LES ANNEAUX DE SATURNE, D’URANUS ... ET DE JUPITER. A. Brahic To cite this version: A. Brahic. LES ANNEAUX DE SATURNE, D’URANUS ... ET DE JUPITER.. Journal de Physique Colloques, 1980, 41 (C3), pp.C3-1-C3-16. <10.1051/jphyscol:1980301>. <jpa00219820> HAL Id: jpa-00219820 https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00219820 Submitted on 1 Jan 1980 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of scientific research documents, whether they are published or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Colloque C3, supplément au n 4 , Tome 41, avril 1980, page C3-1 JOURNAL DE PHYSIQUE LES ANNEAUX DE SATURNE, O D'URANUS , ET DE J U P I T E R , A. Brahic Observatoire de Paris, Université Paris V I I , 92190 Meudon, France Fig. 1.- Les anneaux de Saturne. L'exploration actuelle du système solaire est une aventure aussi passionnante que la découverte de l'Amérique il y a quelques siècles, Grâce aux sondes spatiales et au développement de nouveaux instruments, nous avons la chance de faire partie de la génération qui assiste et participe à la naissance d'une nouvelle discipline : la Planétologie, C'est le type même de science pluridisciplinaire, elle se trouve au carrefour de l'astrophysique, de la géophysique, de la r~inéralogie,de la météorologie, de la climatologie, de la La Planétologie chimie, de la biologie, s'efforce de répondre à de nombreuses questions fondamentales gui préoccupent l'humanité depuis des millénaires telles que l'origine du système solaire, l'histoire de la Terre et de la Lune, l'apparition de la vie, en un mot aux questions "Qui sommes nous ? D'oïi venons nous ? Où allons nous ?" La Planétologie permet une étude comparative de phénomènes jusque là observés seulenent sur Terre. On assiste à la naissance de-la ,g&crïogie -compa&e, de ra méte'orologie comparée, de la climatologie comparée, La Planétologie présente de nombreuses ... ... Photo de l'anneau de Saturne prise par l a sonde Pionner 1 1 . Fig. 29.- retombées pratiques concernant unemeilleure connaissance de notre planète et est une porte ouverte à l'exploration future. 1. Les anneaux planétaires.- Parmi les nombreuses découvertes récentes dans le donaine de la Planétologie, les anneaux des planètes occupent une place de choix.Depuis son annonce, le titre de cette conférence est déjà dépassé. Alors que les anneaux de Saturne sont connus depuis plus de 3 siècles, ceux d'Uranus n'ont été découverts qu'en 1 9 7 7 à l'occasion de l'observation d'une occultation d'étoile et ceux de Jupiter en mars 1 9 7 9 par lasonde Voyager 1.. La question de savoir si Neptune est-elle aussi entourée d'anneaux se pose maintenant. L'occultation d'une étoile pax Neptune le 20 Février 1 9 8 0 sera peut-être l'occasion d'une nouvelle découverte. Alors qu'on se denandait, il y a quelques années, pourquoi Saturne était la seule planète entourée d'anneaux, l'existerr ce d'anneaux autour des planètes géantes paraît maintenant naturelle. Ceci n'est en ef%èt pas étonnant : trës près d'une planète, les forces de marées (c'est-à-dire l'attractiongravitationnelle différentielle Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphyscol:1980301 C3-2 JOURNAL DE PHYSIQUE de la planète en chaque point d'une particule) empêchent la formation de tout satellite et brisent tout corps de grosse taille (voir figure 2) Par ailleurs les collisions . Fig. 2.- Le mathématicien français Reche adémontré en 1850 qu'il existait autour d'une planète de rayon R et de densité p une limite d (appelée depuis limite de Reche) en deçà de laquelle tout satellite liquide de densité p ' est brisé par l'attraction différentielle de la planète. d = 2,4554 ~ - P / P ' Cette relation est obtenue en comparant l'attraction différentielle de la planète sur lesdifférents points du satellite avec l'attraction propre du satellite. Dans le cas d'un satellite solide, il faut rajouter les forces de cohésion du satellite, on trouve qu'à l'intérieur de la limite de Reche, un corps solide ne peut pas dépasser une certaine dimension (par exemple 200 km pour du granit autour de Saturne). Si la Lune était à moins de 18 000 km de la Terre (au lieu de 400 OOO), elle serait brisée en morceaux. a inélastiques entre les particules en orbite autour d'une planète conduisent rapidement à l'aplatissement du système et à la formation d'un disque d'épaisseur finie dans le plan équatorial de la planète. Ce résultat qualitativement pressenti par Poincaré (voir ci-dessous) a été quantitativement confirmé récemment par Brahic, Hénon et Goldreich (voir références). Si on lançait suffisamment de satellites artificiels autour de la Terre, par le jeu de leurs collisions mutuelles, ils formeraient un anneau autour de la Terre. Dans l'univers beaucoup d'objets, bien différents quant à leur nature et à leurs dimensions, se présentent sous forme d'un disque plat autour d'un corps ou d'un renflement central.. Ces anneaux planétaires sont non seulement fort intéressants en eux-mêmes, ils sont aussi les systèmes en forme de disque les plus proches de nous et devraient nous révéler d'importantes informations sur la dynamique de systèmes aplatis moins accessibles tels que les galaxies spirales, les disques d'accrétion autour des objets compacts (trous noirs, étoiles à neutrons ou encore noyaux de galaxies), la nébuleuse protosolaire avant la formation des planètes ou encore le disque des protosatellites autour des protoplanètes. Par ailleurs, ces anneaux sont constitués de particules en mouvement autour de la planète centrale qui subissent de collisions inélastiques mutuelles. b Fig. 3.