Mise au point mt 2011 ; 17 (3) : 213-33 Risque de maladie veineuse thromboembolique chez la femme en âge de procréer Aurélien Delluc1,2,3 , Emmanuelle Le Moigne1,2,3 , Dominique Mottier1,2,3 1 Université européenne de Bretagne, EA 3878, GETBO, 29200 Brest, France Inserm CIC 0502, 29200 Brest, France 3 CHU de Brest, hôpital de la Cavale-Blanche, département de médecine interne et de pneumologie, Bd Tanguy Prigent 29609 Brest, France <[email protected]> Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. 2 Le risque de maladie veineuse thromboembolique (MVTE) chez la femme en âge de procréer est faible, estimé à 0,5/1 000 femmes-années. De nombreux facteurs vont moduler ce risque : l’âge, les thrombophilies constitutionnelles ou acquises, les facteurs hormonaux, l’obésité, les circonstances à risque majeur de MVTE (chirurgie, immobilisation, cancer, hospitalisation) avec de nombreuses interactions. La contraception œstroprogestative multiplie le risque de MVTE par 3 ; le risque est surtout marqué lors de la première année d’utilisation, il augmente avec la dose d’œstrogènes et est différent selon le progestatif utilisé. Les thrombophilies constitutionnelles, l’âge, l’obésité, les circonstances à risque classiques de MVTE voient leur impact majoré chez les femmes sous contraception orale œstroprogestative. Il y a peu de données sur le risque lié à la contraception progestative pure. La grossesse augmente le risque de MVTE par de multiples mécanismes. L’incidence est estimée à une grossesse sur 1 000 avec une fréquence identique dans les périodes pré- et post partum. De nombreux facteurs vont moduler le risque : l’âge, les thrombophilies constitutionnelles et surtout les antécédents personnels de MVTE. La césarienne programmée majore peu le risque contrairement à la césarienne en urgence. L’épidémiologie et les mécanismes des thromboses survenant lors des procédures d’assistance médicale à la procréation (AMP) sont encore mal connus. Des études épidémiologiques sont indispensables pour en préciser la fréquence et les facteurs de risque. Le problème des antécédents familiaux est naturellement associé au problème des thrombophilies constitutionnelles. L’appréciation du risque familial doit être nuancée et ne peut se limiter à l’identification d’une thrombophilie biologique connue. En effet, le risque familial est fortement lié à l’âge du propositus, important avant 45 ans, minime ou nul après 70 ans, que le propositus présente ou non une thrombophilie constitutionnelle repérée. La prévention de la MVTE chez la femme enceinte, au cours des procédures d’AMP justifie des études comparatives. En outre, la contraception hormonale chez les femmes à risque fait appel en France aux microprogestatifs alors que dans les pays anglo-saxons, ils restent contre-indiqués. La MVTE chez les femmes en âge de procréer soulève de nombreuses questions, non résolues. Rare, elle est fortement influencée par les œstrogènes (contraception orale, grossesse, AMP). Le rôle des thrombophilies, en particulier la mutation du facteur V, apparaît comme un facteur modulateur du risque de premier épisode de MVTE. La prévention de la MVTE au cours des situations à risque reste empirique et ne repose pas sur des études comparatives. Mots clés : maladie veineuse thromboembolique, facteur de risque, femme doi:10.1684/met.2011.0338 Risque global de maladie veineuse thromboembolique mt Tirés à part : A. Delluc Risque de thrombose veineuse profonde et d’embolie pulmonaire Incidence Les données de la littérature sur le risque de maladie veineuse thromboembolique (MVTE) chez les femmes en âge de procréer sont très hétérogènes selon : – les critères retenus pour le diagnostic de MVTE (thrombose veineuse profonde [TVP] des membres inférieurs ou autres localisations, embolie pulmonaire [EP], idiopathiques. . .) ; – la méthodologie de l’étude, la période (évolution des techniques diagnostiques) et le lieu d’observation [1-9] ; Pour citer cet article : Delluc A, Le Moigne E, Mottier D. Risque de maladie veineuse thromboembolique chez la femme en âge de procréer. mt 2011 ; 17 (3) : 213-33 doi:10.1684/met.2011.0338 213 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. Mise au point – enfin, dans la majorité des études, les morts subites ne sont pas imputées à l’EP. Les données d’incidence de la MVTE dans la population de l’arrondissement de Brest concernent tous les patients hospitalisés ou non [10]. Seules les TVP des membres inférieurs et les EP sont prises en compte. Dans la population globale, l’incidence de la MVTE est de 1,83/1 000 par an. Chez les femmes, l’incidence annuelle est de 0,02/1 000 avant 19 ans, 0,58/1 000 entre 20 et 39 ans, 1,05/1 000 entre 40 et 59 ans. Chez l’homme l’incidence est identique avant 20 ans, puis plus faible que chez les femmes à 0,4/1 000 par an entre 20 et 39 ans ; elle est ensuite plus élevée chez les hommes que chez les femmes de 40 à 59 ans (1,52/1 000 par an). Un tiers des femmes avait déjà un antécédent de MVTE [10]. Une étude suédoise rapporte les mêmes données d’incidence [1]. Plus récemment, une étude de population et une étude de cohorte montrent des incidences comparables : 0,3/1 000 par an pour les femmes de 20 à 25 ans jusqu’à 0,8/1 000 par an pour les femmes de 45 à 50 ans [11, 12]. En conclusion, l’incidence de la MVTE chez la femme en âge de procréer peut être estimée à : – < 0,2/1 000 femmes par an chez les moins de 20 ans ; – 0,3/1 000 femmes par an de 20 à 30 ans ; – 0,45/1 000 femmes par an de 30 à 45 ans ; – 0,6 à 1/1 000 femmes par an de 45 à 50 ans. Présentation clinique La présentation clinique de la MVTE chez la femme jeune est une embolie symptomatique associée ou non à une TVP dans 30 % des cas et une TVP seule dans 70 % des cas. Les données sont les mêmes chez l’homme jeune [10-14]. Caractéristiques de la maladie veineuse thromboembolique (provoquée ou idiopathique) Dans le registre RIETE et une cohorte brestoise, 46 % des épisodes survenant chez les femmes de moins de 50 ans non utilisatrices de contraception œstroprogestative sont idiopathiques, contre 75 % d’épisodes non provoqués chez les femmes utilisatrices de pilule [14, 15]. Syndrome post-thrombotique Un tiers des femmes, tous âges confondus, qui présentent une TVP vont développer un syndrome postthrombotique et pour 5 à 10 %, il sera sévère [16]. Dans une série rétrospective de 43 jeunes femmes, avec un suivi moyen de 51 mois après TVP, 67 % des femmes avaient un syndrome post-thrombotique léger et 7 % une forme modérée [17]. 214 Thromboses de siège inhabituel Thromboses veineuses cérébrales Les thromboses des veines cérébrales surviennent dans 75 % des cas chez la femme, le plus souvent dans la troisième décennie. Cette différence entre l’homme et la femme s’explique par l’influence des facteurs hormonaux : ainsi dans une série de 381 malades de moins de 50 ans présentant une thrombose cérébrale, 75 % des patients sont des femmes. Parmi celles-ci, un facteur hormonal est retrouvé dans 75 % des cas (contraception œstroprogestative : 54,3 % ; grossesse : 6,3 % ; post partum : 13,8 %) [18]. Dans une méta-analyse, l’exposition à une contraception œstroprogestative chez les patientes présentant une thrombose des veines cérébrales est quatre fois plus importante par rapport à des témoins sans thrombose veineuse cérébrale : odds ratio [OR] = 4,79 (IC 95 % = 2,49,58) [19]. Thromboses splanchniques Les thromboses splanchniques surviennent de façon équivalente chez les femmes (42 %) et chez les hommes dans une large cohorte colligée de 1980 à 2000 [20]. Dans une série de 163 cas de syndrome de BuddChiari constituée entre 2003 et 2005, 38 % des femmes étaient sous contraception orale et 6 % étaient en période post partum [21]. Enfin, dans une étude cas-témoin, concernant le syndrome de Budd-Chiari, le risque relatif (RR) sous contraception œstroprogestative était de 2,37 (IC 95 % = 1,05-5,34) [22]. Thromboses veineuses des membres supérieurs Les thromboses veineuses des membres supérieurs sont rares et représentent 4 à 11 % des cas de TVP selon les études et les thromboses étudiées (non provoquées ou provoquées) [23-29]. L’incidence globale annuelle est à 3,52/100 000 par an et à 2/100 000 par an pour les thromboses non provoquées [23, 30]. Le risque d’EP est évalué entre 3 et 9 % [26, 27, 29]. Il n’y a pas de différence d’incidence selon le sexe [23, 25, 26]. Il y a peu de données s’intéressant spécifiquement aux femmes en âge de procréer, chez qui les thromboses des membres supérieurs représenteraient 4 à 18 % des thromboses veineuses [13, 14]. Les facteurs de risque des thromboses des membres supérieurs sont mal connus. Chez les sujets jeunes, les traumatismes répétés de la veine axillaire ou sous-clavière exposent au risque de thrombose d’effort dans le cadre d’activités sportives ou professionnelles (tennis, golf, natation, esthéticiennes, sacs à dos. . .). Ces thromboses d’effort représenteraient 15 à 24 % des TVP des membres supérieurs [31], les cathéters centraux, 50 % et le cancer, 40 % [32]. La prévalence des thrombophilies chez les patients présentant une thrombose des membres supérieurs varie de 8 à 61 % [25]. Il s’agit essentiellement de la mutation du facteur II et de la mutation du facteur V (OR = 4,2 ; IC 95 % = 1,4-12,6) [23, 33, 34]. L’impact de la mt, vol. 17, n◦ 3, juillet-août-septembre 2011 contraception orale est discuté (OR = 1,2 ; IC 95 % = 0,62,2) [33]. Dans les plus grandes séries de TVP des membres supérieurs, l’assistance médicale à la procréation (AMP) n’est pas citée [23, 32, 33]. