Laboratoire de Biologie Moléculaire et de Génétique (CERBA/LABIOGENE),
Coordonnateur du Master de Biologie et de Génétique Moléculaires Appliquées (BioGeMA),
pour avoir accepté de diriger ce Master, pour le choix pertinent de ce thème, pour avoir trouvé
le financement de ces travaux et pour son encadrement exceptionnel.
Au Pr Yves TRAORE, Professeur titulaire d’immunologie à l’Université de Ouagadougou,
pour avoir accepté de présider notre jury malgré vos multiples occupations.
Au Dr Djénéba Diane OUERMI, Maître Assistante en Biologie Moléculaire, merci pour la
qualité de vos enseignements et d’avoir accepté de juger ce travail.
Au Dr DJIGMA Wendkuni Florencia, Assistante en Biologie Moléculaire pour avoir
accepté de critiquer ce travail malgré vos multiples occupations.
Au Dr ZOHONCON M. Théodora, Mr SOUBEIGA R. Serge Théophile, Dr DIARRA
Birama, Mlle COMPAORE T. Rébecca et Mr OUATTARA Abdoul Karim, pour
l’encadrement technique au laboratoire et leurs conseils pour l’amélioration de la qualité de ce
travail.
Aux Docteurs BASSOLE Henri Ismaèl, TAO Issoufou et BAYALA Bagora pour
l’amélioration de la qualité de ce travail.
Au corps professoral de l’UFR/SVT en général et celui du Master II de BioGeMA en
particulier, pour la qualité des enseignements.
A l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) à travers le programme
PACER2 pour le soutien financier du master BioGeMa.
A toutes les femmes qui ont bien voulu participer à la réalisation de ce travail.
Mémoire Edwige T. YELEMKOURE/2013-2014
Page iii
Résumé
Introduction : selon l’OMS l’hépatite virale B est responsable de plus d’un million de décès
par an dans le monde, dont la plupart survient dans les pays en développement. Parmi les
voies de transmission du virus, la transmission mère-enfant demeure l’une des principales
voies de transmission. Malgré l’introduction effective du vaccin de l’hépatite dans le
programme vaccinal élargi des enfants, la transmission mère-enfant demeure un problème de
santé dans notre pays. L’objectif de cette étude est de contribuer à la réduction de la
transmission verticale du virus de l’hépatite B au Burkina Faso.
Matériel et Méthode : cette étude a été réalisée au Hôpital Saint Camille de Ouagadougou
(HOSCO). Elle a concerné 237 femmes enceintes issues de différentes couches socioprofessionnelles venues pour accouchement. Des tests rapides pour la détection des antigènes
de surface du virus de l’hépatite B ont été réalisés en utilisant le kit Abon Biopharm
(hangzhou; Chine). A la naissance, tous les enfants ont reçu la première dose du vaccin
EUVAX contre l’hépatite B. Deux et quatre mois plus tard, les deuxième et troisième doses
leurs ont été administrées. Sept mois après accouchement des prélèvements veineux ont été
faits chez les mères et leurs enfants. Le Kit ELISA : ‟HBsAb Quantitative EIA”a servi pour le
dosage des anticorps IgA, IgM et IgG chez les enfants. Le diagnostic moléculaire de VHB a
été réalisé à l’aide du Kit ‟Ribo Virus (HBV Real-TM Qual)” pour l’extraction et le Kit
‟HBV Real-TM Qual ”qui a servi d’amplifier l’ADN des mères positives au VHB et leurs
enfants.
Résultats et conclusion: sur 237 échantillons, les tests rapides ont révélé 22 échantillons
positifs à AgHBs soit une prévalence de 9,28% et la PCR en temps réel a confirmé 21
échantillons positifs. Des 22 femmes positives au VHB, cinq ont transmis l’infection à leurs
enfants soit un taux de transmission verticale de 22,73%. Les prévalences les plus élevées ont
été constatées chez les femmes élèves/étudiantes (13,73%) suivies des femmes ménagères
(10,49%). Le dosage des anticorps anti-VHB chez les enfants non infectés a donné un taux de
protection de 98,31% avec une concentration moyenne de 218,07±74,66 mIU/ml.
Cette étude nous permet de confirmer que la transmission verticale est bien une réalité dans
notre pays et que la vaccination permettrait de réduire considérablement cette transmission du
virus
Mots clés : VHB, Transmission Verticale, Femmes enceinte, Vaccin, Enfant
Mémoire Edwige T. YELEMKOURE/2013-2014
Page iv
Summary
Objective: according to the W.H.O. viral hepatitis B is responsible for over one million
deaths per year worldwide, most of which occur in developing countries. Mother to child
transmission remains the primary mode of transmission, this occurs primarily during and after
child birth. Despite the actual introduction of the hepatitis vaccine at birth in the
immunization program for children, mother-child transmission remains a public health
problem in our country. The objective of this study is to contribute to the reduction of
hepatitis B vertical transmission in Burkina Faso.
Methods: This study was conducted at Saint Camille Medical Center (CMSC) of
Ouagadougou; it involved 237 pregnant women from different social and professional groups
who came to give birth. The kit Abon Biopharm (Hangzhou) was used to determine hepatitis
B virus surface antigens. At birth, all children received the first dose of EUVAX vaccine
against hepatitis B. Two and four months later, their second and third doses were
administered. Seven months after childbirth venous samples were taken for mothers and their
children. The ELISA kit: "Quantitative HBsAb EIA" was used for the determination of IgA,
IgM and IgG in children. Molecular diagnosis of HBV was performed using kits "Ribo Virus
(HBV Real-Qual TM)" (extraction) and "HBV Real-TM Qual" was used for the amplification
of DNA from HBV positive mothers and their children.
Results: Of the 237 samples, rapid tests revealed 22 positive samples for HBsAg a prevalence
of 9.28% and the real-time PCR confirmed 21 positive samples. Of the 22 HBV-positive
women, five have transmitted the infection to their children with a rate of 22.73%. The
highest prevalence was found among women pupils / students (13.73%) followed by
housewives (10.49%). HBV antibody dosage in children gave a protection rate of 98.31%
with
an
average
concentration
of
218.07
±
74.66
mIU
/
ml.
This study allows us to confirm that vertical transmission is a reality in our country and that
vaccination would greatly reduce the transmission of HIV.
Keywords: HBV, vertical transmission, pregnant women, vaccine
Mémoire Edwige T. YELEMKOURE/2013-2014
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TABLE DES MATIERES
DEDICACE ................................................................................................................................ ii
REMERCIEMENTS ................................................................................................................. iii
Résumé ...................................................................................................................................... iv
Summary .................................................................................................................................... v
Liste des figures ......................................................................................................................... x
Liste des abréviations ................................................................................................................ xi
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 1
1.
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ................................................................................. 3
1.1.
Virus de l’hépatite B .................................................................................................. 3
1.1.1.
Historique ......................................................................................................... 3
1.1.2.
Les hepadnaviridae ........................................................................................... 3
1.1.3.
Morphologie et structure du VHB .................................................................... 4
1.1.4.
Le génome du VHB .......................................................................................... 5
1.1.4.1.
La polymérase ................................................................................................... 5
1.1.4.3.
Les protéines HBc et HBe ................................................................................ 6
1.1.4.4.
La protéine X (HBx) ......................................................................................... 7
1.1.5.
La réplication .................................................................................................... 7
1.1.5.1.
L’entrée virale ................................................................................................... 8
1.1.5.2.
Transport des nucléocapsides VHB au noyau .................................................. 9
1.1.5.3.
Réparation et conversion du brin d’ADN-Rc en ADN-ccc .............................. 9
1.1.5.4.
La transcription ............................................................................................... 10
1.1.5.5.
La traduction ................................................................................................... 10
1.1.5.6.
Enveloppement des nucléocapsides et sécrétion virale .................................. 11
1.1.6.
Modes de transmission du VHB ..................................................................... 11
1.1.6.1.
La transmission sexuelle ................................................................................. 11
1.1.6.2.
La transmission parentérale ............................................................................ 11
Mémoire Edwige T. YELEMKOURE/2013-2014
Page vi
1.1.6.3.
La transmission mère- enfant (verticale) ........................................................ 12
1.1.6.4.
La transmission horizontale ............................................................................ 12
1.1.7.
Histoire naturelle de l’infection par VHB ...................................................... 13
1.1.7.1.
Tropisme cellulaire ......................................................................................... 13
1.1.7.2.
Pathogenèse .................................................................................................... 13
1.1.7.3.
Profils sérologiques ........................................................................................ 14
1.1.7.4.
Hépatite aiguë ................................................................................................. 15
1.1.7.5.
Hépatite chronique .......................................................................................... 15
1.1.8.
Epidémiologie du VHB .................................................................................. 16
1.1.9.1.
Diagnostic clinique ......................................................................................... 18
1.1.9.2.
Recherche des marqueurs sérologiques .......................................................... 18
1.1.9.2.1. Marqueurs directs ........................................................................................... 18
1.1.9.2.2. Marqueurs indirects ........................................................................................ 19
1.1.10.
Méthodes d’étude de la variabilité du VHB et diversité du génome du VHB 19
1.1.10.1.
Méthodes d’étude de la variabilité du génome du VHB ................................ 19
1.1.10.2.
Diversité génétique du VHB........................................................................... 20
1.1.11.
Traitement et prévention ................................................................................. 21
1.1.11.1.
Les analogues de nucléosides/nucléotides de la transcriptase inverse ........... 22
1.1.11.2.
Les traitements « immuno-modulateurs » ou interférons ............................... 22
1.1.11.3.
La vaccinothérapie .......................................................................................... 22
1.1.11.4.
Stratégies de vaccination contre l’hépatite B ................................................. 23
2.
OBJECTIFS DE L’ETUDE............................................................................ 24
2.1.
Objectif général .............................................................................................. 24
2.2.
Objectifs spécifiques....................................................................................... 24
3.
MATERIEL ET METHODES ....................................................................... 24
3.1.
Cadre d’étude .................................................................................................. 24
3.2.
Matériel ........................................................................................................... 25
Mémoire Edwige T. YELEMKOURE/2013-2014
Page vii
3.2.1.
Réactifs ........................................................................................................... 25
3.2.2.
Appareillage .................................................................................................... 26
3.3.
Méthodes ........................................................................................................ 27
3.3.1.
Type et période d’étude .................................................................................. 27
3.3.2.
Population d’étude .......................................................................................... 27
3.3.3.
Critères d’inclusion......................................................................................... 27
3.3.4.
Critères de non inclusion ................................................................................ 27
3.3.5.
Echantillonnage .............................................................................................. 27
3.3.6.
Principe et mode opératoire de l’ELISA en Sandwich ................................... 28
3.3.7.
Détection du VHB .......................................................................................... 29
3.3.7.1.
PCR en temps réel .......................................................................................... 29
3.3.7.2.
Principe de la PCR en temps réel ................................................................... 29
3.3.7.3.
Extraction et quantification de l’ADN du VHB ............................................. 30
3.3.7.4.
Protocole de la PCR en temps réel ................................................................. 31
3.3.8.
Analyses statistiques ....................................................................................... 31
3.3.9.
Aspect éthique de la recherche ....................................................................... 31
4.
RESULTATS .................................................................................................................... 32
5.
