Université de Bordeaux Segalen Année 2013 Thèse n°2120 THESE pour le DOCTORAT DE L’UNIVERSITE DE BORDEAUX 2 ECOLE DOCTORALE SCIENCES DE LA VIE ET DE LA SANTE Mention : Sciences, Technologie, Santé Option : Neurosciences Présentée et soutenue publiquement Le 10 décembre 2013 Par Anne-Sophie Hafner Née le 3 mai 1986 à Suresnes Régulation du trafic de surface des recepteurs au glutamate de type AMPA via l'intéraction de leurs protéines auxiliaires avec la proteine d'échafaudage PSD-95. Membres du jury Stuart Cull-Candy Professeur University College London Président Julie Perroy Chargé de Recherche CNRS Rapporteur Susumu Tomita Professeur Associé Yale School of Medicine Rapporteur Nathalie Sans Chargé de Recherche INSERM Examinateur Bernd Fakler Professeur University of Freiburg Examinateur Patricio Opazo Post-Doctorant Max Planck Institute Membre invité Daniel Choquet Directeur de Recherche CNRS Directeur de thèse University of Bordeaux Segalen Year 2013 Thesis n°2120 A THESIS submitted to the UNIVERSITY OF BORDEAUX 2 for the DEGREE OF DOCTOR OF PHILOSOPHY ECOLE DOCTORALE SCIENCES DE LA VIE ET DE LA SANTE Mention: Sciences, Technologie, Santé Option: Neurosciences Presented publicly on december 10th 2013 by Anne-Sophie Hafner born on may 3rd 1986 in Suresnes Regulation of AMPA receptor surface trafficking through auxiliary protein interaction with PSD-95 Members of the jury Stuart Cull-Candy Professor University College London President Julie Perroy Research associate at CNRS Reporter Susumu Tomita Associate professor at Yale School of Medicine Reporter Nathalie Sans Research associate at INSERM Examiner Bernd Fakler Professor at University of Freiburg Examiner Patricio Opazo Post-Doctoral fellow at the Max Planck Institute Invited member Daniel Choquet Principal investigator at CNRS Supervisor L’essentiel à savoir en langue française Le cerveau adulte contient plus de cent million de neurones, chaque neurone étant connecté à des milliers d’autres (Garner et al. 2002). Comprendre comment ces cellules interagissent pour donner forme à des comportements complexes et permettre la mise en place de nombreuses formes de mémoire est un défit ambitieux de premier ordre. Après plus d’un siècle de recherche en neurosciences, nous savons que le stockage de la mémoire dans le cerveau implique la modification par l’expérience de la force des connections neuronales appelées synapses. Les neurones sont l’unité fonctionnelle du système nerveux central (SNC) bien qu’ils soient dix fois moins nombreux que les cellules gliales dans le système nerveux des vertébrés. En effet, ils sont les seuls à pouvoir efficacement recevoir, organiser et transmettre l’information. Les neurones sont des cellules différentiées avec une organisation spatiale très spécialisée. A partir du corps cellulaire (ou soma) émerge deux types de neurites: les dendrites et l’axone. Les dendrites reçoivent l’information qui est transmise au soma puis à l’axone. Les dendrites sont le continuum du corps cellulaire. Les branches dendritiques comportent la plupart des organelles cellulaires (réticulum endoplasmique, appareil de Golgi, endosomes, lysosomes, mitochondria). De multiples branches dendritiques émergent du soma, leur diamètre diminuant avec la distance au corps cellulaire. Elles sont organisées en une arborisation dendritique et parsemées de milliers de synapses chimiques et électriques qui reçoivent des influx nerveux de neurones situés de quelques micromètres à plusieurs centimètres de distance. A la synapse chimique – le sujet de cette thèse – la membrane du neurone présynaptique (neurone transmettant l’information) est apposée (20-25 nm) à la membrane du neurone post-synaptique (neurone recevant l’information). L’espace séparant les deux membranes est appelé la fente synaptique. L’axone émerge du corps cellulaire ou d’une dendrite proximale et est le plus souvent unique. C’est le seul signal de sortie du neurone. L’axone peut être subdivisé en trois segments : le segment initial où sont générés les potentiels d’action (PA) ; le segment principal où se propage le PA ; et le terminal ou bouton synaptique où le signal électrique est traduit en