- 2 disques dans l1Uriivers : la galaxie NGC 4565 et la galaxie dite du "Sombrero". Fig. 4.- Exemple de collisions dans le système solaire. Ces cratères respectivement sur Mercure (a), la Terre (b), la Lune (c) et le satellite de Mars ~ h o b o s (d) ont été créés par l'impact de corps d'une grosseur voisine du kilomètre. c3-4 JOURNAL DE PHYSIQUE Leur étude devrait nous permettre de mieux comprendre ces collisions encore peu étudiées bien CU' elles soient fréquentes dans l'univers, qu'il s'agisse d'inmenses nuages interstellaires ou de petits corps solides au moment de la formation du système solaire. Fig. 5.- Tableaux de l'astronome W.K. Hartmann représentant respectivement une collision très inélastique (a) et l'accrétion de deux corps à l'issue d'une collision moins violente (b).. Après la dScouverte des anneaux de Jupiter par les sondes Voyager 1 (5 Mars 1979) et Voyager 2 (9 juillet 1979), les anneaux de Saturne seront visités ces 3 prochaines années par 3 sondes spatiales : Pionner 11 (le ler septembre 1979),Voyagerl (le 13 novembre 1980) et Voyager 2 (le 27 août 1981). Voyager 2 devrait passer au voisinaqe d'Uranus le 30 Janvier 1986. Parallèlement à l'observation optique, radio, infra-rouge et radar depuis la Terre ainsi qu'à de nombreux travaux théoriques qui commencent à se développer, cette exploration devrait nous ~ermettrede beaucoun mieux comprendre :1 physique des anneaix planétaires au cours des années 80. Nous nous contenterons ici d'une brève description non exhaustive et d'un niveau élémentaire des principales propriétés et des principaux problèmes relatifs aux 3 familles connues d'anneaux. Le lecteur curieux est renvoyé à la bibliographie cidessous. 2. Les anneaux de Saturne.- L'anneau de Saturne, le plus bel objet qu'on puisse voir dans le ciel, est encore très na1 connu. Galilée l'observa en 1610, mais c'est Huyghens, en 1654, qui le premier comprit qu'il s'agissait d'un anneau autour de la planète (voir figures 6, 7, et 8) . 1 Fig. 6.- Dessins de Saturne observés en 1610 et 1664. La mauvaiçe qualité des lunettes de l'époque rendait très difficile l'observation des anneaux et, comme toujours lorsqu'on est à la limite de révolution, certains astronomes se querellaient sur la nature du matériau qui entoura.it Saturne. qui s'étend jusqu'à la planète). Les anneaux s'étendent à 139 0 0 0 km du centre de la planète. Depuis la Terre,, Saturne et ses anneaux sont donc vus sous un angle apparent de 48". En raison de la turbulence de l'atmosphère terrestre il est difficile de distinguer toute structure plus petite que quelques milliers de kilomètres. Fig. 7.- Photographies de l'anneau de Saturne correspondant à différentes inclinaisons de leur plan par rapport à la Terre. En dégradant fortement ces images (pour se retrouver dans une situation semblable à l'observation du XVIIe siècle), on retrouve les dessins de la figure 6. En 1675, Cassini, premier directeur de l'Observatoire de Paris nouvellement créé, découvrait une division sombre au sein de cet anneau. En 1802, Laplace étudiait sa stabilité et montrait qu'un anneau solide serait instable. En 1859, Maxwelldémontrait que l'anneau était composé de particules solides en rcouvement autour de la planète. Fig. 8.- Dessin original de Huyghens expliquant l'aspect des anneaux vus de la Terre au cours de la révolution de Saturne autour du Soleil. Les anneaux apparaissent comme un système de zones concentriques de différentes luminosités séparées par des divisions sombres. On distingue ainsi successivement de l'extérieur vers l'intérieur l'anneau A ( à l'exterieur), l'anneau B (le plus brillant), l'anneau C (fortement transparent) et l'anneau D (de très faible luminosité et Fig. 9.