LA ROCHE

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L'inventaire du patrimoine des Vals de Gartempe et Creuse
LA ROCHE-POSAY
SOMMAIRE
I. Paysages et histoire
1. Une ville perchée entre Gartempe et Creuse
2. La Roche-Posay : une place forte entre Touraine et Poitou
3. La Roche-Posay, ville fortifiée
4. Le 19e siècle : une période de renouveau
5. Une destination privilégiée pour ses eaux thermales
6. La Roche-Posay au 20e siècle
II. Architecture et habitat
1. Quelques éléments remarquables du patrimoine
2. Caractéristiques de l’habitat
3. Maisons anciennes du bourg
4. Architecture de villégiature
5. Les bâtiments agricoles
III. Documentation
L'inventaire du patrimoine des Vals de Gartempe et Creuse : La Roche-Posay
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L'INVENTAIRE DES VALS DE GARTEMPE ET CREUSE
Terre de confluence des vallées de l'Anglin, de la Gartempe et de la Creuse, les Vals de Gartempe et Creuse
offrent un patrimoine naturel et bâti riche et diversifié. Les nombreux châteaux implantés le long des cours
d'eau ponctuent les paysages et rappellent la situation stratégique de ce territoire, au carrefour de trois
régions historiques : le Poitou, la Touraine et le Berry.
Voilà pourquoi un inventaire du patrimoine des communes des Vals de Gartempe et Creuse est mené
depuis 2011. Réalisé sur trois communes, il se poursuit depuis janvier 2017 avec la Communauté
d'Agglomération de Grand Châtellerault, en partenariat avec la Région Nouvelle-Aquitaine.
EN SAVOIR PLUS
Une opération d’inventaire consiste à recenser et étudier les biens culturels qui constituent le patrimoine
d'un territoire, de l'Antiquité aux années 1960 : les paysages, l'habitat, les bâtiments religieux, les châteaux,
les objets mobiliers, les traditions orales… Chacun des éléments étudiés (grâce à l'observation sur le
terrain, les témoignages recueillis et les recherches dans les archives) fait l'objet d'un dossier
documentaire illustré, accessible à tous.
Retrouvez toutes ces informations :
• dans les mairies des communes étudiées
• sur Internet : www.inventaire.poitou-charentes.fr/valsdegartempe
• au centre de documentation du patrimoine,
102 Grand'Rue à Poitiers – Tél : 05 49 36 30 07 ou 08
LA ROCHE-POSAY
Avec ses 1 576 habitants en 2014, La Roche-Posay est la commune la plus peuplée de l'ancienne
Communauté de communes des Vals de Gartempe et Creuse. D'une superficie de 35,3 km², elle est
entourée des communes de Vicq-sur-Gartempe au sud, Yzeures-sur-Creuse à l'est, Lésigny au nord, et
Coussay-les-Bois et Pleumartin à l'ouest.
L'inventaire du patrimoine a concerné plus de 285 éléments du patrimoine, illustrés par près de 2 000
images.
L'inventaire du patrimoine des Vals de Gartempe et Creuse : La Roche-Posay
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I. PAYSAGES ET HISTOIRE
Place forte au Moyen Âge entre les provinces de Touraine et du Poitou, la commune de La Roche-Posay a
connu une histoire mouvementée pendant cette période, notamment pendant la guerre de Cent Ans.
Son histoire est aussi très liée aux sources d'eaux thermales présentes sur son territoire qui ont permis
son essor économique au 19e siècle et au début du 20e siècle.
1. Une ville perchée entre Gartempe et Creuse
La Roche-Posay faisait partie de la province de Touraine, à proximité de la frontière avec le Poitou, à
l'ouest. La limite administrative entre les deux provinces longeait le tracé du cours de la Gartempe et de la
Creuse.
Ces deux rivières jouent un rôle important dans l'histoire et la géographie du territoire rochelais : elles
délimitent aujourd'hui la partie nord-est de la commune. À la confluence, au Breuil, les eaux claires de la
Gartempe se mêlent aux eaux sombres de la Creuse. Riches en poissons, elles faisaient aussi fonctionner
les moulins et alimentaient en eaux les tanneries de la ville. Elles permettaient le flottage du bois, pratiqué
jusqu'au 19e siècle sur la Creuse, grâce au chemin de halage qui longeait le cours d'eau. Ces rivières, aux
crues parfois violentes, ont aussi été des frontières difficiles à franchir.
Hormis l'escarpement rocheux sur lequel est bâtie la vieille ville, la commune présente un relief peu
prononcé. Les terrasses alluviales au bord des rivières, ainsi qu'au niveau des méandres de la Gâtinière et
du Breuil, constituent les terres les plus planes du territoire. Entre la limite nord de la commune et le
bourg, le terrain présente un important dénivelé entre la rivière et les parcelles cultivées. Ceci est
particulièrement visible à Gâtineau, où la Creuse est longée par de petites falaises crayeuses. Le reste de la
campagne est caractérisé par quelques petites collines vers les Charpraies, le Paradis et vers le nord, au
Coudret, à la Gilbertière et à la Corbière.
Outre la Creuse et la Gartempe, de nombreux petits cours d'eau irriguent le sol de la commune. Les trois
plus importants sont le ruisseau de Ris, qui marque la limite sud de la commune, le ruisseau des Fontaines,
qui prend sa source à l'étang Pingault et le ruisseau des Sarrazins, qui provient de la Grondinière. Ces deux
derniers cours d'eaux se rejoignent entre la route de Châtellerault et le faubourg de l'Arceau et se jettent
dans la Creuse près de la rue de la Cale.
Le sous-sol est constitué en majorité de tuffeau, une pierre calcaire particulièrement blanche et tendre. Le
silex du Grand-Pressigny, de couleur brune à l'intérieur mais naturellement recouvert d'une croûte
noirâtre, se rencontre aussi souvent, notamment dans les hameaux de Neussouan, des Moreaux, de la
Pluche et de la Corbière.
Une partie du lieu-dit de la Lombarderie, à l'ouest de la commune, est classé ZNIEFF (Zone Naturelle
d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique). Elle est caractérisée par des pelouses et un pré-bois riche
de nombreuses espèces végétales, notamment des orchidées.
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2. La Roche-Posay : une place forte entre Touraine et Poitou
Plusieurs prospections archéologiques sur la commune ont révélé la présence de silex taillés datant du
Paléolithique et du Néolithique à Verlet, à la Basse-Terrasse et à Valcreuse.
Pour la période antique, des fragments de tuiles et de céramiques ont été retrouvés entre le bourg et
Valcreuse. De plus, les fondations de ce qui semble être une villa gallo-romaine ont été repérées lors de
prospections aériennes près d'Azay.
Mais c'est au Moyen Âge qu'il faut chercher les véritables origines de la commune. La date exacte de
création de la châtellenie de la Roche reste inconnue encore aujourd'hui. La plus ancienne mention du lieu
dans les textes remonte à 965, lorsque Effroy de Preuilly est signalé comme seigneur de la Roche. En
fortifiant le lieu, les seigneurs locaux peuvent défendre un passage stratégique entre le Poitou et la
Touraine. Ils construisent un donjon, probablement une petite tour en bois, entouré d'une palissade. La
relative sécurité apportée par cette tour attire une population qui va s'y agglomérer et finalement créer le
bourg de La Roche-Posay.
Aujourd'hui disparu, le château était construit dans le prolongement du donjon vers la Creuse, et servait de
résidence au seigneur lors de ses déplacements. En son absence, l'administration de la seigneurie et la
justice étaient assurées par le bailli, auquel le seigneur déléguait une partie de ses pouvoirs.
La ville a connu une période difficile pendant la guerre de Cent Ans (1337-1453). Dès 1357, La Roche-Posay
et d'autres villes sont cédées à l'Angleterre comme «otages ». Après la défaite des Français à Maupertuis
et la signature du traité de Brétigny en 1360, la carte des possessions anglaises sur le sol français est
redessinée et La Roche-Posay doit revenir sous l'égide du roi de France. Mais le capitaine installé par les
Anglais, Pierre d'Escalat dit Basquin de Poncet, refuse d'abandonner la place forte. Il est à la tête d'une
Grande Compagnie, une troupe d'anciens mercenaires, qui pille les environs de la ville.
