1/ 23 Opérations logiques non classiques - Notions de base Jacques Jayez, ENS de Lyon and L2C2 Cours Logique et Épistémologie, version du 10 novembre 2014 2/ 23 Introduction Introduction I Z Existe-t-il des logiques non classiques ? 2/ 23 Introduction Introduction I Z Existe-t-il des logiques non classiques ? Z La réponse à cette question n’est pas si facile qu’il y paraît . . . 2/ 23 Introduction Introduction I Z Existe-t-il des logiques non classiques ? Z La réponse à cette question n’est pas si facile qu’il y paraît . . . Z Une logique est non classique lorsque l’ensemble de ses théorèmes n’est pas identique à celui de la logique classique ? 2/ 23 Introduction Introduction I Z Existe-t-il des logiques non classiques ? Z La réponse à cette question n’est pas si facile qu’il y paraît . . . Z Une logique est non classique lorsque l’ensemble de ses théorèmes n’est pas identique à celui de la logique classique ? Z Problème 1 : si les logiques ont des objets différents, les différences entre leurs stocks de théorèmes n’ont pas nécessairement d’intérêt. 2/ 23 Introduction Introduction I Z Existe-t-il des logiques non classiques ? Z La réponse à cette question n’est pas si facile qu’il y paraît . . . Z Une logique est non classique lorsque l’ensemble de ses théorèmes n’est pas identique à celui de la logique classique ? Z Problème 1 : si les logiques ont des objets différents, les différences entre leurs stocks de théorèmes n’ont pas nécessairement d’intérêt. Z Problème 2 : si les logiques n’ont pas (tout à fait) des objets différents, sont-elles en compétition ou sont-elles complémentaires ? 2/ 23 Introduction Introduction I Z Existe-t-il des logiques non classiques ? Z La réponse à cette question n’est pas si facile qu’il y paraît . . . Z Une logique est non classique lorsque l’ensemble de ses théorèmes n’est pas identique à celui de la logique classique ? Z Problème 1 : si les logiques ont des objets différents, les différences entre leurs stocks de théorèmes n’ont pas nécessairement d’intérêt. Z Problème 2 : si les logiques n’ont pas (tout à fait) des objets différents, sont-elles en compétition ou sont-elles complémentaires ? Z Compétition : les logiques ont au moins un objet commun (et le décrivent différemment). 2/ 23 Introduction Introduction I Z Existe-t-il des logiques non classiques ? Z La réponse à cette question n’est pas si facile qu’il y paraît . . . Z Une logique est non classique lorsque l’ensemble de ses théorèmes n’est pas identique à celui de la logique classique ? Z Problème 1 : si les logiques ont des objets différents, les différences entre leurs stocks de théorèmes n’ont pas nécessairement d’intérêt. Z Problème 2 : si les logiques n’ont pas (tout à fait) des objets différents, sont-elles en compétition ou sont-elles complémentaires ? Z Compétition : les logiques ont au moins un objet commun (et le décrivent différemment). Z Complémentarité : les logiques visent différents objets d’une même famille (laquelle ?). 3/ 23 Introduction Introduction II Z Il semble que ce soit la complémentarité qui domine constitue la famille ciblée par les logiques ? qu’est-ce qui 3/ 23 Introduction Introduction II Z Il semble que ce soit la complémentarité qui domine qu’est-ce qui constitue la famille ciblée par les logiques ? Z Le raisonnement valide quels sont les traits communs, reconnus par toutes les/la plupart des logiques ? 3/ 23 Introduction Introduction II Z Il semble que ce soit la complémentarité qui domine qu’est-ce qui constitue la famille ciblée par les logiques ? Z Le raisonnement valide quels sont les traits communs, reconnus par toutes les/la plupart des logiques ? 1. Caractère explicite (pas d’étapes cachées ou « magiques »). 3/ 23 Introduction Introduction II Z Il semble que ce soit la complémentarité qui domine qu’est-ce qui constitue la famille ciblée par les logiques ? Z Le raisonnement valide quels sont les traits communs, reconnus par toutes les/la plupart des logiques ? 1. Caractère explicite (pas d’étapes cachées ou « magiques »). 