- L'anneau A (de largeur 17 000 km) s'étend de 139 000 km à 122 000 km du centre de la planète, la division de Cassini a environ 5 000 km de largeur, l'anneau B (de largeur 28 000 km) s'étend de 117 000 km à 89 000 km, l'anneau C (de largeur 17 000 km) s'étend jusqu'à 72 000 km, l'anneau D s'étend jusqu'à la planète qui a 60 000 km de rayon. Certains observateurs pensent cependant avoir observé d'autres divisions et d'autres détails. En particulier des asymétries de brillance ont été détectées dans l'anneau A. Une meilleure connaissance de la structure de ces anneaux sera apportée par les sondes spatiales. A partir de l'observation du passage de la Terre dans le plan des anneaux (phénonène qui se produit tous les 13 ans, par exemple en 1966 et en 1979), on en déduit que l'épaisseur des anneaux est inférieure à 3 km. Les observations montrent que les particules des anneaux sont en rotation différentielle autour de Saturne en bon accord avec les lois de Képler. Le bord extérieur de l'anneau a une période de rotation de 14h.27min., tandis que le hord intérieur a une période de 7h.46min.,la planète tourne sur elle-même en environ 1 0 heures. Le spectre de reflexion dans l'infrarouge proche (de 1 2 3p) n:ontre des raies d'absorption dues à l'eau : les particules C3-6 JOURNAL DE PHYSIQUE sont au moins recouvertes de givre contenant quelques impuretés. période de rotation de Saturne sur elle-même (10 heures) et de la période de révolution d'un satellite en orbite képlerienne à l'extérieur de la limite de Roche ( > 12 heures), montre que, de la même manière que pour le système Terre-Lune, un satellite s'éloigne lentement de la planète par effet de marée. Un corps venu de l'infini serait brisé à l'intérieur de la limite de Roche et les morceaux repartiraient à l'irtfini : seule l'intervention d'un hypothétique troisième corps permettrait la capture. ... Fig. 10.- Observation des anneaux de Saturne en 1953 par B. Lyot. Dessin de l'observateur. Le spectre thermique dans l'infra-rouge lointain (de 10 à 30j.1)donne une température de brillance de l'ordre de 90 K. Les observations interférométriques à des longueurs d'onde centimétriques montrent que les anneaux sont des émetteurs radio très faibles : la température de brillance 3 cette longueur d'onde est inférieure à 10 K. Les anneaux sont par contre d'excellents reflecteurs des ondes radars à 3 et à 12cm, ceci implique que les particules sont de dimension supérieure à quelques fois la longueur d'onde. Les ondes radar incidentes polarisées sont fortement dépolarisées après reflexion, ce qui est probablement le résultat de reflexions multiples. De nombreuses questions restent cependant posées, citons les principales : 1) Quelle est l'origine des anneaux de Saturne ? S'agit-il d'un protosatellite "avorté" cogénétique à Saturne ou d'un corps capturé plus tard par Saturne et brisé à l'intérieur de la limite de Roche ? Même si les anneaux sont jeunes, ils présentent un grand intérêt pour la cosmogonie, leur dynamique est en beaucoup de points analogue à la dynamique de la nébuleuse protoplanétaire et peut être décrite par des équations semblables. L'hypothèse d'anneaux jeunes est cependant plus difficile à soutenir. En effet, la comparaison de la Fig. 11.- Extrait de la création du monde de J. Eiffel. 2) Quelle est la nature des particules? On ignore si les particules sont formées essentiellement de glace ou d'autres matériaux recouverts superficiellement de givre. Le spectre infra-rouge, les abondances cosmiques et la faible densité des satellites de Saturne supportent l'idée que les particules sont, pour l'essentiel, composées de glaces d'eau. On peut éliminer les silicates parce que le rapport de leur émissivité (observation radio) à leur réflectivité (observations radar) est beaucoup trop élevé pour rendre compte des observationsradio et radar. L'idée de particules métalliques recouvertes de glace ne peut pas être rejetée, bien qu' elle soit cosmogoniquement difficile à expliquer. 3) Quelle est la taille desparticules? L'effet Poynting-Robertson (force de freinage due à l'intéraction des photons en provenance du Soleil sur les particules en mouvement autour de la planète) exclut la présence de particules de trop petite taille (moins de 1 cm) ; à moins qu'elles ne soient constamment renouvelées, de telles particules s'écraseraient rapidement sur la planète. Par contre, les effets de marées à l'intérieur de la limite de Roche interdisent la présence de particules de plus de 200 km, sinon elles seraient brisées. La faible émissivité radio et la forte réflectivité radar indiquent que, si elles sont essentiellement faites de glace, les particules ont des dimensions de l'ordre de 10 cm à 10 mètres. A. Brahic et 1.1. Hénon ont montré que, si les anneaux étaient aussi vieux que le système solaire, la dimension moyenne des particules était inférieure à 2,5 mètres (voir ci-dessous). On ne connaît évidemment pas la distribution en taille et en masse des particules. 4) Quelle est l'épaisseur des anneaux ? L'observation indique une épaisseur inférieure à 3 km. Des considérations théoriques sur l'évolution de particules subissant des collisions inélastiques mutuelles conduisent à penser que l'épaisseur est en fait inférieure à quelques centaines de mètres et peut être même de l'ordre de quelques dizaines de mètres. Il n'est pas impossible qu'il existe une "atmosphère" ou "halo" de poussières autour de l'anneau, en particulier à cause des bombardements météoriques, des collisions inélastiques mutuelles ou de la libération d'atomes à la surface des particules en raison de l'intéraction avec le rayonnement solaire. 