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. Thromboses jugulaires Les thromboses jugulaires posent des problèmes proches des thromboses des membres supérieurs, auxquelles elles sont parfois associées [35]. Dans une série française portant sur 29 patients (dont 22 femmes), les circonstances favorisantes identifiées sont la présence d’un cathéter (dix patients), un cancer (dix patients), un syndrome d’hyperstimulation ovarienne (cinq patientes), une thrombophilie (trois patients) [36]. Le risque d’EP et la mortalité sont identiques à ceux des thromboses axillaires et sous-clavières [35]. Mortalité Mortalité globale Les données sur la mortalité chez les patients qui ont présenté une MVTE sont très différentes selon qu’il s’agit de données issues d’essais thérapeutiques sur une population sélectionnée, de données issues de cohortes ou de bases de données. La mortalité dépend de la présentation clinique de la MVTE, de l’existence initiale d’un état de choc et des comorbidités [11, 37, 38]. Dans les essais thérapeutiques, la mortalité à trois mois, imputée à l’EP est de 0 à 1,5 % [39-43]. Dans les registres, la mortalité toutes causes confondues à trois mois est de 8 % pour l’ensemble des MVTE et de 15 % pour l’EP [37, 38, 44]. La mortalité directement liée à une EP est de 0,55 % après une TVP symptomatique isolée [37]. En revanche, après une EP, le risque de mort par EP à trois mois est de 3 à 9 % soit la moitié de la mortalité toutes causes confondues. La mortalité est précoce, survenant dans 75 % des cas avant 12 jours [37, 38]. La mortalité à court terme varie de moins de 5 % pour les patients stables sur le plan hémodynamique à plus de 50 % en cas d’arrêt cardiorespiratoire [45]. Les autres facteurs de risque associés à la mortalité sont l’âge (supérieur à 70 ou 75 ans : hazard ratio [HR] = 1,6 ; IC 95 % = 1,1-2,3), le cancer (HR = 2,3 ; IC 95 % = 1,5-3,5), l’insuffisance cardiaque (HR = 2,4 ; IC 95 % = 1,5-3,7), la BPCO (HR = 1,8 ; IC 95 % = 1,2-2,7), l’immobilisation pour une pathologie neurologique (HR = 2,8 ; IC 95 % = 1,6-4,8) [37, 38]. Ces données concernent des patients d’âge moyen de 63 ans, dont plus de la moitié sont des femmes. Deux études de population montrent des résultats comparables [11, 46]. Impact de la contraception œstroprogestative et de la grossesse sur la mortalité liée à la maladie veineuse thromboembolique Dans un registre de décès suédois, la mortalité liée à la MVTE chez les femmes entre 15 et 44 ans est plus importante chez les femmes sous contracep- tion œstroprogestative (7,5/million de femmes-années [IC 95 % = 4,7-10,3]) et chez les femmes enceintes (8,9/million de grossesses-années [IC 95 % = 4,1-17,0]) par comparaison à la mortalité des femmes non enceintes et non exposées à la contraception œstroprogestative (5/million de femmes-années [IC 95 % = 3,7-6,2]) [47]. Facteurs modulant le risque de maladie veineuse thromboembolique chez la femme en âge de procréer Contraception œstroprogestative En France, plus de 80 % des femmes auront utilisé une contraception orale au moins une fois au cours de leur vie reproductive [48]. En 2000, en France, 60 % des femmes utilisaient la pilule œstroprogestative comme contraception contre 25 % en Autriche, et 19 % en Espagne et en Italie [49, 50]. Risque global lié à la contraception œstroprogestative En Europe, deux études (une cohorte et un cas-témoin) ont évalué le risque de MVTE associé à la contraception orale [12, 13]. Dans ces deux études, un tiers des patientes sont sous contraception orale. Les données d’incidence sont résumées dans le tableau 1. La contraception hormonale est associée à un risque accru de MVTE (risque multiplié par 2,83 dans la cohorte et multiplié par 5 dans le cas-témoin). La présentation clinique de la MVTE sous contraception orale est une EP dans 44 % des cas versus 36 % chez les non-utilisatrices [14, 15]. Facteurs de modulation du risque de maladie veineuse thromboembolique chez les femmes sous contraception orale œstroprogestative Les facteurs de risque majeurs (chirurgie, immobilisation plâtrée, hospitalisation, cancer) Un facteur de risque majeur transitoire additionnel est retrouvé chez 25 % des femmes qui ont présenté une MVTE sous contraception orale œstroprogestative [14, 15] alors qu’un facteur de risque majeur transitoire est retrouvé chez 50 % des femmes non enceintes qui présentent une MVTE et qui ne prennent pas de contraception orale œstroprogestative. Dans les recommandations, la contraception orale œstroprogestative est un motif de prophylaxie de la MVTE par HBPM chez les femmes exposées à une chirurgie à risque modéré ou à une immobilisation plâtrée du membre inférieur [51]. Le tabac L’influence du tabac sur le risque de MVTE lié à la contraception orale est controversée [52, 53]. Dans la MEGA Study, le risque est multiplié par 3,9 chez les patientes non fumeuses sous contraception, il est multiplié par 2 chez les fumeuses sans contraception et par mt, vol. 17, n◦ 3, juillet-août-septembre 2011 215 Mise au point Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. Tableau 1. Risque de maladie veineuse thromboembolique (MVTE) lié à la contraception hormonale chez les femmes de moins de 50 ans ayant présenté un premier épisode de MVTE. Références Lidegaard et al. [12] van Hylckama Vlieg et al. [13] Type d’étude Cohorte Cas-témoin Période 1995-2005 1999-2004 Critères d’inclusion Contraception hormonalea Contraception hormonalea MVTE, n 4 213 1 524 Incidence (1 000/an) Non-utilisatrices Utilisatrices Risque relatif (versus non-utilisatrices) 0,3 0,62 2,83 (2,65-3,00) 0,18 0,9 5,0 (3,8-6,5) En fonction de la durée d’utilisation < 1 an Risque relatif (versus non-utilisatrices) 1-4 ans Risque relatif (versus non-utilisatrices) > 4 ans Risque relatif (versus non-utilisatrices) 0,64 4,17 (3,73-4,66) 0,54 2,98 (2,73-3,26) 0,76 2,76 (2,53-3,02) En fonction du progestatif associé Lévonorgestrel Risque relatif (versus non-utilisatrices) Désogestrel/gestodène Risque relatif (versus non-utilisatrices) Drospirénone Risque relatif (versus non-utilisatrices) 0,54 2,02 (1,75-2,34) 0,68 3,55 (3,3-3,83) 0,78 4 (3,26-4,91) Contraception par progestatif seul Lévonorgestrel Risque relatif (versus non-utilisatrices) Désogestrel Risque relatif (versus non-utilisatrices) DIU progestérone Risque relatif (versus non-utilisatrices) 0,18 0,59 (0,33-1,04) 0,33 1,1 (0,35-3,41) 0,33 0,89 (0,64-1,26) a 5 (3,7-6,8) 5,2 (4,3-6,2) 3,6 (2,9-4,6) 7,3 (5,3-10) 6,3 (2,9-13,7) Contraception hormonale (œstroprogestative, progestative, stérilet à la progestérone). DIU : dispositif intra-utérin. 8,8 chez les fumeuses sous contraception [54]. La HAS contre-indique la prescription des œstroprogestatifs chez les femmes fumeuses de plus de 35 ans. L’âge Dans la MEGA study, le RR de MVTE chez les femmes sous contraception orale augmente avec l’âge (3,1 pour les femmes de moins de 30 ans [0,37 versus 0,12/1 000 par an], 5 pour les femmes de 30 à 40 ans [1 versus 0,2/1 000 par an] et 5,8 pour les 40 à 50 ans [1,33 versus 0,23/1 000 par an]) [13]. Les varices Elles n’augmentent pas le risque dans les études qui l’ont évalué [55]. 