2. Conservation du degré de certitude ou d’engagement (le vrai ne conduit pas au faux, le probable à l’improbable, l’accepté à l’hypothétique, etc.). 3/ 23 Introduction Introduction II Z Il semble que ce soit la complémentarité qui domine qu’est-ce qui constitue la famille ciblée par les logiques ? Z Le raisonnement valide quels sont les traits communs, reconnus par toutes les/la plupart des logiques ? 1. Caractère explicite (pas d’étapes cachées ou « magiques »). 2. Conservation du degré de certitude ou d’engagement (le vrai ne conduit pas au faux, le probable à l’improbable, l’accepté à l’hypothétique, etc.). 3. Caractère déterministe ou statistiquement contrôlé (équations, algorithmes bornés) de toutes les étapes. 4/ 23 Introduction Introduction I Z Thème de ces notes : présenter quelques opérations non classiques discrètes et déterministes (pas de probabilités ou d’induction). 4/ 23 Introduction Introduction I Z Thème de ces notes : présenter quelques opérations non classiques discrètes et déterministes (pas de probabilités ou d’induction). Z Limites : approche uniquement sémantique (modale), pas de présentation des logiques paraconsistantes, présentation sommaire des modalités. 4/ 23 Introduction Introduction I Z Thème de ces notes : présenter quelques opérations non classiques discrètes et déterministes (pas de probabilités ou d’induction). Z Limites : approche uniquement sémantique (modale), pas de présentation des logiques paraconsistantes, présentation sommaire des modalités. Z Point de vue adopté : les propriétés informationnelles (Restall 2000, chap. 11). 4/ 23 Introduction Introduction I Z Thème de ces notes : présenter quelques opérations non classiques discrètes et déterministes (pas de probabilités ou d’induction). Z Limites : approche uniquement sémantique (modale), pas de présentation des logiques paraconsistantes, présentation sommaire des modalités. Z Point de vue adopté : les propriétés informationnelles (Restall 2000, chap. 11). Z Abréviations : LC = logique classique, LNC = logique non classique, LI = logique intuitionniste, LP = logique pertinente, LL = logique linéaire. 5/ 23 La LC LC II Z L’espace informationnel de la logique classique. 5/ 23 La LC LC II Z L’espace informationnel de la logique classique. Z L’ensemble des alternatives maximales-consistantes. 5/ 23 La LC LC II Z L’espace informationnel de la logique classique. Z L’ensemble des alternatives maximales-consistantes. Z Alternative max-cons. = ensemble maximal de formules sans contradiction, on n’a jamais A et A dans l’alternative. 5/ 23 La LC LC II Z L’espace informationnel de la logique classique. Z L’ensemble des alternatives maximales-consistantes. Z Alternative max-cons. = ensemble maximal de formules sans contradiction, on n’a jamais A et A dans l’alternative. Z Un état d’information est un ensemble d’alternatives : s1 & s2 = toutes les alternatives de s1 sont dans s2 . 5/ 23 La LC LC II Z L’espace informationnel de la logique classique. Z L’ensemble des alternatives maximales-consistantes. Z Alternative max-cons. = ensemble maximal de formules sans contradiction, on n’a jamais A et A dans l’alternative. Z Un état d’information est un ensemble d’alternatives : s1 & s2 = toutes les alternatives de s1 sont dans s2 . Z Degré/quantité d’information correspond à la quantité/proportion de situations/alternatives exclues. 5/ 23 La LC LC II Z L’espace informationnel de la logique classique. Z L’ensemble des alternatives maximales-consistantes. Z Alternative max-cons. = ensemble maximal de formules sans contradiction, on n’a jamais A et A dans l’alternative. Z Un état d’information est un ensemble d’alternatives : s1 & s2 = toutes les alternatives de s1 sont dans s2 . Z Degré/quantité d’information correspond à la quantité/proportion de situations/alternatives exclues. Z Un état est d’autant plus informatif qu’il exclut plus d’alternatives. 