signal chimique grâce aux canaux calciques voltage-dépendants qui permettent la libération dépendante de l’activité de neurotransmetteur dans la fente synaptique (Dunlap et al. 1995). Le terme synapse vient du grec synapsis qui signifie « co-jonction » (fait d’être joint) et fut introduit en 1897 par les physiologistes anglais Michael Foster et Charles Sherrington (Tansey 1997). Sept années plus tard, Thomas Elliot et John Langley montrent pour la première fois que la transmission nerveuse est assurée par des messagers chimiques appelés neurotransmetteurs qui se lient à des récepteurs spécifiques localisés dans la membrane post-synaptique (Rubin 2007). 1 La grande majorité des communications inter-neuronales dans le SNC est assurée par les synapses chimiques. L’arrivée d’un PA au bouton pré-synaptique provoque une augmentation locale de calcium permettant la fusion des vésicules de neurotransmetteur avec la membrane pré-synaptique. Les molécules de neurotransmetteur ainsi libérées dans la fente synaptique lient leurs récepteurs spécifiques au niveau de la membrane post-synaptique. Ces récepteurs vont alors traduire le message chimique en un signal électrique dans le neurone postsynaptique. Dans le SNC, il existe trois types de synapses classées en fonction du neurotransmetteur qu’elles libèrent : excitatrices, majoritairement glutamatergiques ; inhibitrices (glycinergiques ou GABAergiques) ; et modulatrices (majoritairement serotoninergiques, dopaminergiques et peptidergiques). Les synapses peuvent se former directement sur les branches dendritiques ou au niveau de petites protrusions de quelques micromètres émergeant des dendrites appelées épines et qui ont attiré l’attention de nombreuses recherches. Alors que les synapses inhibitrices sont exclusivement dendritiques, les synapses excitatrices se situent elles soit au niveau des branches (sur les neurones inhibiteurs ou durant le développement) soit sur les épines. Dans le cerveau adulte, plus de 90 des synapses sur les neurones excitateurs sont de type épine. Les synapses glutamatergiques ont fait l’objet de nombreuses études notamment du fait qu’elles présentent de multiples formes de plasticité – modification par l’activité de l’efficacité synaptique. Ces 40 dernières années, les indications mettant en lien ces modifications des synapses glutamatergiques et les phénomènes de mémoire n’ont cessé de s’étayer. Il existe deux types de récepteurs du glutamate. Les récepteurs métabotropiques et les récepteurs ionotropiques, récepteurs de type canaux ioniques dont l’ouverture est assujettie à la fixation d’un ligand ici le glutamate. Les récepteurs ionotropiques permettent la transmission synaptique en convertissant le message chimique qu’est la libération de glutamate par le neurone pré-synaptique en un signal électrique que représente le flux d’ion dans le neurone post-synaptique. Ils sont divisés en trois groupes qui sont activés par différents agonistes : récepteurs NMDA (rNMDA), récepteurs AMPA (rAMPA), récepteurs kainate. Les rNMDA sont des détecteurs de coïncidence à savoir que le canal s’ouvre uniquement lorsque deux évènements arrivent simultanément. Ils ont deux caractéristiques majeures : a) Le canal est obstrué de manière voltage-dépendante par un ion Mg2+. Au potentiel de repos le canal est bloqué et celui-ci ne s’ouvre que quand le neurone est déjà dépolarisé, par exemple lors de l’activité synaptique. b) Lorsque le canal est ouvert il est hautement perméable au Ca2+, qui active de nombreuses cascades intracellulaires. Ainsi, ces récepteurs sont impliqués 2 dans l’induction de la plasticité à long-terme qui peut durer de quelques heures à plusieurs jours. Les rAMPA sont majoritairement responsables des courants excitateurs rapides et leur nombre détermine pour bonne partie l’intensité de la transmission synaptique. Etant donné que le modèle actuel pour le stockage de l’information dans le cerveau implique la modulation de l’efficacité synaptique, il est fort probable que comprendre les mécanismes de régulation du trafic des rAMPA nous informe sur les bases de la mémoire au niveau moléculaire. Les variations dans le nombre de rAMPA à la