DISCUSSION ................................................................................................................... 37
CONCLUSION ........................................................................................................................ 39
RECOMMANDATIONS ......................................................................................................... 40
PERSPECTIVES ...................................................................................................................... 40
REFFERENCES....................................................................................................................... 41
Mémoire Edwige T. YELEMKOURE/2013-2014
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Liste des tableaux
Tableau I: statut socioprofessionnel des femmes enceintes en fonction des moyennes .......... 32
Tableau II : Prévalence du VHB en fonction des classes d'âge des femmes enceintes............ 33
Tableau III: Taux des anticorps anti-HBs des enfants vaccinés ............................................... 35
Tableau IV : Résultats de la PCR et différents marqueurs du VHB dans la transmission mèreenfant ........................................................................................................................................ 36
Mémoire Edwige T. YELEMKOURE/2013-2014
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Liste des figures
Figure 1 : Représentation de la particule virale du VHB selon James A. Perkins (2002)
(Source :http://www.infectiologie.org.tn) ; Consulté le 05/01/2015 ........................................ 4
Figure 2 : Organisation du génome du VHB .............................................................................. 5
Figure 3: Schéma simplifié de la réplication du VHB (Lucifora et Zoulim, 2007) ;
Source :www.google.com ; Consulté le 03/04/2015 ................................................................. 8
Figure 4 : Schémas montrant l'histoire naturelle du VHB ....................................................... 13
Figure 5: courbes des résultats du diagnostic qualitatif du VHB par PCR en Temps Réel ..... 36
Mémoire Edwige T. YELEMKOURE/2013-2014
Page x
Liste des abréviations
AA : Acide Aminé
ADN : Acide Désoxyribo-Nucléique
ADN RC : Acide Désoxyribo-Nucléique relâché circulaire
ADNccc : Acide Désoxyribo-Nucléique covalently closed circular (circulaire fermé de façon
covalente)
AgHBc : Antigène de la capside du Virus de l’hépatite B
AgHBe : Antigène e du Virus de l’hépatite B
AgHBs : Antigène de Surface du Virus de l’hépatite B
ALAT : Alanine Amino -Transférase
Anti-HBc : Anticorps dirigé contre la proteine core du Virus de l’hépatite B
Anti-HBe : Anticorps dirigé contre la proteine e du Virus de l’hépatite B
Anti-HBs : Anticorps dirigé contre la proteine de surface du Virus de l’hépatite B
ARN : Acide Ribo-Nucléique
ARNm : Acide Ribo-Nucléique messager
ARNpg : Acide Ribo-Nucléique pré-génomique
CHC : Carcinome Hépato-Céllulaire
Ch HBV : Chimpanzee Hepatitis B Virus (Virus de l’hépatite B du Chimpanzé)
CTL : Lymphocyte T Cytotoxique
DHBV : Duck Hepatitis B Virus (Virus de l’Hépatite B du Canard)
DR1 et DR2 : Direct Repeat
HSP90 : Heat Shock Protein 90
GiHBV : Gibbon hepatitis B Virus (Virus de l’hépatite B du Gibbon)
GoHBV : Gorilla Hepatitis B Virus (Virus de l’hépatite du Gorille)
Mémoire Edwige T. YELEMKOURE/2013-2014
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HSP90 : Heat Shock Protein 90
INF : Interféron
NLS : Nuclear Localization Signal
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
OuHBV : Orang-outan Hepatitis B Virus
RE : Réticulum Endoplasmique
TLM : Translocation Motif
UV : Ultra Violet
VHB : Virus de l’hépatite B
VHC : Virus de l’hépatite C
VHD : Virus de l’hépatite D
VIH : Virus de l’immunodéficience Humaine
WHBV : Wuoodchuck Hepatitis B Virus (Virus de l’hépatite B de la marmotte)
WMHBV : Wooly Monkey Hepatitis B Virus (virus de l’hépatite B du singe laineux)
YMDD : Tyrosine-Méthionine-Aspartate-Aspartate
PCR : Polymerase Chaine Reaction
ELISA : Enzyme Linked Immuno Sorbent Assay
PVD :Pays en Voie de Développement
PEV : Programme Elargi de Vaccination
KDa : Kilo Dalton
PTME : Prévention de la Transmission Mère-Enfant
Mémoire Edwige T. YELEMKOURE/2013-2014
Page xii
INTRODUCTION
Des études de prévalence réalisées au cours de ces trente dernières années en zone tropicale,
ont montré que les hépatites constituent un problème majeur de santé publique. Depuis mai
2010 elles sont considérées comme la quatrième priorité de santé publique à l’échelle
mondiale par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), après l’infection à VIH/SIDA, le
paludisme et la tuberculose. L’OMS estime à près de 30% la part de la population mondiale
porteuse de marqueurs sérologiques du virus de l’hépatite B (VHB), dont plus de 240 millions
sont porteurs chroniques de l’antigène HBs (AgHBs) avec 600 000 décès par an dans le
monde, dont la plupart survient dans les pays en développement (OMS, 2013). En Afrique,
l’hépatite B chronique est devenue l’une des premières causes de mortalité par le cancer
(OMS, 2002) avec plus de 65 millions de porteurs chroniques (Kramvis et Kew, 2007). Le
Burkina Faso est classé par l’OMS parmi les Pays à haute prévalence ( 8 %) du virus de
l’hépatite B. Il est à forte endémicité avec une prévalence de 14 ,47% de la population
générale qui est porteur de l’antigène HBs; une prédominance de 18 ,58% chez les hommes
contre 11,60% chez les femmes (Tao et al., 2014). Parmi les modes de transmission du virus
de l’hépatite B, la transmission verticale mère-enfant est un fait bien établi (Buffet, 1985). Les
voies de transmission varient selon les zones géographiques. Si, dans les pays développés, la
prévalence du portage chronique de l’antigène HBs chez les femmes enceintes est inférieur à
1%, sous nos tropiques cette prévalence est supérieur à 10% (Ghaffar et al, 1989). Les
facteurs de risque sont observés différemment, même entre pays de forte endémicité : en Asie
du Sud –Est, ou la prévalence de l’antigène HBe (AgHBe) chez les femmes enceintes est très
élevée, la transmission de la mère infectée à l’enfant est surtout verticale, alors qu’en Afrique
Sub –Saharienne, l’AgHBe est moins prévalent chez les femmes enceintes et l’infection
survient plutôt par voie horizontale, pendant et après l’accouchement (OMS, 2002; Ranger et
al, 2004). Cette transmission horizontale se fait de façon privilégiée dans le per-partum par
micro-transfusion materno-fœtale au cours du travail ou par contact avec le sang maternel et
les sécrétions génitales lors de la traversée de la filière (Ilboudo et al, 2002). La transmission
antepartum est rare, de l’ordre de 10%. L’âge de survenue de l’infection joue un rôle très
important dans le portage : les enfants nés de mères atteintes d’hépatite B active ont des
risques élevés d’être infectés tôt dans l’enfance et de devenir des porteurs chroniques (Ranger
et Denis, 2004; Hou et al, 2005). Ces dernières années, le Ministère de la Santé burkinabè a
adopté des stratégies visant la diminution de la transmission du VHB, telles que le
renforcement de la prévention des infections dans les structures de soins et des mesures de
Mémoire Edwige T. YELEMKOURE/2013-2014
Page 1
sécurité transfusionnelle, ainsi que l’intégration de la vaccination anti-VHB au Programme
Elargi de Vaccination (PEV). Par contre, la vaccination anti-VHB n’est pas utilisée d’une
manière systématique pour la protection des femmes. Par ailleurs, la prévalence du VHB au
Burkina Faso chez les femmes a été très peu étudiée. (Pietra et al, 2008).
Peu d’études se sont intéressées aux facteurs de risques pour la transmission mère-enfant du
VHB et l’efficacité de la réponse immune chez les enfants vaccinés. Ainsi, afin de contribuer
à la réduction de la transmission verticale du virus de l’hépatite B au Burkina Faso. L’objectif
général de notre étude est le diagnostic moléculaire de l’hépatite B chez les femmes enceintes
à terme et le risque de transmission verticale de l’infection à l’Hôpital Saint Camille de
Ouagadougou. Il s’est agi plus spécifiquement de déterminer la prévalence de l’hépatite B
chez les femmes enceintes à l’Hôpital Saint Camille de Ouagadougou; de confirmer la
positivité des mères à l’hépatite B par la PCR ; de déterminer le taux d’anticorps anti-VHB
par l’ELISA classique chez les enfants après la vaccination et de déterminer le taux de
transmission mère-enfant de l’hépatite B.
Pour atteindre ces objectifs, notre travail s’articulera autour des points suivants : une revue
bibliographique, les matériels et méthodes utilisés, les résultats suivis de leur discussion et
enfin une conclusion suivie des recommandations et perspectives.
Mémoire Edwige T. YELEMKOURE/2013-2014
Page 2
1. Revue bibliographique
Virus de l’hépatite B
1.1.
1.1.1. Historique
L’hépatite virale B est une inflammation du foie consécutive à l’infection par le virus de
l’hépatite B et s’accompagne parfois d’ictère (jaunisse). L’origine virale de l’hépatite B fut
évoquée pour la première fois en 1947 (Borensztejn, 1948). Blumberg a découvert en 1963
une nouvelle lipoprotéine qu’il désigna sous le nom d’antigène « Australia » ; connu plus tard
sous le nom d’antigène de surface de l'hépatite B, ou AgHBs. Il publia un article montrant la
relation entre cet antigène et l’hépatite (Blumberg et al, 1967). Dane et ses collaborateurs
découvrent en 1970 les particules denses, sphériques de 42 nm de diamètre au microscope
électronique : « la particule de Dane ». Ces particules constituaient la forme complète et
infectieuse du virus de l’hépatite B (Dane et al, 1970). Blumberg reçut en 1976 le prix Nobel
de médecine pour la découverte de cet antigène. Au début des années 1980 le génome du
virus a été séquencé et les premiers clonages réussis par Pierre Tiollais, a permis la production
en masse des vaccins anti-hépatite B par recombinaison génétique (Tiollais et al, 1981). Le
VHB devient le chef de file d’une nouvelle classe de virus, les Hepadnaviridae.
1.1.2. Les hepadnaviridae
La famille des hépadnavirus (hep pour le tropisme hépatique, et dna pour la nature du
génome) regroupe de petits virus à ADN hépatotropes qui se subdivisent en deux genres les
orthohepadnavirus et les Avihepadnavirus.
Les orthohepadnavirus infectent seulement les mammifères tels que l’homme et
expérimentalement, ils peuvent aussi infecter d’autres primates supérieurs tels que les
chimpanzés (Dane et al, 1970). Cette famille comprend également des virus trouvés chez les
primates (gorille, chimpanzé, gibbon, orang-outan) et chez le singe laineux (Grethe et al, 2000).
Les Avihepadnavirus qui regroupent le HHBV (Heron hepatitis B virus), le SGHV (snow
goose hepatitis virus) qui infectent respectivement le héron cendré Ardea cinerea et l'oie
Anser caerulescens, le STHBV (Stork Hepatitis B virus) infectant la cigogne et enfin le
CHBV (Crane Hepatitis B Virus) qui infecte la grue (Schaefer, 2007).
Mémoire Edwige T. YELEMKOURE/2013-2014
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1.1.3. Morphologie et structure du VHB
C’est un virus enveloppé à capside icosaédrique renferment un ADN partiellement double
brin. L’enveloppe extérieure de la particule virale (virion) est composée de lipide et la
nucléocapside de forme icosaédrique se compose de protéines. Dans le sérum d'un malade en
phase active de synthèse virale, trois types de structures sont observées : des sphères de 20 nm
de diamètre, non infectieuses, des tubules de 20 nm de diamètre et de 200 à 700 nm de long
qui sont un empilement des sphères, non infectieuses, des « particules de Dane» de 42 nm de
diamètre, correspondant aux particules virales complètes et infectieuses (Dane et al, 1970).
Les virions VHB (particules de Dane)
Les virions infectieux VHB ou particules de Dane sont constitués d’une enveloppe lipidique
dans laquelle sont insérées les trois protéines de surface du virus : les petites (S ou S-AgHBs),
moyennes (M ou M-AgHBs) et grandes (L ou L-AgHBs) protéines d’enveloppe du VHB. La
protéine S est le constituant principal de l’enveloppe des particules et un marqueur important
de l’infection par VHB (Gilbert et al, 2005) (Fig.1).