5) Quelle est la masse des anneaux ? Le fait que le mouvement des particules dans l'anneau est képlérien et le fait que les perturbations de l'anneau sur le mouvement des satellites (dont il est difficile de séparer l'effet de celui de l'aplatissement de Saturne) semblent faibles conduisent 2 penser que la masse de l'anneau est non seulement négligeable par rapport à celle de Saturne, mais faible par rapport à celle de la Lune par exemple. 5 ) Quelle est l'étendue de l'anneau ? Certains observateurs pensent avoir détecté la présence de matière au-delà delranneauA. L'observation du passage de la Terre dans le plan des anneaux (27 octobre 1979, 12 mars 1980 et juillet 1980) et le survol des sondes devrait nous permettre de trancher ce problème. Perturbation du plan des anneaux par un satellite (d'après J. Burns). Fig. 12.- 7) Quelle est l'origine des divisions? L'anneau de Saturne contient quelques divisions sombres (ce qui fait qu'on parle aussi bien des anneaux de Saturne), en particulier la division de Cassini. L'origine de ces divisions est encore mal comprise. Certains pensent que, de même que dans la ceinture des astéroïdes, elles sont dues à un effet de résonance avec les satellites de Saturne. Contrairement au cas des astéroïdes, la physique de ce phénomène de résonance est encore totalement obscurs. Un mécanisme ingénieux a été proposé en 1978 par Goldreich pour la division de Cassini : le satellite Mimas exciterait à la place de la division de Cassini une onde spirale (comme dans les galaxies spirales) qui se déplacerait vers l'extérieur de l'anneau en s'amortissant et en transférant aux particules du moment angulaire. Celles-ci C3-8 JOURNAL DE PHYSIQUE spiraleraient vers l'intérieur en ouvrant une division. 8) Quelle est l'origine des asymétries de brillance ? Une étude photométrique soigneusede plusieurs centaines de clichés de l'anneau de Saturne montre que la brillance de l'anneau extérieur A varie avec l'angle azimutal : lesquadrants arrière-gauche et' avant-droit sont 15% plus brillants que les Fig, 13.- quadrants arrière-croit 'etavarit-gauche (voir figure 13) quelle que soit la période d'observation, c'est-à-dire quelle que soit l'inclinaison des anneaux vus de la Terre. Un tel phénomène qui indique que cet anneau extérieur évolue encore n'est pas encore expliqué : il est probablement dQ à l'action combinée de l'attraction mutuelle des particules et des collisions. Asymétrie de brillance de l'anneau A. Fig. 14.- Dessins d'artiste des anneaux de Saturne. Il sera intéressant de les comparer avec les photos prises par les sondes entre 1979 et 1981, 3. Collisions inélastiques et théorie des anneaux planétaires.- Malgré son importance quant à l'évolution des disques dans l'Univers, le problème de l'évolution dynamique d'un système de particules autogravitantes ou évoluant dans un chanp de gravitation donné et sounises à des collisions inélas-, tiques mutuelles est pour l'instant loin d'être complètement résolu. Poincaré a qualitativement montré en 1911 que, dans une nébuleuse constituée de corps soumis à des chocs inélastiques et dont les positions et les vitesses sont initialement réparties au hasard : 1) Une concentration centrale se forme, en raison des pertes d'énergie à chaque choc et les parties extérieures du système se dilatent, de manière à conserver le moment angulaire total. 2) Le système dans son ensemble s'aplatit pour former, en première approximation, une figure plane, perpendiculairement au moment angulaire initial. La probabilité et la "violence' d'un choc est en effet moins grande pour un corps se déplaçant dans un plan perpendiculaire au moment angulaire que pour un corps se déplaçant dans un plan méridien. 3) Les orbites des corps deviennent de plus en plus circulaires et l'excentricité moyenne diminue. Le rôle des collisions inélastiques qui avait été pressenti par Descartes en 1 6 6 4 commence à être systématiquement étudié, en particulier par Brahic, Hénon, Goldreich et Tremaine. Deux approches sont possibles, analytiques ou numériques. L'étude analytique consiste à résoudre une équation de Boltzmann décrivant l'évolution du système, ce qui ne peut être fait qu'après de nombreuses approximations qui restreignent la généralité du problème. Nous présentons cidessous quelques résultats relatifs à un modèle numérique simple. Dans le domaine très différent de la dynamique moléculaire, des expériences numériques similaires ont conduit depuis 1 9 5 9 à des résultats importants dans l'établissement d'équations d'état et dans l'étude des transitions de phase liquide-solide et ont permis de tester diverses théories analytiques. Le problème est plus compliqué en astrophysique, dans la mesure où la loi de la gravitation a des effets à grandedistance et 06 on ne peut pas exprimer