Étude expérimentale d`un " canon à électrons " pour la

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Étude expérimentale d’un ” canon à électrons ” pour la
diffractographie des électrons
Paul Renaud
To cite this version:
Paul Renaud. Étude expérimentale d’un ” canon à électrons ” pour la diffractographie des électrons. J. Phys. Radium, 1950, 11 (11), pp.619-621. <10.1051/jphysrad:019500011011061900>. <jpa-00234320>
HAL Id: jpa-00234320
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Submitted on 1 Jan 1950
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LE
JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM.
TOME
11,
ÉTUDE EXPERIMENTALE D’UN
NOVEMBRE
« CANON A ÉLECTRONS
POUR LA DIFFRACT0GRAPHIE DES ÉLECTRONS
1950,
PAGE
619
619.
»
Par PAUL RENAUD.
Maître de Recherches.
L’auteur considère un schéma théorique simple de canon à électron convergent. Il
Sommaire.
s’efforce de s’en approcher, en essayant plusieurs systèmes expérimentaux. Il obtient ainsi un cas
particulièrement intéressant parce qu’il est utilisable.
-
Dans la diffraction des électrons la longueur
d’onde à diffracter est d’un ordre de grandeur
environ dix fois plus petit que la distance des atomes
ou centres diffractants. Pour une variation faible
de la longueur d’onde de l’ordre du dixième, on
retrouve l’accord de phase pour deux centres voisins.
Au contraire si les deux longueurs étaient du même
ordre, on ne la retrouverait que pour le dixième
centre. Il s’ensuit que pour une variation relative de
longueur d’onde dix fois plus faible qu’avec les
rayons X, les rayons cathodiques donnent des taches
nouvelles. Par conséquent pour travailler en lumière
monochromatique il faudra exiger un monochromatisme qui soit dix fois plus rigoureux pour les
électrons que pour les rayons X.
La constance de la longueur d’onde exige celle
de la vitesse des électrons et par conséquent celle
du potentiel accélérateur. La stabilisation de ce
potentiel joue donc un rôle très important pour
l’interprétation des clichés d’électrons. Elle sera
considérablement facilitée si le monochromatisme
est meilleur.
Si l’on examine certains appareils à diffraction
d’électrons on constate un énorme gaspillage d’énergie
pour réaliser un faisceau mince et parallèle. La stabilisation de la tension exige par suite l’utilisation
de grandes capacités à haute tension.
En général un filament d’une forme plus ou moins
soignée émet des quantités d’électrons qui arrivent
sur une anticathode percée d’un trou très fin,
d’où une première diminution du rendement. Grâce
à un deuxième trou, on réalise un faisceau fin de
rayons presque parallèles.
Les tubes à cathode froide procurent un certain
avantage quand ils sont bien construits, parce que
l’impact des rayons positifs d’où partent les électrons
est lui-même très fin et le faisceau se trouve passer
en entier par un premier diaphragme naturel.
Certains chercheurs obtiennent un bon rendement
en
choisissant comme isolant porte-cathode les
bouteilles d’un crû de Bordeaux particulier, méthode
empirique qui réussit par une organisation favorable
du champ accélérateur.
Il m’a semblé rationnel avant de construire un
tube à électrons d’étudier sommairement, pour
débrouiller la question, un canon à électrons qui
soit calculé au mieux, c’est-à-dire qui utilise la plus
grande partie des électrons mis en jeu. Le coefficient
que l’on peut ainsi obtenir est supérieur à Iooc.
Pour ma part j’ai pu réaliser des impacts fins,
éblouissants, même
en
pleine lumière,
avec
un
total inférieur à,uA, illisible sur un
microampèremètre. Dans la technique habituelle,
les courants employés sont de l’ordre de o,5 mA,
et la tache obtenue n’est éblouissante que dans
courant
l’obscurité.
Pour obtenir ce résultat j’ai cherché à m’approcher
du schéma théorique suivant :
Considérons un champ de potentiel dont les surfaces de niveau soient des sphères concentriques.
Ce champ a été étudié par Poincaré dans son cours
sur les potentiels. C’est celui créé par un point
électrisé. Le potentiel est naturellement de révolution,
avec symétrie sphérique, par conséquent c’est une
fonction du rayon V = f (r), la fonction f(r)
étant §
à une constante près. Pour deux sphères infiniment
voisines la répartition du potentiel est une fonction
linéaire de la distance au second ordre près.