5/ 23 La LC LC II Z L’espace informationnel de la logique classique. Z L’ensemble des alternatives maximales-consistantes. Z Alternative max-cons. = ensemble maximal de formules sans contradiction, on n’a jamais A et A dans l’alternative. Z Un état d’information est un ensemble d’alternatives : s1 & s2 = toutes les alternatives de s1 sont dans s2 . Z Degré/quantité d’information correspond à la quantité/proportion de situations/alternatives exclues. Z Un état est d’autant plus informatif qu’il exclut plus d’alternatives. Z L’ensemble de toutes les alternatives est , l’ensemble vide est . = zéro information, = information maximale. á ã áã 5/ 23 La LC LC II Z L’espace informationnel de la logique classique. Z L’ensemble des alternatives maximales-consistantes. Z Alternative max-cons. = ensemble maximal de formules sans contradiction, on n’a jamais A et A dans l’alternative. Z Un état d’information est un ensemble d’alternatives : s1 & s2 = toutes les alternatives de s1 sont dans s2 . Z Degré/quantité d’information correspond à la quantité/proportion de situations/alternatives exclues. Z Un état est d’autant plus informatif qu’il exclut plus d’alternatives. Z L’ensemble de toutes les alternatives est , l’ensemble vide est . = zéro information, = information maximale. Z On désigne par A l’ensemble des alternatives auxquelles A appartient. á ã áã 6/ 23 La LC LC III Z Il y a deux variantes de présentation pour les alternatives. 6/ 23 La LC LC III Z Il y a deux variantes de présentation pour les alternatives. Z Variante 1 : une alternative est un ensemble max-cons de formules atomiques. 6/ 23 La LC LC III Z Il y a deux variantes de présentation pour les alternatives. Z Variante 1 : une alternative est un ensemble max-cons de formules atomiques. Z A rs " S s Ax. ì 6/ 23 La LC LC III Z Il y a deux variantes de présentation pour les alternatives. Z Variante 1 : une alternative est un ensemble max-cons de formules atomiques. Z A rs " S s Ax. Z Variante 2 : une alternative est un ensemble max-cons de formules, avec saturation (s A & B si s A et s B, etc.). ì ð ð ð 6/ 23 La LC LC III Z Il y a deux variantes de présentation pour les alternatives. Z Variante 1 : une alternative est un ensemble max-cons de formules atomiques. Z A rs " S s Ax. Z Variante 2 : une alternative est un ensemble max-cons de formules, avec saturation (s A & B si s A et s B, etc.). Z Par définition, A " s ssi s A. ì ð ð ð ð 6/ 23 La LC LC III Z Il y a deux variantes de présentation pour les alternatives. Z Variante 1 : une alternative est un ensemble max-cons de formules atomiques. Z A rs " S s Ax. Z Variante 2 : une alternative est un ensemble max-cons de formules, avec saturation (s A & B si s A et s B, etc.). Z Par définition, A " s ssi s A. Z Il n’y a aucune différence fondamentale entre ces deux variantes. ì ð ð ð ð 7/ 23 La LC LC IV Z Statut de la négation, si S est l’ensemble des alternatives, A est l’ensemble des alternatives où l’on n’a pas A, ou, plus précisément, A rs " S A sx. 7/ 23 La LC LC IV Z Statut de la négation, si S est l’ensemble des alternatives, A est l’ensemble des alternatives où l’on n’a pas A, ou, plus précisément, A rs " S A sx. Z Statut de l’implication : A B ssi A & B. 7/ 23 La LC LC IV Z Statut de la négation, si S est l’ensemble des alternatives, A est l’ensemble des alternatives où l’on n’a pas A, ou, plus précisément, A rs " S A sx. Z Statut de l’implication : A B ssi A & B. Z L’affaiblissement gauche (ou monotonie) : si Γ B, Γ, A B pour n’importe quelle A. Pourquoi ? à à 7/ 23 La LC LC IV Z Statut de la négation, si S est l’ensemble des alternatives, A est l’ensemble des alternatives où l’on n’a pas A, ou, plus précisément, A rs " S A sx. Z Statut de l’implication : A B ssi A & B. Z L’affaiblissement gauche (ou monotonie) : si Γ B, Γ, A B pour n’importe quelle A. Pourquoi ? Z Si Γ & B, Γ = A & B. à à 7/ 23 La LC LC IV Z Statut de la négation, si S est l’ensemble des alternatives, A est l’ensemble des alternatives où l’on n’a pas A, ou, plus précisément, A rs " S A sx. Z Statut de l’implication : A B ssi A & B. Z L’affaiblissement gauche (ou monotonie) : si Γ B, Γ, A B pour n’importe quelle A. Pourquoi ? Z Si Γ & B, Γ = A & B. Z Caractère statique de la LC : A & A A, A A & A. A A & A A = A. à à à à 8/ 23 La LC LNC I Z Les LNC peuvent être très différentes. En général, elles gardent les connecteurs de la LC, mais ajoutent des connecteurs/modalités différents. Quelques exemples. 