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Chères lectrices
Chers lecteurs
Comme les années précédentes notre Congrégation
a envoyé, début 2006, quatre nouveaux religieux brésiliens
pour élargir la communauté de Sion à Paris et pour leur
permettre de vivre une expérience d’Eglise, différente de
celle vécue au Brésil. Deux des quatre religieux envoyés
cette année nous partagent ce qu’ils ont vécu pendant ce
premier semestre à Paris.
Grâce à l’article de sr. Anne-Catherine Avril, nds
nous pouvons réfléchir sur l’importance du « Shema Israël »
dans la vie chrétienne et par conséquent dans la vie
religieuse. A ne pas rater !
Donizeti nous présente de manière succincte et
claire, les religieux qui sont entrés à Sion au cours des 25
dernières années. C’est l’opportunité de faire leur
connaissance !
Nous finissons ce numéro de notre bulletin en
félicitant toutes nos sœurs de Sion que pendant le mois de
juillet fêteront leurs 50 ou 60 ans de vie religieuse !
Bonne lecture et bon été à toutes et à tous !
Edenildo Silva, nds
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Quatre mois à Paris (Eduardo)
………………........................................p.2
L’Expérience d’un fils d’Ipiranga (Brésil) à
Sion et à l’étranger...........................…....p.2
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(Sr. Anne-Catherine Avril, nds)
Première partie : ..……..…..……….…...p.3-5
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Religieux de Sion qui sont entrés à Sion dans
les 25 dernières années
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J’ai débarqué à Paris le 8 février. J’avais à peine une vague idée de ce qui
m’attendait à Paris. Il est vrai que, mon groupe de noviciat a eu la chance de passer 40
jours en Israël et quelques jours à Paris, pendant notre année de noviciat. Je savais,
cependant, que mon arrivée à Paris était maintenant dans un autre cadre et pour un long
séjour d’étude et d’expérience à Sion. Voilà la grande différence : un départ vers un autre
pays, une autre culture, sans une date déterminée pour retourner au Brésil.
J’avais quelque part un sentiment de peur, même en sachant que mes confrères
au Brésil, nous soutenaient et nous encourageaient à faire cette nouvelle expérience. Ma
réaction peureuse ne portait pas sur le voyage lui-même mais sur mes attentes et les
exigences d’adaptations au monde francophone.
Je ne cherchais pas à être étranger, mais à découvrir une nouvelle culture ! Mon expérience de
l’étude du français, m’a renvoyé à ma culture brésilienne et m’a invité à essayer de m’ouvrir aux autres et
leur dire ce qui caractérise ma culture brésilienne. Ce n’était pas pour rester enfermé, mais pour faire
l’expérience du particulier et l’ouvrir à l’universel.
Il me semble que, pour beaucoup de monde au Brésil, aller vivre à l’étranger c’est de l’ordre du rêve.
Moi aussi, je songeais à faire cette expérience, mieux connaître les racines de Sion, apprendre une nouvelle
langue et découvrir ce que peut signifier l’interculturel et l’interreligieux.
Après quatre mois de stage à Paris, je dirais que je suis en train d’apprendre l’idiome mais aussi
d’apprendre à vivre avec mes frères. Chacun porte en soi des valeurs et richesses insoupçonnables ; des
vraies perles qui se manifestent dans les dons, l’agir, le parler et le témoignage de chacun par leur vie.
Même si nous n’en parlons pas haut et fort, je leur suis, au fond, très reconnaissant car ces expériences sont
une vraie nourriture pour moi.
La vie est belle et a du prix quand nous essayons de bâtir ensemble notre histoire et nos relations
interpersonnelles. C’est une construction création qui demande à chacun d’y apporter du sien ! A Evaldo
qui nous quitte pour vivre autrement sa vie chrétienne, je souhaite bonne chance, confiance et bonne route.
Je remercie aussi, Reinaldo, pour sa joie et l’animation de nos liturgies ! Qu’il puisse maintenant,
dans la Ville Eternelle, bien travailler son italien et s’ouvrir pour la grande montée vers Jérusalem.
J’exprime ma gratitude aussi à José, Donizeti, et Pierre pour leur présence et leur soutien si fraternel.
Quant à Nil et à moi, avec ou sans canicule, nous tenons bon à Paris et nous continuerons à
travailler le français afin d’être au point pour la prochaine rentrée universitaire.
En résumé, je dirais que mon séjour de 4 mois dans la communauté de Sion à Paris m’a ouvert les
yeux à de nouvelles réalités et m’a encouragé à continuer dans le chemin de Sion. La voie est ouverte ! Il faut
maintenant tenir bon et suivre le sillon !
Eduardo Vilas Boas Delfante, nds
L’EXPERIENCE D’UN FILS D’IPIRANGA (Brésil)
à Sion et à l’Etranger
Cher lecteur et lectrice de l’Informa-Sion, je vais vous raconter en quelques mots mon
expérience de quatre mois à Paris.