analytiquement la distance de deux particules en fonction du temps. En vue de comprendre tout d'abord la dynamique de base d'un système de particules de dimensions non nulles, gravitant dans un champ de force donné et subissant des collisions inélastiques mutuelles, A. Brahic et El. Hénon ont considéré en prenier lieu les modèles les plus simples, bien que non triviaux, sans fragmentation ni coalescence au cours de la collision etdans lesquels on peut négliger l'intéraction gravitationnelle mutuelle des particules. Les orbites sont donc képlérienne autour du corps central et toutes les particules sont des sphères identiques dures, indestructibles et sans friction. Le moment cinétique de rotation de chaque particule sur ellemême est négligé. Après chaque collision les composantes normales et tangentielles de la vitesse relative des deux corps sont respectivement multipliées par deux coefficients k et k g(-1 < k < O et O < k g < + 1 ) . Les résultats peuvent être très schématiquement résumés : à partir d'une configuration initiale quelconque, un disque est formé en moins de 20 collisions par particule et, contrairement à ce qu'on croyait précédemment, les collisions ne réduisent pas en général l'épaisseur du disque à une seule couche de particules. Après l'aplatissement rapide, le système tend vers un *at de quasi-équilibre dans lequel l'épaisseur du disque est finie et égale à quelques fois la dimension moyenne d'uneparticule (voir figure 15). Dans cette seconde phase, le A 2600 collisions 1 Fig. 15.- Projection dans un plan méridien contenant le vecteur moment angulaire initial d'un ensemble de 100 particules en orbite autour d'une masse centrale initialement (en haut) et après avoir subi 2 500 collisions mutuelles (en bas). (Expérience numérique de A. Brahic). disque s ' étale lentement vers 1 ' intérieur et l'extérieur. Une partie des particules s'écrase au centre du système et le moment angulaire est transféré vers l'extérieur. Ce phénomène est analogue à 1a.viscosité. L'énergie perdue au cours des collisions est obtenue aux dépens de l'énergie du disque qui s'élargit sous l'effet de la rotation C3-10 JOURNAL DE PHYSIQUE différentielle et des collisions inélastiques. L'énergie perdue par les particules se rapprochant est en effet légèrement plus grande que l'énergie gagnée par les particules s'en éloignant. Dans le cas de collisions très inélastiques, le disque peut être complètement aplati. Dans le cas de collisions presque élastiques, le disque peut au contraire être très épais. D'autres modèles sont actuellement étudiés, en particulier : - le cas de particules de masses et de dimensions différentes ; - le cas où les particules ont un mouvement de rotation sur elles-mêmes ; - l'introduction de différentes lois de collision ; - le cas où la planète centrale est aplatie ; - l'introduction de la fragmentation et de la coalescence aucours descollisions ; - l'adjonction d'un satellite dans le plan des anneaux en vue d'observer l'apparition d'éventuelles divisions ou hors du plan en vue d'étudier les perturbations du disque ; etc.. Il pourrait sembler a priori que le petit nonbre de corps considéré (quelques centaines au maximum, en raison de la capacité réduite des ordinateurs) par rapport à la réalité ne permette pas d'appliquer les résultats obtenus à des cas physiques réels. En fait, l'échelle de temps d'évolution du système est de l'ordre de grandeur du temps moyen entre deux collisions pour une particule, il est donc inversement proportionnel au nombre de corps et à leur section de choc. Changer le nombre ou la dimension des corps revient simplement à rendre l'évolution plus lente ou plus rapide et le modèle homologique traité nous permet d'extrapoler les résultats à des modèles physiques réels. La grande luminosité des anneaux de Saturne montre que la densité de particules est grande et que l'ordre de grandeur du temps entre deux collisions pour une particule est actuellement de l'ordre de la journée. La première phase (l'aplatissement de . l'anneau) a probablement duré quelques semaines tandis que la seconde phase d'élargissement de l'anneau a encore lieu à l'heure actuelle. L'échelle de temps de cette seconde phase est en effet très longue (plus longue que l'âge de l'univers), ce résultat remet en question un certain nombre d'idées reçues au cours du XXe s+ècle sur la dynamique des anneaux. En calculant une limite supérieure de l'énergie obtenue par élargissement du disque, on trouve une relation entre l'âge a de l'anneau (en années) et la dimension r des parr2 < 3 x 10lO. Si ticules (en mètres) : a l'anneau est aussi vieux que le système solaire (4,56 milliards d'années), la taille moyenne maximum des particules est de 2,5 mètres. Si, par contre, l'anneau était constitué par une couche unique de particules de lkm, son âge serait alors inférieur à 30 000 ans. Un tel modèle permet aussi de rejeter l'hypothèse d'Alfvén selon laquelle les planètes se seraient formées à partir d'un "courant de particules" focalisé par les collisions inélastiques (voir Science du 10 février 1978, vol. 199, p. 692 et 693). Appliqué aux protogalaxies, un tel modèle donne un temps d'aplatissement d'une galaxie de l'ordre du milliard d'années, bien supérieur au temps de chute libre. 