Cours 10 : Diversification des espèces et évolution
Des espèces ou des individus très proches peuvent présenter une grande diversité de phénotypes qui ne
peut pas s'expliquer par de simples mutations.
L'association entre les mutations et le brassage génétique au cours de la méiose et de la fécondation ne
suffit pas à expliquer la grande diversité des organismes. Il existe d'autres mécanismes, d'origine
génétique ou non, qui permettent de créer une grande diversité d'espèces, mais aussi d'augmenter la
variabilité au sein de celles-ci.
I) La diversification des génomes
A) Le polyallélisme et le polymorphisme
Chez les espèces à reproduction sexuée, même s'il existe une stabilité importante du génome (quantité
d'ADN, nombre et emplacement des gènes sur les chromosomes, ...), la diversité génétique au niveau des
individus est à l'origine d'une très grande variabilité des phénotypes. La quasi-totalité des gènes existent
sous forme de plusieurs allèles = polyallélisme (c'est l'existence d'au moins deux allèles pour un gène
donné) et les fréquences de chaque allèle peuvent varier d'une population à l'autre. On peut caractériser
chaque population par l'ensemble des allèles qu'elle possède (= pool allélique).
Le polymorphisme de la population se définit par la variabilité des phénotypes au sein d'une
population. Le concept de polymorphisme génétique (du grec « poly » plusieurs et « morphê » forme)
désigne la coexistence de plusieurs allèles pour un gène ou locus donnés, dans une population. Il explique
qu'une espèce présente des individus aux caractères phénotypiques différents (appelés morphotypes) au
sein d'une même population. D'autre part, un gène est dit polymorphe si au moins deux de ses allèles
sont présents à une fréquence supérieure ou égale à 1% dans la population.
B) Les mutations ponctuelles: l'origine du polyallélisme
1) Généralités
Les différents allèles d'un même gène présentent des différences de séquence plus ou moins importantes
qui résultent de l'accumulation de mutations géniques survenues au cours du temps. Ces mutations
(changements de la séquence de nucléotides de l'ADN) sont rares, spontanées et aléatoires (non
orientées) ; elles peuvent toutefois être favorisées par certains facteurs d'origine environnementale comme
le rayonnement UV. Une mutation peut être plus ou moins étendue, c'est-à-dire qu'elle concerne une
portion plus ou moins grande de la séquence nucléotidique. Les mutations ponctuelles ne concernent
qu'une paire de nucléotides.
Remarques :
- Seules les mutations se produisant dans les cellules germinales peuvent être transmises à la génération
suivante et être à l'origine d'un nouvel allèle.