Arrivé à Paris le 09 février dernier, j’ai vite aperçu les difficultés que j’avais pour y vivre : je
n’avais même pas un minimum de langue pour communiquer ! Ce fut une expérience difficile pour
moi, principalement quand je sortais dans la rue ou quand je participais à la messe de dimanche; je
sortais plus triste que quand j’étais rentré à l’Eglise… je me sentais comme une personne qui avait des
bons yeux, mais qui était devenu pour ainsi dire aveugle ! Grâce à Dieu, petit à petit j’ai commencé à
progresser en Français, au fur et à mesure que je suivais mes cours à l’Institut de Langue et de
Civilisation française de la Catho. Au bout de quatre mois de peine, je me sens maintenant un peu
plus à l’aise.
Quant à ma vie en communauté, j’en suis très heureux. Le Fr. Donizeti, comme supérieur et comme ami, m’a
beaucoup aidé. Nos moments des partages et des réflexions sur nous-mêmes, sur Sion et sur l’Eglise me furent d’une
richesse incommensurable. Et tout cela dans un esprit de dialogue fraternel et sincère.
Je suis aussi très reconnaissant à Pierre, José, Desiré, Reinaldo, Edenildo et Eduardo, car, tous, ils m’ont soutenu
et je les en remercie chaleureusement.
Je remercie enfin p. Ilario, notre Supérieur Général et a tout les autres confrères qui m’ont fait confiance et m’ont
permis de faire cette expérience dans notre communauté de Paris.
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Evaldo Batista
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«Écoute, Israël, le Seigneur notre Dieu, le Seigneur un, et tu aimeras
le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton
pouvoir» (Dt 6, 4-5). Le Shema Israël, confession de foi du peuple d'Israël,
sous-tend toute la vie et l'enseignement de Jésus, qui l'accomplit par sa
résurrection. Avec Jésus, nous sommes appelés à accomplir le Shema
Israël dans notre vie, dans notre mort et notre résurrection. Et la vie
religieuse, qui se propose humblement, à la suite du Christ et avec les
moyens qui lui sont propres, d'exprimer la radicalité d'un don demandé à tous, peut prendre au
sérieux les ressources insondables de la personne humaine évoquées dans le Shema Israël et ses
commentaires rabbiniques.
Le Shema Israël est la confession de foi par excellence du peuple juif. Il est parmi les
premières paroles que l'enfant apprend de ses parents, les dernières que l'on murmure avant de
mourir. Bien des Juifs les ont eues sur les lèvres en entrant dans les chambres à gaz. Ils
témoignaient ainsi que seul l'Unique avait droit sur leur vie, et que, contre toute apparence, nul
autre ne pouvait la leur arracher. Ils affirmaient, comme le dit Élie Wiesel
2
, qu'envers et contre
tout, envers Dieu et contre Dieu, au vu et au su de tous, ils continueraient à le proclamer «Un et
son Nom Un». Pour s'en rendre compte, il faudra parcourir les interprétations que la tradition juive
donne du Shema dans la liturgie et dans ses commentaires.
Jésus a prié le Shema Israël, il l'a vécu. Il y voit le premier commandement, auquel le second
est semblable. À sa suite, les chrétiens continuent de recevoir d'Israël le Shema en parole et en
acte. C'est pourquoi son étude peut aussi aider tout chrétien, et particulièrement les religieuses et
les religieux, à enraciner leur vocation dans le terreau sain et nourrissant de la Parole de Dieu, et
les stimuler dans leur réponse à son appel. On découvre alors jusqu'où peut mener, dans sa
radicalité, l'obéissance à ce commandement: Tu aimeras le Seigneur ton Dieu avec toute la
richesse de ton cœur, de ta volonté, avec toute ta vie et ses aspirations, ses désirs, avec tout ce qui
te rend puissant en ce monde. Ainsi tu exprimeras que ton Dieu est un et qu'il est Amour. Une
1
Article repris de la Nouvelle Revue Théologique, tome 118, 5 septembre-octobre 1996, p.709-726. Nous remercions la
direction de la NRT et Sr. Anne AVRIL qui ont bien accepté et encouragé cette reprise par l’Informa-Sion.
2
Un juif aujourd'hui, Paris, Seuil, 1977.
4
lecture du Nouveau Testament pourra utilement prolonger notre réflexion sur ce thème et ne
manquera pas d'ouvrir des perspectives sur la vie consacrée. Commençons par deux constatations
préliminaires: la place du Shema dans la liturgie juive, et son rapport à la vie consacrée. Nous
consulterons ensuite les commentaires juifs avant de préciser l'importance que Jésus donne à ce
texte.