8/ 23 La LC LNC I Z Les LNC peuvent être très différentes. En général, elles gardent les connecteurs de la LC, mais ajoutent des connecteurs/modalités différents. Quelques exemples. Z La conjonction multiplicative (logique linéaire, Girard 1987) ou fusion (logique pertinente) 8/ 23 La LC LNC I Z Les LNC peuvent être très différentes. En général, elles gardent les connecteurs de la LC, mais ajoutent des connecteurs/modalités différents. Quelques exemples. Z La conjonction multiplicative (logique linéaire, Girard 1987) ou fusion (logique pertinente) Z A i A (LL) ou A ` A signifie réellement deux fois A (et pas A). On n’a pas A i A A ou A ` A A. à à 8/ 23 La LC LNC I Z Les LNC peuvent être très différentes. En général, elles gardent les connecteurs de la LC, mais ajoutent des connecteurs/modalités différents. Quelques exemples. Z La conjonction multiplicative (logique linéaire, Girard 1987) ou fusion (logique pertinente) Z A i A (LL) ou A ` A signifie réellement deux fois A (et pas A). On n’a pas A i A A ou A ` A A. Z Si ` est interprétée comme la concaténation, on a que le type d’une chaîne X suivie de la même chaîne (X ; X ) n’est pas (forcément) le type de la chaîne toute seule : si X A, X ; X A ` A et A ` A © A. à à à à à 8/ 23 La LC LNC I Z Les LNC peuvent être très différentes. En général, elles gardent les connecteurs de la LC, mais ajoutent des connecteurs/modalités différents. Quelques exemples. Z La conjonction multiplicative (logique linéaire, Girard 1987) ou fusion (logique pertinente) Z A i A (LL) ou A ` A signifie réellement deux fois A (et pas A). On n’a pas A i A A ou A ` A A. Z Si ` est interprétée comme la concaténation, on a que le type d’une chaîne X suivie de la même chaîne (X ; X ) n’est pas (forcément) le type de la chaîne toute seule : si X A, X ; X A ` A et A ` A © A. Z La négation de la logique intuitionniste LI : LI A est vraie en s ssi, pour ¬ ¬ tout point d’information s plus précis que s, s © A. à à à à à ð 8/ 23 La LC LNC I Z Les LNC peuvent être très différentes. En général, elles gardent les connecteurs de la LC, mais ajoutent des connecteurs/modalités différents. Quelques exemples. Z La conjonction multiplicative (logique linéaire, Girard 1987) ou fusion (logique pertinente) Z A i A (LL) ou A ` A signifie réellement deux fois A (et pas A). On n’a pas A i A A ou A ` A A. Z Si ` est interprétée comme la concaténation, on a que le type d’une chaîne X suivie de la même chaîne (X ; X ) n’est pas (forcément) le type de la chaîne toute seule : si X A, X ; X A ` A et A ` A © A. Z La négation de la logique intuitionniste LI : LI A est vraie en s ssi, pour ¬ ¬ tout point d’information s plus précis que s, s © A. ¬ Z Conséquence : si s © A et s’il existe s plus précis que s tel que s A, on a s © A1 LI A. à à à ð à ð à ð ð 9/ 23 La LC LNC II Z La modalité ! en LL : sert à simuler la répétition classique ou intuitionniste. 9/ 23 La LC LNC II Z La modalité ! en LL : sert à simuler la répétition classique ou intuitionniste. Z Γ, !A B, on peut utiliser A 0 fois ou plus pour construire une preuve de B à partir de Γ (et A si A est utilisée au moins une fois). à 9/ 23 La LC LNC II Z La modalité ! en LL : sert à simuler la répétition classique ou intuitionniste. Z Γ, !A B, on peut utiliser A 0 fois ou plus pour construire une preuve de B à partir de Γ (et A si A est utilisée au moins une fois). à à à Γ, A à Σ Γ, !A à Σ Γ Σ Γ, !A Σ !W !D à à Γ, !A, !A Σ Γ, !A Σ !Γ !Γ à A, ?Σ à!A, ?Σ !C !S (W = Weakening, C = Contraction, D = dereliction, S = Storage) 9/ 23 La LC LNC II Z La modalité ! en LL : sert à simuler la répétition classique ou intuitionniste. Z Γ, !A B, on peut utiliser A 0 fois ou plus pour construire une preuve de B à partir de Γ (et A si A est utilisée au moins une fois). à à à Γ, A à Σ Γ, !A à Σ Γ Σ Γ, !A Σ !W !D à à Γ, !A, !A Σ Γ, !A Σ !Γ !Γ à A, ?Σ à!A, ?