Si l’on place dans ce champ de potentiel sphérique
un électron sans vitesse initiale appréciahle,
il
s’animera et son vecteur vitesse sera porté par une
droite passant par le centre géométrique du système.
Ce système, qui serait rigoureusement stigmatique,
s’il était rigoureusement réalisé serait convergent ou
divergent, suivant que le centre attire ou repousse
les électrons. Bien entendu il est impossible de réaliser exactement un pareil système, mais on peut
chercher à s’en rapprocher.
On disposera en regard, deux portions de surfaces
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:019500011011061900
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au centre par un orifice, pour le
passage des électrons et portées à des potentiels
sphériques, percées
différents. D’abord il faudra que la
charge des élecmouvement qui perturbent le champ soit
faible par rapport à la charge des parois sphériques,
qui forment condensateur. Ceci amène à rapprocher
les deux portions de surfaces sphériques concentriques utilisées et à diminuer l’intensité du courant
électronique, ce que nous cherchons.
L’augmentation du potentiel accélérateur rapproche le système de l’image théorique, en diminuant
la quantité d’électrons présents, pour un même
courant total, par accroissement de leur vitesse
et par l’accroissement des charges présentes sur
les calottes. De même si l’on diminue la distance
trons
en
étudiant le rapport des nombres d’électrons situés
le courant central et sur la calotte négative.
Un filament F en forme de V fournissait des
électrons lents. Cette forme est particulièrement
favorable car la pointe est visiblement plus chaude
que les branches, le refroidissement ne se fait que
d’un côté. Une sonde mobile nous permettait de
suivre le pinceau d’électrons depuis le trou T2
jusqu’au foyer théorique de l’appareil. Elle était
constituée d’une plaque légère d’aluminium saupoudrée de sulfure de zinc actif (phosphorescent
vert) portée par un fil de fer. Ce fil passait à travers
un trou fermé au vacoplast. En mastiquant pendant
le déplacement on parvenait à promener la sonde
sans provoquer de rentrée d’air.
sur
des deux surfaces sphériques en regard sans changer
le potentiel on augmente la charge des surfaces et
l’on diminue la quantité d’électrons situés entre
elles pour un même courant. On diminue également
l’influence des bords des calottes, mais on augmente
l’influence des perturbations créées par les trous
’
centraux.
Ce
bure
principe revient à essayer d’imposer une courchamp des lentilles sphériques électroniques
au
utilisant des surfaces à courbures déterminées
pour courber les champs. En Optique lumineuse
on utilise des surfaces
sphériques pour réaliser
des lentilles. Elles imposent aux surfaces d’onde
des courbures.
Dans nos réalisations les deux surfaces métalliques Sl, S2 étaient maintenues en place l’une
par rapport à l’autre, soit au moyen d’un cylindre
de verre soit au moyen d’un support d’ébonite
pour les lentilles demi-boules.
Nous avons réalisé et étudié !J systèmes dont les
caractéristiques sont exprimées en millimètres dans
les schémas et le tableau suivant :
en
Dans les systèmes représentés par la figure i,
la meilleure solution serait obtenue en remplaçant
le verre par un semi-conducteur tel que du bois dur
longuement desséché (à cause du vide), ou un verre
légèrement conducteur. Il convient en effet, que le
champ soit une fonction linéaire de la distance,
même aux bords du champ. Ainsi le champ central
déterminé par l’équation de Laplace et par les
conditions aux limites est celui qui doit exister
entre deux sphères concentriques non bornées.
Par suite la courbure des lignes de niveau autour
de l’axe, qui seule nous intéresse, reste la courhure
théorique. La perturbation locale la plus sérieuse
est due à la présence des électrons dont nous examinerons ultérieurement l’ordre de grandeur en
Un premier résultat constant a été obtenu avec
les quatre systèmes étudiés. Les figures obtenues
pour’un même cas, lorsque l’on déplace la sonde,
sont semblables et semblent homothétiques par
rapport à la pointe du filament. Il se comporte
comme si la pointe seule émettait.
Un deuxième résultat fut obtenu avec les quatre
systèmes. C’est que la différence de potentiel établie
entre le filament et la surface S2 change peu la
forme des focales obtenues avec la sonde. Nous
avons travaillé le plus souvent en maintenant les
deux au même potentiel, tout en vérifiant de temps
en temps qu’une variation de potentiel changeait
peu le phénomène.
