Étude théorique de l`énergie latente des solutions solides

´
Etude th´eorique de l’´energie latente des solutions solides
Jean Cichocki
To cite this version:
Jean Cichocki. ´
Etude th´eorique de l’´energie latente des solutions solides. J. Phys. Radium,
1937, 8 (3), pp.99-102. <10.1051/jphysrad:019370080309900>.<jpa-00233482>
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ÉTUDE
THÉORIQUE
DE
L’ÉNERGIE
LATENTE
DES
SOLUTIONS
SOLIDES
Par
JEAN
CICHOCKI.
Institut
de
Physique
Théorique
de
l’Université
de
Poznan.
Sommaire. 2014
Nous
avons
étudié
le
cas
des
solutions
solides,
le
solvant
étant
un
des
métaux
Cu,
Ag,
Au
et
le
métal
en
solution
étant
de
valence
2,
3,
4,
5.
Comme
exemple
nous
avons
choisi
la
solution
de
Al
dans
Cu
et
calculé
l’énergie
des
atomes
Al,
correspondant
au
travail
de
leur
compression.
Cette
énergie
dépend
de
la
position
qu’occupe
l’atome
Al
dans
le
réseau
de
Cu.
Nous
avons
trouvé
qu’elle
est
égale
dans
le
cas
de
substitution
à 0, 01
eV
et
dans
le
cas
de position
intersticielle
à
0,33
eV.
1.
Introduction. -
Dans
un
article
précédent
(1)
nous
avons
étudié
la
diffusion
des
solides
en
considé-
rant
des
métaux
cristallisant
dans
le
système
cubique
à
faces
centrées.
Le
facteur
essentiel
déterminant
la
vitesse
de
diffusion
à
une
température
donnée
Tétait
l’énergie
E,
figurant
dans
l’exponentielle :
T
était
l’énergie
que
devait
posséder
un
atome
pour
pouvoir
quitter sa
place
normale
0
dans
le
réseau
(12
voisins)
et
passer
à
la
place
d’interstice
0’
(6
voi-
sins)
(fig.
1).
-
Fig, i .
Il
y
a
dans
le
réseau
cubique
à
faces
centrées,
dont
la
figure 1
représente
un
cube
élémentaire,
encore
une
autre
position
d’interstice,
l’atome
occuperait
le
centre
d’un des
8
petits
cubes
et aurait
ainsi
3
voisins
(2)
Nous
avons
supposé
que
la
diffusion
de
deux
métaux
et
l’autodiffusion
se
font
par
cette
voie
intermédiaire.
Nous
nous
proposons
de
calculer
dans
ce
travail les
valeurs
de Ei
et
Es
pour
des
atomes
de
Al,
dissous
dans
le
cuivre.
Ei
et
Efj
étant
l’énergie
de
l’atome
considéré
occupant
la
position
d’interstice
(i)
ou
de
substitution
(s)
respectivement.
Le
calcul
serait
analogue
pour
des
solutions
solides
des
métaux
de
valence
2,
3,
4, 5
dans
les
métaux
Cu,
Ag
et
Au.
2.
L’hypothèse
de
Niott
(3).
-
En
mesurant
la
résistance
électrique
des
solutions
solides
des
éléments
Zn-As,
Cd-Sb,
Hg -
Bi
dans
le
Cu,
Ag
et
Au,
Linde(4)
a
trouvé
que
l’accroissement
de
la
résistance
électrique
~~
au
même
pourcentage
du
métal
dissous
peut
se
mettre
sous
la
forme :
-.
et b
sont
des
constantes
dépendant
du
métal
sol-
vant
et z
la
différence
des
valence
du
métal
en
solution
et
du
métal
solvant.
Mott
(1)
explique
la
relation
(1)
théoriquement
de
la
façon
suivante :
l’atome
dissous
de
valence
plus
grande
que
la
valence
des
atomes
du
métal
solvant
se
comporte
vis-à-vis
des
électrons
de
conduction
comme
un
centre
diffuseur.
D’après
la
loi
de
Rutherford
l’intensité
de
diffusion
des
particules
chargées
est
proportionnelle
au
carré
de
la
charge
du
centre
diffuseur,
c’est-à-dire,
l’augmentation
de
la
résistance
est
proportionnelle
à
z2.