Σ !C !S (W = Weakening, C = Contraction, D = dereliction, S = Storage) Z L’affaiblissement et la contraction sont restreintes aux formules pour lesquelles la répétition est libre (pas de parcimonie). 9/ 23 La LC LNC II Z La modalité ! en LL : sert à simuler la répétition classique ou intuitionniste. Z Γ, !A B, on peut utiliser A 0 fois ou plus pour construire une preuve de B à partir de Γ (et A si A est utilisée au moins une fois). à à à Γ, A à Σ Γ, !A à Σ Γ Σ Γ, !A Σ !W !D à à Γ, !A, !A Σ Γ, !A Σ !Γ !Γ à A, ?Σ à!A, ?Σ !C !S (W = Weakening, C = Contraction, D = dereliction, S = Storage) Z L’affaiblissement et la contraction sont restreintes aux formules pour lesquelles la répétition est libre (pas de parcimonie). Z La règle de déréliction dit que si A est une prémisse pertinente, sa répétition est autorisée. La règle de storage dit que, si on a obtenu A sans se limiter sur les prémisses, on n’a pas à se limiter sur les conclusions en A. 10/ 23 La LC LNC III Z L’espace informationnel des LNC avec distribution 10/ 23 La LC LNC III Z L’espace informationnel des LNC avec distribution Z Un espace informationnel P est un couple P, F, où les éléments de P (x, y, etc.) sont des états d’information et F une relation informationnelle (x F y peut se lire comme y complète x.) 10/ 23 La LC LNC III Z L’espace informationnel des LNC avec distribution Z Un espace informationnel P est un couple P, F, où les éléments de P (x, y, etc.) sont des états d’information et F une relation informationnelle (x F y peut se lire comme y complète x.) Z Les états d’information sont donc des points dans les LNC alors que ce sont des ensembles de points en LC. 10/ 23 La LC LNC III Z L’espace informationnel des LNC avec distribution Z Un espace informationnel P est un couple P, F, où les éléments de P (x, y, etc.) sont des états d’information et F une relation informationnelle (x F y peut se lire comme y complète x.) Z Les états d’information sont donc des points dans les LNC alors que ce sont des ensembles de points en LC. Z F est réflexive, transitive et antisymétrique : x F x, si x F y et y F z, x F z, si x F y et y F x, x y. 10/ 23 La LC LNC III Z L’espace informationnel des LNC avec distribution Z Un espace informationnel P est un couple P, F, où les éléments de P (x, y, etc.) sont des états d’information et F une relation informationnelle (x F y peut se lire comme y complète x.) Z Les états d’information sont donc des points dans les LNC alors que ce sont des ensembles de points en LC. Z F est réflexive, transitive et antisymétrique : x F x, si x F y et y F z, x F z, si x F y et y F x, x y. Z Une proposition est un sous-ensemble de P fermé pour F : si X L P est une ¬ ¬ proposition, alors si x " X et x F x , x " X . 11/ 23 La LC LNC IV Z L’intuition derrière cette définition est : x F x ¬ signifie que x ¬ contient au moins autant d’information que x et conserve toute l’information de x. 11/ 23 La LC LNC IV Z L’intuition derrière cette définition est : x F x ¬ signifie que x ¬ contient au moins autant d’information que x et conserve toute l’information de x. Z En LC, l’information totale est au moins aussi précise que n’importe quelle autre information, donc x F pour tout x. á á 11/ 23 La LC LNC IV Z L’intuition derrière cette définition est : x F x ¬ signifie que x ¬ contient au moins autant d’information que x et conserve toute l’information de x. Z En LC, l’information totale est au moins aussi précise que n’importe quelle autre information, donc x F pour tout x. Z On définit ensuite sur P un certain nombre de relations entre les éléments de P (relations d’accessibilité). á á 11/ 23 La LC LNC IV Z L’intuition derrière cette définition est : x F x ¬ signifie que x ¬ contient au moins autant d’information que x et conserve toute l’information de x. Z En LC, l’information totale est au moins aussi précise que n’importe quelle autre information, donc x F pour tout x. Z On définit ensuite sur P un certain nombre de relations entre les éléments de P (relations d’accessibilité). Z Enfin, on stipule que les propositions atomiques peuvent être acceptées ( vérifiées) par les points (= états d’information) de P, ce qui est noté x p. á á ð 12/ 23 La LC LNC V Z Trois types de relations d’accessibilité sont mobilisées. 