Figure 1 : Représentation de la particule virale du VHB selon James A. Perkins (2002)
(Source :http://www.infectiologie.org.tn) ; Consulté le 05/01/2015
Mémoire Edwige T. YELEMKOURE/2013-2014
Page 4
1.1.4. Le génome du VHB
Avec ses 3 200 paires de bases, c'est le plus petit des virus humains à ADN. Il code seulement
pour 4 gènes : le gène C, avec une zone pré-C pour la capside ou core constituée de l'antigène
HBc de poids moléculaire 21 kDa ; le gène S, avec une zone pré-S1 et une zone pré-S2 pour
l'enveloppe constituée d'antigène HBs; le gène P, pour la polymérase, plus précisément l'ADN
polymérase, de 90 kDa et le gène X.
Quatre gènes dans un si petit génome, cela implique une organisation particulière, très
économe : l'ADN viral est circulaire, à 2 brins sur 50 à 80 % de sa longueur, et surtout, ses 3
cadres de lecture sont mis à contribution, de sorte que les gènes se chevauchent, utilisant au
mieux les capacités génétiques réduites de ce virus. Le gène P, le plus long des quatre,
correspondant aux trois quarts du génome, chevauche ainsi entièrement le gène S et
partiellement les gènes C et X (fig. 2).
Figure 2 : Organisation du génome du VHB
(source :http://www.infectiologie.org.tn) ; Consulté le 05/01/2015
1.1.4.1.
La polymérase
Le cadre ouvert de lecture codant pour la protéine P, ou polymérase virale, couvre près de
80% du génome des hépadnavirus. Les particules virales ne contiennent qu’une seule protéine
Mémoire Edwige T. YELEMKOURE/2013-2014
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P par particule (Locarnini, 2004). La polymérase possède 3 domaines fonctionnels impliqués
dans la réplication:
- l’extrémité N-terminale ou TP (Terminal Protein) permet la liaison covalente de la protéine
avec l’extrémité 5’ du brin (-) d’ADN (Locarnini, 2004).
- la région ADN polymérase/transcriptase inverse contient un motif peptidique TyrosineMéthionine-Aspartate-Aspartate (YMDD) important pour l’activité de transcription inverse
(Schildgen et al., 2010);
- le domaine RNAse H est responsable de la dégradation de l’ARN pré-génomique lors de la
synthèse du brin (-) de l’ADN viral (Locarnini, 2004).
1.1.4.2.
Les protéines de l’enveloppe
L’enveloppe des particules virales contient 3 types de protéines de surface codées à partir
d’un même cadre ouvert de lecture possédant 3 codons d’initiation de la traduction. La
protéine majoritaire (S) de 226 aa et 24 kDa est constituée exclusivement de la région S,
commune aux 3 protéines de surface. Elle assure leur ancrage dans la bicouche lipidique de
l’enveloppe virale ou dans la membrane du réticulum endoplasmique (RE), où elles sont
synthétisées. La protéine moyenne (M) de 30 kDa possède 55 aa N-terminaux
supplémentaires, correspondant à la région Pré-S2. Enfin, la grande protéine (L) de 39 kDa
comporte en plus des régions S et Pré-S2, une région Pré-S1 de 108 aa à son extrémité Nterminale (génotype D). Elles possèdent toutes un site potentiel de N-glycosylation situé au
niveau de leur domaine commun (Locarnini, 2004).
1.1.4.3.
Les protéines HBc et HBe
L’antigène du core (AgHBc) est la protéine structurale majeure de la capside. Elle possède
une extrémité C-terminale basique permettant sa liaison à l’ADN viral. De plus, l’initiation de
la traduction en 5’ de la séquence pré-C, située en amont du gène C et dans le même cadre de
lecture, aboutit à la synthèse d’une protéine pré-C. La présence de cette séquence
supplémentaire en position N-terminale de la protéine HBc, correspondant à un peptide
signal, dirige la protéine vers le RE. Au cours de ce processus, la protéine perd son extrémité
C-terminale basique. Finalement, c’est une protéine de 16 kDa, nommée antigène HBe, que
l’on retrouve dans le sérum des malades (Locarnini, 2004).
Mémoire Edwige T. YELEMKOURE/2013-2014
Page 6
1.1.4.4.
La protéine X (HBx)
C’est une protéine de 154 aa et de 17 kDa découverte en 1985 grâce à l’identification
d’anticorps dirigés contre des épitopes de celle-ci (Bouchard et Schneider, 2004). C’est un
régulateur multifonctionnel qui module la transcription, la transduction du signal, le cycle
cellulaire, les voies de dégradation des protéines, l’apoptose et la stabilité génétique en
interagissant directement ou indirectement avec des facteurs cellulaires (Tang et al., 2006).
Elle permet d’augmenter l’expression des gènes du VHB ainsi que la réplication virale en
agissant comme un coactivateur transcriptionnel des facteurs de transcription cellulaire. Ainsi,
son inactivation grâce à des méthodes utilisant des ARNs interférents diminue la transcription
et la réplication du VHB. De ce fait, le développement d’antiviraux ciblant la protéine X
pourrait en théorie permettre de limiter la réplication virale et de diminuer le développement
de CHC associés au VHB (Bouchard et Schneider, 2004; Yang et Cho, 2013)
1.1.5. La réplication
Le cycle de vie du virus de l'hépatite B est complexe. L'hépatite B est l'un des rares virus
connus en dehors des rétrovirus qui utilise la transcription inverse dans le cadre de son
processus de réplication. Le virus parvient à se fixer sur la cellule en se liant à un récepteur
situé sur la surface de la cellule et entre par endocytose. L'ADN du génome viral doit être
transféré dans le noyau de la cellule hôte par des protéines appelées chaperones moléculaires.
Dans le noyau de l’hépatocyte, l’ADN viral se circularise en cccDNA (cccDNA pour
covalently closed circular DNA appelé aussi supercoiled DNA), pour ADN surenroulé ou
torsadé. Cet ADN surenroulé est une sorte de minichromosome détecté dans le noyau où il
sert de matrice pour la transcription d'ARN viraux de différentes tailles : le plus long de ces
transcrits, qui contient toute l'information génétique du virus, est un "progénome", tandis que
des transcrits plus courts sont les ARN messagers correspondant aux 4 gènes du virus et sont
bientôt traduits en protéines virales. Ultérieurement, le progénome ARN est encapsidé par
l'antigène HBc avec l'ADN polymérase qui, fonctionnant comme RT, douée également d'une
action ARNase H, fabrique, à partir de ce progénome d'ARN, le génome d'ADN définitif et
digère le progénome. Cette opération est très particulière aux hepadnavirus et à un virus des
plantes, le virus de la mosaïque du chou-fleur. Elle n'est pas identique à la rétro-transcription
du VIH car, si l'on observe parfois de l'ADN viral intégré dans l'ADN cellulaire, cette
intégration n'est pas indispensable, ni à la réplication du VHB en phase active, ni à son
pouvoir cancérigène. Le VHB, contrairement au VIH, ne code pas d'intégrasse. Cependant, il
y a une homologie de séquence entre VIH et VHB, dont la polymérase partage le site
Mémoire Edwige T. YELEMKOURE/2013-2014
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catalytique caractérisé par la séquence Tyrosine-Méthionine-Aspartate-Aspartate (YMDD)
(Fig.3).
Figure 3: Schéma simplifié de la réplication du VHB (Lucifora et Zoulim, 2007) ;
Source :www.google.com ; Consulté le 03/04/2015
Légende
1. Entrée virale
2. Libération du génome dans le noyau et formation de l’ADNccc
3. Transcription du génome viral
4. Réplication du génome viral
5. Assemblage et excrétion
1.1.5.1.
L’entrée virale
La première étape pour l’infection par le VHB est l’attachement de la particule infectieuse à
une structure exposée accessible à la surface des hépatocytes de l’hôte. Ce premier contact est
souvent décrit comme réversible, de faible affinité et rapide. L’attachement initial et la
reconnaissance du récepteur spécifique contribuent à la spécificité de l’hôte et au tropisme
Mémoire Edwige T. YELEMKOURE/2013-2014
Page 8
cellulaire. Il nécessite cependant le domaine Pré-S1 de la grande protéine (L) de surface. La
myristylation de cette protéine serait essentielle à l’infectivité des particules virales (Glebe et
Urban, 2007). Grâce à cette interaction, les virions seraient internalisés lentement (jusqu’à 16
heures) dans les hépatocytes par endocytose pH indépendant (Chojnacki et al, 2005). Une
autre étude suggère un rôle crucial des motifs de translocation (TLM) dans la voie de
l’endocytose (Stoeckl et al, 2006).
1.1.5.2.
Transport des nucléocapsides VHB au noyau
Les nucléocapsides, relargués dans le cytoplasme des hépatocytes empruntent le réseau de
microtubules (MT) pour atteindre le centre organisateur des microtubules ou microtubule
organizing center (MOTC) à proximité du noyau et des pores nucléaires. Une fraction des
protéines de capsides expose à la surface des nucléocapsides le domaine C-terminal portant le
NLS (Séquence de Localisation Nucléaire) (Rabe et al, 2006).
Cette séquence NLS interagit avec les importines α (Imp α) pour former un complexe
nucléocapside VHB-imp α puis l’importine β (Imp β) lie ce complexe ce qui favoriserait le
contact avec le pore nucléaire et entraînerait sa translocation dans le pore nucléaire (Kann et
al, 2007). Après dissociation des importines α et β, les nucléocapsides VHB se désassemblent
en dimères d’AgHBc à l’intérieur du pore et libèrent le génome viral dans le noyau cellulaire
(Rabe et al, 2009). Les protéines de capside diffusent dans le noyau et se réassemblent en
capsides vides lorsqu’elles atteignent une concentration critique (Kann et al, 2007).
1.1.5.3.
Réparation et conversion du brin d’ADN-Rc en ADN-ccc
Dans les hépatocytes infectés, l’ADN-RC est immédiatement transformé en une forme
circulaire double brin stable et persistante appelé ADNccc par les enzymes cellulaires.
L’ADNccc prend la forme d’un minichromosome viral qui sert de matrice pour la
transcription des gènes viraux. La conversion de l’ADN-RC en ADNccc résulte de la
complétion du brin (+) par la polymérase virale, de la dégradation de l’oligoribonucléotide
fixé en 5’ du brin (+) et de la ligation des extrémités du brin (+). La polymérase virale liée au
brin (–) de façon covalente est ensuite éliminée tout comme la partie redondante située sur le
brin (-). Enfin, le surenroulement nécessaire à la formation finale de l’ADNccc est assuré par
les histones et les protéines de la capside (Nassal, 2008).
Mémoire Edwige T. YELEMKOURE/2013-2014
Page 9
1.1.5.4.
La transcription
La transcription des ARN viraux messagers et de l’ARN pré-génomique est réalisée par
l’ARN polymérase II cellulaire à partir de l’ADNccc. Tous les transcrits VHB sont coiffés en
5’ et polyadénylés en 3’ à une position commune. La polyadénylation est dirigée par un signal
unique non-canonique situé dans l’ORF préC/C. La transcription des gènes VHB est contrôlée
par 4 promoteurs viraux et deux régions « enhancers ». Il a été observé que cette étape de
transcription était régulée aussi par des phénomènes épigénétiques tels que le statut
d’acétylation des histones H3 et H4 liés à l’ADNccc et par le recrutement des
acétyltransférases cellulaires (p300 et CBP), et des désacétylases cellulaires (HDACI)
(Levrero et al, 2009)
Le promoteur C localisé dans l’ORF X dirige la synthèse des ARNm pré-C et pré-génomique
(pg) de 3,5 kb. La polyadénylation des ARNm préC et ARNpg n’a lieu qu’au deuxième
passage de la polymérase cellulaire au niveau du signal de polyadénylation (Kay et Zoulim,
2007; Nassal,2008). Par conséquent, l’ARNpg contient l’ensemble de l’information génétique
virale, ainsi qu’une région redondante terminale de 120 nt contenant une deuxième copie de la
séquence DR1 (Direct repeat 1), le signal d’encapsidation ε en épingle à cheveux, et la queue
polyA. L’ARNpg est encapsidé avec la polymérase virale, des kinases cellulaires et des
protéines chaperonnes (hsp90, hsp60 et p23) pour permettre le repliement correct de la
polymérase virale et son interaction avec les protéines de capside. Le promoteur S1 dirige la
synthèse de l’ARNm préS1 de 2,4 kb qui code la protéine d’enveloppe L-AgHBs. Les
transcrits sous génomiques de 0,7 kb sont sous le contrôle du promoteur X et permettent la
synthèse de la protéine X (Beck et Nassal, 2007).