4. Les anneaux d'Uranus.- Uranus, 2,5 fois plus petite que Saturne, est située deux fois plus loin et n'occupe que 4" dans le ciel. L'observation d'un objet faible en son voisinage est délicate. Les anneaux d'Uranus ont été déc'suverts ont été découverts à l'occasion de l'occultation d'une étoile le 10 mars 1977 (voir La Recherche juin 1977 et février 1979 par le nêne auteu9. Le dépouillement de l'observation du 10 mars ainsi que trois nouvelles occultations observées le 23 décembre 1977, le 4 avril 1978 et le 10 avril 1978 permettent maintenant d'affirmer qu'Uranus est entourée par au moins 9 anneaux étroits. Les 8 anneaux intérieurs ont environ une dizaine de kilonètresde largeur et sont séparés par de larges intervalles. L'anneau . extérieur paraît le plus étrange : il est elliptique (sic), sa largeur varie linéairement avec la distance au centredrUranus: 1 ' 1 ~ 1 ' 1 ~ ~ ~ 11 ' ~1 ~ OBSERVE0 OCCULTATION POINTS IN THE SKY PLANE AT URANUS 60 N Fig. 16.- Photographies de la planète Uranus et de ses cinq satellites connus (clichés Observatoire Mc Donald). La forme en croix de la planèteest due à la diffusion de la lumière sur le support du miroir secondaire du télescope après cettepose suffisamment longue pour que la lumière provenant des satellites impressionne la plaque photographique O 20km lorsqu'il est proche du centre, 85km lorsqu'il en est éloigné. Il est de plus animé d'un mouvement de précession (son grand axe se déplace par rapport à Uranus) de 1,37O par jour. Le profil de cet anneau est à bords nets et semblable en tous points de l'anneau. 4 5 m km 'distance du centre d'Uranus (km) km ,, ' 1 Fig. 17.- Courbes de lumière montrant les occultations observées par J - C . Elliot, E. Dunham et D. Mink à bord de l'avion C 141 de la NASA le 10 mars 1977 avant et après l'occultation de l'étoile SA0 158687 par Uranus. Fig. 18.- Uranus et ses 9 anneaux. Vus de la Terre, les anneaux d'Uranus sont contenus à l'intérieur d'un cercle de 8" de diamètre apparent autour d'Uranus angulaire). (elle-même de 4" de diar~~ètre Ils sont difficilement discernables de la planète, d'autant plus qu'ils sont environ un million de fois moins brillants qu'elle. Le problème est le nême que la détection d'une bougie située à côté d'un puissant phare de marine. Uranus est couverte de méthane, elle est donc très sombre en infrarouge où se situent les longueurs d'onde des bandes d'absorption du méthane. On a en conséquence intérêt à tenter la détection des anneaux à ces longueurs d'onde, de manière à augmenter le rapport luminosité anneaux/luminosité planète. En mai 1978, rlatthews et Neugebauer ont réalisé un balayage du ciel au voisinage de la planète avec un photomètre sensible à 2 , 2 raicrons installé sur le télescope de 5 mètres du mont Palomar. Ils ont réussi la première détection directe de ces anneaux : on peut considérer qu'il s'agit de leur première "photographie" (voir figure 19). Cette expérience ainsi que des tentatives de détection dans le visible indiquent que moins de 3% de la lumière du Soleil est 1 1 ~ c3-12 JOURNAL DE PHYSIQUE - nèlre iumiere lame dichroide - 4 - Fig. 19.- Matthews et Neugebauer ont réalisé un balayage du ciel au voisinage d'Uranus (a), Ils ont utilisé un diaphragme de 4" d'ouverture, une lame dichroide (b) permet d'isoler deux faisceaux respectivement de 1,6 micron et de 2,2 microns de longueur d'onde. Le faisceau à 1,6 micron permet de déterminer la position de la planète brillante à cette longueur d'onde. A 2,2 microns, la planète est plus sombre que les anneaux, le photomètre recueille essentiellement la lumière venue des anneaux. Une succession de balayages permet de reconstituer une image des anneaux (cl. réfléchie par ces anneaux. Ils senblent co~xposésdes particules les plus 'noires" du système solaire c0mrc.e la surface des satellites sombres de Flars : Phobos et Deimos ou encore celle de certaines mers lunaires. Les anneaux d'Uranus apparaissent comne un véritable "négatif" des anneaux de Saturne. Alors que l'anneau de Saturne est un disque concinu de particules brillantes entrecoupé de minces divisions sombres, l'anneau d'Uranus est composé d'un ensemble de minces couronnes sombres et distantes les unes des autres de plusieurs milliers de kilomètres. On a vu ci-dessus que des anneaux étroits tendent à se disperser sous l'effet des collisions inélastiques. L'application de la relation utilisée dans le cas de Saturne entre la taille des particules et l'âge du système conduit à une estimation d'une taille maxi~~um de 5 millimètres pour un système de l'âge du système solaire. Par ailleurs, à cause de