Il faut l'intervention du breton Jean de Kerlouët pour que La Roche-Posay soit finalement libérée en 1369 :
avec plus de 1 200 soldats, il s'empare de la ville de nuit. Ils en font un lieu de garnison important pour le
camp français, fort de 700 hommes en armes, à partir duquel des expéditions sont menées pour
reconquérir le nord du Poitou.
Vers 1410, Louise de Preuilly, héritière de la seigneurie de la Roche, se marie à Geoffroy Chasteignier, issu
d'une famille originaire de La Chataigneraie en Vendée. La Roche-Posay passe alors sous la domination des
Chasteignier. Cette nouvelle lignée de seigneurs s'est illustrée à plusieurs reprises par ses faits d'armes lors
des guerres d'Italie et des guerres de Religion, mais aussi par son pouvoir diplomatique et religieux : Louis
Chasteignier de La Roche-Posay est ambassadeur auprès du Saint-Siège et son fils, Henri-Louis Chasteignier
de La Roche-Posay, est évêque de Poitiers de 1612 à 1650.
En 1662, la dernière héritière des Chasteignier de la Roche épouse René Isoré d'Hervault de Pleumartin.
Pour la troisième et la dernière fois, une nouvelle famille noble règne sur la ville. Les seigneurs sont aussi
barons d'Hervault et marquis de Pleumartin.
Pendant l'Ancien Régime, La Roche et Posay-le-Viel sont rattachés à la Touraine et les règles qui y sont
appliquées sont donc conformes à celles de cette province. Mais le seigneur, ayant droit de rendre la justice
en sa châtellenie, peut s'écarter de cette règle et punir ou accorder des privilèges à sa guise. Propriétaire
de vastes métairies, il reçoit des redevances en argent et en nature, qu'il perçoit généralement chaque
année à la Toussaint. Il touche aussi des droits de passage pour les ponts et de placement sous les halles
pour les commerçants, ainsi que des taxes pour l'utilisation du four banal et des moulins.
Au Moyen Âge, la ville accueille au moins deux foires annuelles, dont l'une se déroule à la Saint-Laurent.
Les paysans et artisans de la châtellenie peuvent vendre leur production de manière plus régulière les
jours de marchés, qui ont lieu devant l'église et sur la place Henri-IV, où se trouvaient les halles.
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La production artisanale est dominée par les tanneries, situées au nord de la vieille ville dans le faubourg
de l'Arceau. En 1724, il existe déjà quatre tanneries et un moulin à tan, où les meuniers broient de l'écorce
de chêne ou de châtaignier pour produire le tanin utilisé dans la préparation du cuir.
Les paroisses Notre-Dame de La Roche et Saint-Martin de Posay-le-Vieil dépendent de l'évêché de Poitiers.
L'abbaye cistercienne de la Merci-Dieu est fondée au milieu du 12e siècle. Il existe aussi, dans le bourg, le
prieuré Saint-Barthélemy, l'école et l'hôtel-Dieu.
À Posay-le-Vieil, un couvent des sœurs de Saint-François occupe une bonne partie des terrains situés entre
la route et la Gartempe. Leur domaine est enserré par des murs qui vont jusqu'aux bords de la rivière. Une
chapelle de la Trinité, aujourd'hui disparue, était aussi située à Posay. Encore signalée au 18 e siècle, elle est
probablement détruite à la Révolution ou au début du 19e siècle.
La Révolution française met un terme à la domination des Isoré d'Hervault de Pleumartin ; la Roche devient
alors une commune.
3. La Roche-Posay, ville fortifiée
Pendant les périodes les plus troublées, comme au début du Moyen Âge, il est nécessaire de se défendre
des intentions guerrières des seigneurs voisins. La sécurité est une préoccupation cruciale des fondateurs
de La Roche-Posay. En se fixant là, ils bénéficient d'un lieu de passage particulièrement aisé à défendre,
perché sur un éperon rocheux calcaire, dont la partie nord est protégée par un escarpement important
surplombant la rivière de la Creuse.
Un premier donjon est édifié vers le 10e siècle, entouré d'un rempart probablement constitué d'une
palissade. Après la reconstruction de la tour en pierre vers la fin du 11 e ou le début du 12e siècle, une
enceinte, elle aussi en pierre, entourait la tour. Elle est en grande partie détruite, seul un tronçon est
encore visible dans le jardin d'une maison attenante au donjon. Ce reste de mur présente encore une
canonnière, qui commandait l'accès au pont. Lorsque le bourg s'est développé au Moyen Âge, il a fallu
englober les nouvelles habitations construites à proximité du château.
Quelques vestiges de ces remparts nous sont parvenus. Le mieux conservé est la porte dite Bourbon,
appelée ainsi à partir des années 1830. Autrefois, elle était nommée porte des Aubues , terme qui désigne
une terre humide, comme celle qui devait constituer le terrain autour du champ de foire au Moyen Âge. Elle
a conservé des éléments défensifs tels que des mâchicoulis, des canonnières et des archères, ouvertures
par lesquelles les soldats pouvaient tirer au canon ou décocher des flèches sur les assaillants. .
Une autre porte, moins connue, est visible depuis la terrasse du restaurant Les Douves, rue du 4 e-Zouaves. À
l'arrière d'une grande demeure se trouvent les restes d'un grand arc, pris dans la maçonnerie, qui surplombait
le passage aujourd'hui muré. Proche des anciens fossés, la porte devait probablement être fermée par un pontlevis.
Seules trois tours rondes de l'enceinte restes visibles dans la rue de Falk, au niveau du parking de la rue
des Jardins et au fond du square Henri-IV.
D'autres parties des remparts n'ont pas résisté au poids des siècles. La preuve de leur existence nous est
connue grâce à des documents anciens. La porte de l'Arceau, parfois appelée porte Saint-Louis, du nom de la
rue dans laquelle elle se trouvait, fut détruite entre la fin du 18 e siècle et le début du 19e siècle. Quant à la
porte de Guyenne, autrefois située dans la rue du même nom, elle aurait été détruite vers 1856.
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4. Le 19 e siècle : une période de renouveau
Après la Révolution, la commune est d'abord rattachée au canton de Lésigny à partir de 1793, puis à celui
de Pleumartin en 1801.
En 1806, elle fusionne avec la commune de Posay-le-Vieil et s'étend alors à ses limites administratives
actuelles. La population de La Roche-Posay passe de 425 habitants à 1 268 en 1821. Ainsi, au début du 19e
siècle, la ville s'est considérablement agrandie. Malgré une démographie stable entre le 19 e et le 20e siècle
(elle varie entre 1 200 et 1 500 habitants), l'emprise urbaine va s'étendre à l'extérieur des remparts de la
vieille ville.
La nouvelle commune de La Roche-Posay doit se doter d'un hôtel de ville digne d'une ville de sa taille. En
1837, le roi Louis-Philippe par ordonnance autorise sa construction et des plans sont dressés. Le bâtiment,
édifié par le maçon Louis Vallet, accueille les halles au rez-de-chaussée et les bureaux de la mairie à
l'étage. Les travaux sont terminés en 1842.
Le pont ayant été détruit au 18 e siècle, les Rochelais utilisent un bac pour traverser la Creuse. Contre
rémunération, le passeur peut faire circuler hommes, bêtes et marchandises d'une rive à l'autre. Il faut
attendre 1835 pour qu'un pont suspendu soit construit. Il sera utilisé jusqu'en 1937, date de son
remplacement par le pont actuel, en béton armé.
Alors que les cultivateurs sont nombreux en campagne, le bourg regroupe, au 19 e siècle, une multitude
d'activités. Ainsi, en 1856, la vieille ville est habitée entre autres, par huit menuisiers, huit meuniers, sept
maçons, six couturières, six cordonniers, cinq sabotiers et trois fourniers (personnes qui travaillent au four
à pain public).
