marqué par le départ d’étudiants ivoiriens en sciences islamiques vers les villes de
Casablanca, Rabat, Marrakech et Fès.
Les étudiants et les religieux ivoiriens au Maroc
10 Le service socioculturel de l’ambassade du Maroc en Côte-d’Ivoire, en collaboration avec
le ministère de l’Enseignement supérieur et le ministère de l’Intérieur ivoirien
interviennent pour faciliter le voyage des étudiants ivoiriens sélectionnés sur analyse de
dossier. Ces étudiants ivoiriens, par le biais de l’Agence marocaine de coopération
internationale (AMCI), s’inscrivent dans les universités marocaines pour des formations
en théologie, études orientales, civilisation arabo-musulmane, droit islamique, gestion
islamique de l’économie, commerce international et bien d’autres filières non islamiques.
11 Les étudiants peuvent choisir entre le « cycle court », qui prend fin avec la licence (BAC +
3), et le « cycle long » qui se termine avec le doctorat. Dans les universités marocaines, ces
jeunes ivoiriens bénéficient d’une éducation formelle, c’est-à-dire une formation qui
répond aux normes reconnues par l’UNESCO, dans des centres de formation ou des
universités qui bénéficient plus ou moins d’une bonne réputation. Sur une vingtaine
d’universités que compte le Royaume, les étudiants ivoiriens en études religieuses
choisissent généralement les universités de Fès, de Marrakech, de Casablanca, de Tanger
et de Tétouan. Ces étudiants sont souvent confrontés à des difficultés sociales (problèmes
de logement, d’insertion dans la ville et le quartier d’habitation), économiques (retard
dans le paiement de la bourse) et académiques (difficile adaptation au système éducatif
marocain) auxquelles ils doivent faire face et qui font partie de leur expérience du Maroc.
Certains d’entre eux intègrent le soufisme par l’adhésion à des ordres confrériques.
D’autres, par contre, s’engagent plus largement dans l’islam malékite, sans
nécessairement s’affilier à une confrérie. Cette volonté de connaissance et de pratiquer
l’islam amène certains étudiants à visiter les lieux historiques et prestigieux du culte
musulman au Maroc comme les mosquées, les médersas et les mausolées des saints. Selon
Konaté Arna (2008, p. 67), ces sites religieux attirent presque la moitié des étudiants
ivoiriens en formation au Maroc. Pour cet auteur, « le tourisme religieux est devenu une
formation complémentaire pour les étudiants musulmans au Maroc ». à titre d’exemple,
des musulmans ivoiriens appartenant à la Tidjaniyya s’organisent chaque année pour
visiter le mausolée du fondateur de la confrérie et d’autres sites d’intérêt religieux. Le
Maroc a toujours utilisé l’atout religieux pour se rapprocher des pays de l’Afrique de
l’Ouest, notamment du Sénégal, du Mali, de la Côte-d’Ivoire et du Niger. Les musulmans
ivoiriens, de leur côté, ont bénéficié de cette ouverture pour se rendre régulièrement au
Maroc. Cette situation est favorisée par la promotion du rite malékite, notamment dans
ses dimensions de tolérance et d’ouverture, que le Maroc exporte dans un bon nombre de
pays subsahariens. Ainsi, grâce à sa politique religieuse et à la valeur touristique de ses
sites patrimoniaux, le Maroc est devenu une référence, voire un modèle, aux yeux des
musulmans ivoiriens et plus particulièrement de la communauté des Tidjanes.
12 Du côté marocain, l’Office du tourisme prend des dispositions pour faciliter la visite de ses
sites touristiques, telles que le soutien à l’obtention des autorisations et le suivi de
certaines démarches administratives. Du côté ivoirien le ministère de l’Intérieur, qui gère
les questions religieuses et des cultes, s’implique au plan administratif, diplomatique et
médical dans l’organisation des voyages. Des accords ont été signés entre Moustapha
Sonta et les responsables de la compagnie Royal Air Maroc, prévoyant que les adeptes
Mobilité des Musulmans ivoiriens au Maroc : entre formation islamique et tour...
Migrants au Maroc
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