MISES EN THÉÂTRE DE LA VILLE ET JEUX DE DUPE1!
DIRK BAECKER
I.
Avant de considérer comment des compagnies de théâtre de tous types depuis les
jongleurs de fêtes foraines aux troupes qui investissent les palais des princes et des
cardinaux, en passant par les compagnies municipales et indépendantes jusqu'aux théâtre
de rue sont en représentation dans la cité et par même transforment potentiellement
celle-ci par leurs représentations, il nous faut considérer la façon dont la cité elle-même est
toujours-déjà en représentation2. La cité n'est pas un espace vide qui attend le baiser du
théâtre pour reprendre vie ; elle déborde toujours-déjà de vie de toute sorte. On songe aux
mairies, aux marchés, aux églises, aux écoles, aux hôpitaux, aux commerces, aux ateliers ;
à la circulation, aux transports publics ; on songe aux habitants eux-mêmes : ils sont chez
eux, circulent dans la rue, sont assis dans leur voiture ; d'autres encore attendent dans des
hôtels, arrivent dans des aéroports, dans des gares, dans des ports ; certains s'en vont.!
La ville est en état de jeu/en représentation bien avant que des troupes de théâtre ne
s'interrogent sur la façon dont elles pourraient jouer dans la cité. La cité est en effet toujours-
déjà en représentation en ceci que toute interaction, toute communication et en définitive
toute action suppose qu'un sujet agissant soit mis en contact direct soit à titre personnel,
soit sous le couvert d'une institution, soit en restant anonyme avec un auditoire, un public
ou des observateurs.
Erving Goffman nous apprend que toutes ces représentations courent perpétuellement le
risque de se voir détournées, subverties ou de s'effondrer complètement en raison d'erreurs
dans le processus de représentation ou parce que le « public » s'indigne, ou qu'il détourne
son attention (voir Goffman 1959 et en vertu d'une définition étendue du mot « public »
White 1955 et Ikegami 2000).
À ce titre, au moment où les théâtres commencent à mettre sur la scène des pièces,
réintroduisant ce faisant dans la ville du jeu, des « public » et des situations d'observations
mutuelles, il existe déjà dans la cité un savoir préalable sur le caractère équivoque et
dangereux de toute situation de représentation (Agnew 1986) et sur les façons dont ces
dangers et ambiguïtés peuvent être gérés.
Lorsque les troupes de théâtre prennent en compte ce caractère toujours-déjà en
représentation de la cité (si tant est qu'elles le prennent en compte), il se peut qu'elles
considèrent que les « représentations » de la cité manquent de vie, de vigueur et d'esprit et
qu'il leur appartient d'améliorer ces « représentations » grâce à leur imagination, leur
expertise et leur raffinement. Ce serait par suite leur tâche d'introduire dans la ville la
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
1Manuscrit! d'une! conférence! donnée! au! colloque! international! reART:the! URBAN,! Zürcher! Hochschule! der!
Künste!and!Theaterhaus!Gessneralle,!Zürich,!26!Octobre!2006.!
2Le!texte!original!utilise!les!termes!intraduisibles!«!perform!/!performances!»!qui,!tout!en!insistant!sur!l'idée!de!
«!représentation!»!(c'est!à!dire!de!la!création!d'une!situation!fictive,!d'une!«!reproduction!»!de!la!réalité!de!
type! mimésis)! mettent! aussi! l'accent! (bien! plus! que! le! terme! français! «!représentation!»)! sur! l'idée! d'une!
action!physique!en!cours!(et!donc!sur!l'idée!du! «!jeu!»!des!«!acteurs!»).!Selon!le!cas,! nous! traduirons!ces!
termes!par!«!représenter!»!/!«!représentation!»!;!«!jouer!»!Y!«!mettre!en!scène!»!/!«!mise!en!jeu!»!–!«!mise!
en!scène!»,!voire!(lorsque!le!contexte!l'exige)!par!le!doublon!:!"mise!en!jeu/représentation"!(NdT).!
comédie, l'énergie dramatique et la beauté. Mais ces jugements de valeurs car c'est bien
de cela qu'il s'agit ne sont pas nécessairement partagés par les habitants de la cité. Il se
peut même que ceux-ci considèrent que ce qui se passe sur un marché, dans une coure de
justice ou lors d'une manifestation politique soit bien plus intéressant en termes de
motivation, de finalités et de moyens d'action, en termes de savoir-faire et d'ingéniosité que
n'importe quelle représentation théâtrale. Il se peut en outre que des troupes de théâtre se
persuadent que les représentations inhérentes à la cité sont par nature malhonnêtes et
trompeuses en vertu du fait qu'un acteur ou une institution se mette à travers elles en scène
pour un public que par suite elle abuse d'une manière ou d'une autre. Le théâtre deviendrait
alors le lieu de la critique : critique de la malhonnêteet de la duperie, le lieu régneraient
la sincérité des opinions et les sentiments authentiques.