216 7,5 (4,7-12,2) Le surpoids Chez les patientes sous contraception orale, deux études récentes mettent en évidence une augmentation du risque pour les patientes ayant un indice de masse corporelle (IMC) supérieur ou égal à 25 kg/m2 [56, 57]. Les thrombophilies constitutionnelles et les antécédents familiaux Il existe une interaction entre les thrombophilies constitutionnelles et la contraception orale œstroprogestative. En effet, dans une étude cas-témoin où les témoins sont des femmes indemnes de MVTE [58] : – le risque de MVTE d’une femme qui prend une contraception œstroprogestative est multiplié par 3,8 (IC 95 % = 2,4-6) ; mt, vol. 17, n◦ 3, juillet-août-septembre 2011 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. – ce risque est multiplié par 7,9 (IC 95 % = 3,2-19,4) chez les femmes porteuses de la mutation ; – enfin, il est multiplié par 34,7 (IC 95 % = 7,8-154) chez les femmes prenant une contraception œstroprogestative et porteuses de la mutation du facteur V. Dans les familles de patients présentant une mutation du facteur V, le RR chez les femmes porteuses de la mutation et sous pilule est de 15,6 (IC 95 % = 8,7-28,1) par rapport aux femmes ayant cette mutation mais ne prenant pas la pilule [55]. Les autres thrombophilies biologiques lorsqu’elles sont associées à la contraception œstroprogestative augmentent également le risque de MVTE : OR = 12,6 (IC 95 % = 1,4-115,8) pour le déficit en antithrombine, OR = 6,3 (IC 95 % = 1,7-23,9) pour le déficit en protéine C, et OR = 4,9 (IC 95 % = 1,4-17,1) pour le déficit en protéine S [55]. Les recommandations françaises pour la recherche d’une thrombophilie avant la prescription d’une contraception œstroprogestative ne concernent que les femmes qui ont des antécédents familiaux au premier degré [59]. Dans le cadre des études familiales, l’appréciation du risque chez les apparentées doit prendre en compte le caractère informatif de la famille défini comme deux apparentés de premier degré avec MVTE. Celui-ci confère déjà un risque augmenté de MVTE aux individus asymptomatiques en dehors de toute mise en évidence d’un facteur biologique de risque. La recherche de facteur de risque biologique, identifié au préalable chez un cas-index, sera envisagée avant la prescription d’une contraception orale œstroprogestative, selon les modalités suivantes [59] : – en cas de déficit en antithrombine (AT) chez le cas-index (hors variant à faible risque thrombotique), une étude familiale est recommandée, notamment avant la prescription d’une contraception orale (grade B) et un traitement par œstroprogestatif chez l’apparentée est contre-indiqué en cas de mise en évidence d’un déficit en AT chez l’apparentée ; – la recommandation est généralement la même en cas de déficit en protéine C ou en protéine S, même si le consensus est moins clair, notamment en cas de déficit en protéine S (grade C) ; – la recherche d’un polymorphisme du gène du facteur V et du gène du facteur II peut également être envisagée dans les familles doubles hétérozygotes ou homozygotes. Si un polymorphisme est ainsi mis en évidence, il semble légitime, comme dans les autres cas, de discuter des risques et des alternatives possibles à la prescription d’œstroprogestatifs (grade C). Cette recommandation est discutable en cas d’exposition préalable à des œstroprogestatifs pendant de nombreuses années si on admet que la plupart des MVTE surviennent dans les six à 12 mois après l’introduction de la contraception œstroprogestative ; – l’étude familiale en cas de polymorphisme simple du gène du facteur V ou du gène du facteur II hétérozygote chez le cas-index est plus discutable et envisagée au cas par cas (accord professionnel). – dans tous les cas, si un facteur de risque génétique est mis en évidence chez le cas-index et que la recherche est négative chez l’apparentée asymptomatique, la décision thérapeutique d’utilisation de la contraception œstroprogestative doit être modulée par le caractère informatif de la famille et donc le risque conféré par les antécédents familiaux seuls (grade B). Les voyages Il existe une augmentation du risque de MVTE chez les femmes sous contraception œstroprogestative après un voyage en avion, train ou voiture par rapport aux femmes non utilisatrices [60-62]. Dans une cohorte de sujets jeunes (âge moyen de 40 ans), employés de compagnies internationales voyageant régulièrement, le risque de MVTE survenant dans les huit semaines suivant un vol de plus de quatre heures est de 3,2/1 000 personnesannées, soit 1/4 656 vols. Ce risque est plus important : – chez les femmes (4,4/1 000 personnes-années versus 2,7/1 000 personnes-années pour les hommes) ; – chez les sujets de moins de 30 ans (IRR = 7,7 ; IC 95 % = 1,6-38,4 [par comparaison aux sujets plus âgés]) ; – en cas de surpoids (si IMC > 25 4,7/1 000 PA versus 1,9/1 000 PA) ; – sous œstroprogestatifs (6,6/1 000 soit un IRR à 3,6 (IC 95 % = 0,8-14,9) par rapport aux femmes prenant une contraception œstroprogestative mais n’ayant pas voyagé). Le risque absolu est évalué à un événement thrombotique pour 1 808 vols de plus de quatre heures chez les utilisatrices de la pilule ; – le risque dépend aussi de la durée du vol, de la fréquence des vols, du temps écoulé depuis le vol, les deux premières semaines étant les plus à risque [62]. La période du post partum Le risque de MVTE chez les femmes utilisant une pilule œstroprogestative en post partum n’est pas connu. Il existe une augmentation du risque de thrombose pendant les six semaines suivant l’accouchement (surtout dans les trois premières semaines). Le retour à la fertilité étant peu probable avant six semaines, l’OMS recommande d’éviter la contraception œstroprogestative pendant les trois premières semaines du post partum, surtout s’il existe d’autres facteurs de risque associés (antécédent de thrombose, thrombophilie, immobilisation, transfusion, IMC supérieur ou égal à 30 kg/m2 , hémorragie de la délivrance, césarienne ou prééclampsie) [63, 64]. mt, vol. 17, n◦ 3, juillet-août-septembre 2011 217 Mise au point Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. La durée de l’exposition Les études confirment que les femmes qui vont présenter une MVTE sous contraception orale, la présentent le plus souvent dans la première année (tableau 1) [12, 13]. La dose d’œstrogènes En association avec le lévonorgestrel, le risque diminue avec la dose d’œstrogène (tableau 1) [12, 13] : – l’incidence de la MVTE est à 0,3 pour 1 000 femmes par an pour les non-utilisatrices ; – elle est de 0,54/1 000 par an pour les utilisatrices d’œstroprogestatifs dosés entre 20 et 40 g d’œstrogène (RR : 2,02 [IC 95 % = 1,75-2,34] ; – et à 0,78/1 000 par an pour les utilisatrices d’œstroprogestatifs dosés à 50 g d’œstrogène (RR : 2,67 ; IC 95 % = 2,09-3,42). Le type de progestatif Le risque dépend du progestatif associé pour une même dose d’œstrogènes après ajustement sur la durée de traitement (tableau 1) [12]. Il n’y a pas d’augmentation du risque pour les pilules progestatives seules et le DIU progestatif (mais le nombre de femmes étudiées est limité) [12]. L’effet de la drospirénone est discuté, certains auteurs ayant retrouvé un risque de MVTE comparable au lévonorgestrel [65, 66]. Le risque est peut-être surévalué pour les molécules les plus récentes, les femmes qui prennent la même pilule pendant longtemps étant moins à risque que celles qui ont modifié leur traitement récemment et chez qui ont été prescrites les molécules les plus récentes. T1 Grossesse et post partum Risque global Dans les pays développés, la MVTE est l’une des premières causes de mortalité maternelle avec les hémorragies de la délivrance. En France, 12 cas d’EP fatales ont été recensés entre 1999 et 2001 soit un taux de mortalité de 0,5/100 000 naissances vivantes [67]. Grossesse Le risque de TVP des membres inférieurs et d’EP associé à la grossesse est deux à cinq fois supérieur à celui des femmes de même âge non enceintes [68]. En fonction de la population étudiée, l’incidence de la MVTE chez les femmes enceintes est de 0,6 à 1,3 pour 1 000 grossesses, néanmoins, ces données proviennent d’études épidémiologiques sur des populations sélectionnées [69-74], la relative rareté des événements thromboemboliques dans ce contexte rendant difficile l’analyse épidémiologique et statistique. L’incidence de la MVTE est répartie également au cours des trois trimestres de la grossesse (figure 1) [75-78]. Quatre-vingt-cinq pour cent des événements thromboemboliques survenant au cours de la grossesse sont des TVP des membres inférieurs sans EP [69, 75, 76, 79]. Dans 80 % des cas la TVP est localisée au membre inférieur gauche. Cette prédilection pour le membre inférieur gauche provient de la compression de la veine iliaque primitive gauche par l’artère iliaque primitive droite et l’utérus gravide. De plus, les thromboses pelviennes isolées sont plus fréquentes au cours de la grossesse et posent des problèmes diagnostiques [80]. T2 T3 PP 1/2 30 % 30 % 1/2 40 % 85 % TVP, 15 % EP 65 % TVP, 35 % EP Figure 1. Répartition des événements thromboemboliques veineux au cours de la grossesse et du post partum. TVP : thrombose veineuse profonde ; EP : embolie pulmonaire. T : trimestre ; PP : post partum. (D’après [75, 76]). 