Les potentiels étaient fournis par un système
transformateur-kenotrons débitant dans un potentiomètre. Celui-ci était formé d’un madrier bardé
de clous laissant passer o,5 mA sous 5o kV. Les
clous reliés entre eux par des fils permettaient de
prélever des courants de l’ordre de quelques dixièmes
de milliampère sans inconvénients. Au delà, le bois
se carhonisait et pouvait prendre feu. Trois potentiels différents étaient envisagés : ceux de Sl, S2 et F
et deux courants étaient déterminés, celui par la
sonde et celui qui traverse l’appareil.
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Un troisième résultat constant est que le paramètre principal définissant la forme du faisceau
est la position relative du filament et de la surface S,. Il suffit d’un déplacement relatif de l’ordre
de Il Ioe de millimètre pour obtenir un changement
complet de l’aspect du faisceau. Ce déplacement
était primitivement réalisé par un système dejoint
thermostatique (ou tomback) étayé par des vis
calantes. Leur déplacement exigeait la suppression
de la tension et ne laissait pas le filament centré.
Nous avons fait réaliser un système permettant
le déplacement du filament sous tension et sur son
axe. C’est avec lui que nous avons pu mesurer le
déplacement du filament correspondant à un changement important de l’aspect du faisceau. Cet appareil nous a permis de trouver qu’il existait pour
chacun des quatre systèmes étudiés une position
du filament pour laquelle on obtenait un pinceau
relativement fin et qui aurait pu être utilisé presque
sans diaphragme pour faire des clichés de diffraction d’électrons. Un seul inconvénient, le faisceau
n’était pas très fixe. Depuis ces expériences, nous
avons pensé que le vide entre les deux surfaces Si
et S2, assuré par les trous Tl et T2 seulement, avait
besoin d’être perfectionné en situant d’autres
orifices de sortie en des lieux convenables. Ainsi
aucun dégagement fortuit ne viendrait perturber
le champ électrique accélérateur. C’est seulement
avec les deux systèmes de lentilles demi-boules
que nous avons obtenu des impacts extrêmement
fins et très lumineux qui, s’ils étaient rendus fixes
seraient excellents pour la diffractographie.
En général, le rendement, qui est le rapport de
l’intensité de courant, porté par le faisceau, qui
passe par la sonde, à l’intensité passant par l’appareil,
supérieur à 12 .
Par conséquent on peut considérer que la plus
grande partie du courant se trouve portée par le
est
faisceau utile.
On pourrait utiliser l’image électrique précédente
pour réaliser un canon à électrons à haut rendement,
pour la diffractographie, en établissant seulement
une répartition de potentiel sur différents orifices,
de telle sorte que cette répartition soit celle d’un
champ convergent. Il semble que certains canons à
électrons, trouvés empiriquement correspondent
à cette conception.
Des essais ont été faits avec des cônes males ou
femelles égaux au lieu de sphères. Les résultats
n’ont pas été absolument mauvais et une fraction
appréciable des électrons donne une tache centrale,
accompagnée d’une importante auréole. Ce système
pourrait être utilisé s’il n’en existait pas de meilleur.
Il est possible de réaliser pour la
des
électrons un « canon à électrons »
diffractographie
à haut rendement. JI est capable de réaliser un faisceau mince, qui peut-être utilisé sans diaphragme.
Une légère mise au point doit être effectuée pour
que l’impact ainsi obtenu soit parfaitement stable
(vide entre les deux demi-boules). Dans les conditions optima il peut fournir le faisceau nécessaire
avec un courant dont l’ordre de grandeur est bien
inférieur à i pA.
Depuis ces travaux nous avons construit un
diffractographe par réflexion où nous avons utilisé
les propriétés des canons à électrons à cathode
froide, que nous avions été amenés à considérer
pour les constructions des tubes à rayons X et dans
lesquels la stabilité est parfaite. Nous en parlerons
dans une prochaine Note car leur étude théorique
n’est pas encore achevée.
Les canons à filament et à demi-boules solidaires
sont fournis par une image théorique à laquelle
ils ne répondent pas parfaitement puisqu’il n’existe
qu’une seule position favorable du filament. Il y
aura lieu de reprendre cette question qui pourrait
correspondre à une propriété élémentaire inté-
Conclusion.
-
ressante.
Manuscrit reçu le15
mars
I950.
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