Mais quel jugement le théâtre devrait-il dans ce cas porter sur la nécessité où il se trouve lui-
même de gagner l'attention d'un public ? Ne doit-il pas, lui aussi, user d'artifices, accomplir
sur le mode professionnel cette même activité qu'au sein de la cité, les acteurs de la ville et
les institutions essaient de maîtriser et de comprendre ?
Il nous faudra donc comparer « représentation » et « représentation »: celles inhérentes à la
vie de la cité et celles qui font incursion dans la cité, introduites par des troupes de théâtre
qui agissent comme si elles venaient de l'extérieur. Comment ces représentations
« professionnelles » modifient-elles la ville, si tant qu'elles la modifient ? Nous considérons
dans un premier temps comment la cité est toujours-déjà en état de jeu/de représentation,
puis nous étudierons le rôle et la fonction dans la cité des représentations professionnelles,
avant de considérer pour finir les transformations éventuelles des modes de représentations
« civiles » sous l'influence des représentations proprement « théâtrales ».
Le théâtre a en effet une fonction bien définie à remplir dans la cité, qu'il s'agisse de celui de
la place du marché ou des foires, celui des tribunaux ou des salles de spectacles. Troupes
en tournées et troupes permanentes, spectacles joués dans la rue sur une bâche ou avec
l'attirail technologique et les scénographies complexes des plateaux contemporains, troupes
organisées en collectifs collaboratifs ou institutions strictement hrarchisées : dans toutes
ses configurations, le théâtre est comme un prisme qui capte l'intérêt que la cité lui porte et
le soutien qu'elle lui accorde et qui, en retour, déverse sur la société des -interprétations
esthétiques, littéraires, musicales, gestuelles ou imitatives de la vie du marché, du tribunal et
de la cité. Si l'on souhaite comprendre quoi que ce soit à la fonction que remplit le théâtre
dans la cité, il faut considérer les représentations et les publics pour ce qu'ils/elles sont : une
constellation éphémère d'individus fluctuants et de technologies incertaines. Les modalités
selon lesquelles le théâtre est institutionnalisé, ses modes de financement, les sponsors et
les donateurs qu'il attire, les codes de représentations (traditionnels ou expérimentaux) qu'il
adopte et les publics qu'il rassemble : tels sont les facteurs qui déterminent les multiples
visages qu'adopte le théâtre tout au long de sa riche histoire. Il nous faudra les prendre en
compte.
II.
Nous nous intéresserons donc en premier lieu à la ville en tant qu'elle est toujours-déjà en
représentation. Depuis les travaux sur l'histoire de la ville par Max Weber (1958), la ville peut
être considérée en théorie sociologique comme un « universel évolutif » (Parsons 1964) qui
permet aux individus de vivre ensemble sans avoir à se connaître et sans être liés par des
liens de famille. L'émergence de la ville constitua à ce titre une rupture radicale dans
l'histoire des sociétés tribales. Après s'être réorganisées politiquement et économiquement
autour des palais selon une dynamique centre/périphérie, celles-ci se sont ensuite
redistribuées autour des cités elles-mêmes (toujours en cherchant à se rapprocher des
palais et des fortifications et sans doute de la gestion des systèmes d'irrigation), si bien
que ces sociétés nouvelles ont été peu à peu portées par une dynamique de développement
économique, politique et cultuel autonome qui a progressivement transformé la société
tribale en une société antique (Benevolo 1980 ; et Tilly 1992 pour des développements plus
récents).
S'ils souhaitaient vivre en bonne entente, les individus des sociétés tribales devaient soit se
connaître personnellement, soit tuer « l'autre » avant d'être tués par un groupe rival, soit
accorder à cet « autre » le statut d'« invité » ou de « visiteur » pour différer le moment
l'autre les tuerait ou serait tué par eux. Il était en revanche impossible d'être à l'aise dans le
voisinage d'étrangers, ne serait-ce que parce que la catégorie même d'« étranger » n'existait
pas (Simmel 1950; Stichweh 1977, 2010) ; en lieu et place, les sociétés primitives
désignaient « l'autre » comme un « barbare » qu'on devait tenir à distance.
L'apport de la cité antique (et moderne) fut d'enseigner l'art de vivre dans le voisinage
d'étrangers, transformant de fait l' « étranger » en un « inconnu » avec lequel on pouvait
choisir à tout moment de faire connaissance. Ces « inconnus » anonymes qui caractérisent
la vie urbaine achètent l'un à l'autre des biens et (pari plus risqué encore) ils se vendent
mutuellement des biens ; ils envoient leurs enfants dans des écoles officient des
enseignants que les parents ne connaissent pas (et qui ne connaissent pas les parents) ;
dans les tribunaux, les délinquants acceptent des verdicts prononcés par des juges qu'ils
n'ont jamais rencontrés et qui, dans une large mesure, sont ignorants de leur milieu social.
