Intervention essentielle n° 4 : Prise en charge et amélioration des cicatrices
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Figure 5.4.3 Comparaison d’une cicatrice hypertrophique avec une chéloïde
Chéloïde: prolifération cutanée dans la plaie
et les zones adjacentes normales.
Cicatrice hypertrophique: prolifération cutanée
dans les limites de la plaie.
limites initiales de la plaie). Fortement surélevées, elles
peuvent être prurigineuses, dures et hypersensibles.
Elles peuvent se développer jusqu’à un an après la bles-
sure et persister indéfiniment. Leur traitement est difficile
et ne donne pas souvent de résultats satisfaisants.
Méthodes générales à appliquer
pendant la cicatrisation
Dans le cas des lésions ulcératives de l’ulcère de Buruli,
il faut fréquemment exciser des zones cutanées étendues
et couvrir les parties découvertes par des greffons cutanés.
Une fois que la guérison du site récepteur (et du site de
prélèvement des greffons) a eu lieu, on observe souvent
des cicatrices hypertrophiques. Si l’on ne maîtrise pas le
processus, des déformations handicapantes deviennent
probables à cause des rétractions importantes et de la
formation sans contrôle de tissu cicatriciel épaissi.
Cicatrices hypertrophiques et chéloïdes
Les cicatrices hypertrophiques et les chéloïdes résul-
tent d’une hyperproduction de collagène pendant la guérison
de la plaie et constituent donc une réaction anormale. Les
cicatrices hypertrophiques apparaissent à la suite d’une
prolifération du tissu cutané limitée à la zone de la plaie
et se développent dans les 6 à 8 semaines qui suivent la
réépithélialisation de la peau. Elles tendent à être plus
fréquentes dans les zones soumises à de fortes tensions
ou des mouvements importants. Les lobes des oreilles, la
face antérieure du cou et la paroi de la cage thoracique sont
également des endroits où l’on observe souvent ce type de
cicatrices. Au début, elles sont surélevées, rouges et prurigi-
neuses puis, avec le temps, elle s’aplatissent spontanément.
Dans le cas des cicatrices hypertrophiques, on observe
pendant la cicatrisation une hyperproduction de fibres de
collagènes qui s’enroulent les unes sur les autres comme
des cordages et aboutissent à la forme irrégulière des
nodules (Fig. 5.4.1 et 5.4.2). Ces nodules remplis de colla-
gènes forment ensuite un tissu cicatriciel épaissi et rigide
(fibrose), à l’origine des rétractions. Les cicatrices hyper-
trophiques en forme de bandes peuvent gêner le
mouvement et la circulation. On les observe fréquemment
au voisinage des articulations.
On sait depuis de nombreuses années que l’application
d’une pression constante et contrôlée à la surface d’une
cicatrice hypertrophique en cours d’évolution permet, sur
le long terme, de diminuer la cicatrice et d’obtenir une
surface cutanée plus souple, plus douce et plus flexible. La
figure 5.4.2 illustre les effets d’une pression exercée sur un
tissu cicatriciel en voie de guérison.
Les chéloïdes résultent de la prolifération du tissu
conjonctif dans la zone de la plaie, ainsi que dans la
zone cutanée normale adjacente (elles dépassent les
RETENEZ
La cicatrice
hypertrophique
■
est une réaction exagérée pen-
dant la guérison de la plaie;
■
survient plus fréquemment
dans les zones mobiles où
s’exercent de fortes tensions;
■
est considérée comme une
prolifération du tissu cutané
qui tente de se réparer;
■
est surélevée, érythémateuse,
prurigineuse et n’empiète pas
sur le tissu normal;
■
commence à se développer
de 6 à 8 semaines après la
réépithélialisation de la peau;
■
s’aplatit avec le temps.
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