1er cours DALBAVIE bis.wps - Cité Scolaire Marie Curie

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Cours du mercredi 09 mars
3ème œuvre au programme : Color de Marc- André
DALBAVIE
I) Marc- André DALBAVIE : le compositeur, éléments
biographiques
° Ses dates : né à Neuilly-sur-Seine le 10 février 1961
° débute le piano à l’âge de 6 ans
° fait ses études au Conservatoire national supérieur de musique
de Paris avec: Guy Reibel (électroacoustique), Betsy Jolas,
Claude Ballif (analyse), Marius Constant(orchestration) et
Michel Philippot(composition).
"J'ai reçu une formation classique et les compositeurs qui comptaient alors le plus pour moi
[dans les années 70-80] étaient Debussy, Ravel, Bartók et Strauss. La découverte de la
musique contemporaine, dans ce contexte, a été un choc . Messiaen m'a fasciné pour son
travail harmonique et son système rythmique, mais c'est l'œuvre de Ligeti et plus
particulièrement ses pièces des années 1960, qui a entraîné pour moi un premier tournant
décisif. Ce qui m'a passionné chez Ligeti, c'est la notion de processus, autrement dit, le fait
que sa musique se transforme de façon continue.[…]
ECOUTES : Turangalila Symphonie (10 ème mouvement =
final) de O. MESSIAEN (1908-1992)
Cette œuvre date de 1949
Atmosphères de G. LIGETI (1923-2006)
Œuvre qui date de 1961.
A propos de cette œuvre, le compositeur écrit : « Ma
musique donne l'impression d'un courant continu
qui n'a ni début ni fin. Sa caractéristique formelle est
le statisme, mais derrière cette apparence, tout
change constamment. »
-> Ces deux œuvres sont écrites pour grand orchestre
symphonique et recherchent la couleur sonore
° en 1980, il étudie à Londres avec John CAGE (compositeur d’avantgarde américain)
° en 1984, avec Franco Donatoni à Sienne (autre compositeur d’avantgarde)
° Entre 1983 et 1985, il travaille avec Tristan Murail et découvre
l’univers de l’informatique appliquée à la musique.
° Entre 1986 et 1990, il participe aux travaux de l’IRCAM et
étudie la direction d’orchestre avec Pierre Boulez (1987-88)
° En 1994, il obtient le Prix de Rome et, en 1997, il est nommé
professeur d’orchestration au CNSM de Paris.
° En 1998, il est compositeur en résidence à l’Orchestre de
Cleveland pour deux ans, puis en 2000, c'est à l’Orchestre de
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Minneapolis, et à partir de 2001 et pour quatre saisons, à
l’orchestre de Paris.
° En 2005, il est le compositeur à l’honneur du festival Présences
de Radio France
-> Pour avoir ouvert la musique contemporaine dans des
directions multiples, Marc-André Dalbavie est aujourd’hui
l’un des compositeurs les plus joués de sa génération. Il a
reçu les commandes des orchestres les plus prestigieux.
-> Vidéo : grand prix de la Sacem
2) Son œuvre
Ce paragraphe a été réalisé à l’aide du site de la médiathèque de la cité de la musique
(http://mediatheque.cite-musique.fr/)
Toute l’œuvre de M.A. DALBAVIE est fortement marquée par la musique spectrale
"Cette musique a déterminé toute ma vie musicale" écrit -il dans son livre Le son en
tous (publié en 2005)
A partir de 1985, il étudie avec Tristan MURAIL, compositeur de musique spectrale
à l’IRCAM (= Institut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique).
A) La musique spectrale
Courant musical né en France dans les années 1970, la musique spectrale
qualifie l'esthétique de quelques compositeurs regroupés autour de
l'Ensemble Itinéraire. Les principaux représentants de ce courant sont :
Tristan Murail (fondateur avec Roger Tessier de l'Itinéraire), Gérard Grisey,
Mickaël Lévinas, Hugues Dufourt. Ont collaboré de près ou de loin à cette
expression musicale : Alain Bancquart, Alain Louvier, Jean-Claude Risset,
François-Bernard Mâche, c'est-à-dire tous les compositeurs s'intéressant au
timbre comme élément essentiel de la composition.
La musique spectrale est une musique dont tout le matériau est dérivé des
propriétés acoustiques du son.
C'est à partir de l'analyse au sonagramme des spectres instrumentaux que
cette technique a pu s'élaborer. Cette musique fait un large usage des microintervalles, notamment des quarts de tons. Les harmoniques et les partiels
d'un son fondamental sont mesurés en hertz et transcrits en notes sur la
partition avec une approximation allant du demi au huitième de ton.
Ci-contre :
harmoniques à partir
d’une note
fondamentale = Do
ECOUTE : Début de Partiels (1975) de Gérard GRISEY
Dans son livre , « Pour en finir avec l’avant-garde » , Marc-André
Dalbavie présente Partiels , de Gérard Grisey, pièce centrale d'un
cycle en 6 parties, Les espaces acoustiques. Partiels regroupe une
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formation de 18 musiciens :
"L'écriture de ces pages a été influencée par le spectre instrumental du mi
grave du trombone. Après un mi répété à la contrebasse et tenu au
trombone, l'ensemble instrumental va émettre le spectre de cette note de
la manière suivante :
"Ainsi peut-on remarquer les différences d'intensité de chaque note
(correspondant aux différences d'amplitude données par le sonagramme)
[…]. Ceci correspond à un état acoustique dans lequel les éléments se
fondent les uns dans les autres, afin de créer une image fusionnée d'une
couleur sonore particulière (ici le trombone). Le compositeur cherche
artificiellement cette fusion. […] Les notes sont en rapport harmonique
les unes avec les autres, ce qui renforce la possibilité de fusion spectrale."
(Marc-André Dalbavie, , in « Pour en finir avec l’avant-garde »,
A retenir : composer de la musique spectrale
- c’est explorer le son de l’intérieur et non plus seulement l’organiser
de l’extérieur par la manipulation des notes
- c’est analyser les fréquences du son , ses dynamiques, l’empilement
de ses harmoniques (sons déterminés) ou de ses partiels (son
indéterminés), leurs évolutions dans le temps
- c’est étudier l’attaque de ces sons et la manière dont ils peuvent
s’éteindre.
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