1.1.5.5.
La traduction
Tous les transcrits VHB coiffés et polyadénylés recrutent les facteurs eucaryotes d’initiation
de la traduction (eIF) indispensables à la liaison des ribosomes aux extrémités 5’ des ARNm
VHB. La traduction active de la protéine préC à partir d’un AUG en amont du signal
d’encapsidation ε de la région 5’ de l’ARNm préC empêche l’interaction de la polymérase et ε
et par conséquent l’encapsidation de l’ARNm préC. Les ARNm sont traduits dans le
cytoplasme au niveau du réticulum endoplasmique (RE) en différents produits viraux capables
de s’assembler en de nouvelles particules virales. Une partie de l’encapsidation se ferait par
réassemblage des dimères d’AgHBc obtenus après la dissolution à l’entrée du noyau. Au sein
Mémoire Edwige T. YELEMKOURE/2013-2014
Page 10
de la capside, la polymérase possède différentes activités enzymatiques pour convertir
l’ARNpg en ADN RC (Rabe et al, 2009).
1.1.5.6.
Enveloppement des nucléocapsides et sécrétion virale
Les nucléocapsides contenant l’ADN RC peuvent avoir deux devenirs : soit elles interagissent
avec les protéines de l’enveloppe insérées dans la membrane du RE, pour conduire à la
formation de virions infectieux et à leur sécrétion par exocytose (Watanabe et al, 2007), soit
elles vont être redirigées vers le noyau de l’hépatocyte afin de maintenir ou d’amplifier le
pool d’ADNccc nucléaire (Niedre et al, 2013).
1.1.6. Modes de transmission du VHB
Les modes de transmission sont identiques à ceux du virus de l’immunodéficience humaine
(VIH), mais le virus de l’hépatite B est 50 à 100 fois plus infectieux. Le virus de l’hépatite B
peut survivre à l’extérieur du corps pendant au moins 7 jours. Durant ce laps de temps, il reste
capable d’occasionner une infection s’il pénètre dans l’organisme d’une personne non
protégée par le vaccin. La période d’incubation de cette maladie est de 75 jours en moyenne,
mais peut varier de 30 à 180 jours. Le virus peut être détecté 30 à 60 jours après l’infection et
persiste sur des durées variables. Les modes de contamination du virus sont : les voies
sanguines (transfusion, toxicomanie), les voies sexuelles (homo et hétérosexuelle),la voie
Materno-fœtale ou périnatale, les transplantations d'organes.
1.1.6.1.
La transmission sexuelle
L’hépatite B est une maladie sexuellement transmissible. Le risque de contamination par voie
sexuelle peut varier de 30 à 80%. Il augmente avec le nombre de partenaires sexuels, les
autres infections sexuellement transmissibles (IST), et le type de rapports notamment les
rapports anaux réceptifs. Ce mode de contamination est surtout observé en zone de faible
endémie où la contamination survient principalement à l’âge adulte (Liaw et Chu, 2009).
1.1.6.2.
La transmission parentérale
Ce mode de transmission représente 10 à 30% des infections à l’hépatite B et est due à une
virémie importante et élevée. Cependant 25% des infections sont représentés par les
toxicomanes, les polytransfusés, les hémodialysés, les tatouages, les piercings et affectent le
personnel de santé.
Mémoire Edwige T. YELEMKOURE/2013-2014
Page 11
1.1.6.3.
La transmission mère- enfant (verticale)
Elle est exceptionnelle dans l’utérus, mais le plus souvent au moment de l’accouchement et au
post natale. Dans les zones de forte endémicité comme l'Afrique subsaharienne, le virus de
l’hépatite B se transmet généralement à la naissance, de la mère à l’enfant, ou dans la petite
enfance, faisant de l’infection périnatale le principal mode de transmission. Pour la
transmission mère-enfant, une charge virale élevée (> 108 copies/ml), une maternité précoce,
un travail long et difficile ; une infection intra-utérine sont autant de facteurs pouvant
favoriser la transmission du virus de l’hépatite B (Borgia et Gentile, 2014).
1.1.6.4.
La transmission horizontale
Un tiers (1/3) des infections est intrafamiliale c'est-à-dire la transmission d’un enfant à un
autre. La transmission du VHB d’un enfant à un autre est le cas le plus fréquent. Cette
transmission se produit habituellement à domicile, mais aussi dans les crèches et à l’école.
Elle résulte le plus souvent du contact de lésions cutanées ou de muqueuses avec du sang ou
des sécrétions de plaies. Le virus peut également être transmis par contact avec la salive à la
suite de morsures ou autres effractions cutanées et à la suite de la pré-mastication des
aliments. En outre, le virus peut être transmis par des objets, comme des serviettes ou des
brosses à dents partagées, car il peut survivre au moins sept jours hors de l’organisme et se
déposer en forte concentration sur les objets, même en l’absence de sang visible (OMS, 2002).
La probabilité qu’une infection par le virus de l’hépatite B devienne chronique dépend de
l’âge auquel est contractée cette infection. Ce sont les enfants de moins de 6 ans infectés par
le VHB qui ont la plus forte probabilité de devenir porteurs chroniques:

80 à 90% des nourrissons infectés au cours de la première année de vie seront atteints
d’une infection chronique;

30 à 50% des enfants infectés entre un et quatre ans seront atteints d’une infection
chronique.
Chez les adultes:

moins de 5% des adultes par ailleurs en bonne santé infectés par le virus de
l’hépatite B seront atteints d’une infection chronique:

15 à 25% des adultes ayant contracté une infection chronique pendant l’enfance
meurent d’un cancer ou d’une cirrhose du foie liés à l’hépatite B.
Mémoire Edwige T. YELEMKOURE/2013-2014
Page 12
1.1.7. Histoire naturelle de l’infection par VHB
Figure 4 : Schémas montrant l'histoire naturelle du VHB
Source : cours de
1.1.7.1.
Consulté le 06/02/2015
Tropisme cellulaire
Le VHB est un virus essentiellement hépatotrope. L’hépatocyte est le principal site de
réplication pour l’ensemble de la famille des Hepadnaviridae. En effet, l’ADN viral et les
antigènes viraux sont retrouvés d’une façon prédominante dans les cellules hépatiques qui
contiennent toutes les formes réplicatives de l’ADN viral (Fattovich et al, 2008).
1.1.7.2.
Pathogenèse
L’infection par le VHB est à l’origine d’atteintes hépatiques aiguës ou chroniques qui peuvent
évoluer vers la cirrhose et le CHC. Le virus n’est pas directement cytopathogène, c’est la
réponse immune qui induit les lésions hépatiques chez les patients. Au cours de l’infection par
le VHB, les lymphocytes T cytotoxiques (CTL) induisent l’apoptose des hépatocytes infectés
et activent en parallèle une série de réactions inflammatoires dues à la production du facteur
de nécrose tumoral (TNF), des radicaux libres, ou des protéases. Ces réactions exacerbent la
mort hépatocellulaire et aboutissent à l’apparition de foyers d’inflammation nécrotiques dans
Mémoire Edwige T. YELEMKOURE/2013-2014
Page 13
le foie. Les lésions hépatiques s’accompagnent d’une régénération active des hépatocytes. Ces
deux processus multiplient par 100 le risque de cancer du foie chez les patients infectés
(Ganem et Prince, 2004).
1.1.7.3.
Profils sérologiques
Le diagnostic d’une hépatite aigue est fondé sur la présence dans le sang de l’AgHBs et des
Ac anti-HBc de type IgM dans un contexte cytolytique hépatique. L’AgHBs est le premier
marqueur détecté dans le sérum, il apparait pendant la période d’incubation, en moyenne de
deux semaines à trois mois après le contact (figure 5). Cette phase d’incubation correspond à
la fenêtre immunologique silencieuse dont la durée est estimée à 56 jours et pendant laquelle
le VHB est indétectable par les tests sérologiques classiques. Les Ac anti-HBc totaux
apparaissent 2 à 4 semaines après l’AgHBs, pendant la phase aigue de la maladie. L’AgHBe
apparait peu de temps après l’AgHBs puis disparait rapidement (sa persistance au-delà de
trois semaines serait un indicateur de passage à la chronicité) (figure 5). Lors de la phase
aigüe de l’hépatite, environ 1013 virions sont produits par jour et la charge virale peut
atteindre 1010 copies de génome/ml de sérum. La recherche de ces deux marqueurs de
multiplication virale n’est pas utile au cours de l’hépatite aigüe.
Figure 5: Evolution des marqueurs sérologiques au cours de l'infection au VHB
(http:t2.gstatic.com/images) Consulté le 28/02/2015
Mémoire Edwige T. YELEMKOURE/2013-2014
Page 14
1.1.7.4.
Hépatite aiguë
L'hépatite B aiguë, peu fréquente, correspond à une inflammation récente avec une période
d'incubation de 1 à 4 mois. Elle se présente sous différentes formes :
-
une forme asymptomatique ou anictérique dans 70% des cas environ.
-
une forme symptomatique dans 30% des cas environ. La maladie commence par une
altération de l'état général, une légère fièvre, des douleurs, le tout évoquant un état
grippal ainsi que des troubles digestifs, une perte d'appétit, des nausées, des
vomissements. L'ictère apparaît plus tard permettant d'affirmer le diagnostic. On note
parfois un prurit comme dans toutes les formes d'hépatite dont il peut être le premier
signe. La maladie dure quelques semaines, puis la plupart des personnes touchées
présentent une amélioration progressive.
-
une forme fulminante: 1 à 2% des cas environ. Les patients présentent des taux de
prothrombine <45% et des signes neurologiques d'insuffisance hépatique. Cette forme
est létale dans 90% des cas.
Chez l'adulte, la guérison survient dans plus de 95% des cas et ils sont immunisés à
vie contre la maladie.
1.1.7.5.
Hépatite chronique
L'infection chronique est définie par la persistance de l'antigène HBs pendant plus de 6 mois
après la contamination virale. Elle correspond tout simplement à une inflammation qui dure
depuis plus de 6 mois. L’infection chronique par le VHB présente cinq phases distinctes : la
phase de tolérance immunitaire, la phase de clairance immunitaire, la phase de portage inactif,
l’hépatite B chronique AgHBe négative et la phase AgHBs négative (Hoofnagle et al, 2007).
La phase de tolérance immunitaire est caractérisée par la présence de l’AgHBe, par une
importante réplication virale (ADN VHB) et des lésions hépatiques minimes (transaminases
normales). Cette phase est plus fréquente et plus longue chez les patients infectés pendant la
période périnatale ou la première année de vie. Pendant cette phase, la contagiosité est élevée
(Fattovich et al., 2008).
La phase de clairance immunitaire est définie par la présence de l’AgHBe, la diminution de la
réplication virale, l’augmentation de la réponse immunitaire avec augmentation des
transaminases et des lésions inflammatoires. Le taux de séroconversion AgHBs-Ac Anti-HBs
augmente. Cette phase est plus fréquente chez les patients infectés à l’âge adulte. La durée de
Mémoire Edwige T. YELEMKOURE/2013-2014
Page 15
cette phase ainsi que la sévérité des lésions hépatiques qu’elle engendre sont corrélées avec le
risque de progression vers la cirrhose et le CHC (Ikeda et al, 2009; Chan et al, 2011).