L'industrie locale est encore représentée par les quatre tanneries (trois à la fin du siècle), une mégisserie à
l'Arceau (détruite vers 1878), un four à chaux à Mortaigre (détruit vers 1890), un moulin à tan et à trèfle, un
moulin à blé et une usine de pâte à papier au moulin de Gâtineau. Racheté à partir de 1889 par Édouard
Lelièvre, entrepreneur et maire de la commune, le moulin de Gâtineau produit aussi du carbure de gaz
acétylène. Les dépendances sont aménagées dans des abris troglodytiques à proximité de la rivière. La
commune compte aussi trois tuileries dont une à Renouard ; les deux autres cessent leur activité à la fin du
siècle.
5. Une destination privilégiée pour ses eaux thermales
Si, d'après la tradition locale, les sources d'eaux sont connues depuis le Moyen Âge et étudiées depuis le 16 e
siècle, il faut attendre le 19e siècle pour qu'elles soient exploitées à grande échelle.
À cette époque, les curistes viennent déjà de loin pour profiter des bienfaits des sources de La RochePosay. Pendant la majeure partie du 19 e siècle, ils doivent prendre un service de voiture à chevaux pour s'y
rendre. Depuis Châtellerault, le voyage dure environ deux heures. L'arrivée du chemin de fer à La RochePosay, qui devient une station de la ligne de Châtellerault à Tournon-Saint-Martin (avec la construction de
la gare dans les années 1890) favorise l'essor de la ville au tournant du siècle.
Avant la construction des grands hôtels au début du 20 e siècle, les curistes logent dans des établissements
plus petits ou sont hébergés chez l'habitant. Avant la création du casino, les activités qui leur sont offertes
sont plutôt réduites. Le plus souvent, ils s'adonnent au canotage ou à la pêche. Ils peuvent louer des
voitures à chevaux et partir en excusion dans les environs de la commune, notamment à Angles-surl'Anglin et à l'abbaye de Fontgombault. Le champ de course est aussi un lieu de rendez-vous privilégié de la
bonne société. À l'origine installé dans un méandre de la Gartempe au Breuil, il est aujourd'hui situé au
nord de la commune, à la Gâtinière.
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Vingt ou trente malades appartenant aux populations les plus précaires, sont envoyés à La-Roche-Posay
par le département de la Vienne qui prend en charge les soins de leur cure.
En 1889, la commune expédie à l'Exposition universelle de Paris des échantillons des trois sources, alors
désignées par des numéros 1, 2 et 3. En 1897, la station est déclarée d'utilité publique et la municipalité
décide de renommer les sources. Elles seront baptisées d'après des personnages importants de l'histoire
du Poitou : Saint-Savin, Saint-Cyprien et Duguesclin.
Entre 1900 et 1905, la municipalité vend les thermes à la Société Anonyme de l'Établissement thermal, dont
le siège est à Paris. En 1913, à la demande du maire de la commune, La Roche-Posay est déclarée « station
hydrominérale », un label qui va affermir l'importance de la ville comme destination pour les soins
thermaux.
La Société Anonyme est remplacée en 1921 par la Société Hydrominérale de La Roche-Posay. Avec le
docteur Benjamin Bord à sa tête, elle va développer davantage l'activité thermale avec la création d'un
nouvel établissement, les thermes du Connétable, dans les années 1930.
6. La Roche-Posay au 20 e siècle
Le confort de la vie moderne commence à s'imposer dans les maisons. Dès 1905, la commune se dote de
l'électricité grâce à l'usine électrique Force et Lumière d'Édouard Lelièvre, installée dans le moulin du
bourg.
En 1907, la fondation du Syndicat d'Initiative (ancêtre de l'Office de Tourisme) coïncide avec un nouvel essor
de la commune au début du siècle. Il propose un petit guide illustré de la ville, destiné à faire connaître au
grand public les monuments anciens de La Roche-Posay. Entre 1931 et 1933, le Syndicat d'Initiative
s'installera dans un petit pavillon construit sur la place de la République.
Les années 1920 voient mûrir de grands projets : pendant cette période, plusieurs plans d'embellissement et
d'extension de la ville sont pensés par les frères Maurice et Lucien Martineau, architectes poitevins. En
parallèle, la Société Hydrominérale désire agrandir et moderniser l'Établissement thermal avec la
construction de bâtiments pour les premières classes. Le projet du Dr Bord, qui n'aboutira pas, prévoit un
nouveau pavillon d'inhalation, de plan octogonal, placé en symétrie par rapport au kiosque de la buvette,
l'ensemble étant relié par des passages couverts sous portiques. Seul le pavillon d'embouteillage verra le jour
en 1926, à proximité des sources.
Comme pour de nombreuses villes françaises, la Seconde Guerre mondiale est une période noire pour la
commune. En juin 1940, le pont est dynamité pour retarder l'avancée des Allemands. Malgré la résistance
française du 4e régiment de zouaves, les troupes allemandes s'empareront finalement de la ville. Pendant
l'Occupation, la ligne de démarcation, séparant la zone libre et la zone occupée, coupe la commune en deux.
Les chemins ruraux et les routes qui la relient à Châtellerault, Pleumartin et Lésigny sont barrés par des
postes frontières gardés par des soldats allemands. Après la victoire alliée et le départ des soldats, les
habitants ne peuvent que constater les dégâts : les établissements thermaux, le casino et l'hôtel Saint-Roch
ont tous été endommagés, voire même pillés.
Le paysage de la commune est transformé à partir de 1968, suite à un vaste programme de remembrement
rural. De nombreuses parcelles sont fusionnées pour créer de grands domaines agricoles, mais l'ancien
paysage de bocage survit dans le sud et l'ouest de la commune. Au début des années 1970, l'usine du
laboratoire dermatologique de La Roche-Posay s'installe dans la commune. La distribution de ses produits à
l'échelle mondiale a largement fait connaître le nom de la ville, si bien que « La Roche-Posay » est aujourd'hui
souvent rattaché à la marque de soins dermatologiques.
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II. ARCHITECTURE ET HABITAT
La ville de La Roche-Posay possède un patrimoine très varié. L'inventaire a retenu 172 maisons et 103
fermes ou anciennes fermes qui présentent un intérêt patrimonial. Outre l'habitat ancien, la particularité
de La Roche-Posay réside dans la richesse de son patrimoine du 20 e siècle, qui a pu voir le jour grâce à
l'activité thermal.
1. Quelques éléments remarquables du patrimoine
Le donjon roman de La Roche-Posa y est la seule partie du château qui subsiste aujourd'hui. Parfois
désigné comme « la tour » dans les textes anciens, il est situé en plein cœur du bourg médiéval. Construit
par la famille de Preuilly entre la fin du 11 e siècle et le milieu du 12 e siècle, il a très probablement remplacé
une construction fortifiée plus modeste, bâtie en pierre ou en bois.
Son implantation n'est pas l'effet du hasard : il est construit sur le point culminant de la vieille ville. Cet
emplacement, conjugué à sa hauteur de 25 mètres, permettait aux guetteurs placés à son sommet d'avoir
une vue dégagée sur toute la campagne environnante et ainsi, d'avertir la ville en cas d'attaque.
Propriété des seigneurs de La Roche-Posay jusqu'à la Révolution, il est vendu en tant que bien national à la
fin du 18e siècle. L'édifice est classé au titre des Monuments historiques en 1942.
Le donjon a l'apparence d'une grosse tour carrée d’environ 14 m de côté. Chacune des façades présente trois
larges contreforts qui s’élèvent sur toute la hauteur du bâtiment. Un long escalier droit aménagé dans
l'épaisseur du mur nord-est permet l'accès aux étages supérieurs. Le deuxième niveau présente une voûte en
arc-de-cloître, similaire à celle du rez-de-chaussée. Sa forme particulière, conjuguée au petit nombre
d'ouvertures, donne à cette salle une qualité acoustique remarquable qui lui a valu le nom de « salle des
échos ».
Le troisième niveau s'élève jusqu'à la charpente de la tour. Auparavant, cet espace était lui-même partagé
en plusieurs étages, comme en témoignent des trous dans les murs qui accueillaient les poutres des
plafonds. Ainsi, le donjon pouvait avoir cinq autres étages, en plus des deux niveaux inférieurs voûtés. Le
troisième niveau, qui était le seul habitable, a conservé plusieurs grandes ouvertures placées dans des
ébrasements profonds et couvertes d'arcs en plein cintre clavés. Dans un coin de la salle, une porte donne
accès aux latrines, identifiables depuis l'extérieur par une petite construction en surplomb entre deux
contreforts.
