ILLUSTRATION ET STYLE PERSONNEL

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ILLUSTRATION ET
STYLE PERSONNEL
Lola Perrault
Work Shop
Janvier 2016
RECHERCHES ET REFLEXIONS
Analyse des ressentis lors de la découverte du paquet
Découverte de la plante
Lorsque j’ai ouvert le paquet de la plante, j’ai ressenti
un sentiment d’émerveillement, j’ai eu la sensation d’ouvrir
un cadeau de Noël.
Je me suis donc sentie submergée par un sentiment de joie.
J’ai par la suite, observé la plante.
Je la trouve particulièrement belle, de par la complexité
mais aussi la régularité de sa forme, ses nuances ,
ses dégradés de vert et la répartition de ses petites tâches
blanches.
Mais elle est aussi belle dans sa texture ce qui la rend agréable
au toucher.
Face à cette beauté, j’ai envie de bien m’ en occupé, de prendre
soin d’elle.
Finalement c’est comme si, en l’espace de quelques instants,
un lien s’ était créé entre elle et moi, comme si je m’étais très vite
attachée à elle.
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Découverte de la lame de rasoir
La découverte de la lame de rasoir, ne m’a pas déclenché
le même enthousiasme, mais elle m’a plutôt provoquer
une incompréhension et des interrogations.
Je n’éprouve ni le besoin ni l’ envie de découvrir cette lame
et je décide de ne pas l’ ouvrir. En effet elle m’évoque de suite le
danger.
Cette découverte me fait de suite appel à des souvenirs
d’enfance où l’on me dit de faire attention, car tout ce qui coupe
est dangereux et que cela peut blesser.
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Découverte approfondie de l’Aloe ‘Cosmo’
Comme je suis attachée à cette plante, j’ai envie de mieux
la connaître, la découvrir, de savoir qui elle est, d’où elle vient, de
quoi elle est constituée...
Mais je choisi de la découvrir grâce à des informations générées
par autrui car je n’ ai pas envie de « torturer » ma plante
en la découpant par exemple.
Je remarque que je nomme pour la première fois cette plante
par « ma » et plus par « la », il est 11h12 et je me la suis
complètement appropriée.
Tout comme nous, cette plante a une famille.
Elle appartient à la grande famille des Aloès, autrement dit
des plantes grasses succulentes.
Elle se classe dans l’ordre des liliaceae, c’est-à-dire les plantes
ne présentant qu’un seul cotylédon sur l’embryon.
Elle est née de l’Aloe aristata.
Elle est originaire d’Afrique du Sud où elle apprécie
particulièrement le climat sec et chaud et y pousse naturellement.
Elle fleurit généralement en plein coeur, au début de l’ été, d’une
belle fleur d’un doux orangé.
L’ Aloe ‘Cosmo se plaira aussi bien sur un rebord de fenêtre
ensoleillé ou sur une terrasse l’été.
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L’ Aloe ‘Cosmo (green pearl) est une plante d’appartement.
Je suis contente de l’ apprendre, car je vais pouvoir la ramener
chez moi et je sais désormais qu’ elle va y être bien.
Je me rends compte que j’ai envie qu’elle soit bien.
Elle préfèrera peu d’arrosages copieux, à beaucoup de petits
arrosages.
Elle supporte la sécheresse, car ses feuilles accumulent
des réserves d’eau.
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Analyse de mon dégoût et de ma peur face à la lame
Je ne ressens pas l’envie d’ouvrir le paquet de la lame, je n’ai
pas envie de la découvrir.
Pourquoi ?
Le champ lexical d’une lame m’évoque des émotions
négatives.
Peur
Coupure
Douleur
Lame
Prudence
Sang
Blessure
Crainte
Ces émotions font surgir en moi un sentiment de frayeur et
de dégoût.
Cette peur et ce dégoût m’empêche de la découvrir, mais ne
ne-serait-ce pas non plus un manque de courage de ma part de
rester derrière ma peur.
La vue d’une lame fait resurgir de mon inconscient des souvenirs
enfouis, bloqués dans mon inconscient.
Il ne s’agit pas d’un souvenir en particulier dont je me rappel
précisément, mais plutôt d’une idée floue m’évoquant avec
certitude que la lame est associée au danger, car on me l’a dit
quand j’étais enfant.
De ce point de vue, nos appréhensions relèvent de notre
éducation, de notre vécu.
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En effet, si je ne mettais jamais coupée, je me poserais
moins de questions quant aux risques que peuvent engendrer
la lame.
J’en déduis donc que notre expérience nous pousse à faire
plus attention aux choses qui nous entoure.
