La grande majorité des communications inter-neuronales dans le SNC est assurée
par les synapses chimiques. L’arrivée d’un PA au bouton pré-synaptique provoque
une augmentation locale de calcium permettant la fusion des vésicules de
neurotransmetteur avec la membrane pré-synaptique. Les molécules de
neurotransmetteur ainsi libérées dans la fente synaptique lient leurs récepteurs
spécifiques au niveau de la membrane post-synaptique. Ces récepteurs vont alors
traduire le message chimique en un signal électrique dans le neurone post-
synaptique.
Dans le SNC, il existe trois types de synapses classées en fonction du
neurotransmetteur qu’elles libèrent : excitatrices, majoritairement
glutamatergiques ; inhibitrices (glycinergiques ou GABAergiques) ; et modulatrices
(majoritairement serotoninergiques, dopaminergiques et peptidergiques). Les
synapses peuvent se former directement sur les branches dendritiques ou au niveau
de petites protrusions de quelques micromètres émergeant des dendrites appelées
épines et qui ont attiré l’attention de nombreuses recherches. Alors que les
synapses inhibitrices sont exclusivement dendritiques, les synapses excitatrices se
situent elles soit au niveau des branches (sur les neurones inhibiteurs ou durant le
développement) soit sur les épines. Dans le cerveau adulte, plus de 90 des
synapses sur les neurones excitateurs sont de type épine.
Les synapses glutamatergiques ont fait l’objet de nombreuses études
notamment du fait qu’elles présentent de multiples formes de plasticité
– modification par l’activité de l’efficacité synaptique. Ces 40 dernières
années, les indications mettant en lien ces modifications des synapses
glutamatergiques et les phénomènes de mémoire n’ont cessé de
s’étayer.
Il existe deux types de récepteurs du glutamate. Les récepteurs métabotropiques
et les récepteurs ionotropiques, récepteurs de type canaux ioniques dont l’ouverture
est assujettie à la fixation d’un ligand ici le glutamate. Les récepteurs ionotropiques
permettent la transmission synaptique en convertissant le message chimique qu’est
la libération de glutamate par le neurone pré-synaptique en un signal électrique que
représente le flux d’ion dans le neurone post-synaptique. Ils sont divisés en trois
groupes qui sont activés par différents agonistes : récepteurs NMDA (rNMDA),
récepteurs AMPA (rAMPA), récepteurs kainate.
Les rNMDA sont des détecteurs de coïncidence à savoir que le canal
s’ouvre uniquement lorsque deux évènements arrivent simultanément.
Ils ont deux caractéristiques majeures : a) Le canal est obstrué de
manière voltage-dépendante par un ion Mg2+. Au potentiel de repos le
canal est bloqué et celui-ci ne s’ouvre que quand le neurone est déjà
dépolarisé, par exemple lors de l’activité synaptique. b) Lorsque le
canal est ouvert il est hautement perméable au Ca2+, qui active de
nombreuses cascades intracellulaires. Ainsi, ces récepteurs sont impliqués