Département Relations Extérieures Service Communication Recherche Nancy Dath, T : +32 (0)2 650 92 03, +32 (0) 473 97 22 56 M : [email protected] Nathalie Gobbe, T : +32 (0)2 650 92 06, +32 (0)474 84 23 02 M : [email protected] Communiqué de presse Bruxelles, le 5 décembre 2013 Publication dans Nature : des chercheurs américains et belges estiment que l’océan côtier absorbe environ 250 millions de tonnes de carbone par an Les régions côtières de l’océan global, qui par le passé étaient vraisemblablement des sources de dioxyde de carbone (CO2) pour l’atmosphère, absorbent aujourd’hui des quantités considérables de ce gaz à effet de serre. Sur base des dernières mesures disponibles, des chercheurs américains et belges - les chercheurs de l’ULB sont les seuls belges à avoir pris part à cette étude - ont en effet estimé que l’océan côtier, qui aurait pu émettre jusqu’à 150 millions de tonnes de carbone par an il y a un siècle, en absorbe maintenant environ 250 millions de tonnes. Cette inversion de la direction du flux d’échange de CO2 de l’océan côtier, publiée pour la première fois dans la revue Nature du 5 Décembre 2013, suggère que les régions côtières jouent donc un rôle important dans le budget global du carbone. De manière large, ces régions côtières peuvent être définies comme l’ensemble des eaux peu profondes à la frontière des continents et des océans. « L’océan côtier agit comme un « puits » pour le CO2 émis par les activités humaines, et pourrait donc modérer le réchauffement global en absorbant des quantités significatives de ce gaz », suggère James Bauer, Professeur à l’Université d’Etat d’Ohio aux Etats-Unis, qui coordonnait l’étude. « Comparé à l’océan ouvert, nous connaissons beaucoup moins bien le cycle du carbone de l’océan côtier, bien que cela soit celui que nous côtoyons tous les jours », déclare Peter Raymond, Professeur à l’université de Yale (USA), également contributeur de l’étude. La capture et l’émission de CO2 est difficile à étudier dans les systèmes côtiers, de par leur diversité et leur caractère très dynamique. L’extension des côtes est également gigantesque, leur longueur équivalant plus de 40 fois la taille de la Terre. Avant la période industrielle, la décomposition des plantes dans les eaux côtières et les sédiments marins conduisait probablement à un dégazage net de CO2. L’article de Nature suggère que la croissance des plantes microscopiques, stimulée par un apport massif de fertilisants d’origine agricole depuis la fin de la seconde guerre mondiale, favorise maintenant l’ « uptake » de CO2 atmosphérique. L’étude met également en avant que l’accumulation du CO2 atmosphérique induite par l’utilisation des combustibles fossile stimule la capture du CO2 par l’océan côtier. Le Professeur Pierre Regnier, du Département des Sciences de la Terre et de l’Environnement de l’ULB, qui a participé à l’étude note: “Pour la première fois, le « Global Carbon Project » et, dans une moindre mesure le prochain rapport du GIEC (Groupe Intergouvernemental sur le Changement Climatique), reconnaissent la nécessité de prendre en compte le rôle des eaux côtières dans le cycle du carbone ». En effet, dans le précédent rapport du GIEC, datant de 2007, la contribution de l’océan côtier au budget de carbone anthropique était éludée. “Différents arguments suggèrent que les activités humaines dans les zones côtières vont continuer à avoir un impact significatif sur le cycle global du carbone” précise Pierre Regnier, “C’est une région difficile à étudier et à modéliser, mais il est important de l’inclure dans les bilans dans le but de mieux contraindre les projections des niveaux de CO2 atmosphériques à l’horizon 2100». Avec le soutien de National Science Foundation’s Chemical and Biological Oceanography, Integrated Carbon Cycle Research, Arctic Natural Sciences, Long-Term Ecological Research, and Ecosystem Ecology programs; NASA’s Interdisciplinary Research in Earth Science program; the National Oceanic and Atmospheric Administration; Georgia Sea Grant; the European Union’s Seventh Framework Program project GEOCARBON; government of the Brussels-Capital Region. Contact scientifique : Pierre Regnier Université libre de Bruxelles +32 2 650 36 71 / +32 494 880 776, [email protected]