Un escalier en vis conduit au dernier niveau du donjon : le chemin de ronde. Des restes de mâchicoulis sont
encore visibles au niveau des contreforts. Ils devaient supporter des hourds en bois, sortes de petits abris en
surplomb, desquels les soldats pouvaient tirer ou jeter des projectiles sur les assaillants. La charpente et la
couverture en tuile du bâtiment sont probablement des remaniements du 19e siècle.
Bâtiments religieux
L'église paroissiale Notre-Dame est l'autre édifice le plus ancien dans la commune. Mentionnée dès
1099 dans une bulle papale, elle était sans doute la chapelle castrale du château de la Roche. Elle dépendait
de l'abbaye de Preuilly, actuellement en Indre-et-Loire. À l'origine de style roman, elle fut en partie
reconstruite au 15e siècle dans un style gothique, reconnaissable à ses arcs brisés, ses accolades et ses
voûtes d'ogives.
L'inventaire du patrimoine des Vals de Gartempe et Creuse : La Roche-Posay
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L'église Notre-Dame présente un plan en croix latine et à chevet plat. L'entrée principale est située vers le
nord, sous un grand porche couvert d'une voûte en berceau brisé. La porte est ornée d'une grande
archivolte formant une accolade au-dessus du tympan, accueillant une niche pour une statue de Vierge à
l'Enfant.
La particularité de ce bâtiment est d'être un des exemples d'églises fortifiées dans le Poitou. En effet, deux
contreforts surmontés de mâchicoulis et de chambres de tirs flanquent le transept sud. Depuis ces
fortifications, les habitants du bourg pouvaient se protéger d'une attaque venant de la Creuse. L'élévation
orientale est elle aussi consolidée par plusieurs contreforts en pierre de taille, qui permettent d'assurer
l'assise de l'édifice du côté de l'escarpement rocheux.
Son clocher est l'un des vestiges de l'édifice roman encore visibles aujourd'hui. Il est ajouré par huit baies
couvertes en arc en plein cintre. Son sommet est décoré d'une corniche supportée par des modillons et
couvert par un toit en bâtière. La nef à vaisseau unique est couverte par des voûtes d'ogives. Elle présente
en plusieurs endroits, à l'extérieur et l'intérieur, des restes de peintures murales formant une longue frise
noire : il s'agit d'une litre funéraire, qui était réalisée lors des funérailles du seigneur.
Parmi les objets mobiliers présents dans l'église, on peut signaler deux autels et retables en pierre,
représentant la Nativité et le martyr de Saint-Laurent, qui se trouvaient auparavant à l'abbaye de la MerciDieu. L'église abrite aussi, dans le transept ouest, la dalle funéraire de l'évêque de Poitiers, Henri-Louis
Chasteignier de La Roche-Posay, mort en 1651. Après la Révolution, l'église, dans un état de délabrement
important, a fait l'objet de travaux de restauration entre le début du 19 e et le 20e siècle. C'est pendant l'une
de ces campagnes de travaux qu'a été construite la sacristie, vers 1835. L'église a été classée au titre des
Monuments historiques en 1907. Lors de la Seconde Guerre mondiale, presque tous les vitraux ont été
soufflés lors de l'explosion du pont, miné pour ralentir les troupes allemandes. C'est un grand peintreverrier français, Jacques Le Chevallier, qui réalisa les nouveaux vitraux, installés en 1948 dans les
anciennes baies à remplages gothiques.
L'abbaye Notre-Dame de la Merci-Dieu, isolée au sud-est de la commune, en bord de Gartempe, a été
fondée en 1151 par Amauri, abbé de Chaalis dans l'Oise. Elle dépendait de l'ordre de Cîteaux.
L'abbaye s'est considérablement enrichie pendant les Croisades. En effet, de nombreux croisés et pèlerins
ont font don de leurs terres ou de leurs biens aux moines pour s'assurer une protection divine avant leur
départ en Terre Sainte. Ainsi, l'abbé de la Merci-Dieu est l'un des propriétaires fonciers les plus importants
à La Roche-Posay dans l'Ancien Régime. Les métairies d'Azay, de la Borde et du Bouchet garantissent à
l'abbaye un revenu constant. Elle possède aussi un moulin, au bord de la Gartempe, que les paysans des
alentours peuvent utiliser moyennant paiement.
Pendant la guerre de Cent Ans, puis une nouvelle fois lors des guerres de Religion entre 1562 et 1598, les
bâtiments de l'abbaye sont occupés par des soldats et pillés. À partir de 1470, les moines reçoivent du roi
Louis XI le droit de clore leur abbaye. Des fossés sont creusés autour des bâtiments conventuels et le tout,
d'une contenance de six hectares, est enserré par un mur.
L'abbaye de la Merci-Dieu n'échappe pas aux confiscations révolutionnaires : en 1791, elle est vendue aux
enchères à Élisabeth Fleury de La Bruère, résidant aux Certeaux à Angles-sur-l'Anglin. Avec le départ des
moines, les bâtiments vont être réaménagés pour servir de résidence aux nouveaux propriétaires.
Dès 1836, la Merci-Dieu est habité par Charles Pastoureau du Puynode, petit-fils d'Élisabeth Fleury de La
Bruère. Il reste propriétaire des lieux jusqu'à son décès, en 1862, date à laquelle la propriété échoit à son
beau-fils, le vicomte Louis Du Hamel. Originaire de Gironde, il est aussi maire de La Roche-Posay à deux
reprises. La famille Du Hamel a possédé la Merci-Dieu pendant plus d'un siècle et y réside encore
aujourd'hui.
L'inventaire du patrimoine des Vals de Gartempe et Creuse : La Roche-Posay
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Les thermes
L'ancien Établissement thermal a été construit en plusieurs phases, entre le 19 e siècle et le début du
20e siècle.Pendant longtemps, les sources d'eau minérale des Fontaines n'étaient pas aménagées. Ainsi, au
17e siècle, elles se déversaient dans un lavoir. Au 18 e et au début du 19e siècle, une source d’eau unique
s’échappait en deux petits jets et s'écoulait dans un bassin divisé en quatre par un mur en forme de croix.
Cette disposition ne permettait pas d'exploiter l'eau thermale à grande échelle. Ainsi, un premier édifice à
proximité des sources aurait été bâti par Napoléon 1er, vers 1807, mais aucun document d'archives n'a
corroboré cette hypothèse. À l'époque, le bassin en croix constituait l’unique lieu d’usage des eaux en direct.
Les baigneurs pouvaient aussi se soigner dans des hôtels ou pensions privés où l’eau thermale était apportée
dans des tonneaux en bois.
À partir de 1817, on commence à réfléchir à un meilleur accueil des malades. Il est alors décidé de construire,
à proximité du pavillon des sources, un établissement de bains destiné à recevoir des militaires : c'est
l’hospice thermal militaire de La Roche-Posay. Le premier projet de 1820, jugé trop modeste, est revu en
1822. Un établissement plus ambitieux sera terminé en 1825. Le bâtiment a la particularité d’être compris
dans une enceinte qui permet de séparer les malades des « buveurs » venant au pavillon des sources. L’État
le vend finalement à la commune en 1840. Cette dernière conserve la propriété de l'établissement jusqu'au
début du 20e siècle. Avec la revente des thermes à la Société Hydrominérale de La Roche-Posay. au début du
20e siècle, un nouvel élan est lancé. Les bâtiments de l'hospice thermal sont agrandis vers le sud en 1905. La
nouvelle construction est ornée d'une frise peinte aux motifs végétaux, au sommet de la façade principale. Un
grand parc ombragé, où les curistes pouvaient flâner à leur guise entre deux soins, est réaménagé à la même
époque.
Les sources elles-mêmes sont transformées au début du 20 e siècle. En 1908, un petit kiosque en bois est
construit pour abriter la buvette au-dessus des anciens bassins en croix. Trois pompes alimentent trois
robinets de la fontaine, un pour chaque source.