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Récité deux fois par jour, le matin et le soir, le Shema Israël habite et façonne la mémoire
juive. Il est encadré de trois bénédictions dans la liturgie. La première bénédiction rappelle a
Création. Sa vision est universelle. Elle atteint son sommet avec le «Saint, Saint, Saint» (Is 6, 3),
qui affirme la transcendance de Dieu Créateur, dont la gloire remplit toute la terre. Ce Dieu saint,
séparé, n'est pas indifférent à sa création. Il s'y révèle, il y est donc aussi présent et agissant. Mais
pour que son immanence à son œuvre ne prête pas à confusion, la prière s'empresse d’ajouter-
«Bénie soit la gloire du Seigneur depuis son Lieu» (£z 3. 12). Le Lieu de Sa gloire demeure au-
delà de toute connaissance. La deuxième bénédiction est centrée sur l'élection d’Israël par amour,
et par conséquent sur la révélation particulière que Dieu a faite de Lui-même, à Israël, par sa
Torah. La troisième bénédiction, qui, elle, suit le Shema Israël, évoque la rédemption, dont
l'événement fondateur est la sortie d'Egypte.
La récitation du Shema Israël comprend trois passages d'Ecriture : Dt 6,4-9, Dt 11, 13-22 et
Nb 15, 37-41, qui manifestent la relation d'Alliance entre le Dieu unique et Israël. Selon un
commentaire rabbinique il y aurait ici allusion aux «Dix Paroles». Le procédé peut sembler
artificiel; il n'est qu'un moyen au service de l'affirmation d'une rité: Dieu est un et unique, s’
engager a l’aimer implique l'observance des commandements, dont les «Dix Paroles» sont le
résumé. Or la première des deux Tables de la Loi (les cinq premières Paroles) vise la relation à
Dieu tandis que la seconde (les cinq dernières Paroles) porte sur la relation au prochain.
Le premier passage (Dt 6, 4-9) se situe à l'intérieur de la relation d'Alliance entre Dieu et son
peuple. Il est la confession de foi d'Israël en l'unité de Dieu: «Entends, Israël, le Seigneur notre
Dieu, le Seigneur est un.» Cette confession de foi implique une réponse d'amour à l'amour reçu:
«Et tu aimeras le Seigneur ton Dieu», réponse qui engage la personne dans tout ce qui la constitue:
- son cœur (lev), qui est le lieu l'on s'engage, - son âme (nefesh), c'est-à-dire sa vie, sa liberté
d'être, son identité, - et enfin sa puissance (me'od), que l'on peut traduire par «beaucoup», c'est-à-
dire ce que l'on possède et qui rend puissant.
Le Shema Israël est donc en même temps confession de foi dans le Dieu Un et affirmation
des exigences qui en découlent dans l’aujourd'hui. «Que ces commandements ne soient pas à tes
5
yeux comme un commandement ancien auquel on n'attache pas d'importance, mais comme un
commandement nouveau au-devant duquel tout le monde court
3
Les tefillin ou phylactères,
portés sur le front et sur le bras pendant la prière, et les mezuzot aux portes des villes ou des
maisons contiennent les paroles du Shema.
Le Shema Israël affirme encore l'importance des commandements comme moyen concret
pour manifester sa propre réponse d'amour à l'amour de Dieu. Dieu a multiplié les
commandements pour accroître le mérite d'Israël, lui donnant ainsi d'innombrables occasions de
lui montrer son amour
4
. Tel est le sens du deuxième passage (Dt 11,13-21).
Mais le Shema Israël est aussi confession de foi en Celui qui a fait sortir Israël d'Egypte (Nb
15, 37-41). Autrement dit, les commandements sont une voie de libération. Israël n'a pas quitté
l'esclavage d'Egypte pour retomber sous le joug de ses propres servitudes, mais pour recevoir le
joug qui rend libre, le joug du Seigneur et de sa Torah. C'est ce que rappellent les tsitsit ou franges.
La vie chrétienne se situe dans ce mouvement d'alliance. A fortiori la vie religieuse engage la
personne tout entière, dans sa volonté et son discernement (lev), dans sa globalité et son unicité
(nefesh), dans l'instinct qui la pousse à vouloir exercer sa puissance et à posséder (me'od). Le
consacré offre son être au pouvoir rédempteur du Christ pour qu'il le recrée à l'image et à la
ressemblance de Dieu en le référant à l'Unique. Ce faisant, il témoigne du prix de la personne
humaine et de la bonté originelle des énergies de son être. Il témoigne aussi du prix de la
rédemption. Dans une lettre adressée aux religieux et religieuses et intitulée «Le don de la
Rédemption», le Pape Jean-Paul II présente la vie religieuse comme un témoignage rendu à
l'amour rédempteur du Christ, et une réponse au regard d'amour de Jésus Sauveur sur toute
personne. La voie pour rendre ce témoignage est la suite radicale du Christ, la décision prise
publiquement devant 1’ Eglise de n'avoir à la suite du Christ d'autre but, d'autre sens pour sa vie,
que l'Unique, de référer toute capacité d'aimer à son amour, toute sa liberté d'être à sa personne.
Les commentaires du Shema Israël permettent d'approfondir cette réflexion.
Anne-Cathérine Avril, nds
3
Sifré Deutéronome sur Dt 6, 6.
4
Mishna, Makkot 3, 16.
Dans les prochaines parutions d’Informa-Sion
- Les commentaires du Shema Israël”
- “ Jésus et le Shema Israël.
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