La phase de portage inactif de l’AgHBs suit la séroconversion AgHBe en Ac Anti-HBe. Elle
se caractérise par un taux d’ADN viral très faible ou indétectable, des transaminases
normales. L’évolution est bonne avec un très faible risque de cirrhose et de CHC (Fattovich et
al, 2008).
Evolution vers une cirrhose: La cirrhose représente environ 20 % des évolutions naturelles des
hépatites chroniques. Une forte consommation d'alcool, supérieure à 20 grammes par jour
pour les femmes et supérieure à 30 grammes par jour pour les hommes, est un facteur de
risque important dans le développement d'une cirrhose.
Evolution vers l'hépatocarcinome : le virus de l'hépatite B est un puissant carcinogène. Le
risque de développer un hépatocarcinome est multiplié par 100 chez les porteurs VHB. Après
vaccination contre le VHB, il a été démontré une diminution de la fréquence d'apparition de
carcinomes hépatocellulaires.
1.1.8. Epidémiologie du VHB
L’hépatite B (VHB) se retrouve partout dans le monde. On estime que plus 2 milliards de
personnes ont été infectées par le VHB dans le monde. Parmi elles, près de 240 millions
présentent une infection chronique et sont exposées à un risque de maladie grave par cirrhose
ou cancer du foie et près de 600 000 décès par an dans le monde (OMS, 2013). L’homme est
le seul réservoir du VHB. Une proportion importante (7 à 40%) de sujets HBs Ag-positifs
peut également être porteuse de l’antigène e de l’hépatite B (HBe Ag), qui est associé à une
forte infectiosité. La plupart des enfants nés de mères HBe Ag-positives vont présenter une
infection chronique. L’endémicité de l’hépatite B est illustrée par la prévalence de l’antigène
HBs dans la population générale d’une zone géographique donnée et elle montre des
variations considérables dans le monde. Les prévalences de l’HBs Ag ≥8% sont typiques des
zones de forte endémie, telles que l'Afrique sub-saharienne, l'Asie du Sud-Est et le bassin
amazonien. Des prévalences de 2 à 7% se retrouvent dans les zones d’endémie moyenne, que
sont l’Europe du Sud et de l’Est, le bassin méditerranéen. Le Moyen-Orient, une partie de
l'Amérique Centrale et de l'Amérique du Sud, les prévalences de l’HBs Ag <2% sont typiques
des zones de faible endémie telles que l'Amérique du Nord, l'Europe occidentale et du Nord,
l’Australie et la Nouvelle Zélande où le taux de porteurs chroniques du VHB est inférieur à
Mémoire Edwige T. YELEMKOURE/2013-2014
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2% (fig.6). Dans ces régions, le pourcentage de porteurs chroniques peut cependant être plus
élevé parmi les populations dites à risques, notamment les toxicomanes, les homosexuels, les
sujets à partenaires multiples, les professionnels de la santé (OMS, 2013). L’hépatite B
constitue la cinquième cause de cancer le plus fréquent dans le monde (Zhou et al, 2012).
Dans les zones de forte endémie, le VHB est très communément transmis de la mère à
l’enfant à la naissance, ou d’un enfant à l’autre au cours de la petite enfance. Au Burkina Faso,
des études ont montré que les prévalences de l’AgHBs chez les donneurs de sang de premier don
en zones rurale et urbaine étaient respectivement de 13,0% et 16,2% à Ouagadougou, 10,9% et
11,5% à Bobo Dioulasso, 17,9% et 19,8% à Fada N’gourma et de 13% et 19% à Koudougou
(Nagalo et al, 2011).
Figure 6 : Répartition géographique de l'infection au VHB dans le monde
(Source : www.google.com) ; Consulté le 03/05/2015
1.1.9. Diagnostic du VHB chez l’homme
Il n’est pas possible de distinguer l’hépatite B des hépatites provoquées par d’autres agents
viraux sur le plan clinique, aussi, il est indispensable de confirmer le diagnostic en laboratoire.
Plusieurs tests sanguins sont disponibles pour diagnostiquer et surveiller les personnes
atteintes d’une hépatite B. Ils peuvent aussi servir à différencier les infections aiguës des
infections chroniques.
Mémoire Edwige T. YELEMKOURE/2013-2014
Page 17
1.1.9.1.
Diagnostic clinique
L’examen clinique, chez un porteur chronique de l’hépatite B, est normal, si ce n’est
l’existence d’une asthénie modérée dans certains cas. Dans le cas d’une hépatite chronique
active, certains symptômes peuvent apparaître. Ce sont une petite fièvre, une augmentation du
volume du foie et/ou de la rate (hépatomégalie et/ou splénomégalie), des poussées ictériques
(symptômes d’allure pseudo-grippale : céphalées, douleurs articulaires et musculaires, mais
aussi nausées, diarrhée, urines foncées) et des manifestations extra-hépatiques, dues aux
dépôts de complexes immuns (ex : péri artérite noueuse).
En cas de cirrhose, des signes cliniques d’insuffisance hépatocellulaire et d’hypertension
portale sont constatés.
1.1.9.2.
Recherche des marqueurs sérologiques
1.1.9.2.1. Marqueurs directs
 Antigènes viraux
Les antigènes du virus à savoir AgHBc de la capside est indétectable dans le sérum tandis que
les AgHBs et AgHBe sont mis en évidence dans le sérum par des techniques immunoenzymatiques chez les sujets porteurs du virus. L'élément essentiel du diagnostic d'une
infection par le VHB en cours repose sur la mise en évidence dans le sérum de l'AgHBs.
L’AgHBe est recherché dans le bilan d’une hépatite chronique (Bottero et al, 2013).
 Détection et quantification de l’ADN du VHB
L’ADN du VHB peut être détecté et éventuellement quantifié dans le sérum, soit par des
techniques d’hybridation au moyen de sondes spécifiques, soit par amplification génique. Les
techniques d’amplification par PCR (Polymerase Chain Reaction) du génome viral sont les
plus sensibles et permettent également après séquençage de révéler des variants ou mutants.
La quantification permet de suivre l'évolution de la charge virale. Différentes techniques sont
actuellement proposées (Valsamakis, 2007):
- L’ADN branché : Quantitex HBV DNA assay (bDNA), Laboratoires Bayer (seuil de
détection 3,3x103 copies/mL) ;
Mémoire Edwige T. YELEMKOURE/2013-2014
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- La PCR : Cobas AmplicorTM HBV MONITOR Test, Roche Diagnostics (2x102
copies/ml) ;
- Les PCR en temps réel : Real Time TM HBV PCR Kit, Laboratoires Abbott (4 IU/ml) et
Real Time PCR System Cobas TaqMan 48, Roche Diagnostics (35 copies/ml) ;
-Kit d’amplification : ‟HBV Real-TM Qual ” (Sacace biotechnologie, ,Como, Italy).
1.1.9.2.2. Marqueurs indirects

Les anticorps
Le diagnostic sérologique permet la recherche et éventuellement la quantification des
anticorps dirigés contre les différents antigènes viraux : anticorps anti-HBs, anticorps antiHBc totaux et de type IgM, anti-HBe (Bottero et al, 2013).
1.1.10. Méthodes d’étude de la variabilité du VHB et diversité du génome du VHB
1.1.10.1. Méthodes d’étude de la variabilité du génome du VHB
Plusieurs méthodes peuvent être utilisées pour différencier les génotypes du VHB, le choix de
la technique dépend de l’objectif des études menées. Le Séquençage et l’analyse
phylogénétique décrite par Yeh et al, en 2004 compare des séquences obtenues sur le génome
entier et dans la région du gène S et montre que les séquences dans la région S permettaient
également d’identifier précisément les génotypes de A à H. L’analyse par polymorphisme de
restriction (restriction fragment length polymorphism : RFLP) décrite par Wu et al, en 2012
repose sur la différence de taille d’amplicons du gène S après digestion enzymatique.
L’utilisation d’amorces spécifiques développée par Naito et al, en 2001 repose sur l’existence
d’une divergence intergroupe de la séquence nucléotidique au niveau d’une région conservée
des gènes préS1/S.
Mémoire Edwige T. YELEMKOURE/2013-2014
Page 19
1.1.10.2. Diversité génétique du VHB
Durant la dernière décennie, la classification selon les sérotypes a progressivement été
remplacée par celle des génotypes. Cependant, les sérotypes sont corrélés aux génotypes bien
qu’ils puissent être trouvés avec plusieurs génotypes. Les études phylogénétiques menées à
partir des séquences nucléotidiques de différents génomes viraux ont permis de classer
provisoirement le VHB en 10 génotypes allant de A à J (Tatematsu et al, 2009). Les
génotypes du VHB sont définis par une divergence d’au moins 8 % de la séquence
nucléotidique du génome entier et d’au moins 4,1 % dans le gène S (Norder et al, 2004). Les
principaux génotypes ont été divisés en sous génotype à partir d’analyses phylogénétiques et
ils sont définis par la divergence comprise entre 4,1 % et 8 % de leur séquence nucléotidique
complète (Schaefer, 2007). La distribution géographique et épidémiologique des génotypes du
VHB est continuellement recherchée dans différentes parties du monde. A partir des
différentes données accumulées, il a été observé que chaque génotype/sous génotype a une
distribution géographique spécifique. Ainsi :
Le génotype A est ubiquitaire mais prédomine en Europe du Nord-ouest, en Amérique du
Nord et en Afrique Centrale. Le génotype A est le seul génotype prédominant en Afrique de
l’Est où la prévalence des autres génotypes est inférieure à 5% (Kurbanov et al., 2010). Il a
été divisé en 6 sous génotypes allant de 1 à 6. Le sous génotype A1 est prédominant en
Afrique, Asie et en Indonésie (Kramvis et Kew, 2007), A2 est prévalent en Europe du Nord
Ouest (McMahon, 2009) et A3–A6 sont trouvés en Afrique centrale et en Afrique de l’Ouest
(Kramvis et Kew, 2007; Pourkarim et al, 2010).
Les génotypes B et C sont principalement trouvés en Asie et dans les îles du pacifique et sont
divisés en 8 sous génotypes chacun. B1 et C2 sont prévalent au Japon, en Corée et au Nord de
la Chine, C2 est trouvé en Alaska, alors que B2 et C1 sont prévalent au Sud de la Chine,
Taiwan et Asie du Sud Est (McMahon, 2009) B3–B5 et B7-B8 comme C3–C8 sont
prédominants dans le pacifique, B6 est prévalent en Alaska, au Nord du Canada et au
Groenland (Chan et al, 2011; Mulyanto et al, 2009) .
Le génotype D subdivisé en 7 sous génotypes est endémique mais très fréquent sur le pourtour
du bassin méditerranéen et au Moyen-Orient. Il est le seul génotype prédominant en Asie de
l’Ouest. D1 est fortement prévalent en Asie central, dans le pourtour du bassin méditerranéen
mais aussi en Inde et en Afrique de l’Est (Banerjee et al, 2006). D2 est prévalent en Europe de
l’Est incluant la Russie et la région de la Baltique, D3 est distribué en Russie, au Nord de
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l’Inde, au Pakistan et est fréquemment retrouvé chez les toxicomanes à travers le monde
(Tallo et al, 2008). D5 a été caractérisé à l’Est de l’Inde (Chandra et al, 2009). D4 et D6 sont
endémiques en Océanie et en Indonésie respectivement (Lusida et al, 2008). D7 a été isolé en
Tunisie (Meldal et al, 2009). D8 a été caractérisé au Niger (Chekaraou et al, 2010). Le sous
génotype D9, un nouveau recombinant D/C, a été retrouvé en Inde orientale (Ghosh et al,
2013)
L’Afrique de l’ouest est le foyer principal du génotype E (Norder et al, 2004).
Le génotype F est prédominant en Amérique Latine et Centrale, F1 a été trouvé en Alaska, à
Mexico, en Amérique central et a été disséminé au Pérou et en Argentine, alors que F2–F4
sont prévalent en Amérique du Sud (Devesa et al, 2008).