l'effet Poynting Robertson, les particules plus petites que 5mm sont éliminées. Il est donc probable qu'un mécanisme de confinement maintient ces anneaux stables contre la diffusion due aux collisions et l'effet Poynting-Robertson. Ce confinement ainsi que l'excentricité de l'anneau extérieur, son mouvement de précession et ses bords nets pourraient être expliqués par la présence de petits satellites non encore observés.. Logtude du rôle de tels satellites est en train d'être faite. Peut-être voyons nous se dérouler - sous nos yeux un mécanisme de confinement qui a joué un rôle important lors de la formation des planètes et des satellites. Connus depuis plus de 3 siècles, les anneaux de Saturne sont encore bien mal compris, il ne faut pas espérer avoir fait toute la lumière sur ceux d'Uranus deux ans après leur découverte. L'observation de nouvelles occultations d'étoiles seulmoven de reconstituer point par point la géométrie des anne'aux, la visite par des sondes spatiales (Voyager 2 le 30 janvier 1986 si tout se passe bien!) et le développement des modèles théoriques (en particulier l'étude du rôle des satellites sur les anneaux planétaires) devraient nous permettre d'y voir un peu plus clair au cours de ces àix prochaines années. 5. Les anneaux de Jupiter.- Les anneaux de Jupiter ont été découverts le 5 mars 1979 à l'aide de la caméra à haute résolution de la Sonde Voyager 1 dirigée vers une région à mi-chemin du bord de la planète et du satellite Amalthée au moment où la sonde spatiale traversait le plan équatorial de Jupiter (voir figure 22). -- - Fig. 20.- Vue d'artiste des anneaux d'Uranus. Ils sont en fait beaucoup plus sombres que ne l'indique ce dessin. QU'IL Y AVAIT DES Fig. 21 Fig. 22.- Découverte de l'anneau de Jupiter. Cette pose longue (11 minutes 12 secondes) a permis d'enregistrer la composition de 6 images du même anneau, à cause des mouvements combinés de la sonde sur sa trajectoire, de la caméra par rapport à la sonde et d'oscillation de la sonde elle-même. Les lignes ondulées qui ont permis de reconstituer ces mouvements correspondent à des étoiles dans le champ de la caméra. Chaque oscillation correspond à une image de l'anneau. Ce champ d'étoiles de l'amas de Praesepe a permis de vérifier que l'anneau était bien dans le plan équatorial de la planète. C3-14 JOURNAL DE PHYSIQUE Les scientifiques anéricains ont été assez heureux pour observer juste le bord des anneaux après avoir visé "un peu au hasard" (voir figure 23) . semaine plus tard à 2,2 microns de longueur d'onde (voir figure 25) là 03 les bandes d'absorption du méthane obscurcissent la planète. NARROW ANGLE CAMERA FRAME 10 arc r Fig. 23.- Champ de vue de la caméra par rapport à Jupiter. La caméra avait été orientée de manière à détecter d'éventuels satellites ou le milieu d'un éventuel anneau qui aurait eu les mêmes dimensions que celui de Saturne. C'est uniquement par hasard que les scientifiques ont eu la chance d'observer du premier coup le bord extérieur des anneaux. Le bord des anneaux est situé à 1,8 rayon jupitérien du centre de la planète. Compte tenu de la résolution de la caméra, son épaisseur est inférieure à 30km : elle peut aussi bien être 1 mètre que 29km. La densité de ces anneaux paraît environ 1 milliard de fois plus faible que ceux de Saturne. Fig. 25.- Détection de l'anneau de Jupiter à 2,2 microns par E. Becklin et C. Wynn-Williams à l'aide du télescope de 2,2 mètres de l'université d'Hawaï au Mauna Kea, Les cercles indiquent les positions auxquelles la recherche a été effectuée. Les nombres indiquent la différence des densités de flux entre les cercles sombres et la moyenne des densités de flux des cercles blancs immédiatement au nord et au sud. On ne connaît pour l'instant rien de la taille et de la nature des particules de l'anneau de Jupiter. Situées à l'intérieur de la nagnétosphère interne de Jupiter, elles sont probablement chargées et l'étude de leur intéraction avec le champ magnétique de Jupiter serait probablement fort intéressante. Depuis la date de cette conférence (25 juin 1979), Jupiter a été visité par la sonde Voyager 2 (9 juillet 1979) et quelques photographies spectaculaires ont été prises (voir figures 26 et 27). Fig. 24.- Dessin d'artiste de l'anneau de Jupiter. Lors du passage de la sonde Pionner 11 près de Jupiter on avait observé desdiscontinuités dans le mouvement des particules chargées en orbite autour de Jupiter. Parmi les explications avancées, certains scientifiques avaient émis l'hypothèse que Jupiter possèdait un anneau ou un satellite intérieur non encore découvert. Ces anneaux ont été détectés une Fig. 26.