En 1926, les thermes se dotent d'un pavillon d'embouteillage des eaux. Les bouteilles de Sainte-Lucine
(source Saint-Savin) et de Saint-Cyprien sont expédiées dans de nombreuses pharmacies françaises et même
à l'étranger. Après de nombreux remaniements dans les années 1980, le bâtiment accueille aujourd'hui le Spa
Source de La Roche-Posay. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'Établissement thermal est occupé et pillé
par les troupes allemandes. Les anciens thermes sont connus sous le nom de « Pavillon Rose » depuis 1993.
Des travaux de restauration et de réhabilitation sont entrepris en 2016, à l'issue desquels le bâtiment change
de destination.
Les thermes du Connétable ont été construits par la Société Hydrominérale, soucieuse de développer
encore la station. Situés en haut de l’avenue des Fontaines et en face de l’ancien Établissement thermal, les
thermes sont conçus par l’architecte laonnais Georges Allingry. Inauguré le 15 mai 1932, le Grand
Établissement devient rapidement l'un des fleurons du thermalisme dans la région.
En 1953, il prend le nom de « thermes du Connétable », en référence à Duguesclin et à son rôle dans
l'histoire du Poitou.
Le premier étage du hall d’entrée était autrefois orné de peintures murales de style Art déco, organisées
en quinze scènes. Elles avaient été réalisées par l'artiste peintre Paul Audra (1869-1948), qui avait
notamment dirigé l’École Nationale d’Art Décoratif de Nice et côtoyé Henri Matisse. Ces premières scènes
retraçaient, selon la vision de l'artiste, la légende des deux martyrs saint Savin et saint Cyprien, patrons des
sources de la station thermale de La Roche-Posay.
Paul Audra s’était aussi conformé à la tradition, en donnant à trois personnages de ses peintures, les traits
des grands noms du thermalisme de La Roche-Posay : le docteur Benjamin Bord, président de la Société
Hydrominérale ; Georges Allingry, l'architecte des thermes du Connétable, et Georges Deloffre, directeur
L'inventaire du patrimoine des Vals de Gartempe et Creuse : La Roche-Posay
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de La Société Immobilière de La Roche-Posay. L’ensemble de ces peintures a aujourd’hui disparu.
En 1979, d'importants travaux de rénovation ont été engagés par Robert Fath, directeur de la Société
Thermale, et repris par Christian Lesrel, son gendre. Le nouveau décorateur était Daniel Ciucci.
Entre 1989 et 1991, les thermes du Connétable sont restructurés par l’architecte Gil de Saint-Rémy et le
peintre Jean-Yves Bourgain qui réalise les peintures murales visibles aujourd'hui.
Les hôtels
L'hôtel Saint-Roch a été construit à l'entrée de la vieille ville au début du 20e siècle. À l'origine appelé
« Central Hôtel », il était la propriété de Paul Rigommier. Il a été ensuite été dirigé par M. Roch et sa
famille. Il disposait de 100 lits, de salles de bains avec eau courante chaude et froide, et d'une grande salle
de restaurant. À l’arrière du bâtiment, le jardin ombragé offrait un lieu calme et reposant tandis que la
grande terrasse située sur la rue était un lieu de socialisation et de distraction.
À proximité de l’hôtel existe une source souterraine d’eau thermale. En 1933, après avoir réalisé un forage,
M. Roch avait proposé des soins thermaux au Central Hôtel, sans autorisation. L’Établissement thermal
Saint-Roch a donc été créé en 1935, malgré la condamnation du propriétaire. Celui-ci avait aussi fait
construire une buvette dans le jardin de l'hôtel, pour boire l'eau de source qu'il avait captée. Il avait baptisé
cette source « Saint-Roch au chien ».
En 1953, le bâtiment a été racheté par Robert Fath de la Société Thermale. Peu de temps après, avec le
succès grandissant de l'établissement, le propriétaire l'avait fait surélever d’un étage, côté rue, afin de
pouvoir accueillir plus de curistes.
Pendant la deuxième moitié du 20e siècle, le Saint-Roch a connu de nombreux travaux de réaménagement
et d'agrandissement. Le bâtiment a été considérablement modifié. Sa façade a perdu une partie de son
décor et des détails architecturaux présents à l’origine.
L'hôtel Les Loges du Parc, ancien Grand Hôtel du Parc, est construit en 1905 par la Société Anonyme de
l'Établissement thermal de La Roche-Posay.
Édifié dans l'angle d'une parcelle, il est constitué de deux ailes en retour rattachées à un pignon, sur lequel
se situe l'entrée principale. Construit au bout de la promenade du bourg, il est le plus grand hôtel de La
Roche-Posay lors de sa construction.
Outre son importance historique pour la commune, l'intérêt du bâtiment réside dans son architecture, et
plus particulièrement dans son décor. Avec ses balustrades de balcon, ses cabochons et sa longue frise
peinte sur l'extérieur, il représente parfaitement l'architecture du début du 20e siècle à La Roche-Posay.
Pendant la Première Guerre mondiale, l'hôtel est réquisitionné pour servir d'hôpital complémentaire et
accueille des soldats blessés. Il est agrandi vers le nord vers 1925 par une nouvelle aile qui prend pour
modèle le style du bâtiment préexistant, si bien qu'il est impossible de la distinguer de l'hôtel de 1905.
Durant la Seconde Guerre mondiale, l'hôtel héberge les membres et les élèves de l'école militaire
enfantine Hériot, entre 1944 et 1945.
Après une longue période d'inactivité, depuis 1988 , l'hôtel a réouvert ses portes en 1999 et pris le nom
« Les Loges du Parc ». La frise visible sur la façade n'est plus la frise d'origine.
L'inventaire du patrimoine des Vals de Gartempe et Creuse : La Roche-Posay
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Les châteaux et les manoirs
Le manoir de la Gâtinière, anciennement Gastelinière, existe au moins depuis le 14 e siècle. Il est
mentionné comme demeure d'Hector de Marconnay dès 1392.
Après la Révolution, l'édifice est en partie ruiné. En 1833, il est partagésentre quatre propriétaires
différents. À partir de 1895, il appartient à Édouard Lelièvre, maire de La Roche-Posay entre 1904 et 1912 et
entrepreneur tourangeau. En 1962, son beau-fils, Jean Héron, y réside encore.
Bien que remanié au 19e siècle, le manoir conserve encore des vestiges du 17 e siècle, comme les deux
anciennes portes principales couvertes d'arcs en plein cintre.
Le château de Posay est construit en 1878 par les époux Caliste Betoulle, avocat à Montmorillon, et Marie
Dubrac de La Salle. Bâti dans un style éclectique, caractéristique de la deuxième moitié du 19 e siècle, il
s'inspire surtout de la Renaissance, particulièrement pour les lucarnes et les tourelles d'escalier.
Les époux Betoulle y résident avec leurs deux filles, Fanny et Marthe, une institutrice, un garde, un cocher,
un cultivateur et deux domestiques. Outre le château, ils font aménager un grand parc d'agrément au nord
du logis. Le jardin à l'anglaise est constitué de vastes espaces de pelouse et parsemé de grands arbres,
notamment des résineux.
En 1889, Marthe Betoulle, la cadette de la famille, épouse Christophe Amblard de Beaumont, originaire de
Dordogne, qui s'installe à Posay avec son épouse. Entre 1922 et 1924, il vend le domaine du château à la
Société Immobilière de La Roche-Posay. Son directeur, Georges Deloffre, originaire de Laon, décide d'y
installer le casino municipal. Le château accueille dès lors, outre les salles de jeux au rez-de-chaussée et à
l'étage, un restaurant et un grand théâtre de plus de 500 places. Dans le parc, les curistes peuvent
s'adonner au canotage sur la Gartempe, et au sport, notamment au football et au tennis.
Entre 1939 et 1946, le casino est réquisitionné pour héberger, parfois conjointement, des soldats
allemands, des troupes françaises, des réfugiés mosellans, des services de l'État, etc. L'après-guerre est
un moment de renouveau pour le casin ; de nouvelles extensions sont construites jusqu'au début des
années 2000.
Le château de Valcreuse s'appelait anciennement "Le Châtelet". Il est construit dans la deuxième moitié
du 19e siècle par Antoine Bergerault, médecin et membre du Conseil Général de la Vienne, où il représente
le canton de Pleumartin de 1852 à 1883.