12/ 23 La LC LNC V Z Trois types de relations d’accessibilité sont mobilisées. 1. La relation classique utilisée en logique modale : xSy signifie que y est un état d’info. compatible avec le point de vue x. 12/ 23 La LC LNC V Z Trois types de relations d’accessibilité sont mobilisées. 1. La relation classique utilisée en logique modale : xSy signifie que y est un état d’info. compatible avec le point de vue x. Z Une proposition est nécessaire du point de vue de x = elle est vraie dans tous les états compatibles avec ce qui est nécessaire du point de vue de x. x uA ssi, pour tout y tel que xSy, y A. ð ð 12/ 23 La LC LNC V Z Trois types de relations d’accessibilité sont mobilisées. 1. La relation classique utilisée en logique modale : xSy signifie que y est un état d’info. compatible avec le point de vue x. Z Une proposition est nécessaire du point de vue de x = elle est vraie dans tous les états compatibles avec ce qui est nécessaire du point de vue de x. x uA ssi, pour tout y tel que xSy, y A. Z Remarque : il est possible définir une accessibilité gauche pour u. x wA ssi, pour tout y tel que ySx, y A. ð ð ð ð 13/ 23 La LC LNC VI Z Il existe également une relation utilisée pour les modalités négatives, et notée C (compatibilité). xCy signifie que x ne rejette rien de ce que y accepte. Donc, si y A ou bien x A ou bien x A et x A, où est une négation non classique. ð ð ð ð 13/ 23 La LC LNC VI Z Il existe également une relation utilisée pour les modalités négatives, et notée C (compatibilité). xCy signifie que x ne rejette rien de ce que y accepte. Donc, si y A ou bien x A ou bien x A et x A, où est une négation non classique. Z Interaction entre C et F : ð ð ð ð 13/ 23 La LC LNC VI Z Il existe également une relation utilisée pour les modalités négatives, et notée C (compatibilité). xCy signifie que x ne rejette rien de ce que y accepte. Donc, si y A ou bien x A ou bien x A et x A, où est une négation non classique. Z Interaction entre C et F : ¬ ¬ 1. si x F x et xCy, x Cy, ð ð ð ð 13/ 23 La LC LNC VI Z Il existe également une relation utilisée pour les modalités négatives, et notée C (compatibilité). xCy signifie que x ne rejette rien de ce que y accepte. Donc, si y A ou bien x A ou bien x A et x A, où est une négation non classique. Z Interaction entre C et F : ¬ ¬ 1. si x F x et xCy, x Cy, ¬ ¬ 2. si y F y et xCy, xCy . ð ð ð ð 14/ 23 La LC LNC VII Z On regarde les connecteurs classiques, qui ont les définitions suivantes. 14/ 23 La LC LNC VII Z On regarde les connecteurs classiques, qui ont les définitions suivantes. 1. x ð A & B ssi x ð A et x ð B. 14/ 23 La LC LNC VII Z On regarde les connecteurs classiques, qui ont les définitions suivantes. 1. x 2. x ð A & B ssi x ð A et x ð B. ð A 1 B ssi x ð A ou x ð B. 14/ 23 La LC LNC VII Z On regarde les connecteurs classiques, qui ont les définitions suivantes. 1. x 2. x 3. x ð A & B ssi x ð A et x ð B. ð A 1 B ssi x ð A ou x ð B. ð A ssi x ð© A. 14/ 23 La LC LNC VII Z On regarde les connecteurs classiques, qui ont les définitions suivantes. 1. x 2. x 3. x ð A & B ssi x ð A et x ð B. ð A 1 B ssi x ð A ou x ð B. ð A ssi x ð© A. Z Les conditions de vérité de ces connecteurs sont locales. 14/ 23 La LC LNC VII Z On regarde les connecteurs classiques, qui ont les définitions suivantes. 1. x 2. x 3. x ð A & B ssi x ð A et x ð B. ð A 1 B ssi x ð A ou x ð B. ð A ssi x ð© A. Z Les conditions de vérité de ces connecteurs sont locales. Z Il est possible de définir classiquement au moins un opérateur non local : la nécessité, N, avec N A ¾x x A, et son dual P N _. ð 15/ 23 La LC LNC VIII Z Les états n’obéissent pas forcément aux contraintes de la logique classique. 