synapse sont suspectées d’être à la base de nombreux phénomènes de plasticité en particulier dans l’hippocampe. Toutefois, on connait encore très peu de choses sur les mécanismes de stabilisation des rAMPA à la synapse. Cette ignorance résulte au moins en partie de la toute récente identification de la nature des différents composants associés aux complexes macromoléculaires des rAMPA. En effet, les rAMPA ont longtemps été considérés comme des récepteurs solitaires à la surface des cellules. Mais en 2000, la découverte de la première protéine auxiliaire des rAMPA, la protéine stargazin (ou TARP -2), par le groupe de Roger Nicoll a révolutionné notre compréhension des rAMPA (Chen et al. 2000). Depuis, le nombre de protéines auxiliaires des rAMPA n'a cessé de croître. Contrairement à ce qu'était la pensée commune pendant longtemps, la grande variété de rAMPA n’est pas uniquement dictée par leur composition en terme de sous-unités mais également par les différentes auxiliaires qui le décorent. Comment la composition du complexe macromoléculaire des rAMPA peut influencer leur stabilisation à la synapse ? Estce que les différentes protéines auxiliaires peuvent être responsables de différents types de plasticité dans le cerveau ? Toutes ces questions sont désormais ouvertes pour de nouvelles recherches. La densité post-synaptique est une région dense aux électrons en microscopie électronique, située généralement à la tête de l’épine dendritique. Le nombre de densités dans une épine est étroitement corrélé avec l’intensité de la transmission synaptique. La fonction d’une densité post-synaptique est essentiellement de concentrer un grand nombre de protéines diverses en face des sites de libération de neurotransmetteur. PSD-95 est la protéine d’échafaudage la plus abondante de la densité post-synaptique et elle joue un rôle majeur dans l’organisation protéique de cette densité. A la synapse excitatrice mature, PSD-95 est localisée très proche de la membrane plasmique en comparaison avec d’autres protéines d’échafaudage. Longtemps PSD-95 a été représentée dans les schémas d’articles ou de revues comme une protéine allongée orientée horizontalement par rapport à la membrane plasmique. Cette vision a été entièrement remise en cause par la publication par le groupe de Thomas Reese de reconstructions à partir d’images de 3 microscopie électronique par tomographie révélant une orientation perpendiculaire à la membrane plasmique de PSD-95 dans la densité post-synaptique (Chen et al. 2008; Chen et al. 2011). Il semble qu’à la synapse PSD-95 adopte une conformation étendue avec son extrémité N-terminale associée à la membrane plasmique par un palmitate et son extrémité C-terminale projetant vers l’intérieur de la cellule. Dans cette conformation il est probable que les trois domaines PDZ de PSD-95 soient localisés à différentes distances de la membrane, le PDZ1 très proche de cette dernière, le PDZ2 au centre et le PDZ3 en profondeur dans la densité post-synaptique. Cette orientation de PSD-95 nous pousse à repenser entièrement l’architecture et l’organisation des complexes multi-protéiques de la densité post-synaptique. Durant mes trois années de thèse, mon projet principal a consisté à étudier les conséquences fonctionnelles de l’organisation perpendiculaire à la membrane plasmique de PSD-95 à la synapse et en particulier, comment cette orientation est en fait essentielle dans la régulation du recrutement des rAMPA à la densité post-synaptique par la phosphorylation de la protéine auxiliaire stargazin. En parallèle, j’ai contribué à révéler le mécanisme d’action de la molécule tianeptine communément prescrite comme antidépresseur. J’ai également commencé une étude sur la protéine auxiliaire TARP γ-8. Dans le cadre de cette dernière étude j’ai développé des anticorps dirigés spécifiquement contre des épitopes extracellaires de stargazin et γ-8. Mon projet principal a consisté dans l’étude de l’interaction entre PSD95 et la protéine auxiliaire des rAMPA stargazin afin de déterminer les conséquences fonctionnelles de l’orientation perpendiculaire à la membrane plasmique de PSD-95 à la synapse. Par la méthode du FRET sur