218 mt, vol. 17, n◦ 3, juillet-août-septembre 2011 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. Post partum L’incidence de la MVTE au cours du post partum est de 0,3 à 0,7 pour 1 000 accouchements, soit 15 à 35 fois plus fréquentes que chez les femmes de même âge sur une même période [81]. Dans le post partum les TVP des membres inférieurs isolées représentent 65 % des cas et l’EP, 35 %. Cinquante pour cent des événements liés à la grossesse surviennent en ante partum et 50 % en post partum (figure 1). Cependant, quel que soit le type d’événement (TVP ou EP), la période du post partum est à plus haut risque de thrombose veineuse que l’ante partum. En effet, elle concentre le même nombre d’événements sur une durée plus courte. Le risque thrombotique est maximal dans le péripartum (deux jours avant et un jour après l’accouchement) avec une incidence estimée à 27 pour 1 000 année-femmes soit un risque relatif de MVTE de 100 (IC 95 % = 98-134) comparé aux femmes non enceintes [82]. Le risque de MVTE au cours de la grossesse et du post partum comporte de nombreux facteurs de modulation que l’on peut séparer en facteurs de risque classiques de la MVTE (tableaux 2 et 3) et en facteurs de risque spécifiques liés à la grossesse et au post partum (tableau 4). Facteurs de modulation Facteurs de risque classiques (âge, antécédents personnels, thrombophilies, antécédents familiaux) L’âge. L’âge est associé à une augmentation du risque de MVTE au cours de la grossesse. En effet, le risque relatif d’EP au cours de la grossesse est de 1,4 (IC 95 % = 1,01,8) entre 30 et 34 ans et de 1,6 (IC 95 % = 1,1-2,2) après 35 ans en prenant comme référence les femmes enceintes de moins de 30 ans [83], et le risque global de MVTE double après 35 ans [84]. Ce sur-risque lié à l’âge n’est pas retrouvé dans l’étude de Jacobsen et al. [85]. Tableau 2. Facteurs de risque classiques de maladie veineuse thromboembolique (MVTE) au cours de la grossesse [84, 85]. Facteur de risque préexistant OR (IC 95 %) Tableau 3. Risque de maladie thromboembolique veineuse (MVTE) associé aux thrombophilies biologiques au cours de la grossesse [92]. Thrombophilies biologiques Mutation du facteur V (homozygote) OR (IC 95 %) 34,4 (9,86-120,05) Mutation du facteur V (hétérozygote) 8,32 (5,44-12,70) Mutation du facteur II (homozygote) 26,36 (1,24-559,29) Mutation du facteur II (hétérozygote) 6,80 (2,46-18,77) Déficit en antithrombine 4,69 (1,30-16,96) Déficit en protéine C 4,76 (2,15-10,47) Déficit en protéine S 3,19 (1,48-6,88) Tableau 4. Facteurs de risque de maladie veineuse thromboembolique (MVTE) spécifiques à la grossesse [85]. Facteurs de risque Grossesse gémellaire Immobilisation Thrombose ante partum Thrombose post partum OR (IC 95 %) 2,6 (1,1-6,2) 7,7 (3,2-19,0) 10,8 (4,0-28,8) Assistance médicale à la procréation Grossesse unique Grossesse gémellaire 4,3 (2,0-9,4) 6,6 (2,1-21,0) Césarienne Programmée En urgence 1,3 (0,7-2,2) 2,7 (1,8-4,1) Hémorragie du post partum Sans chirurgie Avec chirurgie 4,1 (2,3-7,3) 12 (3,9-36,9) Infection Accouchement par voie vaginale Césarienne Prééclampsie Sans RCIU Avec RCIU 20,2 (6,4-63,5) 6,2 (2,4-16,2) 3,1 (1,8-5,3) 5,8 (2,1-16,0) RCIU : retard de croissance intra-utérin. Antécédents personnels ou familiaux de MVTE 24,8 (17,0-36,0) Obésité Thrombose ante partum Thrombose post partum 1,8 (1,3-2,4) 2,4 (1,7-3,3) Âge > 35 ans 2,1 (2,0-2,3) Tabac Thrombose ante partum Thrombose post partum 2,1 (1,3-3,4) 3,4 (2,0-5,5) Diabète Hypertension 2,0 (1,4-2,7) 1,8 (1,4-2,3) Antécédent de MVTE. Chez les femmes avec un antécédent de MVTE, la grossesse est une période à risque de récidive (RR = 3,5 [IC 95 % = 1,6-7,8]) [86]. Dans une étude d’observation portant sur 125 patientes [87], le pourcentage de récidive est de 2,4 % (les patientes n’avaient pas reçu de prophylaxie pendant la grossesse), il est également de 2,4 % au cours du post partum (les femmes avaient reçu une thromboprophylaxie). Aucune récidive n’est survenue dans ce collectif lorsque l’épisode initial était provoqué [87]. mt, vol. 17, n◦ 3, juillet-août-septembre 2011 219 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. Mise au point 220 L’intérêt d’une prophylaxie pendant la grossesse chez les femmes qui ont un antécédent de MVTE est suggéré par l’étude de Pabinger et al. qui concerne 284 femmes : chez les 197 femmes qui n’ont pas reçu de prophylaxie pendant la grossesse, le pourcentage de récidive pendant la grossesse est de 4 % alors qu’il n’y a pas de récidive pendant la grossesse chez les femmes qui ont reçu une prophylaxie. Dans cette même étude, 5 % des femmes ont récidivé en post partum, un tiers avait reçu une prophylaxie. La présence d’une thrombophilie constitutionnelle n’était pas associée à un risque accru de récidive [86]. Dans une autre étude portant sur 155 grossesses chez 88 femmes ayant un antécédent de thrombose [88], le risque de récidive au cours de la grossesse était de 5,8 % (IC 95 % = 3-10,6 %). Il n’y avait pas non plus d’association entre la présence d’une thrombophilie constitutionnelle et le risque de récidive, alors que ce risque variait en fonction des caractéristiques du premier épisode : le risque de récidive était nul quand l’antécédent était provoqué (0/36) et de 7,5 % (IC 95 % = 4-13,7 %) quand l’antécédent était idiopathique ou survenu au cours d’une précédente grossesse ou de la prise d’une contraception œstroprogestative. L’obésité. L’obésité (OR = 0,8 à 3,3 [89, 90]) et le tabagisme (OR = 1,3 à 2,4 [73, 89]) sont inconstamment associés à la MVTE au cours de la grossesse. Une étude a montré une association entre les antécédents de thrombose veineuse superficielle et la MVTE (OR = 10,0 ; IC 95 % = 1,28-78,12) [89]. L’immobilisation. Le risque de MVTE associé à l’immobilisation au cours de la grossesse est estimé à 7,7 (IC 95 % = 3,2-19) [85]. Les facteurs de risque de MVTE classiques vont s’additionner à ceux liés à la grossesse et au post partum. Ainsi, le risque de MVTE associé à l’immobilisation au cours de la grossesse est estimé à 7,7 (IC 95 % = 3,2-19,0), celui du surpoids (IMC > 25 kg/m2 ) est de 1,8 (IC 95 % = 1, 3-2,4) et le risque de MVTE associé à la combinaison surpoids-immobilisation est estimé à 62,3 (IC 95 % = 11,5337,6) [85]. Le tabac. Le tabagisme augmente le risque de MVTE lié à la grossesse et au post partum (OR = 5,7 [IC 95 % = 2,5-13,2] pendant la grossesse et 1,3 [IC 95 % = 0,6-2,7] dans le post partum). Il est plus marqué pour le risque d’EP (OR = à 5,3 [IC 95 % = 1,2-23,6] pour l’EP et un OR = à 2,5 [IC 95 % = 1,3-4,6] pour la TVP) [91]. Le risque lié au tabac ajusté sur les autres facteurs de risque (âge, parité, stimulation ovarienne, diabète) est de 2,7 (IC 95 % = 1,5-4,9) [91]. Dans une étude de population norvégienne, le risque lié au tabac semble plus modéré avec un OR à 2,1 [IC 95 % = 1,3-3,4] en prénatal et un OR à 3,4 [IC 95 % = 2,0-5,5] en postnatal pour les femmes fumant plus de dix cigarettes par jour, le risque augmentant avec l’importance du tabagisme en prénatal [85]. Il n’y a pas de données concernant le risque de thrombose associé au tabagisme dans le cadre de l’AMP. Thrombophilies génétiques. Une méta-analyse en 2006 estime le risque de MVTE associé aux thrombophilies génétiques au cours de la grossesse (tableau 3) [92, 93]. Dans la MEGA Study, les femmes porteuses de la mutation du gène du facteur II ont un risque multiplié par 50 (OR = 52 ; IC 95 % = 12,4-219,5) de présenter une MVTE symptomatique et 30 fois supérieur lorsqu’elles sont porteuses de la mutation Leiden du facteur V (OR = 31 ; IC 95 % = 4,6-203,6) en comparaison à des femmes témoins de même âge non enceintes non mutées [94]. Dans une étude de cohorte de membres de famille au premier degré identifiés à partir d’un propositus ayant présenté une MVTE et