
chemin était encore long pour faire de l’espace indo océanique cet espace de paix, structuré et
identitaire pour un développement économique, social et culturel, régional et planétaire.
La variété des cultures et des économies des pays de la zone renferme en elle-même un
énorme potentiel de croissance malgré les conditions historiques qui en font aujourd’hui une
des zones du monde les plus pauvres et les moins développées sur le plan économique.
Pour faire face à cette problématique, depuis une trentaine d’années les structures de
coopération se développent tant à l’échelle des Etats qu’à celles des villes. Cependant, les
villes portuaires et les ports, postes avancés du commerce international, doivent faire l’objet
d’une réflexion privilégiée permettant de dégager des potentialités non seulement sur leur
territoire, mais également dans une logique de développement de l’ensemble du bassin
océanique.
Les villes portuaires tout comme les ports et leurs partenaires institutionnels et économiques,
peuvent être les éléments moteurs d’un co-développement à l’échelle locale et dans le cadre
de la coopération à l’échelle internationale, parce qu’elles sont depuis leur origine ouvertes
sur le monde qu’elles ont été des portes d’entrée des idées, des échanges et de la mixité
sociale et culturelle ainsi que du commerce. La ville portuaire est une ville interface entre le
local et le global.
En effet, « l’environnement portuaire est en perpétuelle mutation, les ports doivent désormais
se développer dans un contexte de réseaux et de décisions prises par une multitude de
partenaires. Les ports doivent apprendre à travailler avec une multitude d’acteurs ».
Ce qui est vrai à l’échelle portuaire l’est également au niveau du territoire des villes pour
lesquelles une approche particulière de l’aménagement, en lien avec les autorités portuaires,
doit permettre de s’adapter aux mutations des activités. S’organise alors la rupture
morphologique issue de l’histoire de la « Ville Outil » pour passer d’une logique de transit à
une logique de porosité dans de nouvelles démarches culturelles et identitaires en lien à
l’interdépendance de la ville et de son port, tout particulièrement pour les ports anciens.
Les villes portuaires sont des territoires de médiation où l’urbain doit s’adapter aux mutations
économiques et sociales, où les ports doivent négocier avec l’urbain.
Faire de l’espace indianocéanique en pleine mutation, qui se structure à travers de nouveaux
marchés entre les pays de la zone mais aussi avec d’autres régions du monde, une zone
identitaire attractive qui préserve la diversité des réalités culturelles qui la composent dans
une cohérence globale et un co-développement durable, est le défi que les villes portuaires se
doivent de relever.
La réflexion et la mise en œuvre concrète qui en découlera devront, sans alternative possible,
prendre en compte le développement durable, c’est-à-dire l’équilibre entre les dynamiques
sociales, le développement économique et les aspects environnementaux pour une prise en
charge optimale de la redynamisation du territoire par l’ensemble des échelles de
gouvernance.