L’appréhension peut relever de notre vécu, mais elle
peut également trouver sa source dans une idée universelle
comme par exemple la mort. En effet, chaque être humain en a
peur car tout ce qui est inconnu pour lui, l’effraie
L’idée de dangerosité peut également être innée en nous,
nous le savons, notre instinct nous pousse à faire attention
et nous ne pouvons l’expliquer.
Comme par exemple le fait d’avoir peur du noir, qui est propre
à chacun et qui est surtout inné. Les personnes ayant peur du
noir, ne peuvent l’expliquer, c’est comme ça.
Mardi matin je me décide à ouvrir le paquet de la lame,
même si je sais qu’il faut que je fasse très attention,
je pense avoir assez de vécu, d’expérience pour
ne pas me blesser. De plus, ma nature curieuse me pousse
à savoir comment elle est faite.
Elle n’a pas l’air si dangereuse, elle est toute souple,
je pourrais la casser d’un rien, mais je décide de quand même
faire attention et la laisser tranquillement de côté.
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Cheminement de l’appropriation de l’Aloé ‘Cosmo
1-Surprise et émerveillement lors de la découverte.
2-Besoin de découverte, envie de savoir qui elle est et comment
prendre soin d’elle.
3-Affection naissante, à partir du moment où je l’ai nommée par
« ma » et plus par « la », où je me suis mise à parlé d’elle comme
une personne à part entière.
4-Je me rends compte que j’apprécie la regarder et la toucher.
5-Je prends conscience que j’aime ma plante.
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Emergence d’un concept
La découverte de la plante, d’un côté, et de la lame de l’autre, fait
émerger en moi des émotions opposées.
Pour la plante des émotions positives et pour la lame
des émotions négatives, c’est-à-dire, d’un côté un univers qui
donne envie d’y plonger, et de l’autre un univers angoissant.
Ces ressentis opposés, mettent en lumière font une idée
principale d’opposition entre deux mondes, deux univers.
En effet, si nous prenons le temps d’ observer le monde qui
nous entoure, on remarque qu’il est d’une beauté inouïe, mais
les choses les plus belles sont parfois les plus dangereuses,
notamment dans la nature.
Si nous partons de ce principe, tout notre environnement
est rempli de dangers.
L’idée finale vers laquelle je compte tendre est que la vie est belle
mais dangereuse.
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Qu’est-ce-qu’une illustration ?
L’idée préconçue qu’on se fait tous de l’illustration, c’est le fait
qu’une illustration est forcément un dessin.
En effet, lorsque l’ on pense « illustration », notre cerveau laisse
penser à une image une image de dessin.
Or, en tant que designer graphic, nous devons être bien placés
pour savoir que cette idée peut être largement enrichie.
Littéralement, une illustration signifie une représentation visuelle,
graphique, ou picturale.
Mais une image ne sert pas qu’à illustrer un propos ou une idée,
elle peut également transmettre des émotions.
Cette image peut être de nature différente :
- dessin
- peinture
- photographie
- sculpture
- broderie
- patchwork...
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Illustration du concept
La première idée que j’ai voulu mettre en place pour
démontrer visuellement que la vie est belle mais dangereuse,
est de trouver quelque chose (un objet, un élément,
une émotion...) représentant cette conception.
- Rose : beauté de la fleur, dangerosité des épines.
- Amour : beauté du sentiment qui procure une joie continue,
mais dangereux à la fois car ce sentiment peut blesser.
Mais après réflexion, je trouve ces idées trop clichées et
pas assez fortes.
Si l’on part du principe que le monde qui nous entoure
est dangereux, alors la nature qui constitue notre monde est belle
et dangeurese à la fois :
- volcan (feu)
- orage (élément météorologique)
- cascade (eau)
- tornade (vent)
- champ de roses (plante)
- scorpion (animal)
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Tous ces éléments sont régulièrement utilisés en communication
et en publicité.
Pourquoi ?
Car la nature est commune à tout le monde, en effet tout le monde
sait de quoi elle est faite car nous sommes tous nés de la nature.
Mais penser que la nature est comprise par tout être humain
est un stéréotype.
En effet, tout le monde n’a pas forcément reçu l’éducation qu’il
faut pour la comprendre et savoir l’apprécier.
Finalement la notion de nature est tellement vaste qu’on pense
tout savoir d’elle mais sans la connaître réellement.
Par exemple, le fait d’associer la couleur verte à l’écologie est une
idée reçu car la nature n’est pas que verte.
De plus, nous pouvons nous poser une question, à savoir
si communiquer en utilisant cette nature n’est justement
pas un défaut des publicitaires d’aujourd’hui.
En effet, de quel droit une marque s’approprie un élément
naturel et l’utilise sans modération et sans respect pour faire vivre
sa marque.
Par exemple, mon Aloé ‘cosmo possède un COV (Certificat
d’Obtention Végétale), c’est-à-dire que je n’ai pas le droit de faire
reproduire ma plante.