15/ 23 La LC LNC VIII Z Les états n’obéissent pas forcément aux contraintes de la logique classique. Z Contrainte sur : un état accepte A ssi aucun état avec lequel il est compatible n’accepte A. 15/ 23 La LC LNC VIII Z Les états n’obéissent pas forcément aux contraintes de la logique classique. Z Contrainte sur : un état accepte A ssi aucun état avec lequel il est compatible n’accepte A. Z Un état n’est pas forcément compatible avec lui-même : si x A et x A, xC © x ð ð 15/ 23 La LC LNC VIII Z Les états n’obéissent pas forcément aux contraintes de la logique classique. Z Contrainte sur : un état accepte A ssi aucun état avec lequel il est compatible n’accepte A. Z Un état n’est pas forcément compatible avec lui-même : si x A et x A, xC © x ð ð Exemple : Restall (2000), p. 239 ¬ ¬ ¬ b A, rien d’autre n’accepte A. Donc a, c, b , a , c © A. Donc : a A, b A et b A & A. ¬ A. Par ailleurs b A et b¬ Cb, donc b¬ A. b ¬ A1 A Donc b ð ð ð ð ð ð ð ð ð c b F F F C C a a C C b ¬ ¬ F c C ¬ 16/ 23 La LC LNC IX Z On impose maintenant des contraintes sur les relations d’accessibilité dont on se sert pour définir les opérations non classiques. 16/ 23 La LC LNC IX Z On impose maintenant des contraintes sur les relations d’accessibilité dont on se sert pour définir les opérations non classiques. Z S est positive = si xSy, x ¬ F x, y F y¬ et xSy, alors x ¬ Sy¬ = tous les états qui complètent un état accessible depuis x sont accessibles depuis tout état que x complète. 16/ 23 La LC LNC IX Z On impose maintenant des contraintes sur les relations d’accessibilité dont on se sert pour définir les opérations non classiques. Z S est positive = si xSy, x ¬ F x, y F y¬ et xSy, alors x ¬ Sy¬ = tous les états qui complètent un état accessible depuis x sont accessibles depuis tout état que x complète. ¬ ¬ Z Motivation : si x ¬ uA, x uA. Si xSy, y A et donc, si y F y , y A. ð ð ð ð 16/ 23 La LC LNC IX Z On impose maintenant des contraintes sur les relations d’accessibilité dont on se sert pour définir les opérations non classiques. Z S est positive = si xSy, x ¬ F x, y F y¬ et xSy, alors x ¬ Sy¬ = tous les états qui complètent un état accessible depuis x sont accessibles depuis tout état que x complète. ¬ ¬ Z Motivation : si x ¬ uA, x uA. Si xSy, y A et donc, si y F y , y A. ð ð ð y ð ¬ y F x y F x S F F S ¬ x x S ¬ ¬ y 17/ 23 La LC LNC X Z Cela n’implique pas qu’un état accessible depuis un état x ¬ complété par x soit accessible depuis x. 17/ 23 La LC LNC X Z Cela n’implique pas qu’un état accessible depuis un état x ¬ complété par x soit accessible depuis x. ¬ ¬ Z Si x ¬ uA , x uA et y A, mais si x uB, il est possible que x uB ¬ et que y B ð ð ð ð ð ð 17/ 23 La LC LNC X Z Cela n’implique pas qu’un état accessible depuis un état x ¬ complété par x soit accessible depuis x. ¬ ¬ Z Si x ¬ uA , x uA et y A, mais si x uB, il est possible que x uB ¬ et que y B ð ð ð ð x x © F x ¬ ð ð S y ¬ F S ¬ S x y ¬ 18/ 23 La LC LNC XI Z S est négative = si xCy, x ¬ F x et y¬ F y, alors x ¬ Cy¬ = pour tout état x, tout état complété par x est compatible avec tout état complété par un état compatible avec x. 18/ 23 La LC LNC XI Z S est négative = si xCy, x ¬ F x et y¬ F y, alors x ¬ Cy¬ = pour tout état x, tout état complété par x est compatible avec tout état complété par un état compatible avec x. Z Motivation : si x ne rejette rien de ce que y accepte et si x et y complètent ¬ ¬ ¬ ¬ ¬ A, respectivement x et y , x ne rejette rien de ce que y accepte (si x ¬ x A, donc y A, donc y A). ð ð ð ð 18/ 23 La LC LNC XI Z S est négative = si xCy, x ¬ F x et y¬ F y, alors x ¬ Cy¬ = pour tout état x, tout état complété par x est compatible avec tout état complété par un état compatible avec x. Z Motivation : si x ne rejette rien de ce que y accepte et si x et y complètent ¬ ¬ ¬ ¬ ¬ A, respectivement x et y , x ne rejette rien de ce que y accepte (si x ¬ x A, donc y A, donc y A). ð ð ð ð x C y F F ¬ y x ¬ x C F x ¬ y F C y ¬ 19/ 23 La LC LNC XII Z On définit enfin une relation R à trois places : si Rxyz, x ¬ ¬ ¬ ¬ ¬ z F z , alors Rx y z . F x, y¬ F y et 19/ 23 La LC LNC XII Z On définit enfin une relation R à trois places : si Rxyz, x ¬ F x, y¬ ¬ ¬ ¬ ¬ z F z , alors Rx y z . ¬ Z Motivation : Rxyz signifie que si x A B et y A, z B. Si x ¬ ¬ ¬ x A B, si y A, y A, donc z B. Puisque z F z , z B. ð ð ð ð ð ð ð ð F y et ðA B, 19/ 23 La LC LNC XII Z On définit enfin une relation R à