Les habitants des villes sont qui plus est gouvernés par des personnes qu'ils ne connaissent
pas de visu, et dans les hôpitaux les traitements (et me les actes chirurgicaux) sont
pratiqués par des médecins dont les patients ne connaissent pas le nom... On pourrait
multiplier les exemples (Baecker 2004). Reste que l'étape qui consiste à accepter ce type de
sociabilité « l'étranger » devient un citoyen anonyme est absolument décisive : elle
transforme la société tribale en société antique. Pour Max Weber, cette révolution n'était
possible qu'en passant de la religion polythéiste au monothéisme. Le dimanche, les
habitants de la cité pouvaient constater en se rendant à l'église que « l'autre » rend un culte
au même Dieu et donc qu'il accepte un « système symbolique que tous reçoivent en partage
(Parson/Shils 1951, 16-21).
On pourrait ici étendre l'idée de Weber en suggérant que le rôle de la ville dans une société
est d'être le « mécanisme symbiotique » (Luhmann 2012, 227-9) qui rattache le caractère
abstrait de la communication des décisions politiques, des transactions économiques, des
pratiques pédagogiques, des croyances religieuses, des traitements médicaux, de la
recherche scientifique et même de la production artistique, au concret des lieux, des sites,
des bâtiments, des places, des rues ainsi qu'au concret des gens qui circulent, s'arrêtent et
se rencontrent dans ces lieux. Par la ville, la réalité de la société est manifestée, la cité elle-
même constituant le symbole le plus évident de tout ce qui « se joue » dans la société. Qu'on
observe la vie d'une ville et on se rend en effet simultanément compte que l'on ne sait pas
exactement ce qui s'y « joue » ni comment les choses s'y « jouent », mais qu'on peut malgré
tout acquérir sur la ville à la fois des idées abstraites et du savoir ancré localement.
N'importe quel habitant d'une ville acquiert ainsi un point de vue insuffisant sur ce qui
advient dans la ville, tout en sachant que ce point de vue est partiel et ne peut servir que
comme point de départ.
En accord avec la théorie de la cité développée par l'École de Sociologie de Chicago, nous
souhaitons faire ici l'hypothèse que la cité « joue » et « représente » sans cesse son
écologie fondamentale : rassembler les inconnus en un même lieu, les encourager à nouer
connaissance, leur permettre de se séparer ensuite.
Ces regroupements s'effectuent autour de quelques systèmes essentiels : les voisinages, les
marchés, les professions et la circulation d'information (Park/Burgess/McKenzie 1967). Dans
le cadre de leurs voisinages, les gens se sentent davantage chez eux : ils gèrent donc avec
une certaine aisance ceux avec qui ils vivent sans pourtant les connaître ; ils font leurs
achats dans les mêmes magasins, envoient leurs enfants dans les mêmes écoles, passent
le dimanche dans les mêmes églises ou les mêmes bars et, les jours de semaine, font
ensemble les trajets entre domicile et lieu de travail. La fonction des marchés est de
disséminer le savoir nécessaire sur les produits que l'on peut proposer à la vente (force de
travail incluse) et sur les produits disponibles à l'achat en terme de qualité, de quantité et de
prix (ceci selon les circuits de production de masse ou de luxe). Le système des professions
donne quant-à-lui une idée du type de compétences à développer ainsi que du type de
services disponibles pour faciliter la vie et le travail de chacun tandis que les systèmes de
circulation de l'information rappellent aux gens ce qui se passe près ou loin de chez eux, tout
en leur permettant d'envoyer leurs propres messages le cas échéant, si ceux-ci présentent
un quelconque intérêt pour les autres. Les mécanismes de circulation de l'information
peuvent être considérés par ailleurs comme incluant la publicité (qui permet d'envoyer et de
recevoir des messages pour lesquels personne n'a manifesté un intérêt), ainsi que tout ce
qui a trait au divertissement (qui permet aux individus de gérer leur capacité à distinguer le
sérieux et la réalité du ludique et de la fiction) (voir Luhmann 2000).!
L'école de Chicago emploie l'expression « écologie de la ville » parce qu'en réalité ces
quelques mécanismes rassembleurs suffisent à assurer à la ville une organisation autonome
indépendamment d'une super-structure qui établirait des normes, des réglementations et des
lois. Des normes, des glementations et des lois peuvent certes émerger à partir des
mécanismes essentiels que nous avons décrits pour réguler les affaires de la ci : les
quartiers sont alors « régulés » politiquement, les marchés économiquement, les emplois
dans une logique de non-compétition et la circulation des informations selon son propre
ordre du jour. Mais tout super-système qui émerge est créé, ré, puis jugulé par l'écologie
fondamentale de la ville qui vise à stabiliser et sécuriser ses propres dynamiques.