Il
obtient
pour
le
potentiel
électrostatique
à
une
distancer
du
centre
de
l’atome
en
solution
Dans
son
calcul
il
applique
la
méthode
de
Thomas
et
Fermi
supposant
la
charge
positive
des
atomes
du
métal
solvant
(des
ions
monovalents)
uniformément
distribuée
dans
le
métal-cristal, q
dans
l’équation
(2)
est
la
grandeur
qui
détermine
l’elfet
écran
autour
du
centre
diffuseur,
son
carré
est
égal
à :
No
est
le
nombre
des
électrons
libres
par
unité
de
volume.
Pour
le
Cu,
métal
monovalent
avec
un
électron
libre
par
atome
à
l’état
métallique,
il
obtient
la
valeur
numérique :
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:019370080309900
100
3.
Autre
interprétation. -
Nous
pouvons
inter-
préter
d’une
autre
manière
l’équation
(2)
et
supposer,
que
l’atome
en
solution
occupe
un
volume
V
d’un
polyèdre
tel,
que
son
influence
électrique
est
négli-
geable
en
dehors
de
ce
volume
atomique
V.
La
forme
de
ce
volume
serait
sphérique,
le
rayon rs
de
la
sphère
étant
défini
par
la
relation :
C’est
le
polyèdre
dans
la
méthode
de
calcul
de
l’énergie
de
cohésion
métallique
de
Wigner
et
Seitz
(5),
appli-
quée
par
eux
au
Na
et
par
Fuchs
j6)
au
Cu.
Ils
calcu-
lent
par
les
méthodes
de
la
mécanique
ondulatoire
l’énergie
des
électrons
dans
le
champ
central
de
l’ion.
Dans
le
cas
du
Cu,
Fuchs
(6)
introduit
un
opérateur
dans
le
terme
de
l’énergie
potentielle
figurant
dans
l’équation
des
onles §.
Cet
opérateur
tient
compte
de
1
énergie
d’échange
entre
l’électron
de
valence
et
les
électrons
de
la
couche
d.
La
surface
de
la
sphère
rem-
plaçant
le
polyèdre
de
Wigner
et
Seitz
(e)
donne
une
des
conditions
limites
à
remplir
par
les
fonctions
d’onde ~,
à
savoir :
Jusqu’à
présent
cette
méthode
exacte
n’est
appliquée
qu’aux
métaux
monovalents.
Revenons
à
l’équation
(2).
Le
potentiel
électrosta-
tique
en
dehors
du volume
V
peut
encore
satisfaire
l’équation
(2),
si
nous
supposons
que
les
atomes
entourant
l’atome
Al
en
solution
sont
comprimés,
c’est-à-dire,
que
leur
volume
atomique
change
et
qu’on
obtient
une
densité
de
charge
positive
liée
à
l’équa-
tion
(2),
à
condition
que
la
densité
de
la
charge
négative
des
électrons,
qui
augmente
aussi,
sera
uni-
forme
dans
le
métal,
exception
faite
des
volumes
ato-
miques
V
occupés
par
les
atomes
en
solution.
-
Nous
négligerons
dans
ce
qui
suit
l’augmentation
uniforme
de
la
densité
de
la
charge
des
électrons,
pour
10
pour
100
des
atomes
Al
substitués
elle
serait
0,56
pour
100,
comme
il
résulte
des
calculs
de
V
(paragraphe
suivant)
et
changerait
la
valeur
numéri-
que
de q
de
0,1
pour
100, q
étant
proportionnel
à
(voir
paragraphe
2).
En
admettant
ce
que
nous
avons
dit,
les
déplace-
ments
des
atomes
dans
le
réseau
cristallin
corres-
pondent
à
une
déformation
du
réseau
que
Rosenhain
dans
son
rapport
au
Congrès
Solvay
(7)
désigne
comme
une
déformation
locale.
4.
Calcul
du
volume
atomique
V.
-
Calculons
avec
ces
hypothèses
le
volume
atomique V,
qu’occu-
pera
un
atome
de
Al
substitué
dans
le
réseau
du
cuivre.
bans
ce
but
nous
devons
calculer
la
densité
de
la
charge
positive
en
fonction
de
r.