porteur de la mutation du facteur V, 671 grossesses ont été colligées [95] : – les femmes ont un risque accru de MVTE au cours de la grossesse qu’elles soient porteuses ou non de la mutation du gène du facteur V. En effet, le risque global est de 2,9 % (IC 95 % = 1,9-4,4). Chez les femmes qui portent la mutation, le risque est de 3,9 % (IC 95 % = 2,05,8) alors qu’il est de 1,4 % (IC 95 % = 0,04-2,7) chez les femmes qui ne portent pas la mutation, risque qui est à rapprocher du risque de thrombose dans la population générale chez les femmes enceintes qui est d’un pour 1 000 ; – sur ces 671 grossesses, chez les femmes qui ne portent pas la mutation du facteur V, la fréquence de la MVTE est de 0,7 % (IC 95 % = 0,2-2,7) pendant la grossesse (IC 95 % = 0,07-2,1) dans le post partum. Chez les femmes porteuses de la mutation, il est de 0,3 % (IC 95 % = 05-1,6 ; 0,05-1,6) pendant la grossesse et de 3,5 % (IC 95 % = 2,1-6,2) dans le post partum. Ainsi, le risque de MVTE associé à la mutation du facteur V à l’état hétérozygote n’est retrouvé que dans la période du post partum : OR = 7,0 (IC 95 % = 0,9-55,5) [96]. Antécédents familiaux au premier degré sans thrombophilie repérée chez les propositus. Un antécédent familial de MVTE au premier degré est un facteur de risque important de MVTE qu’une thrombophilie héréditaire soit identifiée ou non. En effet, une seconde cohorte de membres de famille au premier degré identifiés à partir d’un propositus ayant présenté une MVTE non provoquée montre que [97] : – si le propositus a moins de 45 ans, le risque de MVTE chez les membres de famille est important par rapport au risque de MVTE des membres de familles si le propositus a plus de 71 ans (OR = 3,27 ; IC 95 % = 1,68-6,38) et cela que le propositus soit porteur ou non d’une mutation du facteur II ou du facteur V ; – l’incidence de la MVTE est de 0,28 % personnesannées (IC 95 % = 0,16-0,41) lorsque le propositus est âgé de moins de 45 ans et porteur d’une mutation du facteur II ou du facteur V, elle est de 0,27 % personnesannées (IC 95 % = 0,18-0,39) lorsque le propositus est âgé mt, vol. 17, n◦ 3, juillet-août-septembre 2011 de moins de 45 ans et n’est pas porteur d’une mutation du facteur II ou du facteur V. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. Facteurs de risque liés à la grossesse (méthode d’accouchement) Accouchement par voie basse. L’incidence de la MVTE est de 0,3/1 000 accouchements par voie basse. Accouchement par césarienne programmée ou en urgence. L’incidence de la MVTE est de 0,7/1 000 après césarienne programmée et de 2,2/1 000 après césarienne en urgence. Le risque d’EP est multiplié par 10 après une césarienne en urgence (incidence 1/1 000) par rapport au risque lié à l’accouchement par voie basse (0,1 EP pour 1 000 accouchements) [69, 85, 98]. L’intérêt d’une prophylaxie par HBPM versus placebo après césarienne programmée a été évalué par deux essais thérapeutiques de faible puissance taille [99, 100]. Les deux essais sont négatifs. Assistance médicale à la procréation. L’AMP multiplie par 4 le risque de MVTE si la grossesse est unique (OR = 4,3 ; IC 95 % = 2,0-9,4) et par 6,6 (IC 95 % = 2,121) si la grossesse est gémellaire. L’AMP n’augmente pas le risque de MVTE dans le post partum (OR = 2,6 ; IC 95 % = 0,8-8,5) comparé aux femmes enceintes n’ayant pas eu d’AMP [85] Fécondation in vitro La fécondation in vitro (FIV) est une AMP fréquemment utilisée dans les pays industrialisés. En France, en 2008, 52 000 FIV aboutissant à 9 000 naissances – soit 1 % des naissances – ont été réalisées. Les procédures d’AMP ont pour objectif d’induire une ovulation après stimulation ovarienne médicamenteuse. Le syndrome d’hyperstimulation ovarienne (SHO) est une complication iatrogène d’une stimulation ovarienne supraphysiologique. C’est l’événement indésirable des traitements de l’infertilité le plus fréquent après les grossesses multiples. La forme la plus commune survient quelques jours après l’induction de l’ovulation par administration d’hCG et résulte d’une augmentation de la perméabilité capillaire avec une fuite du secteur vasculaire vers le secteur extravasculaire. Cela se traduira par une augmentation du volume des ovaires, la présence d’ascite d’abondance variable, d’épanchement pleural, péricardique, de troubles hydroélectrolytiques, d’hypovolémie, de troubles de la coagulation, d’insuffisance rénale ou de syndrome de détresse respiratoire. Les complications vasculaires thrombotiques font partie des complications les plus graves du SHO mais elles peuvent également survenir en dehors d’un SHO au cours d’une procédure d’AMP, en particulier les complications thrombotiques veineuses. L’incidence du SHO a été estimée à 3 à 6 % pour les formes modérées et 0,1 à 2 % pour les formes sévères [101-104]. Épidémiologie des complications thrombotiques au cours des fécondations in vitro L’incidence des complications thrombotiques au cours des procédures d’AMP est estimée entre 0,08 et 0,11 pour 100 cycles de stimulation. Les complications thrombotiques associées à l’AMP surviennent le plus souvent au cours du SHO et atteignent les veines et les artères. Le mécanisme exact par lequel le SHO crée un état prothrombotique est cependant inconnu [105]. Au total, 96 cas de complications thrombotiques associées à l’AMP ont été publiés [106]. Il s’agissait uniquement de cas rapportés, jamais issus d’études de cohortes. Parmi ces cas, 35 étaient des thromboses artérielles et 61 étaient des événements veineux (figure 2). Parmi les 35 cas artériels, 60 % (21/35) étaient des accidents cérébrovasculaires, 17 % (6/35) intéressaient les membres inférieurs et 11 % (4/35) étaient des infarctus du myocarde. Chez une patiente, une thrombose artérielle est survenue en deux sites différents au cours de deux cycles différents de stimulation ovarienne [107]. Trois décès ont été rapportés (deux accidents vasculaires cérébraux et un infarctus mésentérique). Tous les cas de thrombose artérielle décrits s’accompagnaient d’autres signes de SHO. Parmi les 61 cas de thromboses veineuses rapportées, les sites thrombosés prédominants intéressaient les veines du cou et des membres supérieurs (80 %, 49/61). Environ 80 % des cas de MVTE décrits au cours d’une procédure d’AMP s’accompagnaient d’autres signes de SHO. Aucun décès n’a été rapporté après une thrombose veineuse. Des thromboses multiples étaient possibles [108-110]. Dans la majorité des cas (91/93), la thrombose a eu lieu après l’induction de l’ovulation. Dans les autres cas, la thrombose est survenue pendant la stimulation ovarienne [111-113]. Les thromboses artérielles semblent survenir plus précocement que les thromboses veineuses (huit à 11 jours suivant la procédure pour les thromboses artérielles, 26 à 42 jours pour les thromboses veineuses). Physiopathologie et facteurs de risque des complications thrombotiques au cours des fécondations in vitro Une augmentation des concentrations d’œstrogènes dans le canal thoracique au cours du SHO peut être une explication à la topographie cervicale ou aux membres supérieurs des thromboses veineuses [114, 115]. D’après les données d’études longitudinales [116-126] chez des femmes ayant recours à une AMP une augmentation des facteurs von Willebrand, VIII, V sont mesurés ainsi qu’une résistance à la protéine C activée et une diminution des taux d’antithrombine, de la protéine C ou de la protéine S de même qu’une diminution des taux de tissue-type plasminogen activator (tPA) et de plasminogen activator inhibitor-1 (PAI-I). Ces différents changements suggèrent que le SHO est une situation prothrombotique. Très peu d’informations sont disponibles quant aux facteurs de risque de thrombose parmi les cas rapportés par Chan [106]. Une thrombophilie constitutionnelle mt, vol. 17, n◦ 3, juillet-août-septembre 2011 221 Mise au point 96 cas Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. 