106 | La Lettre du Cancérologue • Vol. XX - n° 2 - février 2011
Épidémiologie des cancers des voies aéro-digestives supérieures
DOSSIER THÉMATIQUE
Cancérologie et ORL
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des références bibliographiques
sur notre site www.edimark.fr
Références bibliographiques
Certaines expositions professionnelles sont associées
aux cancers des VADS. Les relations les plus établies
sont celles entre le cancer du larynx et l’exposition
à l’amiante, aux acides forts et aux hydrocarbures
polycycliques (23, 24).
Une histoire familiale de cancer des VADS chez les
apparentés du premier degré augmente le risque.
Cette augmentation n’est pas retrouvée chez les
sujets non fumeurs (25).
Pronostic
Les principaux paramètres pronostiques des carci-
nomes épidermoïdes des VADS sont : la localisation,
le stade TNM, les comorbidités, la résécabilité, les
marges de sécurité après résection et la présence
d’une rupture capsulaire. L’infection par HPV semble
être plus fréquemment rencontrée chez les individus
jeunes, non alcoolo-tabagiques, sans comorbidités
associées ; ces facteurs infl uencent positivement le
pronostic, indépendamment du comportement biolo-
gique tumoral. Les cancers HPV+ ont un stade au
diagnostic souvent plus avancé que les cancers HPV−,
notamment du fait de l’envahissement ganglion-
naire. Néanmoins, de nombreuses études récentes
montrent que le statut tumoral HPV+ est un facteur
indépendant de bien meilleur pronostic en termes de
réponse au traitement, de survie globale ou spécifi que,
et de survie sans récidive. Les taux de survie globale et
de survie spécifi que à 3 ans des patients HPV+ sont
de 82,4 et 73,7 % respectivement, alors qu’ils sont
de 57,1 et 43,4 % chez les patients HPV− (26). En
effet, ces carcinomes seraient plus sensibles à la radio-
thérapie, exclusive ou concomitante à une chimio-
thérapie (27). D’autre part, il semble que les patients
présentant une première tumeur oropharyngée HPV+
auraient un moindre risque de développer un cancer
primitif synchrone ou métachrone, ce qui s’oppose
au principe de la cancérisation en champ, propre à
l’intoxication alcoolo-tabagique (28).
Implications thérapeutiques
et perspectives liées à l’HPV
Le bénéfi ce en termes de survie des tumeurs HPV+,
surtout chez les patients non fumeurs, semble
être indépendant de la modalité thérapeutique
adoptée, même si leur meilleure radiosensibilité
semble être le point le plus important. Il n’existe
pas encore d’arguments suffi sants permettant de
décider du traitement en fonction du statut HPV,
mais il apparaît clairement que les nouveaux essais
thérapeutiques doivent inclure ce paramètre dans
leurs stratifications et que les efforts d’intensi-
fi cation thérapeutique doivent d’abord porter sur
les patients de mauvais pronostic, HPV− et fumeurs.
Par ailleurs, de nouveaux traitements anticancéreux
ciblant spécifi quement les cellules HPV+ devraient
apparaître dans les années à venir.
Enfi n, les effets de la vaccination anti-HPV des jeunes
fi lles devraient peut-être modifi er l’épidémiologie
de ces cancers dans les 30 ans à venir. L’intérêt de la
vaccination des jeunes garçons devra être réévalué
en tenant compte des cancers des VADS.
Conclusion
En France, les facteurs de risque majeurs des cancers
des VADS restent le tabac et l’alcool. La prévention
de ces cancers nécessite de poursuivre les efforts
de réduction de leur consommation. La part de
l’infection par l’HPV dans la survenue de ces cancers
doit être mieux étudiée en France. ■