Il affiche un style éclectique, où se mêlent plusieurs influences : le style néogothique et l'architecture de
villégiature en vogue à partir du milieu du 19 e siècle. La diversité des couleurs des matériaux de
construction et les détails des modénatures participent à sa richesse architecturale.
Le domaine possède aussi une porterie, qui a sans doute logé les domestiques du médecin, dont un jardinier
et une femme de chambre.
Le logis du château est complété par des dépendances : remise, écuries, sellerie et hangars. Les parcelles
qui entourent les bâtiments sont dévolues au jardin potager, au verger, aux vignes et à un grand parc
d'agrément.
À partir de 1889, le château est vendu à Michel Cazal, militaire de carrière. Le domaine, rebaptisé
« Valcreuse » vers 1900, passe de père en fils pendant presque un siècle. Le fils et le petit-fils de Michel
Cazal sont aussi directeurs des faïenceries de Sarreguemines en Moselle. Possédant plusieurs résidences,
ils ne logent au château que ponctuellement.
Depuis juillet 2007, le logis est reconverti en maison d'hôtes.
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2. Caractéristiques de l’habitat
La quasi totalité des constructions de la commune sont bâties en moellons de pierre calcaire, et
notamment en tuffeau. Quelques bâtiments présentent aussi des moellons de silex, souvent employés en
pied de mur pour empêcher les remontées d'humidité. Le matériau de couverture le plus employé est la
tuile plate, mais certaines maisons des 19e et 20e siècles sont couvertes en ardoise.
L'habitat le plus ancien est aggloméré dans la ville intra-muros. La majorité des maisons présentent des
signes de remaniement ou de reconstruction au 19 e siècle, mais certaines ont conservé des vestiges plus
anciens, entre la fin du 15 e et le 18e siècle. Quelques habitations ont des caves, jadis appelées roches, dont
quelques-unes devaient communiquer entre elles. Elles servaient d'entrepôt pour les denrées, notamment
le vin, mais auraient aussi pu servir d'abris en cas d'attaque. Après le creusement d'une cave, la maison
était construite au-dessus avec les pierres qui venaient d'être extraites du sol.
Des écrits du 17e siècle mentionnent la présence de nombreuses maisons à escaliers extérieurs à
l'intérieur des remparts. Les maisons à balets, caractéristiques de la région, avaient un auvent supporté
par des poteaux en bois pour abriter l'escalier. Aujourd'hui, il n'en reste que deux dans la vieille ville.
Dès l'Ancien Régime, la densité du bâti était plus importante dans la partie sud de la ville fortifiée que dans
la partie nord. Alors que des bâtiments importants étaient situés dans la partie sud, comme le château,
l'église, le four banal et les halles, la partie au nord de la rue Bourbon était caractérisée par ses
« carroirs », de grands espaces non bâtis, et par des jardins.
Plusieurs logis nobles s'élevaient dans le bourg. Certains sont encore visibles aujourd'hui. Les trois
maisons à tour d'escalier de la rue Duguesclin en sont un bon exemple, mais on peut aussi citer l'ancienne
Hôtellerie du prieuré et l'Hôtel du pigeonnier.
Avant le 19e siècle, le seul faubourg de la ville était celui de l'Arceau, au nord. Après la Révolution, la
densité du bâti dans le bourg augmente. De nouveaux faubourgs voient le jour, notamment à l'ouest, le long
des remparts et autour du champ de foire.
De nombreuses maisons sont construites dans la nouvelle avenue du Maréchal-Lattre-de Tassigny, réalisée
dans les années 1830, ou dans la rue du 4 e-Zouaves. Le petit bourg de Posay-le-Viel connaît aussi une vague
de reconstruction et de remaniements au cours du 19e siècle, mais à moindre échelle.
À partir des années 1920, la commune et la Société Hydrominérale vont s'employer à moderniser l'habitat.
Les artères conduisant au bourg se couvrent de villas. Plusieurs projets de lotissements sont imaginés par
les frères Maurice et Lucien Martineau, qui vont jusqu'à dessiner plusieurs types de villas à bâtir. Ils
auraient dû prendre place à proximité de l'Établissement thermal. Malgré l'accord du conseil municipal, le
projet ne verra pas le jour. L'arrivée de la guerre ou le refus du ministère en charge de l'urbanisme, qui
devait valider le projet, auront raison des ambitions de la ville.
Pourtant, après la guerre, plusieurs lotissements sont construits, notamment vers Posay, avec un projet
réalisé par Georges Allingry, architecte des thermes du Connétable. Cette tendance va s’accélérer dans la
deuxième moitié du 20e siècle, avec un étalement du bâti toujours plus important. Avec la construction de
plusieurs lotissements, le tissu urbain va alors se prolonger du bourg jusqu'aux hameaux et fermes les plus
proches comme aux Sarrazins, à Posay et au Breuil.
Certaines de ces fermes sont citées dans le cartulaire de l'abbaye de la Merci-Dieu et existaient déjà aux
12e et 13e siècles. Cependant, peu de bâtiments de fermes anciens subsistent, la majorité d'entre eux ayant
été remaniés ou reconstruits au 19e siècle.
Avant la Révolution, les fermes étaient séparées en deux catégories : les borderies et les métairies. Les
borderies sont en général de petites exploitations, dont le cultivateur peut être ou non propriétaire. Les
métairies correspondent généralement à des terres beaucoup plus vastes et mieux dotées en moyens
humains et matériels. Elles sont exploitées par des métayers, des paysans choisis par un propriétaire,
L'inventaire du patrimoine des Vals de Gartempe et Creuse : La Roche-Posay
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généralement un noble ou des religieux, pour cultiver la terre à leur place. En échange, le métayer peut
garder une partie de la récolte pour la consommer et la vendre.
Les métairies sont localement appelées fermes, alors que les borderies, rassemblées en petits hameaux,
sont appelées villages. Ces derniers sont peu nombreux à La Roche-Posay : on peut citer Salvert, la
Nouillère, les Moreaux, Neussouan, Fontsémont, Mousseau, et la Corbillère. Les métairies sont bien plus
importantes, ce qui laisse supposer la présence de puissants propriétaires fonciers. Par exemple, à la fin
du 18e siècle, le seigneur de La Roche-Posay possédait huit fermes et l'abbaye de la Merci-Dieu en
possédait encore trois.
Plus récemment, l'exode rural et le délaissement progressif des campagnes entraînent l'abandon de
nombreuses fermes. Depuis le 19e siècle jusqu'à nos jours, plusieurs d'entre elles sont tombées en ruines
ou ont complètement disparu. C'est le cas en particulier au hameau de la Nouillère, où plusieurs
habitations côtoient d’anciennes fermes en ruines.
3. Maisons anciennes du bourg
Dans la vieille ville et dans le faubourg de l'Arceau, 28 maisons montrent des vestiges antérieurs au 18 e
siècle. La majorité d'entre elles possèdent même des éléments pouvant remonter à la fin du Moyen Âge,
entre le 15e et le début du 16e siècle.
Sur la place Henri-IV, trois maisons accolées présentent des caractéristiques médiévales, notamment leur
façade en pignon et alignée sur la rue. Deux petites ouvertures carrées, au niveau des combles, présentent
des linteaux sculptés d'accolades et des bords chanfreinés, qui attestent de leur ancienneté. La maison
située à gauche possède même un escalier à balet permettant d'accéder à l'étage.
La maison à l'angle des rues Bourbon et Saint-Louis, aujourd'hui Hôtel du pigeonnier, a aussi conservé
quelques vestiges de la fin du Moyen Âge. Sur sa façade sud, elle arbore une porte dont le linteau est orné
d'une accolade et une petite fenêtre à l'encadrement mouluré à l'étage. Une grande fenêtre à croisée
éclaire l'étage de la façade orientale. Elle possède aussi plusieurs trous servant de nichoirs à pigeons
appelés boulins, au sommet du pignon.
