Aujourd’hui, nous ne trouvons plus notre
nourriture, nos cosmétiques, nos médi-
caments, nos teintures dans la nature
mais dans des magasins. Les récoltes ne se
font plus majoritairement dans les bois ou les
champs mais sur les rayons des supermarchés
et des pharmacies. Alors pourquoi continuer à
ramasser des eurs, des feuilles, des herbes,
des baies pour en faire des sirops, salades,
infusions, soupes ou autres ?
La cueillette, c’est
complètement dépassé
me direz-vous ? Eh
bien détrompez-vous,
le geste de cueillir se
perpétue malgré les
commodités modernes.
La pression sur les
sites de cueillette
sauvage n’a jamais été
aussi importante. A tel
point que certains lieu
se trouvent aujourd’hui
pillés et ne peuvent plus
se régénérer. Le sabot
de Vénus a disparu
d’Auvergne. L’arganier
est menacé de dispa-
rition en Afrique. Ces
fortes pressions sur les
sites de cueillette nous
obligent à travailler l’éducation à la biodiversité
au contact de la nature et à revenir à l’essen-
tiel dans le geste de cueillir. Le geste de
cueillette dans une démarche de sauvegarde
de la durabilité de la ressource végétale sur
la planète permet à chacun-es de ramasser en
fonction de ses besoins dans une recherche
d’autonomie et non pas de croissance indénie.
La sauvegarde de la biodiversité, c’est-à-dire la
diversité des espèces vivantes présentes dans
le monde et la diversité des interactions entre
ces espèces, est devenue aujourd’hui un enjeu
mondial, national et régional majeur. L’Auvergne
accueille sur son territoire le tiers des espèces
remarquables présentes en France et plus de
2 500 espèces végétales sur 5 000 recensées.
La région souhaite aujourd’hui protéger ce
patrimoine végétal an de pouvoir le trans-
mettre demain aux générations futures.
Dans cette perspective d’éducation environ-
nementale pour la biodiversité, le constat sur
la variété et le nombre d’espèces végétales
ici et ailleurs, la connaissance sensible sur les
plantes, les explications sur les fondamentaux
par rapport à l’existence de cette biodiversité,
la compréhension des conséquences des
gestes humains quotidiens sur cette biodi-
versité sont essentiels pour permettre le
développement d’un comportement citoyen
vis-à –vis de l’environnement et de la vie.
« Sur les quatre millions d’années supposées de l’aventure humaine, on estime à
3988000 le nombre d’année de cueillette contre 12 000 années d’agriculture…. (…)
La cueillette est la seule activité qui n’ait jamais cessé d’être pratiquée au l des
millénaires, jusqu’à l’époque contemporaine. Elle reste donc profondément enracinée
dans notre bagage psychique, culturel, émotionnel, même si c’est souvent à notre insu.
Elle fait partie de nos tous premiers gestes. Avant même de savoir marcher, nous
attrapons — et portons souvent à la bouche — la feuille ou la eur qui passe à notre
portée. Ces gestes participent de manière irremplaçable à la découverte du monde. »
Thierry Thevenin,
Le chemin des herbes - les Plantes sauvages: connaître, cueillir, utiliser.
Ed. Lucien Souny (2008)
« Le 5e Congrès mondial
d’éducation à l’environnement
de Montréal est une mer-
veilleuse occasion de faire
exactement cela : renforcer
l’importance de l’éducation
environnementale en tant que
moyen essentiel- en fait, peut-
être le moyen essentiel à long
terme- de préserver la bio-
diversité et de promouvoir le
développement durable. »
Ahmed Djohglaf
Secrétaire exécutif de la Convention
sur la diversité biologique
Programme des Nations Unies pour l’Environnment
CUEILLIR SANS DÉTRUIRE, POUR UNE CUEILLETTE JUSTE
Préambule
© Photo Guy Lalière
Guide d’accompagnement des Racines et des Fleurs
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