trois places : si Rxyz, x ¬ F x, y¬ ¬ ¬ ¬ ¬ z F z , alors Rx y z . ¬ Z Motivation : Rxyz signifie que si x A B et y A, z B. Si x ¬ ¬ ¬ x A B, si y A, y A, donc z B. Puisque z F z , z B. ð ð ð ð ð ð x x R R R F y F R x ¬ z G R F y ¬ z ¬ F y ¬ z R x ¬ R y ð G R R z ¬ ð F y et ðA B, 20/ 23 La LC Opérations XIII Z x ð uA ssi, si xSy, y ð A. 20/ 23 La LC Opérations XIII ð ð ð Z x uA ssi, si xSy, y A. Z x A ssi, si xCy, y A. un état accepte A ssi aucun état compatible avec lui n’accepte A. ð 20/ 23 La LC Opérations XIII ð ð ð ð Z x uA ssi, si xSy, y A. Z x A ssi, si xCy, y A. un état accepte A ssi aucun état compatible avec lui n’accepte A. Z x A B ssi, si Rxyz et y A, z B. ð ð ð 20/ 23 La LC Opérations XIII ð ð ð ð ð Z x uA ssi, si xSy, y A. Z x A ssi, si xCy, y A. un état accepte A ssi aucun état compatible avec lui n’accepte A. Z x A B ssi, si Rxyz et y A, z B. Z x A ` B ssi il existe y et z tels que Ryzx, y A et z B. ð ð ð ð ð 21/ 23 Logique linéaire (LL) LL I Z La sémantique proposée par Girard (1987, 1995) pour la LL utilise la notion d’espace de phase. 21/ 23 Logique linéaire (LL) LL I Z La sémantique proposée par Girard (1987, 1995) pour la LL utilise la notion d’espace de phase. Z En physique, un espace de phases est la collection des états d’un système défini par certaines variables. 21/ 23 Logique linéaire (LL) LL I Z La sémantique proposée par Girard (1987, 1995) pour la LL utilise la notion d’espace de phase. Z En physique, un espace de phases est la collection des états d’un système défini par certaines variables. Z Ici, on part d’un ensemble muni d’une opération binaire associative et commutative (un monoïde commutatif) : M, i. 21/ 23 Logique linéaire (LL) LL I Z La sémantique proposée par Girard (1987, 1995) pour la LL utilise la notion d’espace de phase. Z En physique, un espace de phases est la collection des états d’un système défini par certaines variables. Z Ici, on part d’un ensemble muni d’une opération binaire associative et commutative (un monoïde commutatif) : M, i. Z On pose l’existence d’un sous-ensemble de M, , l’ensemble des états absurdes. á 21/ 23 Logique linéaire (LL) LL I Z La sémantique proposée par Girard (1987, 1995) pour la LL utilise la notion d’espace de phase. Z En physique, un espace de phases est la collection des états d’un système défini par certaines variables. Z Ici, on part d’un ensemble muni d’une opération binaire associative et commutative (un monoïde commutatif) : M, i. Z On pose l’existence d’un sous-ensemble de M, , l’ensemble des états absurdes. Z X ` Y rm " M ¾n " X m i n " Y x á 21/ 23 Logique linéaire (LL) LL I Z La sémantique proposée par Girard (1987, 1995) pour la LL utilise la notion d’espace de phase. Z En physique, un espace de phases est la collection des états d’un système défini par certaines variables. Z Ici, on part d’un ensemble muni d’une opération binaire associative et commutative (un monoïde commutatif) : M, i. Z On pose l’existence d’un sous-ensemble de M, , l’ensemble des états absurdes. Z X ` Y rm " M ¾n " X m i n " Y x Z Ou, dans le style des définitions précédentes : X ` Y rm " M ¾n n X m in Y x á ð ð 22/ 23 Logique linéaire (LL) LL II Z Pour chaque sous-ensemble X de M, on définit l’état orthogonal X á á par X X ` . C’est l’ensemble des points (états) de M tels qu’ils produisent l’absurdité lorsqu’on les applique à X . á 22/ 23 Logique linéaire (LL) LL II Z Pour chaque sous-ensemble X de M, on définit l’état orthogonal X á á par X X ` . C’est l’ensemble des points (états) de M tels qu’ils produisent l’absurdité lorsqu’on les applique à X . á Z Un fait est tout état X tel que X áá X . C’est-à-dire tout état X tel que X ` ` á á 23/ 23 Logique linéaire (LL) Références Girard, Jean-Yves (1987). Linear logic. Theoretical Computer Science 50, 1-102. Girard, Jean-Yves (1987). Linear logic : Its syntax and semantics, in Girard, Jean Yves, Lafont, Yves et Regnier, Laurent (éds) (1995), Advances in Linear Logics, Cambridge : Cambridge University Press, 1–42. Restall, Greg (2000). An Introduction to Substructural Logics. Londres : Routledge.