étude par spectroscopie x de la distribution des niveaux

´
ETUDE PAR SPECTROSCOPIE X DE LA
DISTRIBUTION DES NIVEAUX ´
ELECTRONIQUES
DE L’ALUMINIUM DANS LE M´
ETAL ET DANS
L’OXYDE Al2O3
Mme Senemaud
To cite this version:
Mme Senemaud. ´
ETUDE PAR SPECTROSCOPIE X DE LA DISTRIBUTION DES
NIVEAUX ´
ELECTRONIQUES DE L’ALUMINIUM DANS LE M´
ETAL ET DANS
L’OXYDE Al2O3. Journal de Physique Colloques, 1966, 27 (C2), pp.C2-55-C2-57.
<10.1051/jphyscol:1966208>.<jpa-00213068>
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ÉTUDE PAR SPECTROSCOPIE
X
DE LA DISTRIBUTION DES NIVEAUX ÉLECTRONIQUE
s
DE L'ALUMINIUM
DANS LE MÉTAL ET DANS L'OXYDE A1,03
par Mme
C.
SENEMAUD
Laboratoire de Chimie Physique, Faculté des Sciences, Paris
Résumé.
-
Les spectres
X
d'émission et d'absorption
K
de l'aluminium
à
l'état métallique
et
à
l'état d'oxyde A1203 ont été analysés comparativement. L'influence du mode d'excitation sur la
forme et la largeur de la bande
K/?
a
été
mise en évidence
;
des renseignements concernant la struc-
ture électronique
de
l'aluminium ont été déduits.
Abstract.
-
The
K
emission and absorption X-ray spectra of metallic aluminium and alumi-
nium oxide have been compared. Modifications to the form and width of the
K/?
band due to the
type of excitation have been observed. Information
was
obtained on the electron structure of
metallic aluminium.
Les transitions
X
d'émission qui mettent en jeu un
niveau atomique profond et les niveaux occupés les
plus faiblement liés
à
l'atome permettent d'obtenir,
sous certaines réserves, la distribution de ces niveaux
((
extérieurs
»,
élargie en bande dans le solide [l]. Ainsi
à
partir des émissions
X
présentes
à
la limite de chaque
série spectrale, formant des bandes d'émission dans le
solide, on pourra déduire, en principe, la distribution
des niveaux électroniques d'un élément dans le métal
et comparativement dans un composé. De même on
déduira des transitions d'absorption, la distribution des
niveaux inoccupés. Nous présentons ici les résultats
expérimentaux relatifs au spectre
K
de l'aluminium
dans le métal et dans l'oxyde
A1,03
[2].
Situé au voisi-
nage de
8
A,
il a été étudié
à
l'aide d'un spectrographe
à
cristal courbé sous vide, réalisé au laboratoire par
Y.
Cauchois
[3].
L'intensité d'émission
K/3
et le produit
px
du coeffi-
cient d'absorption photoélectrique par l'épaisseur de
l'écran absorbant sont présentés figure
1
pour l'alu-
minium métal et pour l'oxyde Al,O,. La bande d'émis-
sion du métal, qui correspond
à
la transition des élec-
trons de conductibilité vers le niveau 1
s
a été obtenue
ici pour la première fois par fluorescence [4]. Elle est
caractérisée du côté des grandes énergies par une chute
abrupte d'intensité, dont le point d'inflexion coïncide,
à
la précision expérimentale, soit 0,l eV, avec celui de la
discontinuité d'absorption. Leur position commune
correspond
à
la limite de Fermi. La largeur de chacune
des discontinuités, définie suivant la manière conven-
tionnelle, n'est que de 0,4 eV. Elle rend compte de la
largeur propre
à
la limite de Fermi qui reste très étroite
(0,l
eV àla température ordinaire), élargie par différents
effets (niveau interne ici
K,
élargissements instrumen-
taux [5]).
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphyscol:1966208
C2-56
Mme
C.
SENEMAUD
La bande
KP
observée
à
partir de l'oxyde présente
une forme quasi symétrique. Son sommet se trouve
décalé d'environ
5
eV vers les petites énergies par
rapport
à
celui de l'émission du métal, tandis que la
discontinuité d'absorption se déplace de
6,s
eV vers
les grandes énergies. La distance entre les limites
respectives des niveaux occupés et inoccupés est dans
ce cas d'environ 10 eV.
Revenons maintenant sur certaines caractéristiques
de la bande
Kb
du métal. Obtenue ici par fluorescence,
elle présente une forme très différente de celle observée
jusqu'à présent par excitation directe. Dans le cas de
l'excitation par un rayonnement
X,
l'épaisseur de
métal qui contribue
à
l'émission est limitée par l'ab-
sorption 'photoélectrique du rayonnement primaire et
du rayonnement excité dans l'échantillon. Nous l'avons
évaluée
à
50
y
dans nos cas d'expérience
[2].
Par contre
lors de I'excitation par un faisceau électronique, cette
épaisseur est limitée principalement par la profondeur
de pénétration des électrons excitateurs qui reste ici
toujours faible. Dans le domaine d'énergie qui nous
intéresse, la relation empirique due
à
J.
R.