neurones vivants en culture, j’ai pu étudier la position relative du domaine C-terminal de stargazin vis-à-vis de la membrane plasmique. J’ai mis en évidence que l’abolition de l’interaction de ce domaine avec les phospholipides membranaires augmente l’accessibilité de son site de liaison à PSD-95 en étendant efficacement ce dernier vers l’intérieur de la cellule dans le cytosol. Notre étude amène de nouvelles perspectives dans la compréhension de l’ancrage synaptique des rAMPA. Toutefois, des études complémentaires devront être conduites afin de déterminer si l’augmentation de la transmission synaptique associée à l’élongation du domaine Cterminal de stargazin témoigne (a) d’une augmentation du nombre de récepteurs stabilisés au niveau de puits d’ancrage préexistants ou (b) d’une augmentation du nombre de puits d’ancrage ou (c) d’une combinaison des deux phénomènes. Il est important de noter que dans cette première étude l’interaction entre PSD-95 et stargazin est utilisée comme modèle pour un nouveau type de régulation des interactions protéiques à la densité post-synaptique : extension/rétraction de domaine C-terminaux. PSD-95 est responsable de l’ancrage synaptique de nombreuses protéines, et il est probable que ce nouveau mécanisme de régulation 4 s’applique à d’autres de ses partenaires tels que les rNMDA, la protéine Neuroligin1 ou des canaux potassiques. Dans un second temps, en collaboration avec Zhang et al., j’ai eu l’opportunité d’étudier les effets de l’antidépresseur tianeptine sur la liaison de stargazin à PSD-95. La dépression est une pathologie complexe. De nombreuses études ont pu faire le lien entre l’apparition d’épisode dépressif chez l’humain et l’exposition à un stress chronique. Ainsi, un certain nombre de modèles animaux de la dépression sont générés par exposition de l’animal à des épisodes de stress répétés. Une des réponses physiologiques au stress est la libération par les glandes surrénales de l’hormone du stress, les corticostéroïdes (la corticostérone chez les rongeurs). Il se trouve que la corticostérone affecte la plasticité synaptique par l’augmentation de la mobilité latérale des rAMPA. En utilisant la méthode du FRET pour suivre la liaison de stargazin à PSD-95 dans des neurones vivants en culture, j’ai pu observer que la tianeptine favorise cette liaison. L’effet de la tianeptine est bloqué par un inhibiteur de la protéine kinase CaMKII. Ainsi nous avons pu révéler que la tianeptine permet l’immobilisation des rAMPA par l’activation de la protéine kinase CaMKII qui une fois activée phosphoryle le domaine C-terminal de stargazin. Cette découverte nous a permis en première intension de comprendre le mécanisme d’action de la tianeptine mais également d’ouvrir la voie à de nouvelles thérapeutiques ayant pour cible directe la liaison de stargazin à PSD-95. Dans un troisième temps, j’ai exploré l’impact de la présence de la protéine auxiliaire des rAMPA TARP γ-8 sur l’ancrage des rAMPA à la synapse. La protéine -8 est la TARP la plus abondante dans l’hippocampe, une structure impliquée dans la formation de la mémoire dans le cerveau. Bien que -8 et stargazin présentent une forte homologie de séquence, plusieurs études tendent à suggérer qu’elles ont des rôles bien distincts au sein des complexes macromoléculaires des rAMPA. Il est important de noter que -8 est la TARP qui possède le domaine C-terminal le plus long avec 76 acides aminés de plus que le domaine C-terminal de stargazin. D’après notre modèle extension/rétraction de régulation de la liaison à PSD-95 décrit pour stargazin, -8 qui possède un long domaine C-terminal devrait avoir un meilleur accès aux domaines PDZ de PSD-95. Ainsi, son affinité apparente pour PSD-95 devrait être supérieure à stargazin lorsque le domaine C-terminal de cette dernière n’est pas phosphorylé. Nous avons pu confirmer cette hypothèse à l’aide d’expériences de compétition en système hétérologue. Fort de cette observation nous avons décidé d’étudier la liaison de -8 à PSD-95 dans des neurones vivants en culture. En neurone, -8 lie PSD-95 dans les synapses mais également dans les régions extrasynaptiques. A contrario, stargazin lie PSD-95 