35 thromboses artérielles (36 %) 222 21 (60 %) AVCI 6 (17 %) Périphériques 61 thromboses veineuses (64 %) 4 (11 %) IDM 49 (80 %) Jugulaires Sous-clavières Membres supérieurs 12 (20 %) EP(3) TVP MI Facteur V Leiden : 18 % Délai d'apparition : 40 jours SHO : 78 % Mortalité : 0 % Facteur V Leiden : 3 % Délai d'apparition : 10 jours SHO : 100 % Mortalité : 9 % Figure 2. Cas publiés de complications thrombotiques associées à l’assistance médicale à la procréation. (D’après [106]). AVCI : accident vasculaire ischémique ; IDM : infarctus du myocarde ; TVP MI : thrombose veineuse profonde des membres inférieurs ; SHO : syndrome d’hyperstimulation ovarienne. ou acquise était détectée chez 40 % des femmes testées. La mutation Leiden du facteur V était mise en évidence chez 18 % des patientes avec une complication thrombotique veineuse, identique à ce qui est trouvé dans les populations avec une thrombose veineuse alors que 3 % des patientes avec une complication artérielle étaient porteuses de la mutation, comme dans la population générale. Vingt-quatre pour cent (23/96) des femmes avaient plus de 35 ans au moment de l’induction de l’ovulation. Seules trois patientes avaient un facteur de risque clinique identifiable (cancer, cathéter veineux central) [127-129]. Une origine cardioembolique ou une embolie paradoxale pourrait expliquer certaines complications artérielles. Pour toutes sauf quatre patientes de la série rapportée par Chan, aucune thromboprophylaxie n’avait été administrée [110, 129-132]. Chez 12 patientes, une thromboprophylaxie a été administrée dès les premiers signes de SHO ou dès lors qu’une hospitalisation était requise. [128, 131, 133-140]. Les pratiques professionnelles sont très hétérogènes en ce qui concerne la thromboprophylaxie. Il n’y a aucune recommandation de prévention des complications artérielles au cours des procédures de FIV dans le cadre ou en dehors d’un SHO. Thrombophilies (constitutionnelles ou acquises) Thrombophilies constitutionnelles Le risque de MVTE des femmes en âge de procréer est multiplié par 10 si elles sont porteuses de la mutation hétérozygote du facteur V et par 5 si elles sont porteuses de la mutation G20210A hétérozygote du gène de la prothrombine [141, 142]. Ces thrombophilies biologiques constitutionnelles augmentent le risque de MVTE surtout chez les sujets jeunes. Ainsi, dans une étude cas-témoin [143], la résistance à la protéine C activée liée à la mutation Leiden du facteur V n’est plus un facteur de risque de la MVTE après 70 ans chez les hommes (OR = 1,3 ; IC 95 % = 0,3-5,2) et chez les femmes (OR = 0,7 ; IC 95 % = 0,3-1,6). Dans la cohorte déjà citée de membres de famille au premier degré (issus de propositus ayant thrombosé et porteurs d’une mutation du facteur V), les membres de famille porteurs de la mutation du facteur V ont un surrisque de MVTE uniquement avant 55 ans (OR = 2,38 ; IC 95 % = 1,0-5,9 entre 16 et 34 ans ; OR = 4,75 ; IC 95 % = 1,1-20,9 entre 35 et 54 ans). Après 55 ans la mutation du gène du facteur V n’entraîne pas de sur-risque mt, vol. 17, n◦ 3, juillet-août-septembre 2011 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. chez les membres de la famille porteurs de la mutation (OR = 1,35 ; IC 95 % = 0,4-4,3) [95]. Ce sur-risque lié à la mutation avant 55 ans est surtout marqué chez les femmes : ainsi si l’on compare le risque des femmes avant 55 ans au risque des hommes avant 55 ans, l’OR est de 2,12 (IC 95 % = 1,3-3,5) entre 16 et 34 ans, et de 2,59 (IC 95 % = 1,3-5,3) entre 35 et 54 ans. Les thrombophilies constitutionnelles les plus fréquentes (mutation hétérozygote du facteur V ou mutation hétérozygote du facteur II) ne sont pas un facteur de risque de récidive [144, 145]. La méta-analyse récente qui retrouve un risque accru regroupe des études très hétérogènes [146]. Le risque de récidive de MVTE associé aux mutations homozygotes du facteur II et du facteur V n’a été étudié que dans des petites séries rétrospectives et est par conséquent mal évalué [147-150]. Dans une série de 788 patients avec une MVTE, la présence d’une mutation homozygote du facteur II ou du facteur V n’est pas associée à une augmentation du risque de récidive après ajustement sur l’âge, le sexe ou la durée de l’anticoagulation (OR = 1,1 ; IC 95 % = 0,5-2,5) [151]. La prévalence des déficits en inhibiteurs de la coagulation (antithrombine, protéine C et protéine S) est très faible dans la population générale. Les patients porteurs d’un déficit en antithrombine ont un risque de MVTE multiplié par 25, ceux porteurs d’un déficit en protéine C et protéine S ont un risque thromboembolique multiplié par 10 [152-154]. Chez des patients non sélectionnés ayant eu un événement thromboembolique veineux, la prévalence du déficit en antithrombine, protéine C et protéine S est respectivement de 1,1, 3,2 et 2,2 %. En revanche, chez les patients avec une MVTE survenue avant 45 ans, il existe une plus forte prévalence de ces déficits pouvant atteindre 4,9 % pour le déficit en antihrombine, 8,9 % pour le déficit en protéine C et 7,5 % pour le déficit en protéine S [155]. Il existe très peu de données concernant le risque de récidive de MVTE chez les patients porteurs de déficits en inhibiteurs de la coagulation qui ont arrêté leur traitement anticoagulant. Dans une étude de 64 patients porteurs d’un déficit en inhibiteur de la coagulation comparés à une population témoin, De Stefano et al. [156] a montré que les patients avec un déficit en antithrombine ont un risque multiplié par deux de récidive (HR = 1,9 ; IC 95 % = 1,0-3,9) après ajustement sur l’âge, le sexe et la circonstance de survenue du premier événement thromboembolique tandis que les patients porteurs d’un déficit en protéine C ou protéine S ont un risque modéré de récidive (HR = 1,4 ; IC 95 % = 0,92,2). Dans une autre étude européenne, l’incidence des récidives de MVTE après arrêt des anticoagulants était de 10,5/100 patients-années (IC 95 % = 3,8-22,8) pour le déficit en antithrombine, 5,1/100 patients-années (IC 95 % = 2,5-9,4) pour les déficits en protéine C et 6,5/100 patients-années (IC 95 % = 2,8-11,8) pour les déficits en protéine S [157]. Chez ces patients porteurs de déficits en inhibiteurs de la coagulation, le risque de récidive de MVTE est plus important chez les hommes que chez les femmes (OR = 1,4 ; IC 95 % = 1,0-1,9) [156, 157]. Thrombophilies acquises : le syndrome des antiphospholipides Le syndrome des antiphospholipides, qui associe au moins une manifestation thrombotique et/ou complications obstétricales à la présence d’anticorps antiphospholipides, a une forte prédominance féminine. L’ensemble du réseau veineux peut être atteint au cours du syndrome des antiphospholipides. Cinquante pour cent des syndromes des antiphospholipides sont associés à une connectivite (maladie lupique, polyarthrite rhumatoïde) [158]. Dans une série européenne sur 1 000 patients présentant un syndrome des antiphospholipides secondaire, 820 patients étaient des femmes avec un âge moyen de 42 ans [159]. La prévalence des anticorps antiphospholipides est élevée dans la population générale et est plus fréquente chez les sujets âgés (entre 2 et 12 %) [160] mais le syndrome des antiphospholipides est beaucoup plus rare. La fréquence des anticorps antiphospholipides chez les patients atteints de MVTE sans connectivite est comprise entre 0,6 et 30 % selon les études et la technique de recherche des anticorps antiphospholipides utilisée [160]. Chez les patients où le syndrome des antiphospholipides est associé à un lupus, le risque annuel de présenter un premier épisode de thrombose est estimé entre 0 et 3,8 % [161]. On estime également que 30 % des patients avec un lupus systémique développeront un syndrome des antiphospholipides au cours de leur suivi [158]. Le taux de récidive de MVTE chez les patients porteurs d’anticorps antiphospholipides est supérieur à celui des patients sans anticorps (29 % versus 14 %) même en cas de poursuite de l’anticoagulation (5 % versus 2 %) [162]. Les décès par EP lors d’une récidive de MVTE semblent plus fréquents chez les patients porteurs d’anticorps antiphospholipides que chez ceux sans anticorps (2 % versus 0,3 % ; p = 0,04) [162]. Thrombophilie et pilule contraceptive – Thrombophilies constitutionnelles et pilule (cf. supra) – le risque thrombotique lié à la présence d’anticorps antiphospholipides asymptomatiques (anticorps anticardiolipines et/ou anticorps anti-bêtaIIGP1 et/ou anticoagulant circulant de type lupique) découverts lors d’un bilan biologique systématique n’est pas connu en particulier le risque lié à l’association avec contraception œstroprogestative. Thrombophilie, grossesse et post partum – Thrombophilies constitutionnelles et grossesse (cf. supra) – le risque thrombotique lié à la présence d’anticorps antiphospholipides asymptomatiques (anticorps anticardiolipines et/ou anticorps anti-bêtaIIGP1 et/ou anticoagu- mt, vol. 17, n◦ 3, juillet-août-septembre 2011 223 Mise au point