Le génotype G a été identifié aux Etats-Unis et en France (Stuyver et al, 2000). C’est le seul
génotype qui semble ne pas être associé à un foyer principal.
Le génotype H a été décrit chez les Amérindiens en Amérique Centrale et aux USA (Arauz et
al, 2002). Un neuvième génotype provisoire I a été identifié en Asie et au Vietnam (Olinger et
al, 2008). Récemment le dixième génotype provisoire J a été signalé au Japon (Tatematsu et
al, 2009).
Cependant, de nombreux génotypes hybrides ont été observés dans certaines régions du
monde : A/C au Vietnam, C/D au Tibet, A/D en Afrique ou B/C en Asie. Des recherches
supplémentaires sont donc nécessaires afin de déterminer si les échanges entre génotypes sont
la conséquence d’une recombinaison génétique directe entre deux souches virales ou si elles
sont la conséquence d’une adaptation rapide du VHB à un environnement génétique et
immunologique particulier associé à certaines populations humaines (Schaefer, 2007).
1.1.11. Traitement et prévention
L'hépatite B aiguë ne se traite pas. Quant à L'hépatite fulminante, elle requiert la
transplantation. Le but du traitement de l'hépatite chronique B est la suppression de la
réplication virale, l’ADN viral sérique, indétectable, normalisation de la transaminase, la
séroconversion HBe, la diminution des troubles hépatiques, si possible avant que le stade de
cirrhose ne soit atteint. Des stratégies antivirales ont été élaborées selon trois voies : les
analogues de nucléos(t)ides, les immuno-modulateurs et la vaccinothérapie.
Mémoire Edwige T. YELEMKOURE/2013-2014
Page 21
1.1.11.1.
Les analogues de nucléosides/nucléotides de la transcriptase inverse
Le traitement actuel de l’hépatite chronique par des analogues de nucléosides/nucléotides à
l’âge adulte réduirait le risque de complication à long terme. Ces analogues de nucléosides et
nucléotides appartiennent à 3 classes que sont les L-nucléosides (lamivudine, telbivudine et
emtricitabine), les analogues de la déoxyguanosine (entécavir) et les nucléosides acycliques
phosphanates (adéfovir et tenofovir). Parmi ces traitements antiviraux, la lamivudine et
l’adéfovir (capable d’inhiber la réplication virale chez les patients atteints d’hépatite
chronique et d’induire une importante séroconversion de l’AgHBe selon (Hadziyannis et al.,
2005) connaissent des taux de résistance qui croissent par année de traitement. L’entécavir
n’induit que très peu de résistance, même après 4 ans de traitement et a une activité antivirale
plus importante que la lamivudine (Zhang et al,2011; Kumada et al, 2013). Des études
cliniques ont montré que la telbivudine a une efficacité antivirale supérieure à la lamivudine
et que le ténofovir utilisé aussi chez les patients coinfectés VIH/VHB qui recevaient déjà un
traitement par la lamivudine ou l’emtricitabine dans le cadre de leur trithérapie antirétrovirale
hautement active (HAART) (Kumada et al, 2013) permet de réduire la multiplication virale
présente très peu ou pas de résistance . La telbivudine et le ténofovir sont les deux antiviraux
recommandés au dernier trimestre chez les femmes enceintes.
1.1.11.2. Les traitements « immuno-modulateurs » ou interférons
Actuellement préféré aux interférons conventionnels, l’interféron-α constitue aujourd’hui la
base du traitement de première intention. Il a une activité antivirale et immunomodulatrice en
augmentant l’action de certaines cellules du système immunitaire. Il ralentit ou arrête la
fibrose, favorise une moindre fréquence de survenue de la cirrhose et peut entraîner une
séroconversion de l’AgHBe ( Zhijian et al, 2010; Liang et al, 2011). Une étude récente vient
de montrer que l'hétérogénéité dans la région promotrice du gène de l'IL-10 joue un rôle
important dans la détermination de la réponse initiale de l'hépatite B chronique à l'IFNthérapie (Wang et al, 2011).
1.1.11.3.
La vaccinothérapie
L’intérêt de la vaccinothérapie associée à un traitement antiviral est suggéré par certaines
études mais son effet reste inconstant. Une meilleure connaissance des réponses T antivirales
Mémoire Edwige T. YELEMKOURE/2013-2014
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devrait permettre de mieux sélectionner les patients pouvant bénéficier de ces traitements. Les
différentes expérimentations visant à induire une rupture de tolérance immunitaire par le biais
d'une vaccinothérapie spécifique sont prometteuses et indiquent que cette approche pourrait
être efficace (Zhang et al, 2011).
1.1.11.4. Stratégies de vaccination contre l’hépatite B
L’objectif principal des stratégies de vaccination contre l’hépatite B est par conséquent de
prévenir les infections chroniques par ce virus. Les stratégies de vaccination contre l’hépatite
B comprennent :
La vaccination systématique des nourrissons : Dans les pays à moyenne ou forte endémicité
de l’infection à VHB, la vaccination systématique des nourrissons contre l’hépatite B est
prioritaire parce que la plupart des infections chroniques sont contractées pendant la petite
enfance. La vaccination systématique des nourrissons est également une priorité élevée dans
les pays à faible endémicité car c’est la seule stratégie permettant d’éviter l’infection de toutes
les classes d’âge (enfants, adolescents et adultes).
La prévention de la transmission périnatale du VHB : afin de prévenir la transmission
périnatale du VHB, la première dose de vaccin anti- hépatite B doit être administrée aussitôt
que possible après la naissance, de préférence dans les 24 heures qui suivent l’accouchement.
La stratégie la plus facile à adopter pour prévenir la transmission périnatale du VHB consiste
à administrer une dose du vaccin à tous les nouveau-nés. Une autre stratégie consiste à
dépister le HBsAg chez la femme enceinte et à vacciner à la naissance les enfants de femmes
infectées par le VHB. Des études menées par Degli en 2011 et Kumar en 2012 ont montré que
l’injection de l’immunoglobuline (HBIG) de l’hépatite B (immunoprophylaxie passive)
associé à la première dose de vaccin VHB réduisaient le risque de transmission verticale dans
les pays à haute prévalence du VHB.
La vaccination adulte pour les sujets plus âgés : les groupes cibles de cette vaccination se
composent des jeunes adolescents et les personnes exposées à des facteurs de risque.
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Page 23
2. OBJECTIFS DE L’ETUDE
2.1.
Objectif général
Contribuer à la réduction de la transmission verticale du virus de l’hépatite B au Burkina
Faso.
2.2.
Objectifs spécifiques
 Déterminer la prévalence de l’hépatite B chez les femmes enceintes au centre médical
saint Camille ;
 Confirmer la positivité des mères à l’hépatite B par la PCR ;
 Déterminer le taux d’anticorps anti-VHB par l’ELISA chez les enfants après la
vaccination ;
 Déterminer le taux de transmission mère-enfant de l’hépatite B.
3. MATERIEL ET METHODES
Cadre d’étude
3.1.
L’étude s’est déroulée à Ouagadougou, la capitale du BURKINA FASO
 Au laboratoire du l’Hôpital Saint Camille de Ouagadougou (HOSCO) qui est une
structure sanitaire de la congrégation des Pères camilliens située dans le district
sanitaire de Bogodogo. C’est un site de surveillance épidémiologique qui est
également considéré par le ministère de la santé du Burkina Faso comme un centre de
référence en matière de santé publique et plus spécifiquement de santé maternelle et
infantile. L’HOSCO comprend une maternité, un service de pathologie néonatale, un
service de pédiatrie, un service de santé maternelle et infantile (SMI), un dispensaire
adulte, un dépôt pharmaceutique, un cabinet dentaire, un service d'imagerie médicale
avec tomodensitométrie, des consultations spécialisées et un laboratoire d'analyse
(parasitologie, bactériologie, biochimie, hématologie, sérologie, immuno-virologie,
biologie moléculaire). Nos prélèvements ont été faits à la maternité pendant la période
de l’accouchement et au laboratoire six mois après l’accouchement. Les analyses
sérologiques ont été effectuées au laboratoire du HOSCO.
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 Les échantillons ont été acheminés dans le laboratoire du centre de recherche
biomoléculaire Pietro Annigoni (CERBA/LABIOGENE) où les tests ELISA et
moléculaires (PCR) ont été réalisés. C’est également un centre de recherche qui a
comme objectif principal, de promouvoir le développement de la santé au Burkina
Faso et en Afrique par la formation de jeunes médecins, pharmaciens et biologistes. Il
possède un plateau technique moderne pour les recherches fondamentales,
pharmacologiques, de biologie et génétique moléculaires.
3.2.
Matériel
3.2.1. Réactifs
 Les tests de diagnostic rapide (TDR) pour VHB, VHC et VHC ont été réalisés à l’aide
du kit ABON Biopharm, (ABON Biopharm, Hangzhou, Chine)
 Réactif pour le dosage des anticorps anti HBs
-
Kit ELISA : ‟HBsAb Quantitative EIA” (ACON Laboratories®, San Diego, USA)
 Réactifs pour le diagnostic moléculaire de VHB
- Kit d’extraction de l’ADN : ‟ Ribo Virus ” (Sacace biotechnologies®, Como, Italy)
- Kit d’amplification : ‟ HBV Real-TM Qual ” (Sacace biotechnologie, ,Como, Italy)
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3.2.2. Appareillage
Cet appareil ci-dessous a servi pour la lecture des plaques ELISA
Figure 7: Spectrophotomètre couplé à un ordinateur (Heidolph Titramax 1000, Germany)
L’amplification de l’ADN a été réalisée en utilisant l’appareil suivant :
Figure 8: Appareil SaCycler-96 Real Time PCR v.7. 3 de" Sacace Biotechnologie"
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Page 26
3.3.
Méthodes
3.3.1. Type et période d’étude
Il s’agit d’une étude transversale a visée descriptive qui s’est déroulée en trois périodes :
 du 09 septembre 2013 au 04 février 2014 pour la première collecte des échantillons à
la maternité du HOSCO.
 du 09 avril 2014 au 04 septembre 2014 pour la deuxième collecte des échantillons au
laboratoire d’immunologie du HOSCO.
 et du 10 septembre au 23 décembre 2014 pour les tests ELISA, PCR et l’analyse des
données.
3.3.2. Population d’étude
Notre étude a particulièrement porté sur les femmes enceintes à terme qui se sont rendues à
l’Hôpital Saint Camille de Ouagadougou pour accouchement durant la période de l’étude.
3.3.3. Critères d’inclusion
Toutes les femmes enceintes à terme qui se sont rendues au CMSCO pour accouchement du
09 septembre 2013 au 05 février 2014 et qui ont donné leurs consentement ont été incluses
dans cette étude.
3.3.4. Critères de non inclusion
Toutes les femmes VIH positif et VHC positif n’ont pas été inclues dans cette étude.
3.3.5. Echantillonnage
Notre étude a particulièrement porté sur les femmes enceintes à terme de l’Hôpital Saint
Camille de Ouagadougou. Les femmes sont âgées d’au moins 15 ans et d’au plus 50 ans, de
toutes professions et catégories sociales confondues. Pour ce faire, nous avons collecté 237
échantillons de sang total de femmes enceintes pour réaliser des tests rapides du VIH, de VHB et
du VHC. Après accouchement les enfants ont reçu le vaccin contre l’hépatite B en trois doses:
à la naissance, à deux mois et à quatre mois. Six mois après la première vaccination, des
prélèvements ont été effectués chez les mères et leurs enfants dans des tubes secs et dans des
tubes EDTA. Après centrifugation à 4000 rpm pendant 5min, les sérums et plasma ont été
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collectés dans des tubes Eppendorf préalablement numérotés et conservés à -20°C pour les
analyses sérologiques et moléculaires.