L’équation
de
Poisson
nous
donne
Dans
notre
problème +
est
sphériquement
symé-
trique,
on
peut
donc
écrire
(5)
sous
la
forme :
En
substituant
la
valeur
de q)
de
(2) nous
obtenons :
Le
volume
de
l’atome
Al
substitué
dans
le
Cu
sera
égal
au
volume vo
de
l’atome
Cu
remplacé
plus
la
somme
de
toutes
les
compressions
atomiques
des
atomes
de
cuivre
qui
l’entourent.
Si
wo
est
la
diminu-
tion
du
volume
atomique
d’un
atome
de
cuivre
distant
de
r
du
centre
de
l’atome
Al
substitué,
nous
avons
la
relation
entre
wa
et
p
(r) :
e est
ici
l’unité
de
la
charge
positive
Pour
le
volume Vs
nous
obtenons
donc :
où n,,
est
le
nombre
des
atomes
Cu
dans
une
couche
sphérique
de
rayon r
et
d’épaisseur
dr.
Nous
pouvons,
pour
des
solutions
solides
diluées,
remplacer
la
som-
mation 1
par
une
intégrale
et
nous
obtenons :
Nous
avons
remplacé
p
(r)
par
l’expression
(7)
et
posé
,
,
.
e-Y
1’/1
-
y,.
En
développant
en
série,
le
terme
47:
y
étant
inférieur
à
l’unité,
et
en
se
bornant
aux
termes
en
nous
obtenons
après
intégration :
C’est
une
équation
en r,
ou
en
Vs,
les
quantités rs
et
VS
étant
liées
par
l’équation
(4).
VS
se
calcule
par
approximations
successives,
en
commençant
par
un
V
probable.
Al
et
Cu
cristallisent
dans
le
réseau
cubique
à
faces
101
centrées
(fig.
1),
chaque
atome
a
12
voisins
et
le
3
volume
atomique
est
égal
à , a
étant
la
constante
du
4
réseau.
Pour
Al
et
Cu
nous
avons
à
la
température
de
IOcC
(2) :
·
..
et
pour
les
volumes
atomiques :
Posons
en
première
approximation
pour V, :
On
peut
poser
toute
autre
valeur
pour
ceci
n’a
aucune
influence
sur
les
résultats rs
et
1Ts
solutions
de
l’équation
(1 t).
Nous
obtenons
alors
les
approxima-
tions
successives :
et
nous
obtenons
finalement :
Supposons
maintenant,
que
l’atome
Al
en
solution
solide
dans
le
Cu
occupe
la
position
0’
(fig.
i) ;
calcu-
lons
son
volume Vi
dans
cette
position
d’interstice.
Dans
ce
but
nous
appliquons
l’équation
(12)
en
posant
le
volume
initial
en
0’
égal
à
zéro.
Ceci
correspond
au
fait
que
l’atome
Al
occupant
cette
position
dans
le
réseau
de
cuivre
ne
remplace
aucun
atome
Cu.
En
plus,
dans
le
cas
de
solution
de
type
d’interstice
la
charge
positive
du
centre
de
diffusion
est
égale
à
la
valence
de
l’atome
occupant
la
position
0’,
elle
est
donc
3
pour
Al
et
serait 1
pour
un
atome
Cu,
Ag’ou
Au ;
nous
avons
marqué
cette
différence
par
un
accent
sur
la
lettre z.
L’équation
(12)
s’écrit
dans
ce
cas :
Nous
obtenons
alors
la
suite
des
approximations
suc-
cessives,
la
série
est
plus
longue :
et
finalement :
ri
=
i,40~
1,
1-j
_
0,983
vo.
(i5)
:~.
Calcul
de
l’énergie
latente.
-
Calculons
maintenant
l’énergie
emmagasinée
dans
le
réseau
de
cuivre
grâce
à
la
présence
des
atomes
Al
en
substi-
tution
ou
en
interstice.
La
méthode
exacte
de Wibner
et
Seitz
(r)
et
Fuchs
(6)
n’est
pas
encore
développée
pour
traiter
le
cas
d’un
métal
trivalent.
Nous
calculons
approximativement
cette
énergie
en
supposant
qu’elle
est
égale
au
travail
de
compression.
Si
l’atome
Al
se
trouve
dans
la
position
interstice,
le
travail
est :
et
s’il
est
substitué :
Pour
l’aluminium
le
coefficient
de
compressibilité Y..
est
égal
(3)
à :
Nous
obtenons
alors
approximativement,
en
supposant
que
Z
est
constant,
ce
qui
n’est
certainement
pas,
exact
pour
des
compressions
dépassant
25
pour
100,
les
valeurs
numériques
suivantes :
Fig.