La marque qui cultive et vend les Aloés ‘cosmo a déposé
un brevet pour la reproduction de cette plante.
Cette aberration est pourtant bien réelle, certaines personne
se donnent le droit de s’approprier des beautées de la nature et
de contrôler leur implantation.
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Le second concept qui m’est venu, à travers cette idée,
c’est le fait que si la vie est belle mais dangereuse, il
faut donc vivre ainsi, et vivre de cette manière relève
du courage.
Par exemple, pour moi, j’ai vécu dangereusement en ouvrant la
lame car j’ai dû faire preuve d’un certain courage en passant au
dessus de mon appréhension.
Pour quelqu’un d’autre, ceci aurait certainement été un acte
banal.
Tout notre environnement est constitué de dangers, il faut donc
faire preuve de courage pour apprécier toutes les joies de la vie.
Par exemple utiliser un couteau pour se préparer un bon repas,
ou prendre la voiture pour aller voir un ami, constituent, sans
que nous le sachions réellement, des actes dangereux.
Par conséquent, sans même que nous nous en rendions compte,
nous faisons preuve de courage chaque jours.
Mais ce courage a des limites.
En effet, même si l’être humain redouble d’efforts jour
après jour son courage n’est pas infini, il ressent également
des appréhensions, du stress, de la peur... face au danger.
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Heureusement notre société possède de nombreuses solutions
pour nous protéger du danger.
Par exemple, les assureurs qui se servent des
appréhensions humaines pour vendre une certaine ou
une incertaine « sûreté ». Les politiciens, qui ne cessent de mettre
en place des politiques préconisant moins de liberté pour plus
de sécurité.
Cette idée de protection est présente tous les jours autour
de nous et dans les médias.
Par exemple dans les publicités d’assurances ou de sécurité
routière et même dans certaines campagnes politiques (cf page
12).
Malheureusement, toutes ces dispositions relèvent d’une idée
préconçue majeure de notre société, celle selon laquelle il est
possible de se protéger du danger.
Mais évidemment cette idée est à nuancer, en effet il n’existe pas
de réelle solution face au danger.
En effet vivre en se mettant complètement hors de tout danger
extérieur est en réalité impossible, et vivre sans prendre
de risques n’est finalement plus vivre.
Comme Léon Blum a dit dans son oeuvre Stendhal et le beylisme
« Aimer c’est vivre dangereusement ».
Je fais le choix de pousser ma réflexion sur ma seconde idée,
et décide de faire passer un message grâce à ce concept :
si on veut apprécier la beauté de notre monde il faut savoir faire
preuve de courage pour surmonter les dangers de la vie.
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Les moyens de communication d’aujourd’hui
Aujourd’hui dans notre société, il existe une multitude de moyens
de communication :
- le téléphone (au sens propre)
- internet (web, mail, réseaux sociaux)
- les journaux et magazines
- les livres
- la radio
- le digital (télévision, ordinateur, tablette, smartphone)
- la publicité
- l’art...
Ces moyens de communication servent à transmettre des
idées, des pensées mais aussi des émotions, qui nous servent
à réfléchir et à évoluer.
Je vais donc utiliser un de ces moyens de communication pour
transmettre ma pensée à autrui.
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Confrontation de mon concept aux moyens
de communication répertoriés et choix du média le
plus adéquat
- le téléphone : pas approprié car je veux mettre en place un
visuel de grand format.
- internet (web, mail, réseaux sociaux) : peu adapté car j’imagine
mon visuel en très grand format pour un impact plus solide.
- les journaux, magazines et livres : de même que pour internet
le format reste moins impactant car trop petit.
- la radio : impossible, car il n’y a pas de présentation faisant
appel à la vue à la radio.
- le digital : inconvenable car le format est trop petit, de plus le
fait de voir une image à travers un écran est moins impactante
que sur une grande impression papier.
- la publicité : La publicité peut être présente sous une
multitude
de
formes,
mais
je
vais
utiliser
ce
moyen
de
communication
pour
transmettre
ma pensée, même si je ne vends (transmet) pas un produit
à proprement parlé, mais plus une réflexion.
- l’art : l’art est un domaine très vaste, à partir du moment où l’on
fait une création et que l’on est capable de la justifier, on peut
dire que c’est de l’art.
- l’écriture en général : approprié, car une simple phrase peut
parfaitement illustrer une vaste réflexion et c’est ce que je vais
chercher à faire.
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Choix du public cible
Avec une illustration de grand format, je veux faire passer
un message haut et fort, puis toucher le grand public.
Malgré le fait que je veuille toucher le plus de monde possible
avec un message poignant, il se dirigera certes vers le plus grand
monde, mais ne sera pas forcément compris par tous.