L'ancienne « Hôtellerie du prieuré » pourrait dater du début du 16 e siècle. Elle présente la particularité de
conserver un escalier droit en pierre de style Renaissance. Côté rivière, la partie haute de sa façade en
pignon présente un grand pigeonnier à 18 rangées de boulins. À la fin du 18e siècle, elle appartient au
seigneur de La Roche-Posay. Confisquée pendant la Révolution, elle est vendue aux enchères à la famille
Saulpic. Au début du 19 e siècle, elle appartient au notaire et ancien huissier royal René Gabriel Saulpic et à
son épouse. Le bâtiment a ensuite hébergé des voyageurs et des curistes, au moins dans les années 1920 et
1930.
La maison du faubourg de l'Arceau pourrait dater du 15e ou du 16e siècle. Elle présente notamment une tour
d'escalier et un reste de fenêtre à croisée qui permettrait d'appuyer cette datation. Il s'agirait de l'ancienne
auberge Saint-Pierre, qui accueillait les visiteurs de passage à La Roche-Posay. Elle était idéalement située
au bord de la route de Châtellerault et à proximité d'une des portes de la ville. Dans la seconde moitié du
18e siècle et au début du 19 e siècle, elle était tenue par l'aubergiste Nicolas Bruère et son épouse.
L'auberge fut ensuite rebaptisée Hôtel de l'Écu de France et a continué à accueillir des voyageurs, au moins
jusque dans les années 1920. Aujourd’hui, le bâtiment est partagé en plusieurs appartements.
L'inventaire du patrimoine des Vals de Gartempe et Creuse : La Roche-Posay
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4. Architecture de villégiature
À La Roche-Posay, l’importante activité thermale a marqué l’architecture locale. La ville thermale se
transforme dès la fin du 19 e siècle et accueille une population aisée qui y séjourne et s’y divertit lors des
périodes de cure. Son essor au début du 20 e siècle fait de cette période l’âge d’or du thermalisme à La
Roche-Posay, qui s'illustre par la naissance d'une véritable architecture de villégiature. Elle s'inspire de
différents modèles, tels que les villas de bord de mer ou les chalets de montagne, mais les propriétaires
adaptent ces styles de manières variées. Ce choix résulte de l’envie d'avoir une propriété originale, unique
et pittoresque.
Au début du 20e siècle, on observe alors des réalisations originales, modernes, jouant sur différents styles :
Art nouveau, Art déco et néo-régionalisme. Ces habitations sont généralement le résultat d'une commande
d'un particulier à un architecte ou à un entrepreneur. Leur élaboration est empreinte d’une certaine
individualité tout en étant sensible à la mode du moment, ce qui donne des architectures hybrides. Certains
propriétaires préfèrent choisir leur villa sur catalogue ou selon des modèles prédéfinis.
Les villas se distinguent des immeubles, qui sont le plus souvent construits en angle de rue avec un pan coupé et
des décors peints, comme l'hôtel Les Loges du Parc. Les villas sont généralement édifiées sur de grandes
parcelles, en retrait par rapport à la voie et entourées d’un jardin.
Malgré la diversité des styles, il est possible de discerner trois styles dominants : le cottage, le chalet et le castel.
Les deux premiers sont les plus courants à La Roche-Posay.
La villa de type cottage présente un plan en L avec une composition de façade asymétrique et souvent une
haute toiture, un bow-window et des matériaux industriels.
La typologie du chalet est issue de l’architecture montagnarde : les villas ont une structure simple, un
volume cubique avec un toit débordant, une façade en pignon et des ouvertures disposées symétriquement.
Les villas de type castel sont peu présentes à La Roche-Posay mais la villa Floréal en constitue un bel
exemple. Cette typologie s’inspire de l’architecture des châteaux, des palais italiens ou des hôtels
particuliers, et de styles historiques anciens.
Enfin, les décors sont plus nombreux et plus variés. Ce sont souvent des jeux de matériaux, notamment
avec l’usage de la brique et de la céramique, des jeux de couleurs avec des motifs peints, des cartouches,
etc.
5. Les bâtiments agricoles
Les fermes et les borderies sont systématiquement composées d'un logis et d'un ou plusieurs bâtiments
agricoles annexes servant de dépendances. Ils peuvent être accolés ou séparés du logis. Lorsqu'ils sont
accolés, les dépendances peuvent être situées dans l'alignement du logis, parfois même sous le même toit.
Lorsque les dépendances sont séparées du logement, elles se situent en général face à celui-ci. La vie de la
ferme se déroule donc dans une cour centrale autour de laquelle sont construits les différentes bâtiments
de l'exploitation.
Le cadastre dit napoléonien de 1833 montre que de nombreuses dépendances ont été détruites,
reconstruites ou simplement agrandies au cours du 19e siècle ou au début du 20e siècle.
En règle générale, les dépendances sont construites avec une économie de matériaux ; les ouvertures sont
souvent de taille réduite et les linteaux sont généralement constitués d'une grande pièce de bois plutôt
qu'en pierre.
L'inventaire du patrimoine des Vals de Gartempe et Creuse : La Roche-Posay
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Les granges peuvent être réparties en deux groupes en fonction de l'emplacement de leur façade : celles
qui ont une façade sur le mur pignon et celles qui ont une façade sur le mur gouttereau. Il s'agissait parfois
de granges-étables qui abritaient du bétail.
Les fours à pain étaient probablement omniprésents dans les hameaux après la Révolution. Avec la fin de
l'obligation de faire cuire son pain au four banal du seigneur, les paysans construisent leur propre four à
pain. Ils sont encore conservés dans les lieux-dits de Neussouan et de La Merci-Dieu notamment.
Plusieurs puits ont été repérés dans la commune. Ils présentent une très grande variété de formes et
d'emplacements : si la majorité sont isolés, certains sont installés dans l'épaisseur d'un mur de clôture,
accolés à un bâtiment ou bien entièrement pris dans la maçonnerie de l'habitation.
L'inventaire du patrimoine des Vals de Gartempe et Creuse : La Roche-Posay
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III. DOCUMENTATION
Documents d'archives
Archives départementales de la Vienne :
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4 P 5579 à 4 P 5587 : Cadastre napoléonien
4 P 2935 : Cadastre, tableau indicatif des propriétaires
4 P 2937 à 2942 : Matrices cadastrales
2 O 251 4 : Administration et comptabilité communale
2 O 251 5 : Biens communaux non bâtis
2 O 251 7 : Biens communaux bâtis
2 O 251 8 : Biens communaux bâtis
601 W 719 : Plan d'urbanisme directeur
601 W 722 et 724 : Biens communaux bâtis
1 Q 342 : Biens nationaux, actes de vente de domaines de toute origine
1 Q 1275 : Fiches classées par commune des immeubles vendus comme biens nationaux
5 M 12 : Santé publique et salubrité
1 S 99 : Pont suspendu de La Roche-Posay
3 S 18 : Voies navigables : la Creuse
3 S 36 : Voies navigables sur la Gartempe
3 S 60 : La Creuse : moulin de La Roche-Posay
5 S 146 : Chemin de fer : Gare de La Roche-Posay
4 J 216, 353 et 367 : Fond Architectes Martineau
REGISTRE 64. 1724: Seigneurie de La Roche-Posay (censaire, terrier et recettes)
Archives municipales de La Roche-Posay :
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1G1. 1834 : Matrices cadastrales
1G6. 1911-1963 : Matrices cadastrales
Bibliographie générale
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Baudry Marie-Pierre. Châteaux « romans » en Poitou-Charentes. Xe - XIIe siècles. Geste éditions,
2011 (ahiers du Patrimoine, 95.).
Castex Jean-Claude, Répertoire des combats franco-anglais de la guerre de Cent Ans.
Chalmel Jean-Louis, Histoire de la Touraine, Tours, 1828.
Coudret Stéphanie, La Roche-Posay (Vienne) : Topographie et morphologie d'une petite ville au
Moyen Âge et au début de l'époque moderne, 2011-2012.
Debien Gabriel. "La châtellenie de La Roche-Posay à la fin du 17e siècle". Bulletin de la Société des
Antiquaires de l'Ouest et des musées de Poitiers. 1950, tome 1.
Du Chesne, Histoire généalogique de la maison des Chasteignier, 1634.
