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Rapport de TIPE - 2005/2006 
II.  Qu’est ce que l’ordinateur quantique ? 
A.  Historique de l’ordinateur quantique 
 
C’est au début des années 80 que les scientifiques ont commencé à réaliser que l’avenir de 
l’ordinateur était basé sur la théorie quantique. En effet, ils ont pris conscience que l’ordinateur actuel 
s’approchait de plus en plus de ses limites car on ne peut pas miniaturiser à l’infini. L’hypothèse qui 
découla de ce constat fut donc que la prochaine évolution de l’ordinateur reposerait sur la théorie 
quantique. Cependant, cette théorie est plus ancienne que cela. C’est le physicien Richard Feynman 
qui fut le premier à se pencher sur la question dans les années 60. 
 
Le principe de l’ordinateur quantique repose sur les propriétés de la mécanique quantique. 
Einstein,  lui-même,  contestait  la  mécanique  quantique  et  proposait  une  expérience,  qu’il  nomma 
paradoxe EPR, qui devait prouver que la mécanique quantique était inexacte. Mais cette expérience ne 
put  être réalisée qu’en 1981 par Alain Aspect car la technologie de l’époque ne permettait pas sa 
réalisation.  Le  résultat  de  cette  expérience  prouva,  sans  aucune  contestation,  que  la  mécanique 
quantique régissait le déplacement des atomes. 
 
En 1993, les prémisses de l’ordinateur quantique sont découvertes grâce à  Charles Bennett 
(IBM Research), Gilles Brassard (Université de Montréal) et d’autres scientifiques car ils mettent en 
évidence une propriété de l’information quantique. Cette propriété va à l’encontre de toutes les règles 
de la physique classique. Cette équipe de scientifiques met en place un protocole de téléportation qui 
utilise les propriétés du lien EPR découvert par Einstein. En effet, le lien EPR est une sorte de liaison 
entre deux particules. Cela signifie que les deux particules sont reliées entre elles et que toute action 
sur l’une provoque la réaction de l’autre. Donc, si l’état d’une des deux particules change l’autre 
particule  subira  le  même  changement  au  même  moment.  C’est  grâce  à  ce  protocole  que  Anton 
Zeilinger (Université de Vienne) réalise en 1997 la première téléportation de photon.  
 
En 1994, Peter Shor, des laboratoires AT T, avait imaginé un algorithme mettant à profit cette 
propriété  pour factoriser  de  très  grands  nombres  dans  un temps  "polynomial",  ce  qui  signifie,  en 
langage mathématique, que l'accroissement de la taille des clefs de cryptage ne serait plus un obstacle 
insurmontable.