2.
Si
on
compare
cette
énergie
à
l’énergie
thermique
3
k T,
la
température
de
l’atome
en
solution
(la
fré-
quence
de
vibrations
augmente
et
la
dureté
croît)
doit
dépasser
la
température
ambiante
de
T
degrés.
Schrô-
dingcr
(’)
dans
la
discussion
du
rapport
de
Rosenhain
fait
justement
cette
remarque.
En
calculant
T
d’après
la
relation :
nous
obtenons
pour
l’atome
AI
substitué
une
tempéra-
ture
«
complémentaire
»
T,
de
22°
(22,1)
et
pour
102
l’atome
Al
occupant
la
position
d’interstice
une
tempé-
rature
«
complémentaire »
Ti
de
1
300"
(1310°)
environ.
Connaissant
l’abaissement
du
point
de
fusion
de
la
.
solution
solide
Cu -
Al
en
fonction
de
la
concentration
des
atomes
Al
dissous
et
supposant
que
les
atomes
Al
dissous
dans
le
cuivre
occupent
la
position
de
substitu-
tion
et
d’interstice
en
fonction
de
leur
énergie
donnée
par
l’équation
(18)
suivant
la
loi
de
répartition
de
Maxwell-Boltzmann,
on
pourrait
calculer
le
rapport
des
atomes
Al
occupant
les
positions
de
substitution
et
.
d’interstice,
La
figure 2
nous
montre
le
diagramme
thermique
du
système
Cu -
Al,
la
partie
riche
en
Cu
ou
la
phase
a,
pris
d’après
les
tables
(8).
La
droite
pointillée,
tangente
à
la
courbe
du
solidus
pour
des
faibles
concentrations
de
Al
dissous,
nous
donne
un
abaissement
du
point
de
fusion
de
91
environ
pour 1
pour
100
Al.
Hume-Rothery
(‘z)
reproduit
dans
son
livre
p.
76
un
diagramme
thermique
du
système
Cu -
Al
d’après
Stockdale
(’~1)
qui
diffère
de
celui
de
la
figure
2,
la
limite
de
la
phase x
n’est
atteinte
qu’à
une
concentration
de
18
pour
100
Al.
En
traçant
la
tangente
à
la
courbe
du
solidus
dans
ce
diagramme,
on
obtiendrait
un
abaisse-
ment
du
point
de
fusion
de
la
solution
de
ao
environ
pour
1
pour
100
Al.
En
terminant
j’exprime
ma
vive
reconnaissance
à
M.
Louis
de
Broglie
pour
le
bienveillant
accueil
qu’il
m’a
réservé
à
l’Institut
Henri
Poincaré
et
pour
l’inté-
rêt
qu’il
a
témoigné
à
ce
travail. A
MM.
Paul
Langevin,
Léon
Brillouin,
Jean-Louis
Destouches
j’adresse
mes
remerciements
pour
leurs
précieuses
indications.
Je
tiens
à exprimertoute
ma
gratitude
à
M. Peczalski
pour
l’attention
qu’il
a
toujours
porté
à
mes
recherches.
Mon
séjour
à
Paris
n’a
été
possible
que
grâce
aux
moyens
qui
m’ont
été
accordés
par
le
Ministère
de
l’Éducation
Publique
de
P ologne .
Remarque
(faite
à
la
deu xième
correction
des
épreuves).
-
Les
résultats
publiés
sous
le
même
titre
aux
Comptes
Rendus
de
l’Académie
des
Sciences,
t.
204,
p.
~23, 1937~
sont
à
modifier
à
cause
d’une
erreur
de
calcul
dans
le
sens
indiqué
dans
ce
travail.
Manuscrit
reçu
le
16
janvier
1937.
BIBLIOGRAPHIE
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1935,
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(7)
Rapp.
et
disc.
IVe
Conseil
de
Physique,
Inst.
Internat.
de
Physique
Solvay,
Bruxelles,
1924.
(8)
Landolt,
Bernstein,
1923,
I,
534,
Berlin.
(9)
D.
STOCKDALE.
Inst,
metals,
1922,
28,
273.
1 / 5 100%

Étude théorique de l`énergie latente des solutions solides

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