Or, la cité met en scène sa propre écologie. Cette mise en scène comprend des dynamiques
d'avancées et de reculs, de mouvements et d'émergences d'espaces, de rencontres et
d'évitements, dynamiques qui sont déterminées par des objectifs, des opportunités, des
distinctions et des orientations sans cesse fluctuants. Dans le frétillement de la
représentation sociétale, ce sont toujours les même « suspects » qui émergent : les églises,
les mairies, les écoles, les hôpitaux, les galeries, les magasins, les ateliers et les bars
autant de lieux qui répondent aux besoins d'une vie qui s'organise non plus entres
« étrangers » mais entre « citoyens anonymes ».
III.
La question que nous posons est de savoir en quoi l'addition des « représentations » des
théâtres aux « représentations » de la ville est nécessaire ? Jean-Christophe Agnew a
répondu à cette question dans Worlds Apart (1986). Il décrit deux mondes dans son ouvrage
: celui du théâtre et celui du marché. Les cités auraient besoin des théâtres pour que soit mis
en scène le drame et la comédie des tromperies, escroqueries et duperies que les habitants
de la ville s'infligent (les uns aux autres et à eux-mêmes) sur les marchés et dans les
institutions environnantes. Le théâtre permet donc une « mise en jeu » explicite des « jeux »
que les citoyens « jouent » entre eux, offrant ainsi comme un cadre qui permet d'observer les
tragédies et comédies quotidiennes.!
Selon un argument très répandu, les sociétés ne supportent la malveillance, les intrigues et
la nécessaire méfiance qu'elles entraînent qu'à la condition d'avoir à leur disposition un lieu
le spectacle d'individus s'escroquant peut être représenté, et un autre l'observation et
l'apprentissage des ces pratiques de duperie est possible : comment ces choses sont elles
faites ? Comment les faire soi-même ? Comment s'en protéger ?
En ce sens, le théâtre instruit la société. Tel était déjà le rôle du chœur dans la tragédie
antique, lequel mettait en scène le bon sens de la communauté un bon sens pas toujours
en phase ni en accord avec l'action représentée. Ce rôle est aisé à saisir, même sans
prendre en compte la théorie de René Girard (1977, 1991) selon laquelle l'introduction du
chœur dans le théâtre antique permet de représenter à la fois le danger imminent qu'un désir
mimétique débouche sur une crise sacrificielle et la possibilité d'éviter cette crise en
détournant le dit désir vers des objectifs que chacun peut atteindre en libre concurrence avec
tous (objectifs eux-mêmes toujours atteignables).!
Le théâtre antique a tiprofit de l'introduction dans la société de jeux à somme non nulle,
comme (par exemple) la recherche du profit financier ou de la miséricorde divine. Et peut-
être le théâtre est-il lui-même un de ces jeux à somme non nulle en ceci qu'il présente sur la
scène de multiples manières de gérer des affects de tous types dans des spectacles conçus,
optimisés et testés pour que ces affects soient partageables par le plus grand nombre.
Comme le montre Talcott Parsons, les affects peuvent en effet être considérés comme des
média d'importance capitale pour construire puis faire circuler une solidarité susceptible de
réunifier la société alors que l'intellect, le charisme et le prestige sont des véhicules qui
servent de support à d'autres types d'actions (Parsons 1977).
Ce qui nous amène à l'idée essentielle que nous souhaitons développer dans cet essai. Le
théâtre que décrivent Agnew et Girard est un théâtre qui représente la deuxième partie des
« jeux de dupe » qui ne cessent d'avoir lieu dans la société. Ces jeux de dupe sont des jeux
où deux tricheurs, en l'occurrence un « opérateur » et un « pacificateur », agissent de
concert : ils bernent d'abord celui qu'on appelle la « cible » (c'est-à-dire le dupe) et ensuite ils
l'apaisent et le calment pour qu'il n'appelle pas la police (ce qui mettrait en danger les projets
futurs par lesquels les tricheurs ont prévu de berner d'autres « cibles » potentielles).
Cette opération d'apaisement consiste en un premier lieu à s'assurer que le dupe ait pris
conscience qu'il s'est lui-même couvert de ridicule en se faisant duper (une information qu'il
préférera dès lors probablement garder pour lui). Il faut dans un deuxième temps faire
miroiter au dupe l'idée que l'opération dont il a été la « cible » lui a appris quelque chose et
qu'on ne le trompera pas aussi facilement à l'avenir : il aurait donc à présent une longueur
d'avance sur les autres.
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