- Mosaïque de 4 photographies de l'anneau de Jupiter par Voyager 2 au moment du passage du côté sombre de Jupiter. L'anneau paraît très brillant sur cette photographie "à contre jour" en raison de la diffusion de la lumière par les particules de l'anneau. Cet anneau semble à la fois différent de celui de Saturne et de celui d'Uranus : un anneau brillant d'environ 6 0 0 0 k m de largeur est entouré à l'intérieur d'un bord très brillant tandis que du matériau plus dispersé s'étend vers l'intérieur jusqu'à la planète. Il y a aussi un petit anneau très Ciffus à l'extérieur. le programme actuel des agences spatiales, aucun projet n'est prévu en direction de Neptune ; seule la sonde Voyager 2 peut encore atteindre cette planète vers 1989, il faudrait alors choisir une trajectoire moins intéressante scientifiquement au voi sinage de Satwrne et d'Uranus. Le choix sera fait ces prochaines années. L'observation de l'occultation d'une étoile brillante visible du Pacifique le 1 0 février 1 9 8 0 pourrait fournir l'occasion d'une découverte. Fig. 27.- Mosaïque de photographies de l'anneau de Jupiter permettant de distinguer l'anneau brillant et du matériau diffus à l'intérieur. 6. Et Neptune?.- On peut maintenant se demander si Neptune est-elle aussi entourée d'anneaux ? L'observation d'éventuels anneaux est plus difficile que dans le cas d'Uranus : Neptune est deux fois plus loin et, contrairement à Uranus qui "roule sur son orbite' (son axe de rotation est incliné de 98O sur le plan de l'orbite et pour l'instant les anneaux sont vus "de face"), son axe de rotation est incliné de 29' sur son orbite (comparable aux 27O dans le cas de Saturne). De plus les bandes d'absorption du méthane sont moins profondes dans le cas de Neptune,. Une tentative de détection à 2,2 microns n'a d'ailleurs pas donné de résultat positif, on ne peut cependant pas en conclure que ces anneaux n'existent pas. Contrairement à Jupiter, Saturne et Uranus, Neptune ne possède pas un système régulier de satellites dans son plan équatorial. Le plus proche Triton a curieusement une orbite rétrograde inclinée de 160°, le second satellite connu Néréide est très petit et très loin de la planète sur une orbite inCertains en déduisent que clinée de 28'. Neptune n'a peut-être pas d'anneaux. Dans Fig. 28.- Neptune et ses deux satellites connus : Triton et Néréide. Depuis la Terre, il est difficile d'obtenir la moindre résolution sur cette planète de 2" de diamètre apparent. En nous offrant successivement 3 systèmes d'anneaux fort différents les uns des autres, la Nature se révèle beaucoup plus complexe que ne l'imaginent ceux qui ont tendance à généraliser hâtivement à partir d'un ou deux objets,. On peut en particulier se demander si les autres systèmes solaires, s'ils existent, sont semblables au nôtre. En conclusion, on peut espérer que l'exploration de ce merveilleux laboratoire gratuit que nous offre l'univers continuera activement et que l'Europe elle aussi lancera ses propres émissions interplanétaires. Note ajoutée aux épreuves,- Le 1er.septembre 1979, la sonde Pionner 11 est passée au voisinage de Saturne et ses anneaux ; elle a pris les clichés ci-dessous. Sur la figure 29 on distingue le satellite Titan. La lumière en provenance du Soleil est diffusée à travers les anneaux de-Saturne ce qui leur donne cet aspect inhabituel. C3-16 JOURNAL DE PHYS!QIIE Cook, A.F., Franklin, F.A., et Palluconi, F.D., "Saturn's rings - A survey", Icarus, (1973) 317-337. N.A.S.A. Special Report : "The rings of Saturn", 1974. Pollack, J.B., : "The rings of Saturn", Space Science Reviews 2 (1975)3-93. Cook, A.F., et Franklin, F.A., : "Saturn's rings : a new survey", in Planetary Satellites, [University of Arizona Press) (1977)p. 412-420. Quelques travaux théoriques sur les collisions et la dynamique des disques : Fig. 30.la sonde Photo de l'anneau de Saturne prise par Pionner 11. Depuis la Terre, la lumière en provenance des anneaux est généralement la lumière réfléchie par les particules quiconstituent les anneaux. Sur la figure 30, on distingue des asymétries azimutales dans les anneaux déjà connus. Un nouvel anneau extérieur appelé anneau F a été découvert sur ce cliché ainsi qu'unnouveau satellite. On les distingue en haut à droite de la photographie. La çonde Pionner de conception déjà ancienne (elle avait été lancée en 1973) a permis de gagner un facteur 10 dans le pouvoir de résolution par rapport aux observations faites depuis la Terre. Les sondes Voyager permettront de gagner un facteur 1000. Quelques Références Les anneaux de Saturne : l'histoire de leur découverte et les recherches jusqu'en 1960 : van Helden, A., : "Saturn and his anses", Journal of the History of Astronomy, 1 (1974) 105-121. van IIelden, A., ; "Annulo Cingitur : the solution of the problem of Saturn",Journa1 of the History of Astronomy (1974) 155-174. O'D. Alexander A.F. : "The planet Saturn: A history of observations, theory and discovery", The Macmillan Co, New-York, 1962. Articles de revue sur les anneaux desaturne: Bobrov, P4.S., : "Physical properties of Saturn's rings" in Surfaces and Interior of planets and satellites, (Academic Press London, New-York) (1970) 377-458. 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