Journal Identification = STV Article Identification = 0749 Date: May 6, 2013 Time: 12:35 pm
14 STV, vol. 25, no1, janvier-février 2013
Le type 1 correspond à une lésion sans drainage, exclue
du système veineux, le type 2 se draine dans des veines
normales, le type 3 se draine dans un système veineux dys-
plasique, le type 4 correspond à un sac vasculaire largement
communiquant avec le système veineux. Cette classification
est importante car elle permet de juger du risque encouru
lors de la sclérothérapie.
En effet, quel que soit le produit utilisé, le risque de migra-
tion systémique augmente en fonction du type.
L’objet de cet article n’est pas de détailler la technique
de sclérothérapie de ces MV. En résumé, il est essentiel
d’utiliser plusieurs aiguilles de ponction pour éviter toute
augmentation de pression intralésionnelle lors de l’injection
du produit sclérosant. L’analyse du type de drainage permet
aussi de réaliser, soit une compression de la veine de drai-
nage, soit d’utiliser un garrot au niveau des membres. Nous
utilisons de l’alcool absolu, en connaissant le risque lié à
l’injection systémique au niveau de la circulation pulmo-
naire. En effet, l’injection de l’alcool au niveau pulmonaire
entraine un vaso-spasme équivalent hémodynamique d’une
embolie pulmonaire. Des décès ont été observés. Toute
malformation qui se draine rapidement dans un système
dysplasique est pour le type 3 une contre-indication rela-
tive et pour le type 4 une contre-indication absolue. Nous
n’avons observé que deux cas de bradycardie au début de
notre expérience sur plus de 400 scléroses. Des paralysies
des nerfs périphériques (facial, SPE) ont été observées, tou-
jours régressives en quelques semaines. Les malformations
veineuses des membres sont de traitement difficile. Elles
sont souvent profondes difficilement repérables. Leur injec-
tion sous repérage scanner ou IRM ou échographique est
possible. Certains enfants présentent des douleurs impor-
tantes en cas d’atteintes périostées. Cette extension intra-
ou périosseuse rend le traitement difficile. La sclérothé-
rapie dans notre expérience améliore constamment mais
de manière incomplète la symptomatologie. Elle se traduit
parfois en cas d’atteinte musculaire importante d’atrophie
musculaire avec rétraction des muscles atteints (rétraction
des fléchisseurs) rétraction du tendon d’Achille obligeant à
des interventions orthopédiques correctrices.
Les lymphangiomes kystiques
L’aspect des lymphangiomes dépend de leur nature archi-
tecturale. Pour les macros kystiques la sémiologie est
simple. Ils sont maintenant souvent décelés en anténatal
[8] par l’échographie. Un bilan génétique est indispen-
sable. L’IRM anténatale est parfois réalisée pour réaliser
un bilan d’extension prénatal afin d’informer au plus précis
les parents de l’avenir fonctionnel de l’enfant. En particu-
lier, il est important de préciser les extensions au niveau
laryngé et médiastinal. L’échographie montre des struc-
tures liquidiennes anéchogènes traversées de fines cloisons
multiples ; le Doppler est silencieux, on ne met en évi-
dence aucune vascularisation intrakystique. Les cloisons
peuvent parfois donner un signal montrant la vascularisa-
tion des cloisons lorsqu’elles sont épaisses. L’IRM permet
surtout un bilan d’extension. Au niveau cervico-facial, il
est important d’apprécier l’extension au niveau de la fosse
ptérygo-maxillaire, en particulier ses rapports avec les voies
aériennes. Il est important d’analyser une éventuelle exten-
sion intra parotidienne en raison du risque sur le nerf facial.
L’injection de produit de contraste n’est pas indispensable.
Les séquences en ASL ne montrent qu’une perfusion dis-
crète au niveau des cloisons. Comme écrit précédemment,
il est parfois possible en cas de poussées hémorragique
que le contenu des kystes devienne échogène, rendant le
diagnostic différentiel difficile avec une masse des par-
ties molles. L’IRM est d’un grand secours en montrant
le contenu des kystes et la présence d’un niveau liquide
lié à la sédimentation des hématies au fond de chaque
kyste. Dans les formes microkystiques et surtout micro-
capillaires infiltrantes, l’échographie ne montre qu’une
masse des parties molles sans kystes visibles. L’absence
de vascularisation au scanner ou en IRM (figure 2) per-
met de redresser le diagnostic. Le signal en IRM de ces
lymphangiomes peut ne pas être franchement en hyper-
signal en raison de l’importance de la partie charnue de
ces lésions. Ces lymphangiomes sont volontiers étendus et
infiltrants. L’imagerie présente là un grand intérêt dans le
bilan préopératoire. Dans le cas particulier des lymphan-
giomes orbitaires, il est indispensable de réaliser une étude
intracrânienne en IRM, pour analyser avec précision leur
extension et pour déceler une éventuelle anomalie veineuse
de développement au niveau du diencéphale [9]. En effet,
ces lymphangiomes suivent les trajets vasculo-nerveux. De
plus, l’origine embryonnaire diencéphalique du contenu
orbitaire explique la possibilité d’anomalies vasculaires
associées à ce niveau.
Les malformations artérioveineuses (MAV)
Les malformations artérioveineuses (figure 3) sont défi-
nies par la présence d’une communication entre une ou
plusieurs artère(s) et les veines homologues sans interpo-
sition de capillaire. La conséquence hémodynamique en
est l’augmentation de débit au niveau des artères impli-
quées et des veines de drainage. Il peut exister un « nidus »
interposé. La clinique lorsqu’elles sont superficielles est
évocatrice la palpation ressent un thrill (frémissement), et
l’auscultation un souffle. La peau est chaude. L’examen
Doppler montre une lésion très vascularisée et une
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