3.3.6. Principe et mode opératoire de l’ELISA en Sandwich
 Principe
Cette technique est un dosage immuno enzymatique sur une phase solide dite technique
ELISA directe en sandwich. Elle est basée sur la spécificité du complexe antigène-anticorps
pour la détection des immunoglobulines IgG, IgM et IgA dans le sérum ou plasma.
Les puits de la plaque sont imprégnés d’antigène de surface de l’hépatite B. Les échantillons
sont ajoutés dans les puits et incubés. Si les échantillons contiennent les anticorps HBs, ils
trouveront les antigènes des puits et simultanément le conjuguer pour former les complexes
antigènes-anticorps-conjuguer. Si les échantillons ne contiennent pas d’anticorps, les
complexes ne se formeront pas. Après incubation, les puits sont lavés pour éliminer les débris
non liés. Le substrat A (peroxyde d’hydrogène) et le substrat B (tetramethylbenzidine) sont
ajoutés et incubés pour produire la couleur bleue indiquant la présence d’anticorps dans
l’échantillon. La solution d’acide sulfurique (0,5M) est ajoutée dans les puits pour stopper la
réaction avec production d’une couleur jaune (la couleur bleue vire au jaune). L’intensité de la
couleur correspond à la quantité d’anticorps HBs présent dans l’échantillon et lue au
spectrophotomètre à 450/630 nm pendant 30 minutes. Les enfants dont le taux d’anticorps
serait ˂ 11 seront dits non immunisés et ceux dont le titre des anticorps serait ˃ 11 seront dits
immunisés. La figure 9 nous montre la réalisation de la plaque ELISA.
Figure 9 : Réalisation de la
plaque ELISA
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 Mode opératoire
Les réactifs et sérums ont été ramenés à la température ambiante peu avant l’emploi, puis
homogénéiser. La solution tampon de lavage a été préparée en diluant 1ml de la solution de
lavage concentrée dans 25ml d’eau distillée. Le puits A1 est gardé pour le blanc et sont ajouté
dans les puits correspondants respectivement 50 µl du calibrateur (sérum humain à différente
concentration d’anticorps dirigés contre l’antigène de surface du virus de l’hépatite B)
correspondant. Il a été ajouté 50µl des échantillons dans les puits correspondants, puis 50µl
du conjuguer excepté le puits du blanc puis ensuite homogénéisé. Les puits de la plaque ont
été couvert avec l’adhésif et incuber à 37°C pendant 30 min. L’adhésif a été ensuite retiré et
les puits lavés 5 fois de suite avec 350 µl du tampon de lavage et la plaque égouttée à l’aide
d’un papier absorbant. Il a été ajouté respectivement 50µl du Substrat A (peroxyde
d’hydrogène) et B (tetramethylbenzidine) dans chaque puits en prenant soin de bien
homogenéiser et couvrir avec l’adhésif puis incubé à 37°C pendant 15 min. L’adhésif est
ensuite retiré et 50 µl de la solution Stop (acide sulfuric à 0,5M) a été ajoutée dans chaque
puits. La plaque ainsi obtenue est lue au spectrophotomètre à la longueur d’onde de
450/630nm après une période 30min.
3.3.7. Détection du VHB
3.3.7.1. PCR en temps réel
L’ADN extrait, la PCR est composée de deux étapes essentielles: l’amplification et la
détection de l’ADN. Dans le cas de la PCR en temps réel, l’étape de la détection est faite
pendant l’amplification.
3.3.7.2. Principe de la PCR en temps réel
Le principe de la PCR en temps réel repose sur le suivi cycle par cycle de la réaction
d’amplification enzymatique au moyen d’une molécule reporter fluorescente capable d’émettre
dans des conditions bien définies un rayonnement fluorescent dont l’intensité sera directement
mesurée à un moment donné au cours de chaque cycle PCR (Tse, 2003 ).
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3.3.7.3.
Extraction et quantification de l’ADN du VHB
L’extraction a été faite à l’aide du kit ‟Ribo Virus ” de sacace biotechnologies en suivant le
protocole fourni par le fabriquant. On a procédé comme suit :
après avoir mis 600 µl de la solution de lyse (tampon RAV1) dans des tubes eppendoff
préalablement numérotes, 5µl du contrôle interne (HBV Rec IC), 20 µl de protéinase K ont
été ajouté dans chaque tube et 150 µl des échantillons dans les tubes appropriés. Il a été ajouté
100 µl du contrôle négatif (Cneg) dans le tube numéroté Cneg puis 90 µl de Cneg et 10 µl du
contrôle positif (Cpos) du VHB dans le tube numéroté Cpos. Les tubes ont été vortexés et
incubés à 70°C pendant 5min puis centrifugés brièvement. 600 µl de l’éthanol absolu a été
ajouté dans les tubes puis vortexés pendant 15s et centrifugés brièvement. Les colonnes Ribo
Virus ont été placées dans des tubes collecteurs de 2 ml et 700 µl des échantillons lysés ont
été transférés puis Centrifugés pendant 1min à 8000 rpm. Le reste des échantillons lysés a été
également transféré dans les colonnes Ribovirus puis centrifugés pendant 1min à 8000 rpm.
Les tubes collecteurs contenant le filtrat ont été jetés, les colonnes du Ribovirus ont été
placées dans des nouveaux tubes collecteurs et 500 µl de Wash1 (tampon RAW) a été ajouté
puis Centrifugés à 8000 rpm pendant 1 min. Les tubes collecteurs contenant le filtrat ont été
jetés, les colonnes Ribovirus ont été placées dans des nouveaux tubes collecteurs et 600 µl de
Wash 2 (tampon RAV3) a été ajouté puis centrifugés pendant 1min à 8000 rpm. Les tubes
collecteurs contenant le filtrat ont été jetés, les colonnes ont été placées dans des nouveaux
tubes collecteurs et 200 µl de Wash 3(tampon RAV3) a été ajouté puis centrifugés à 11000
rpm pendant 5min pour enlever complètement l’éthanol. Les colonnes ouvertes ont été
incubées à 70°C pendant 1min pour éliminer les traces d’éthanol et les colonnes placées à
nouveau dans des tubes eppendoff préalablement numérotés. 50 µl de l’éluant (Rnase-free
H2O) a été ajouté et incuber à 70°C pendant 1 à 2 min puis centrifugés à 11000 rpm pendant
1min.
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3.3.7.4.
Protocole de la PCR en temps réel
 Préparation des échantillons pour l’amplification
Le mélange réactionnel est obtenu par ajout dans le tube PCR-mix-1-TM, 200 µl de
PCR-mix-2-TM et 20µl de l’ADN polymérase puis vortexer vigoureusement et
centrifuger brièvement.
La PCR en temps réel a été réalisé dans un volume réactionnel total de 25 µl composé
de 12,5 µl du mélange réactionnel dans chaque tube et/soit 12,5 µl d’ADN extrait du
plasma dans les tubes correspondants, soit 12,5 µl de QS3 VHB dans le tube du
contrôle positif, soit 12,5 µl de QS3IC dans le tube du contrôle interne et 12,5µl du
tampon TE-buffer dans le tube du contrôle négatif. Les tubes ont été fermés et
transférés dans le thermocycleur pour l’amplification proprement dite.
 Programme d’amplification
1- 95°C pendant 15 minutes
2- 95°C pendant 20 secondes
42 Cycles
60°C pendant 1minute
3.3.8. Analyses statistiques
Les analyses statistiques ont été réalisées par les logiciels Statistical Package for Social
Sciences (SPSS) version 17.0 et Epi info version 7.0. Le test du khi carré (2) a été utilisé
pour les comparaisons. Toute différence sera considérée comme statistiquement significative
pour P<0,05.
3.3.9. Aspect éthique de la recherche
Cette étude a reçu l’approbation du comité d’éthique pour la recherche en santé du Burkina
Faso. Toutes les femmes ont donné leur consentement libre et éclairé de même que les parents
ou tuteurs des enfants pour leur participation à l’étude.
Mémoire Edwige T. YELEMKOURE/2013-2014
Page 31
4. RESULTATS
4.1.
Caractéristiques socioprofessionnelles des femmes enceintes et prévalence de
VHB, VIH et HCV
Deux cent quarante un (241) femmes ont accepté librement de participer à notre étude. Parmi
elles, quatre (04) ont été exclues parce qu’elles étaient positives soit au VIH, soit à l’hépatite
C. Donc, l’étude a concerné 237 femmes enceintes à terme enrôlées à la maternité de
l’HOSCO répondant parfaitement aux critères d’inclusions. La majorité d’entre elles était des
ménagères, suivies de celles qui travaillent dans le secteur informel, des élèves/étudiantes et
des fonctionnaires. La moyenne d’âge des femmes enceintes de l’étude était de 27,53 ± 6,16
ans.
Parmi les femmes enceintes de l’étude, 22/237 étaient positives à l’antigène de surface du
virus de l’hépatite B, soit une prévalence de 9,28 %. Les femmes enceintes élèves/étudiantes
et les ménagères étaient les plus touchées par l’hépatite virale B avec des prévalences
respectives de 13,79 % et 10,49% (Tableau I).
Tableau I: statut socioprofessionnel des femmes enceintes en fonction des moyennes
d'âge et de la prévalence du VHB, du VIH et de VHC.
HBV+
Femmes enceintes
N
Age moyen
1
Ménagères
147
27,74 ± 6,33
15
2
Secteur Informel
52
27,44 ± 4,84
3
Elèves/étudiantes
29
4
Fonctionnaires
Total
N
%
VIH +
VHC
N
%
N
%
10,20
3
2,10
1
1,36
2
3,85
0
0
0
0
23,55 ± 3,68
4
13,79
0
0
0
0
13
35,54 ± 5,69
1
7,69
0
0
0
0
241
27,59 ± 6,16
22
9,13
3
1,24
1
0,41
N : le nombre
1→2 : P=0,757(NS) ; 1→3 : P˂0,001 ; 1→4 : P˂0,001 ; 2→3 : P˂0,001 ; 2→4 : P˂0,001
3→4 : P˂0,001
Mémoire Edwige T. YELEMKOURE/2013-2014
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Les classes d’âges sensiblement plus touchées par l’hépatite virale B sont celles des femmes
enceintes âgées de plus de 29 ans, X ˃ 29 (10,39%) et celles des femmes enceintes
adolescentes âgées de moins de 20 ans, X ˂ 20 (9,68%) (Tableau II). La tranche d’âge la
moins touchée par l’infection par le VHB est celle comprise entre 20 et 24 ans (8,33%). Nous
ne notons pas de différence significative entre la tranche d’âge la plus touchée et la moins
touchée (P=0,94).
Tableau II : Prévalence du VHB en fonction des classes d'âge des femmes enceintes
Ages : ans
N
Age moyen
VHB (% )
X ˂ 20
31
19,19 ± 0,79
9,68
20 – 24
48
22,73 ± 1,14
8,33
25 – 29
81
27,05 ± 1,31
8,64
X ˃ 29
77
34,57 ± 4,63
10,39
Total
237
27,59 ± 6,16
9,28
Mémoire Edwige T. YELEMKOURE/2013-2014
Valeur de P
NS
Page 33
Résultats du taux d’anticorps anti- VHB par l’ELISA classique chez les enfants
4.2.
après la vaccination
La figure 10 nous montre les résultats du taux d’anticorps anti-VHB par ELISA direct en
sandwich des enfants après la vaccination. L’intensité de la couleur correspond à la
quantité d’anticorps présent dans l’échantillon.
Figure 10 : Résultat Test ELISA
C1 : Blanc
B1 et C1 : Calibrateur1
F1 et G1 : Calibrateur3
D1 et E1 : Calibrateur2
H1 et A2 : Calibrateur 4
B2 et C2 : Calibrateur 5
La moyenne de la concentration des AcHBs des 237 enfants était de 218,07 ± 74,66 mIU/ml.
