Reste à fabriquer à grande échelle ce qui ne l’est pour l’instant qu’en
cuisine. Mais déshydrater la pâte obtenue pour éviter la cuisson n’est
pas chose facile. Il convient en effet de trouver un outil adapté pour y
parvenir…
Un fabricant impliqué dans la filière du poisson séché accepte alors
d’adapter son déshydrateur pour le Biscru et rend viable le projet.
Sympa, vraiment. Le prototype est un grand « placard » en inox dans
lequel circule intensément un air à 40°. Après un peu plus de trois
heures de fonctionnement, la pâte est sèche, la tuile croustillante, le
Biscru prêt à être mis en sachet.
Pour payer la machine, le « prêt d’honneur » ne sera pas de trop… Il a
notamment été accordé parce que l’organisme qui l’attribue* s’est
proposé de faire entrer le projet de Serge dans une case bien à la mode, celle du
« développement durable ». Riche idée ! Mais en quoi consiste-t-elle ?
Le naturel, rien que le naturel… Celui du bio, celui
de Serge qui sans effort ni calcul n’a jamais douté
de la nécessité de se fournir auprès des paysans
locaux pour l’approvisionnement de ses matières
premières. Nous sommes sur le magnifique
plateau du Trièves, en Isère, et le plus lointain de
ses fournisseurs en lin, tournesol, sarrasin ou
légumes n’est qu’à 12 kilomètres de l’atelier…
Le Biscru est une véritable innovation. De celles
qui dureront, les meilleures, parce qu’elles sont
le fruit d’un cheminement dans le bio, pas d’une
volonté de se démarquer. On ne peut
s’empêcher de penser au Pain des Fleurs, aux
Pétales de Patates Douces…
Autant d’exemples pour lesquels la magie
culinaire a surgi chez des gens investis, pas dans les cellules Recherche et Développement des
grandes entreprises du fossoyage alimentaire.
Ces petites tuiles déshydratées constituent un aliment facile à comprendre et à consommer. Grands
et plus jeunes l’adopteront à l’apéro, en en-cas, à la place du pain, avec les salades, en décoration... Il
en existe cinq déclinaisons pour l’instant, faiblement salées ou naturellement sucrées aux figues ou
aux dattes. Toutes sont saines, digestes, sans gluten**. Goutteuses, authentiques, proches du
véritable goût de chacun de ses ingrédients. Après dégustation, on peut refermer le paquet et
conserver le produit.
Vous a-t-on laissé entendre qu’on est un peu séduit ?
À gauche : Serge de Thaey. À droite : Gérard
Chevally, qui cultive sur cette parcelle le sarazin
du Biscru.