exclusivement dans les synapses. Cette différence pourrait expliquer les différences de localisation entre 8 et stargazin à la surface des neurones. En effet, il a été décrit précédemment que stargazin est retrouvée uniquement dans les membranes synaptiques alors que -8 5 est retrouvée dans les membranes synaptiques et extra-synaptiques (Inamura et al. 2006; Fukaya et al. 2006). Nos observations suggèrent que -8 non seulement est bien présente dans les régions extrasynaptiques mais est également associée à PSD95. Pour comprendre comment peut s’expliquer l’absence de stargazin au niveau extra-synaptique, il faut revenir sur les mécanismes qui permettent l’exclusion d’une protéine de compartiments membranaires spécifiques : (a) endocytose systématique de la protéine en question lorsqu’elle se trouve dans le compartiment ou (b) stabilisation de la protéine dans un autre compartiment. Vraisemblablement, l’exclusion de stargazin des membranes extra-synaptiques résulte au moins en partie de sa stabilisation efficace à la synapse, toutefois, il est possible que stargazin soit sujette à une endocytose systématique en dehors des synapses. Sachant que dans le cas de stargazin, la liaison à PSD-95 favorise l’immobilisation de cette dernière et des récepteurs associés, nous avons cherché à élucider les caractéristiques de diffusion latérale de -8 et des rAMPA associés dans des neurones en culture. De façon surprenante, nous avons pu observer que -8 est bien plus mobile dans les régions extra-synaptiques que stargazin. Une hypothèse pour expliquer cette différence de mobilité serait que stargazin est plus sujette à des phénomènes d’endocytose dans les régions extra-synatiques. En effet, au sein des zones d’endocytoses les protéines membranaires sont immobilisées. De ce fait, la mobilité globale de stargazin au niveau extra-synaptique serait diminuée par rapport à -8. Nos résultats confirment en tout cas que -8 et stargazin ne sont pas des isoformes redondantes mais au contraire qu’elles ont des rôles spécifiques au sein des complexes macromoléculaires de rAMPA. Alors que stargazin semble jouer un rôle majeur dans l’ancrage synaptique des rAMPA, -8 assurerait le maintien d’un pool de récepteurs extra-synaptiques prêts à être mobilisés lors des phénomènes de plasticité à long-terme. La mobilité importante des récepteurs associés à -8 est en adéquation avec ce modèle dans la mesure où plus les récepteurs sont mobiles plus ils peuvent être rapidement recrutés à la synapse. Toutefois, le mécanisme permettant le maintien de -8 dans les régions extra-synaptiques reste à déterminer. Cette caractéristique de -8 pourrait être liée à la capacité de cette dernière à s’associer à la population mobile de PSD-95 en dehors de synapse. En effet, il est possible que cette interaction empêche l’insertion synaptique et l’endocytose de -8. De plus, nous avons mis en évidence que -8 déstabilise PSD-95 au niveau synaptique. Cette observation suggère que -8 perturbe la palmitoylation de PSD95, une modification nécessaire à sa stabilisation dans la densité post-synaptique. Le long domaine C-terminal de -8 permet vraisemblablement le recrutement d’une population de PSD-95 cytosolique et donc non-palmitoylée. Il est possible que la liaison à -8 restreigne l’accès de PSD-95 à la palmitoyl-transferase qui est associée à la membrane plasmique. 6 Toutefois, toutes nos observations sont basées sur la surexpression de stargazin ou -8 dans des neurones en culture. Afin d’étudier la mobilité des protéines endogènes -8 et stargazin, nous avons entrepris la production d’anticorps spécifiques reconnaissant des épitopes extracellulaires des TARPs stargazin et γ-8. Malheureusement, nos anticorps ne permettent pas la détection de stargazin et -8 dans les cultures de neurones hippocampiques. Enfin, il est fort probable que la surexpression de stargazin ou -8 perturbe la stoichiométrie et l’homéostasie des rAMPA dans nos cellules. Une alternative serait de produire des neurones en culture à partir de souris pour lesquelles les gènes de TARP ont été délétés. Ces souris ont déjà été produites, elles sont viables et ont fait l’objet de différentes études. 7