Guillemet Dominique, Dictionnaire des communes et pays de la Vienne, Gestes édition
Jaltel Michel (Dr). La Roche-Posay : Station thermale européenne de la peau. Saint-Jean-de-Braye,
1991.
Jean Suzanne. L'architecture rurale française : Poitou, Pays charentais, Paris, 1981.
Rédet Louis. Dictionnaire topographique du département de la Vienne. Paris, 1881.
Texier Jules. "21 jours à La Roche-Posay", Guide du baigneur et du touriste.
Thibaudeau. Histoire du Poitou, Niort, 1839.
Simmat Gérard. Le pays des Vals de Gartempe, Alan Sutton.
L'inventaire du patrimoine des Vals de Gartempe et Creuse : La Roche-Posay
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Webographie
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Généalogie de la famille de Preuilly : racinehistoire.free.fr
Généalogie de la famille du Hamel : racinehistoire.free.fr
Inventaire national du patrimoine naturel : inpn.mnhn.fr
Photographies aériennes anciennes : remonterletemps.ign.fr
Annexes
1- Description des sources d'eaux minérales (1617, 1805 et 1859) :
Description des fontaines medecinales de La Roche-Pozay en Touraine, recogneuës et mises en leur
ancienne vertu par monsieur Milon, premier Medecin du Roy, [...] Paris, 1617
« Pour les maladies de la teste et cerveau, des nerfs et joinctures, douleurs, catarres, et paralisies, pour
aussi la court-haleine, et autres maladies de la poictrine, pour les douleurs et débilité d'estomach,
enfleure, degoust, pour les tumeurs, duretez, oppilations du foye, de ratte, ou autres parties du ventre,
mesmement colliques, constipations : pour les maladies aussi des femmes à faute de leurs mois, et pasles
couleurs des filles et pour la jaunisse il faut boire de la grande et ancienne fontaine, qui est au milieu des
autres,
ou d'une moindre un peu en dessoubs, et à costé d'icelle sur la main gauche, qui n'est point plus froide que
la grande.
Pour le reste des colliques bilieuses et impuissances des bras, et quelquefois des jambes qui les suivent,
l'eau d'une assez grande fontaine à main droite de l'ancienne, en y allant à la ville, et laquelle touche le pré,
est la meilleure, qui en est plus proche, et du même costé, qui toutes deux sont les plus froides : et seroient
aussi bonnes pour ceux et celles qui perdent trop de sang par le nez, hemorroïdes, ou matrice, et la mesme
eau est aussi la meilleure pour les nephretiques, c'est-à-dire pour la chaleur et douleur des reins et pour la
gravelle.
Et de ceste plus petite et froide, mais piquante à l’œil, faut qu'usent ceux qui ont mal aux yeux, en s'en
lavant et beuvant, et les galleux aussi, et teigneux. »
Dr. Joslé, Essai analytique sur les eaux minérales, sulfureuses froides de la Roche-Posay, département de
la Vienne, Poitiers, 1805, p.5
« C'est au pied de cette colline, à mille mètres ou environ de la ville, que s'échappe une source d'eau
minérale en deux petits jets de la grosseur d'un tuyau de plume, lesquels sont reçus dans un bassin de
quatre mètres au carré ; ce bassin est partagé en quatre parties égales par un mur en forme de croix d'un
mètre de hauteur qui forme par conséquent quatre petits bassins d'un mètre carré. M. Martin a cru voir,
comme nous l'avons déjà observé, que trois de ces bassins contenoient chacun une source particulière avec
des qualités différentes, ou bien les mêmes vertus à un degré différent ; […] D'abord il est évident que de
ces quatre petits bassins deux étant supérieurs, c'est-à-dire placés immédiatement vers la source, le
troisième n'est que le dégorgeoir du second et le quatrième de toutsles trois [...] »
Dr. Benezet Félix, Guide du voyageur et du malade aux eaux minérales de La Roche-Posay (Vienne),
Châtellerault, 1859, p. 9
« Un modeste hôpital s'élève auprès des fontaines. Destiné à recevoir les vingt ou trente malades que le
département fait traiter tous les ans, en partie à sa charge, cet établissement est aménagé avec la plus
stricte économie et ne présente rien de remarquable. Une grille en fer assez élégante entoure les trois
bassins où sourdent les eaux. Ceux-ci et un quatrième, réservoir général des autres, sont désignés par des
numéros. Les sources s'échappent dans ces bassins en pierre brunie par le temps et à une distance au plus
de deux mètres l'une de l'autre. Dans le réservoir général plonge une pompe qui alimente les tonneaux
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envoyés par les maîtres d'hôtel de la Roche, propriétaires d'établissements de bains. La route pour se
rendre aux fontaines est une véritable promenade ombragée et fleurie. »
2- Poème anonyme (1912) :
Guide illustré de La Roche-Posay-les-Bains et ses environs, publié par le Syndicat d'Initiative, 1912
Commandements du baigneur
« Quand de chez toi tu partiras,
Tous les soucis y laisseras.
Bonne heure tu te coucheras.
Bien ton régime observeras.
Aucun alcool tu ne boiras.
De l'exercice tu prendras.
Pas au delà que tu pourras,
Tes appétits tu retiendras.
D'où qu'ils viennent les brideras,
Bien des ennuis éviteras.
Et ta santé rétabliras.
Au retour point ne referas,
Ce qui t'avait mené là-bas .»
3- Procès verbal entre le bailli de La Roche-Posay et le meunier (2 juin 1715) :
(Archives départementales de la Vienne 2 O 251 5)
« Aujourd'hui deuxième jour de juin mil sept cent quinze, sur les deux heures après midy, […] le bailly et
juge ordinaire civil et criminel de la chastelleny de la Roche-Pozay, sur la requeste à nous présentée par le
procureur de la cour […] que le dénomé Pierre Lastrus meunier des moullins banaux de cette cour, auroit
trouvé dans un ancien logis tout fondu proche les halles de cette ville, une faiselle à faire fromages, entérée
dans le dit fondis, toute rempliyes de vieilles espèces d'or comme la triple, double pistolle et autres
monoyes. Nous nous serions transportés avec le dit procureur de la cour, assisté de maistre Gabriel Saulpic
notre greffier, et de maistre Jean Bou, huissier royal, au domicile du dit Lastrus, ou estant nous aurions
trouvés la porte du dit domicile fermée à clef, et aurions demandés à la femme du dit Lastrus ou estoit son
mary. Elle nous aurois respondu qu'elle l'alloit chercher et après avoir attendu un peu de temps, icelluy
Lastrus seroit venu et nous aurois fait ouverture de la porte de son dit domicile, auquel nous lui aurions
déclaré que nous estions icy pour savoir le nombre d'or et d'argent qu'il avait trouvé dans le dit fondis et
sommé de nous faire ouverture de ses coffres, tables et fenestres de son dit domicile, ce qu'il auroit fait,
disant qu'il se fourchoit autant du procureur de cour comme du greffier et nous disans qu'il se souciait très
peu de nous et qu'il y avait longtemps que nous lui en voulions et que nous estions venus trop tard pour
savoir le nombre du dit or et argent, et nous a seulement montré une pièce d'or pistolle d'Espagne, une
croix d'or et un quart d'écu, et après l'ouverture faite des dits coffres et tables, ils se seroit trouvés aucune
chose. Nous lui aurions aussi demandé ce qu'il avait fait des cinquante cinq ou cinquante six pièces d'or et
quarante pièce d'argent qu'il aurait montré vendredi au soir au nommé Jean Aubaule, son valet. Il nous
aurois respondu que son valet estoit un frippon et un coquin et qu'il le trahissoit. Nous lui aurions demandé
a voir les dites pièces d'or, il eu auroit esté refusant, ce que voyant, nous nous serions retirés en notre
hostel. [...] »
Remerciements à Sylviane Van de Moortele, Christine Sommer, Germaine Reby, Claire Lesrel, JeanPierre Samoyault et Alexander Siera pour leurs précieux documents.
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Rédaction, photographies, sauf indication contraire :
Paul Maturi et Céline Fouré, Communauté d'Agglomération du Pays châtelleraudais Région Nouvelle-Aquitaine, inventaire du patrimoine, site de Poitiers, avril 2017.
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