Journal Identification = MET Article Identification = 0338 Date: October 7, 2011 Time: 10:58 am
contraception orale est discuté (OR = 1,2 ; IC 95 % = 0,6-
2,2) [33]. Dans les plus grandes séries de TVP des membres
supérieurs, l’assistance médicale à la procréation (AMP)
n’est pas citée [23, 32, 33].
Thromboses jugulaires
Les thromboses jugulaires posent des problèmes
proches des thromboses des membres supérieurs, aux-
quelles elles sont parfois associées [35]. Dans une série
franc¸aise portant sur 29 patients (dont 22 femmes), les cir-
constances favorisantes identifiées sont la présence d’un
cathéter (dix patients), un cancer (dix patients), un syn-
drome d’hyperstimulation ovarienne (cinq patientes), une
thrombophilie (trois patients) [36]. Le risque d’EP et la mor-
talité sont identiques à ceux des thromboses axillaires et
sous-clavières [35].
Mortalité
Mortalité globale
Les données sur la mortalité chez les patients qui ont
présenté une MVTE sont très différentes selon qu’il s’agit
de données issues d’essais thérapeutiques sur une popu-
lation sélectionnée, de données issues de cohortes ou de
bases de données. La mortalité dépend de la présentation
clinique de la MVTE, de l’existence initiale d’un état de
choc et des comorbidités [11, 37, 38].
Dans les essais thérapeutiques, la mortalité à trois
mois, imputée à l’EP est de 0 à 1,5 % [39-43].
Dans les registres, la mortalité toutes causes confon-
dues à trois mois est de 8 % pour l’ensemble des MVTE et
de 15 % pour l’EP [37, 38, 44]. La mortalité directement
liée à une EP est de 0,55 % après une TVP symptoma-
tique isolée [37]. En revanche, après une EP, le risque de
mort par EP à trois mois est de3à9%soit la moitié de la
mortalité toutes causes confondues. La mortalité est pré-
coce, survenant dans 75 % des cas avant 12 jours [37, 38].
La mortalité à court terme varie de moins de 5 % pour les
patients stables sur le plan hémodynamique à plus de 50 %
en cas d’arrêt cardiorespiratoire [45]. Les autres facteurs
de risque associés à la mortalité sont l’âge (supérieur à 70
ou 75 ans : hazard ratio [HR] = 1,6 ; IC 95 % = 1,1-2,3),
le cancer (HR = 2,3 ; IC 95 % = 1,5-3,5), l’insuffisance car-
diaque (HR = 2,4 ; IC 95 % = 1,5-3,7), la BPCO (HR = 1,8 ;
IC 95 % = 1,2-2,7), l’immobilisation pour une pathologie
neurologique (HR = 2,8 ; IC 95 % = 1,6-4,8) [37, 38]. Ces
données concernent des patients d’âge moyen de 63 ans,
dont plus de la moitié sont des femmes.
Deux études de population montrent des résultats
comparables [11, 46].
Impact de la contraception œstroprogestative et de la grossesse
sur la mortalité liée à la maladie veineuse thromboembolique
Dans un registre de décès suédois, la mortalité
liée à la MVTE chez les femmes entre 15 et 44 ans
est plus importante chez les femmes sous contracep-
tion œstroprogestative (7,5/million de femmes-années
[IC 95 % = 4,7-10,3]) et chez les femmes enceintes
(8,9/million de grossesses-années [IC 95 % = 4,1-17,0])
par comparaison à la mortalité des femmes non enceintes
et non exposées à la contraception œstroprogestative
(5/million de femmes-années [IC 95 % = 3,7-6,2]) [47].
Facteurs modulant le risque de maladie
veineuse thromboembolique
chez la femme en âge de procréer
Contraception œstroprogestative
En France, plus de 80 % des femmes auront utilisé une
contraception orale au moins une fois au cours de leur vie
reproductive [48]. En 2000, en France, 60 % des femmes
utilisaient la pilule œstroprogestative comme contracep-
tion contre 25 % en Autriche, et 19 % en Espagne et en
Italie [49, 50].
Risque global lié à la contraception œstroprogestative
En Europe, deux études (une cohorte et un cas-témoin)
ont évalué le risque de MVTE associé à la contraception
orale [12, 13]. Dans ces deux études, un tiers des patientes
sont sous contraception orale. Les données d’incidence
sont résumées dans le tableau 1. La contraception hor-
monale est associée à un risque accru de MVTE (risque
multiplié par 2,83 dans la cohorte et multiplié par 5 dans
le cas-témoin). La présentation clinique de la MVTE sous
contraception orale est une EP dans 44 % des cas versus
36 % chez les non-utilisatrices [14, 15].
Facteurs de modulation du risque de maladie veineuse
thromboembolique chez les femmes sous contraception orale
œstroprogestative
Les facteurs de risque majeurs (chirurgie, immobilisation
plâtrée, hospitalisation, cancer)
Un facteur de risque majeur transitoire additionnel est
retrouvé chez 25 % des femmes qui ont présenté une
MVTE sous contraception orale œstroprogestative [14, 15]
alors qu’un facteur de risque majeur transitoire est retrouvé
chez 50 % des femmes non enceintes qui présentent une
MVTE et qui ne prennent pas de contraception orale œstro-
progestative. Dans les recommandations, la contraception
orale œstroprogestative est un motif de prophylaxie de la
MVTE par HBPM chez les femmes exposées à une chirur-
gie à risque modéré ou à une immobilisation plâtrée du
membre inférieur [51].
Le tabac
L’influence du tabac sur le risque de MVTE lié à la
contraception orale est controversée [52, 53]. Dans la
MEGA Study, le risque est multiplié par 3,9 chez les
patientes non fumeuses sous contraception, il est multi-
plié par 2 chez les fumeuses sans contraception et par
mt, vol. 17, n◦3, juillet-août-septembre 2011 215
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017.