Young
[6]
permet de calculer l'épaisseur de métal dans laquelle
des électrons d'énergie iniiiale
Eo
sont totalement
ralentis.
A
partir de cette relation, il est possible
d'évaluer l'épaisseur de la couche émissive connaissant
l'énergie et la direction des électrons incidents
[7].
Dans nos cas d'expérience, elle n'est que de 1 200
A.
L'absorption photoélectrique du rayonnement
X
d'environ
8
A
par une telle épaisseur de cible reste
tout
à
fait négligeable. La contamination superficielle
de la surface émissive joue donc ici un rôle plus impor-
tant que dans le cas de l'excitation secondaire. On
peut craindre de plus une altération de la surface
émissive sous l'action du bombardement électronique,
facilitée par l'échauffement.
Des observations par excilaiion électronique nous
ont permis de confirmer cette hypothèze, en montrant
que la forme de l'émission
Kb
était fortement influen-
cée par l'état de la surface émissive. Les courbes
portées sur la figure 2 ont été obtenues respectivement
à
partir d'une anticathode massive d'aluminium
(a),
de la même anticathode mais dont la surface a été
nettoyée
à
l'aide d'acide chlorhydrique
2
N(h),
et
d'une couche d'aluminium d'épaisseur contrôlée éva-
porée sous vide sur un support de cuivre
(c).
Soulignons
que la courbe
(a)
est identique
à
celle obtenue précé-
demment
[SI
à
partir d'une anticathode massive,
à
l'aide du même appareillage. La position de la dis-
continuité d'émission reste inchangée, mais on observe
un étalement plus ou moins prononcé de
K/3
vers les
faibles énergies. Une décomposition de la bande, telle
que le montre la figure
3,
peut expliquer cet élargisse-
L
12
Frc.
2.
-
Bandes
KB
de l'aluminium métallique
obtenues par excitation directe
:
(a)
anticathode
massive,
(b)
anticathode massive nettoyé2
»
(c),
anti-
cathode évaporée
D.
+
bande
K(o.
lluorescencc
-
bande
Kt.
émission
directe
---.-.
différence
des
2courbos
FIG.
3.
-
(a)
anticathode
((
massive
»
(c)
anticathode
«
évaporée
D.
ÉTUDE
PAR SPECTROSCOPIE
X
C2-57
ment par une contribution plus ou moins importante
d'oxyde superficiel, qui reste probablement négligeable
dans le cas de l'excitation secondaire, compte-tenu
des épaisseurs en jeu.
Finalement, nous admettrons que la distribution
des états de conductibilité occupés pour l'aluminium
métallique est donnée avec une bonne approximation
par la bande
Kj3
observée par fluorescence, sous
réserve que l'on puisse négliger l'influence des proba-
bilités de transition. Rappelons que la structure obser-
vée sur la bande admise jusqu'à présent avait été
interprétée comme traduisant le début de la deuxième
zone de Brillouin. La largeur de la distribution occupée
correspondante était de 10
à
13 eV environ suivant les
auteurs
[8
à
101
;
elle était en accord avec la largeur de
1
1,7
eV, estimée pour des électrons libres dans l'appro-
ximation de Sommerfeld.
D'après nos résultats, la largeur de la distribution
occupée n'est que de 6,5 eV, donc très nettement
plus étroite que ne le laisse attendre une telle appro-
ximation. Mais des mesures récentes ont indiqué que la
masre effective des électrons de conductibilité de
l'aluminium est supérieure
à
celle de l'électron libre.
m+
Les valeurs du rapport
-
sont comprises entre
I,3
m
[Il, 121 et 2,34 [13], suivant les auteurs. Une valeur
d'environ 1,7 permettrait d'expliquer nos résultats
;
elle n'est pas incompaiible avec les mesures citées.
L'observation de la bande
LI,,,,,
devrait donner
des informations complémentaires intéressantes, mais
seules des études par excitation directe ont été possi-
bles
;
elles ne peuvent donc être comparées aux nôtres.
Signalons enfin que nous avons observé dans le cas
de l'oxyde une émission satellite
à
-
16 eV de la
bande principale. Cette raie apparaît également sur
les spectres correspondant
à
l'anticathode d'aluminium
massif, mais avec une inrensité beaucoup plus faible.
Elle n'est plus décelable
à
partir d'une surface émissive
d'aluminium évaporé. Une émission analogue située
à
-
15,3 eV de la bande
L
de l'aluminium
a
été obser-
vée par
G.
A.
Rooke [14]. Elle a été attribuée par
R.
A.
Ferre11 [15]
à
la contribution au spectre
X
du plasmon de
15
eV observé pour l'aluminium métal-
lique
[16].
Cette interprétation ne semble pas en
accord avec nos observations.
II
semble probable
que cette émission est liée
à
la présence d'oxyde [17].
Remerciements.
-
Ces recherches ont été effectuées
au laboratoire de Chimie Physique de la Faculté des
Sciences de Paris sous la direction de Mlle
Y.
Cauchois,
Professeur
;
je tiens
à
lui exprimer ici ma profonde
reconnaissance. J'adresse également mes remercie-
ments
à
Mme
C.
Bonnelle qui a suivi de très près ce
travail et m'a permis de le mener bien.
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électronique des métaux et alliages. Discussion.
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