lant circulant de type lupique) découverts lors d’un bilan biologique systématique n’est pas connu. Autres facteurs de risque Cancer Chirurgie Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. de risque (tableau 5) non liés à l’intervention chirurgicale doivent être éventuellement pris en compte pour une thromboprophylaxie au cas par cas (tableau 5). La chirurgie fait partie des facteurs de risque majeurs de MVTE. Le niveau de risque thrombotique associé à la chirurgie dépendra du type de chirurgie, de la présence d’autres facteurs de risque de MVTE et de l’âge des patients. Ainsi, une chirurgie mineure est à faible risque thromboembolique chez les patients de moins de 40 ans sans autre facteurs de risque, alors qu’elle est à risque élevé après 60 ans. En dehors de la situation particulière de la contraception œstroprogestative, il n’y a aucun argument en faveur d’une différence de risque de MVTE entre les hommes et les femmes de moins de 45 ans. En revanche, certaines chirurgies sont spécifiques aux femmes avec des niveaux de risque dépendant du type d’intervention. Ces niveaux de risque sont résumés dans le tableau 5. Dans la plupart des cas, les interventions gynécologiques chez les femmes en âge de procréer sont à faible risque de MVTE (TVP < 5 % et EP < 0,1 % sans prophylaxie). Les facteurs Le risque de MVTE associé au cancer fait également partie des facteurs de risque majeurs de la MVTE. Comme pour la chirurgie à haut risque thrombotique, il s’agit de pathologies touchant plus particulièrement les patients de plus de 50 ans. Cependant, certains cancers vont plus particulièrement intéresser les femmes de moins de 40 ans comme les cancers du col de l’utérus et du sein. L’incidence de la MVTE dans les six mois qui suivent le diagnostic de cancer est estimée à 16,2 pour 1 000 patientes (IC 95 % = 9,6-27,1) pour le cancer du col de l’utérus et à 8,0 pour 1 000 patientes (IC 95 % = 6,4-9,8) pour le cancer du sein [163]. Les chimiothérapies peuvent augmenter le risque de MVTE. Les patientes traitées par tamoxifène (anti-œstrogènes) ont un risque augmenté de MVTE [164]. Les inhibiteurs d’aromatase entraînent une augmentation moins importante du risque veineux. Une étude publiée en 2000 a comparé le risque veineux chez des femmes traitées par Tableau 5. Risque thrombotique et recommandations de thromboprophylaxie en fonction du type d’intervention chirurgicale gynécologique (d’après conférence de consensus Sfar, 2005 [51]). Risque chirurgical Faible TVP < 5 % EP < 0,1 % IVG, curetage, bartholinite Conisation Hystéroscopie opératoire Ponction d’ovocytes Fertiloscopie Risque lié au patienta Recommandations Grade - Rien D + Contention Fronde sous-urétrale type TVT Cœlioscopie diagnostique/opératoire < 1 heure Chirurgie bénigne du sein Modéré TVP de 5 à 20 % EP < 0,8 % Élevé TVP de 20 à 40 % EP < 2 % D Hystérectomie vaginale Hystérectomie/cœliopréparée Cœlioscopie opératoire > 60 minutes - HBPM ou HNF doses modérées ou contention A D Chirurgie carcinologique du sein Laparotomie exploratrice + HBPM ou HNF doses élevées ± contention D D HBPM ou HNF doses élevées ± contention A D Hystérectomie par voie haute Chirurgie du prolapsus Chirurgie pour cancer (utérus, col utérin, ovaires) a Facteurs de risque liés au patient : immobilité, alitement, paralysie des membres inférieurs, cancer et traitement du cancer (hormonal, chimiothérapie ou radiothérapie), antécédents d’événement thromboembolique veineux, âge de plus de 40 ans, contraception orale contenant des œstrogènes ou hormonothérapie substitutive, traitements modulateurs des récepteurs aux œstrogènes, pathologie médicale aiguë, insuffisance cardiaque, insuffisance respiratoire, maladies inflammatoires de l’intestin, syndrome néphrotique, syndrome myéloprolofératif, hémoglobinurie paroxystique nocturne, obésité (IMC > 30), tabagisme, varices, cathéter veineux central, thrombophilie congénitale ou acquis. HBPM : héparine de bas poids moléculaire. 224 mt, vol. 17, n◦ 3, juillet-août-septembre 2011 Tableau 6. Risque thrombotique au cours de la grossesse et du post partum (d’après conférence de consensus Sfar, 2005 [51]). Risque Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. Faible Aucun facteur de risque Ou présence de moins de 3 des facteurs suivants : - Âge supérieur à 35 ans, obésité (IMC > 30 ou poids > 80 kg), varices, HTA - Facteurs obstétricaux : césarienne, multiparité supérieure à quatre, prééclampsie, alitement strict prolongé, hémorragie du post partum, etc.) - Maladie thrombogène sous-jacente (syndrome néphrotique, MICI en poussée, infection intercurrente systémique, etc.) Modéré Antécédent de MVTE avec facteur déclenchant temporaire lors de l’épisode antérieur Antécédent de MVTE avec facteur biologique de risque (autre que déficit en ATa et SAPLa , FVL ou FIIG20210A homozygote, anomalies hétérozygotes combinées (surtout FIIG20210A + FVL) Présence d’un des facteurs biologiques de risque, asymptomatique et dépisté dans le cadre d’une MVTE familiale, surtout si : - Déficit en AT, SAPL - FVL ou FIIG20210A homozygote - Anomalies hétérozygotes combinées (surtout FIIG20210A + FVL) Césarienne en urgence Césarienne et chirurgie pelvienne majeure associées - Présence d’au moins 3 facteurs de risque faible Élevé Antécédent de MVTE sans facteur de risque retrouvé Antécédent de MVTE associé à l’un des facteurs biologiques de risque suivants : - Déficit en ATa , SAPLa - FVL ou FIIG20210A homozygote - Anomalies hétérozygotes combinées (surtout FIIG20210A + FVL) Antécédent de MVTE lors d’une grossesse antérieure ou au cours d’un traitement œstrogénique Majeur Antécédent de MVTE multiples Malades traitées au long cours par anticoagulants avant la grossesse pour un épisode de MVTE en rapport avec une thrombophilie MVTE : maladie veineuse thromboembolique ; AT : antithrombine ; SAPL : syndrome des antiphospholipides ; FVL : facteur V Leiden ; FIIG20210A : mutation du facteur II. a Pour les formes asymptomatiques. l’anastrozole (n = 340) ou le tamoxifène (n = 328) [165]. Des événements thrombotiques ont été observés dans 4,8 et 7,3 % des cas. Dans l’étude ATAC, l’incidence de la thrombose veineuse à 68 mois est de 1,6 % dans le groupe anastrozole contre 2,4 % dans le groupe tamoxifène (p = 0,02) avec une réduction du risque thrombotique global de 39 % (p < 0,000 1) [166]. Des résultats comparables sont retrouvés avec le létrozole comparé au tamoxifène. Dans l’étude BIG 1-98, l’incidence des manifestations thrombotiques veineuses est de 2,4 % sous létrozole comparé à 4,1 à 4,9 % parmi les protocoles intégrant le tamoxifène (p < 0,001) [167]. Parmi les inhibiteurs d’aromatase, l’anastrozole et le létrozole confèrent un risque thrombotique veineux inférieur de 40 à 50 % à celui induit par le tamoxifène, résultat tout récemment confirmé avec l’exemestane [168]. Néanmoins, une étude a montré que l’augmentation du risque de MVTE associé au tamoxifène est liée à une augmentation du risque essentiellement chez les femmes de plus de 50 ans [169]. Tabac L’effet du tabac reste controversé : une méta-analyse ne trouve pas d’association tabac-MVTE [170]. En revanche dans la MEGA Study [54] et une étude de population [171], une faible association est retrouvée avec un effet dose. Pour la MEGA Study, chez les femmes, l’OR est de 1,55 (IC 95 % = 1,33-1,82) alors que chez l’homme il est de 1,42 (IC 95 % = 1,18-1,71). L’étude de population concerne des sujets de plus de 50 ans : pour les sujets fumant plus de 25 cigarettes par jour l’HR est de 2,63 (IC 95 % = 1,46-4,74) pour les femmes et 1,85 (IC 95 % = 1,10-3,10) pour les hommes [171]. Obésité L’obésité est l’un des premiers facteurs de risque de la MVTE à avoir été identifié [172]. En 2008, près de 20 % des mt, vol. 17, n◦ 3, juillet-août-septembre 2011 225 Mise au point Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. Tableau 7. Recommandations de thromboprophylaxie au cours de la grossesse et du post partum (d’après conférence de consensus Sfar, 2005 [51]). Risque Pendant la grossesse post partum et après césarienne Faible Pas de traitement anticoagulant pendant la grossesse Pas de traitement anticoagulant systématique en post partum Bas de contention élastique Modéré Pas de traitement anticoagulant systématique pendant la grossesse Traitement préventif par HBPM à dose forte (énoxaparine 4 000 UI/j ou daltéparine 5 000 UI/j) pendant 6 à 8 semaines La dose peut être réduite et la durée peut