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Paroisse Notre-Dame des Eaux 20-21 août 2016
21° dimanche du temps ordinaire ( c )
Homélie prononcée par le Père Gérard NASLIN.
Le salut, comme la vie, est un combat
Il était dans une chambre d’hôpital, cet homme d’une trentaine d'années. Sur le mur de sa chambre, face à
son lit, quelques photos d’enfants. Il les regarde et me dit : « C’est pour eux que je me bats ! »
Vous-mêmes, frères et sœurs, avez-vous peut-être mené un combat pour lutter contre la maladie, pour
chercher un emploi, pour sauver votre couple, pour élever vos enfants.
Nous savons tous que la vie est un combat, ce combat commence à la naissance pour prendre son souffle,
et se poursuit jusqu’au moment où l’on doit rendre son dernier souffle.
Et bien, Jésus vient de nous dire que le salut est aussi un combat. Je retiens un mot de
cette page d’évangile : « efforcez-vous ! » oui « efforcez-vous d’entrer par la porte étroite ! »
Le verbe grec que l’on a traduit par « efforcez-vous » est le verbe qui signifie littéralement « battez-
vous », et le mot « agonie » en français vient de la même racine que ce verbe grec, l’agonie est l’ultime
combat pour la vie.
Or vous savez bien que Jésus ne demande rien qu’il n'ait lui-même expérimenté. Oui toute sa vie aura été
un combat. C'est dans sa marche vers Jérusalem que Jésus parle de combat, il devine ce qui l’attend, car il
sait que tous les prophètes ont dû mener un combat car ils allaient à contre-courant. Jésus est un prophète
qui marche, l’évangéliste Luc, dans son évangile, précise 88 fois que Jésus marche : Jésus ne cesse d’aller
à la rencontre de Dieu son Père et des hommes ses frères. Il a mené un combat durant toute sa vie
publique contre les forces du mal, le récit des tentations dans le désert nous le montre. Il a eu à lutter aussi
contre les forces politiques et religieuses qui voulaient faire obstacle à sa mission. Enfin au jardin de
Gethsémani, il mène encore un combat, c’est son agonie. Le salut de l’humanité est à ce prix, le prix
d’un combat face à la mort pour que la vie soit victorieuse.
L’Apôtre Paul utilise aussi le mot « combat » pour dire ce qu’est la vie chrétienne : « Nous annonçons
le Christ…:c’est pour cela que je m’épuise à combattre, avec la force du Christ dont la puissance agit
en moi. » 1 dira-t-il aux chrétiens de la ville de Colosses.
Si Jésus nous demande de nous « efforcer » pour entrer au festin du Royaume, c’est tout simplement
parce qu’il ne cherche pas à nous rassurer, mais veut nous rendre responsables. Le salut n’est pas un dû,
et s’il est un don de Dieu, il est en même temps le fruit d’un effort pour faire le bien.
Oui, Jésus nous met face à notre responsabilité d’hommes et de femmes libres, libres
de faire le bien, libres de faire le mal.
Frères et sœurs, parmi tous les combats que nous menons et qui font notre dignité humaine, pensons-nous
au combat que nous avons à mener pour notre salut ?
Vous l’avez entendu, il ne suffira pas de dire : « Seigneur, nous avons été fidèles à la messe du dimanche,
nous t’avons prié, nous avons fait des pèlerinages, nous n’avons ni tué, ni volé… » Puisse le Seigneur
alors ne pas nous répondre : « Je ne sais pas d’où vous êtes, éloignez-vous de moi, vous tous qui faites le
mal ! »
Or il fait le mal celui qui refuse d’aimer et son Dieu et ses frères.
Nous menons un combat lorsque nous décidons de pardonner, car nous cherchons à vaincre notre rancune
et notre orgueil.
1 Col 1/29