En effet, derrière le message que je veux faire passer, se cache
toute une réflexion, tout le monde ne possède pas forcément
l’envie ni la capacité de réagir et de réfléchir suite à un message.
De plus si une personne n’est pas touchée ou ne se sent pas
concernée par le message elle ne se posera pas de questions et
ne poussera pas sa réflexion.
Ma cible se dirige donc plus vers un public faisant preuve
d’une certaine maturité.
Je voudrais que mon message soit vu par le plus de
monde possible.
Il faudrait donc que je me serve d’internet pour le diffuser,
mais je décide de ne pas me servir de ce support car l’écran
séparant la personne et le visuel casse son authenticité.
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Diffusion et mise en page
Une grande affiche 4m X 3m serait l’idéal pour captiver
le passant .
Cette affiche pourrait très bien être placée dans les transports
en commun (bouches de métro, abris bus) et même
aux carrefours à feux.
En effet il s’agit d’endroits où l’on réfléchit, où l’on vide notre tête
et où nous menons de grandes réflexions.
De plus ce sont des endroits où nous passons le plus souvent le
matin, mon message va certes pousser à la réflexion mais il va
également donner de l’espoir, du « pep’s » le matin quand les
gens vont au travail, le moment où ils en ont le plus besoin.
Pour attirer l’oeil « du monde », je compte me servir
d’une photographie forte émotionnellement parlant, puis par
dessus, une phrase forte mais pleine de sens.
Une affiche simple, mais mystérieuse faisant appel à la curiosité
du passant pour le pousser à réfléchir (utilisation de la tendance
psychologique de la curiosité).
Une mise en page horizontale pour plus de stabilité et de calme,
propice à la réflexion.
Le texte de couleur blanche, faisant référence au calme,
à la simplicité, mais aussi à la lumière (aboutissement d’une
réflexion)
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Influences et style(s)
Pour développer ma pensée autour de mon concept, je me suis
beaucoup inspirée d’expressions philosophiques.
« Le courage n’est pas une absence de peur, être courageux
c’est agir malgré sa peur ». Damien MARIC (Twitter).
« J’ai appris que le courage n’est pas labsence de peur, mais la
capacité à la vaincre ». Nelson MANDELA
« Le courage c’est d’avoir peur avec une minute de retard ».
George S.PATTON
J’ai également analysé l’expression « bon courage », puisque le
courage constitue le thème principal de ma réflexion.
Il est mauvais de souhaiter « bon courage », car même si dans
notre idée préconçue il s’agit d’une parole affectueuse, elle est
en réalité péjorative.
En effet, lorsqu’on souhaite « bon courage » à quelqu’un, on dit
qu’il va avoir besoin de courage dans la tâche qu’il va effectuer,
cela présage donc une tâche difficile à surmonter.
De plus, on lui souhaite un « bon » courage, cela signifie qu’il va
avoir besoin du meilleur courage qu’il soit pour affronter
sa « tâche ».
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Réflexions et mises en formes
J’ai participé à un débat sur mon travail mené jusqu’ici. Il en est ressorti une idée de flottement de mon concept.
Je décide donc de trouver une cause concrète à défendre,
à laquelle rattacher mon idée.
Suite aux récents évènements survenus à Paris durant l’année
2015, les français et plus particulièrement les parisiens ont perdu
une certaine joie de vivre, un certain enthousiasme, et un malaise
psychologique s’est instauré.
En effet, selon Guillaume Denoix de Saint Marc, directeur général de
l’Association française des victimes de terrorisme « On soigne plus
façilement un bras cassé que les conséquences psychologiques ».
La mise en forme de mon projet servirait donc à redonner
le « sourire », d’une manière général.
Le but est d’aider les personnes touchées et toutes celles qui
se sentent concerné, à se reconstruire et à passer au delà de
cette angoisse, de ce malaise en leur proposant des messages
d’espoir ayant pour but de leur faire reprendre confiance en eux,
en les autres, et en la vie en général.
L’idée est de donner le courage aux gens de passer outre
les dangers de la vie.
Cela rejoind le concept de base à savoir que nous voulons apprécier
plainement les joies de la vie, il faut savoir faire preuve de courage
pour affronter les dangers de la vie.
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Afin de concrétiser ce projet je décide de mettre en place
une campagne de publicité selon 4 variantes :
- « Souriez, vous êtes héroïques »
- « Souriez, vous êtes extraordinaire »
- « Souriez, vous êtes beaux »
- « Souriez, vous êtes brillants »
Il s’agira de 4 grandes affiches purement typographique avec un
fond de couleur différent pour chaque slogan.
Je joue sur le sourire, générateur de joie et de mise en confiancevis-à-vis d’autrui, puis sur un compliment pour redonner « du
baume au coeur », et redonner confiance en soi.
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