être plus courte lorsque le risque est moins important (ex. : césarienne en urgence sans autre facteur de risque associé : énoxaparine 20 mg ou daltéparine 2 500 UI pendant 7 à 14 jours) Bas de contention élastique Bas de contention élastique Élevé Majeur Traitement préventif à forte dose (énoxaparine 4 000 UI/j ou daltéparine 5 000 UI/j) ou à dose intermédiaire (énoxaparine 4 000 UI × 2/j ou daltéparine 5 000 UI × 2/j) au 3e trimestre, voire tout au long de la grossesse Bas de contention élastique Traitement curatif par HNF au 1er trimestre, puis par HBPM (ajusté sur le poids ou à l’anti-Xa) aux 2e et 3e trimestres Bas de contention élastique femmes d’Europe de l’Ouest étaient obèses [173]. Entre 1980 et 2008, l’IMC des femmes européennes a augmenté de 0,2 à 0,4 kg/m2 par décade [173]. Le risque de MVTE associé à l’obésité (index de masse corporelle ≥ 30 kg/m2 ) est estimé à 2,33 (IC 95 % = 1,68-3,24) [170], au contraire, la maigreur est associée à une réduction de ce risque (OR = 0,55 ; IC 95 % = 0,33-0,91) [174]. Ainsi, il semble exister une association continue entre l’IMC et le risque de MVTE [175]. Chez les femmes de 18 à 39 ans, le risque de MVTE est estimé à 2,5 (IC 95 % = 1,4-4,6) pour le surpoids (25 ≤ IMC < 30 kg/m2 ) et 3,0 (IC 95 % = 1,7-5,6) pour l’obésité [176]. Voyages Il existe un certain nombre d’arguments en faveur d’un lien entre les voyages et la MVTE. L’incidence de la MVTE chez les patients voyageant plus de huit heures en avion est estimée à 1,4 % mais majoritairement, les événements thromboemboliques sont asymptomatiques et localisés aux veines musculaires des jambes dépistées par écho-Doppler systématique [177]. Les EP symptomatiques suivant un voyage sont exceptionnelles (inférieures à 0,5/1 000 000 voyageurs en avion) et associées à la durée des vols (1/115 000 000 de voyageurs pour les vols de moins de six heures et 5/1 000 000 de voyageurs pour les vols de plus de 12 heures) [178-181], pourtant les voyages en avion sont associés à un triplement du risque de MVTE compte tenu de l’incidence des événements 226 Traitement préventif à forte dose (énoxaparine 4 000 UI/j ou daltéparine 5 000 UI/j) pendant 6 à 8 semaines après l’accouchement Bas de contention élastique AVK durant 3 mois au minimum Bas de contention élastique thromboemboliques rapportés à la durée d’exposition [177]. Dans les études pour lesquelles les facteurs de risque de MVTE étaient rapportés, il apparaît que les patients ayant développé un événement thromboembolique après un voyage avaient un autre facteur de risque clinique de MVTE (traumatisme récent, chirurgie, antécédents de MVTE, cancer actif, obésité, traitement hormonal) [182-185]. Dans les études d’incidence, l’âge moyen des patients pris en charge dans les unités médicales aéroportuaires et présentant une EP symptomatique est supérieur à 50 ans, il s’agit majoritairement de femmes (jusqu’à 75 %) [178, 179, 182]. Dans toutes ces études, il n’est tenu compte que des événements dépistés pendant le voyage ou dans les heures qui suivent ce qui sous-estime la responsabilité des voyages comme facteur de risque. Prévention de la maladie veineuse thromboembolique La prévention du risque de MVTE lié à la grossesse repose sur des recommandations (tableaux 6 et 7) de faible grade (études de cohorte, études cas-témoins) sans essais comparatifs disponibles [51, 186]. Dans les études épidémiologiques concernant le risque lié à la grossesse, il n’y a pas d’informations sur l’existence ou non d’une AMP avant la grossesse. mt, vol. 17, n◦ 3, juillet-août-septembre 2011 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. Les recommandations concernant la contraception œstroprogestative chez les femmes à risque ne reposent pas sur des évaluations comparatives et l’attitude vis-à-vis de la contraception œstroprogestative lors de circonstances à risque n’est pas bien codifiée (chirurgie, voyages, immobilisation). Chez les femmes qui ont un antécedent thrombotique, la contraception doit reposer sur un stérilet, éventuellement à la progestérone, ou une pilule microprogestative. De même, chez les femmes qui n’ont pas d’antécédents mais qui sont porteuses d’une thrombophilie biologique la même attitude paraît adaptée. Pour l’AMP, les recommandations qui concernent la prévention de la MVTE pendant la grossesse doivent a priori s’appliquer (pour ce qui concerne les indications retenues en prepartum) en commençant la prévention dès le début des procédures mises en place pour l’AMP. En revanche, quelle attitude adopter s’il existe des antécédents familiaux au premier degré associés ou non à une thrombophilie constitutionnelle ? Ou s’il existe un anticoagulant circulant asymptomatique dépisté dans le bilan pré-AMP ? La réponse est peut-être à nuancer en fonction des autres facteurs de risque de MVTE. Conclusion Le risque de MVTE chez la femme en âge de procréer est faible, estimé à 0,5/1 000 femmes-années. De nombreux facteurs vont moduler ce risque : l’âge, les thrombophilies constitutionnelles ou acquises, les facteurs hormonaux, l’obésité, les circonstances à risque majeur de MVTE (chirurgie, immobilisation, cancer, hospitalisation), avec de nombreuses interactions. La contraception œstroprogestative multiplie le risque de MVTE par 3 ; le risque est surtout marqué lors de la première année d’utilisation, il augmente avec la dose d’œstrogène et est différent selon le progestatif utilisé. Les thrombophilies constitutionnelles majorent ce risque (par exemple, la mutation du facteur V à l’état hétérozygote multiplie le risque de MVTE par 30 par rapport au risque de base). L’âge et l’obésité augmentent le risque lié à la contraception orale œstroprogestative. Enfin, les circonstances à risque classiques de MVTE (chirurgie, immobilisation, cancer, hospitalisation) voient leur impact majoré chez les femmes sous contraception orale œstroprogestative. Il y a peu de données sur le risque lié à la contraception progestative pure (macroprogestatifs, microprogestatifs, stérilets à la progestérone). La grossesse augmente le risque de MVTE par de multiples mécanismes (hormonaux et mécaniques). L’incidence est estimée à une grossesse sur 1 000 avec une fréquence identique dans les périodes pré- et post partum. De nombreux facteurs vont moduler le risque : l’âge, les antécédents personnels de MVTE surtout s’ils sont idiopathiques ou survenus lors d’une grossesse antérieure ou sous contraception œstroprogestative. La césarienne programmée majore peu le risque contrairement à la césarienne en urgence. Les thrombophilies majorent le risque (par exemple, le risque est multiplié par 8 chez les femmes porteuses de la mutation du facteur V hétérozygote). L’épidémiologie et les mécanismes des thromboses survenant lors des procédures d’AMP sont encore mal connus. Des études épidémiologiques sont indispensables pour en préciser la fréquence et les facteurs de risque. Les thrombophilies constitutionnelles en dehors de la grossesse et de la contraception œstroprogestative majorent le risque, par exemple, la mutation hétérozygote du facteur V multiplie le risque par 10. Les thrombophilies constitutionnelles les plus fréquentes (mutations hétérozygotes du facteur V et du facteur II) ne sont pas un facteur de risque de récidive. Le problème des antécédents familiaux est naturellement associé au problème des thrombophilies constitutionnelles. L’appréciation du risque familial doit être nuancée et ne peut se limiter à l’identification d’une thrombophilie biologique connue. En effet, le risque familial est fortement lié à l’âge du propositus, important avant 45 ans, minime ou nul après 70 ans, que le propositus présente ou non une thrombophilie constitutionnelle repérée. La prévention de la MVTE chez la femme enceinte, au cours des procédures d’AMP justifie des études comparatives. En outre, la contraception hormonale chez les femmes à risque fait appel en France au microprogestatifs alors que dans les pays anglo-saxons ils restent contreindiqués. Conflits d’intérêts :. aucun. Références 1. Nordström M, Lindblad B, Bergqvist D, Kjellström T. A prospective study of the incidence of deep-vein thrombosis within a defined urban population. J Intern Med 1992 ; 232 : 155-60. 2. Gillum RF. Pulmonary embolism and thrombophlebitis in the United States, 1970-1985. Am Heart J 1987 ; 114 : 1262-4. 3. Anderson FA, Wheeler HB, Goldberg RJ, et al. 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