Au total 233/237 soit 98,31% des enfants étaient immunisés avec une concentration en
AcHBs X ˃11 mIU/ml. Tandis que 4/237 soit 1,69% des enfants avaient une concentration des
AcHBs inférieur à 11 mIU/ml donc non immunisés (tableau III). La différence entre le taux
d’enfants non immunisés (1,69%) et ceux immunisés (98,31%) était statistiquement
significative P˂0,001.
Mémoire Edwige T. YELEMKOURE/2013-2014
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Tableau III: Taux des anticorps anti-HBs des enfants vaccinés
Concentration des HBsAb Effectif des enfants
Pourcentage %
Statut Immunitaire
des enfants mIU/Ml
X ˂ 11
4
1,69
Non immunisés
11 ˂X ≤100
8
3,37
Immunisés
X ˃100
225
94,94
Immunisés
Total
237
100
X : concentration
Les enfants dont le taux d’anticorps est ˂ 11 sont dits non immunisés et ceux dont le titre des
anticorps est ˃ 11 sont dits immunisés.
4.3.
Confirmation par PCR des résultats des tests rapides de VHB des mères, du
statut VHB des enfants non immunisés et transmission verticale du VHB
Sur les 22 femmes enceintes positives à l’HBsAg, 21 femmes ont été confirmées positives à
l’hépatite virale B par la PCR (ADN+) et 1 femme était négative à la PCR (ADN-) comme le
montre la figure 5. On note donc une concordance de 95,45% (21/22) et une discordance de
4,55% (1/22). Chez ces 21 femmes infectées par l’hépatite virale B, 5 femmes ont transmis
l’infection à leurs enfants, soit un taux de transmission verticale de l’hépatite B de 23,81%
(5/21). Le tableau IV montre les résultats de la PCR et des marqueurs de VHB chez les mères
et la transmission verticale.
Mémoire Edwige T. YELEMKOURE/2013-2014
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Contrôle positif
Echantillons
Figure 5: courbes des résultats du diagnostic qualitatif du VHB par PCR en Temps Réel
Tableau IV : Résultats de la PCR et différents marqueurs du VHB dans la transmission mèreenfant
Total
Effectif
des mères
1
ADN
VHB
+
4
Mères HBV positif
HBsAg
HBeAg
HBsAb
HBeAb
HBcAb
ADN
VHB
+
Enfants
Transmission
verticale VHB
1
+
+
-
-
+
+
+
-
-
+
+
+
4
11
+
+
-
-
+
+
-
0
4
+
+
-
-
-
+
-
0
1
-
+
-
-
-
-
-
0
22
5
La PCR a confirmé 21 femmes positives à l’hépatite B. La prévalence est désormais de 8,86%
(21/ 237) pour les femmes enceintes de notre étude.
Mémoire Edwige T. YELEMKOURE/2013-2014
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5. DISCUSSION
Notre étude a particulièrement portée sur les femmes enceintes venues pour accouchement à
l’Hôpital Saint Camille de Ouagadougou. Les âges des mères étaient représentatifs de ceux de
la population générale des femmes enceintes au Burkina Faso mais la taille de l’échantillon ne
permet pas de généraliser les conclusions à l’ensemble de la population féminine du Burkina
Faso.
Cette étude nous a permis d’estimer la prévalence du VHB chez les femmes enceintes à
Ouagadougou. Les femmes enceintes inclues dans l’étude étaient âgées d’au moins 15 ans et
d’au plus 50 ans avec une moyenne de 27,59 ± 6,16 ans. La prévalence chez les femmes
élèves/étudiantes se trouve être très élevée 13,79%, elle est de 10,49% chez les ménagères. La
forte prévalence observée chez les élèves/étudiantes pourrait s’expliquer par des
comportements à risque,
sexuel notamment ceci au regard de leur jeunesse. Chez les
ménagères ces résultats s’expliqueraient par le cumul des risques de contact avec le virus par
transmission parentérale et sexuelle au cours de la vie adulte dû à un faible niveau
d’instruction ou à l’ignorance de la maladie.
Le taux de portage de l’AgHBs chez les femmes enceintes (8,86 %) dans notre étude est voisin de
celui rapporté par Simporé et al., en 2004 qui était de 9,3% chez les femmes enceintes à
Ouagadougou. Ce taux est inférieur à ceux trouvés par Simpore et al, 2006 (9,8 %) et 11,4 %
rapportés par Sangare et al, 2009. Cette prévalence est largement en deçà de celle rapportée
par Tao et al, en 2014 au sein de la population générale du Burkina qui était de 14,47%.
Mais nos résultats confirment la haute endémicité du VHB au Burkina Faso (prévalence
supérieure à 8%). Des prévalences chez les femmes enceintes ont été rapportées dans d’autres
pays africains ont été rapportées. Au Nord du Benin, Paschale et al., en 2014 ont trouvé des
prévalences de 15,5% et au Nigeria Musa et al en 2015 ont rapporté une prévalence de 14,1%.
Ces prévalences sont plus élevées que celle rapportée dans notre étude. Aussi des prévalences
moins élevées chez les femmes enceintes ont été observées en Cote d’Ivoire et au Nord Mali
par Rouet et al, en 2004 et par Mac en 2011 qui étaient de 8%.
Ces différences pourraient s’expliquer par la qualité des systèmes sanitaires des pays et des
niveaux de vie dans les régions.
Mémoire Edwige T. YELEMKOURE/2013-2014
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Il n’y a pas de différence significative entre la prévalence du VHB en fonction des classes
d’âges des femmes enceintes (Tableau II). L’infection par le VHB semble donc n’être pas
liée à l’âge de la femme enceinte.
Nos résultats montrent que l’immunisation des enfants dès les premières heures permet de
réduire de façon considérable la transmission du VHB. En effet nous avons enregistré un taux
d’immunisation de 98,31% contre un taux d’échec de 1,6% seulement, d’où l’efficacité
protectrice de la vaccination anti-hépatite B liée à l’induction d’anticorps anti-HBs. Ces
résultats confirment que la série des 3 doses de primovaccination induit des concentrations
protectrices d’anticorps chez plus de 95% des nourrissons, enfants et jeunes adultes en bonne
santé tel que rapporté par Bialek et al., (Bialek et al., 2008).
Dans notre étude plusieurs marqueurs ont été utilisés à savoir l’AgHBs, AgHBe, AbHBe,
AbHBc, et l’ADN du virus. L’antigène HBe était présent chez 4,54% des mères AgHBs
positives. Ce taux est inférieur à ceux rapportés par
Nacro (2000) 18,2 %, Ilboudo (
2002) 11,1% et Sangaré (2009) 31,4% respectivement à Bobo Dioulasso et à Ouagadougou.
Il est également inférieur à celui rapporté au Bénin par Paschale et al, en 2014 qui était de
11,4%. Les voies de transmission varient selon les zones géographiques du fait des
différences de facteurs de risque qui sont observées, même entre pays de zones de forte
endémicité : en Asie du Sud-Est, où la prévalence de l’antigène HBe (AgHBe) chez les
femmes enceintes est très élevée, la transmission de la mère infectée à son enfant est surtout
verticale, alors qu’en Afrique sub-saharienne, l’AgHBe est moins prévalent chez les femmes
enceintes et l’infection survient plutôt par voie horizontale, pendant et après l’accouchement
(OMS, 2002 ; Ranger et Denis, 2004).
Des 22 mères infectées, 21 ont intégré l’ADN du virus dans leurs génomes et tous les enfants
infectés sont issus de mères ayant en commun les marqueurs AgHBs et l’ADN du virus. En
plus des deux marqueurs une mère présentait le marqueur de réplication active sans mutation
du gène pré-C à savoir l’AgHBe ainsi que le marqueur de contact avec le VHB à savoir
l’AcHBc. Aussi ces résultats corroborent ceux trouvé par Maiga et al (1992) qui montrent que
la présence de l’antigène HBe est un risque important de contamination du nouveau né avec
90% de chance qu’il soit porteur chronique.
Aussi, quatre autres enfants infectés étaient nés de mères qui en plus des deux marqueurs
commun possédaient également l’AcHBc et l’AcHBe qui est un marqueur d’arrêt de la
Mémoire Edwige T. YELEMKOURE/2013-2014
Page 38
réplication viral. Pourtant cette transmission prouve que le virus se réplique normalement ; ce
qui pourrait traduire la présence du mutant pré-C (qui empêche l’arrêt de la réplication virale)
et de l’Agpré-S1 qui est un marqueur très sensible de la réplication.
Ainsi, l’ADN du VHB détecté dans le sang veineux de 23,81% (5/21) des enfants six mois
après la première vaccination montre qu’il s’agit probablement d’infections acquises in utero.
Malgré la forte endémicité du VHB dans les pays africains sub-sahariens, ce mode de
transmission n’y a été que très rarement décrit, contrairement à la Chine et à l’Asie du SudEst. La voie transplacentaire est le plus souvent évoquée pour expliquer cette transmission
périnatale du VHB. Ce résultat confirme que le nombre de porteuses AgHBe est moindre
parmi les personnes infectées. Pour les enfants infectés de mère AcHBc positive une étude
menée par Alexander Walz et al., en 2009 a prouvé que la transmission verticale était
possible pour une mère positive à l’anticorps AgHBc. Malgré la présence d’anticorps HBe
chez les 4 mères, l’ADN du virus a intégré le génome des enfants, cela pourrait s’expliquer
par le génotype du VHB qui a infecté la mère. Ces résultats corroborent ceux de Maiga et al,
(1992) au Mali qui font remarquer une profonde discordance entre les marqueurs de
réplication (AgHBs et ADN viral) et l’AgpréS2 qui a été plus souvent décelé chez les mères
AgHBs positives et font penser que dans nos pays la réplication se ferait à ‹bas bruit ›. Aussi
dans nos pays l’absence du marqueur de réplication à savoir l’AgHBe n’est pas forcement
synonyme d’absence totale de réplication.
Enfin, l’étude menée par Pietra sur le personnel du District de Nanoro a montré que les sujets
de sexe masculin constituaient un groupe à risque donc susceptible de transmettre le virus à
leurs conjointes. Il est donc évident que la lutte contre la transmission verticale du VHB ne
saurait se limiter chez les femmes enceintes.
CONCLUSION
Les hépatites virales en générale dont l’hépatite B en particulier constitue un problème de
santé publique pour les pays à haute endémicité tel que le Burkina Faso. Cette étude a permis
de déterminer la prévalence du VHB (8,86% ) chez les femmes enceintes à l’HOSCO, de
confirmer par PCR la présence du virus chez ces femmes, de déterminer le taux d’anticorps
anti-HBs des enfants après la vaccination qui est de 98,31% et la prévalence de la transmission
verticale (22,73%) du virus de l’hépatite B. Ces résultats confirment que la transmission mèreenfant est une réalité dans notre pays. Pour ces raisons, il est nécessaire que les chercheurs
Mémoire Edwige T. YELEMKOURE/2013-2014
Page 39
collaborent et que les politiques de santé décident de la mise en place d’une surveillance
systématique des femmes enceintes de sorte à réduire la transmission verticale du VHB.
RECOMMANDATIONS
A l’endroit du Ministère de la santé, les stratégies suivantes pourraient réduire la transmission
verticale de l’hépatite B à savoir :
- Subventionner les vaccins anti VHB
- Intensifier les campagnes d’information, d’éducation et de sensibilisation de la population
sur les hépatites en générale et en particulier l’hépatite B ;
-Coupler l’injection des immunoglobulines (HBIG) de l’hépatite B à la première dose du
vaccin à la naissance
A la PTME, il serait important de faire des dépistages systématiques du VHB des femmes
enceintes dès les premières consultations prénatales.
PERSPECTIVES
Au regard des résultats fournis par cette étude nous pourrions envisager les perspectives
suivantes:
 Elargir l’étude à une population représentative des femmes enceintes du Burkina Faso
 Etudier les différentes mutations qui agissent sur la réplication du VHB
 Etablir la relation entre la charge virale et la transmission
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