LE MEXIQUE

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aujourd’hui
bulletin d’information de l’ambassade du Mexique, n° 26, août 2002
La porte de Chihuahua
par le sculpteur
Sebastián
sommaire
LE MEXIQUE
“Le Mexique arrive au Sommet de Johannesburg avec une
politique intérieure
position claire et ferme : le développement ne signifie pas que
la croissance économique se fasse sur l’exploitation des hommes
ou sur le gaspillage de nos ressources naturelles ; au contraire,
un véritable développement implique une meilleure qualité de
vie pour les personnes et une protection adéquate de notre environnement. (…)
Comme nous l’avions souligné lors de la Conférence
Internationale sur le Financement pour le Développement de
Monterrey, il est nécessaire de créer des mécanismes de financement qui contribuent à mobiliser plus de moyens publics et
privés pour le développement durable. Si le XXIe siècle doit être
le siècle du développement pour tous, nous devons y travailler
ensemble.
C’est pourquoi, le Sommet de Johannesburg doit
constituer un forum ouvert durant lequel nous exposerons les
progrès réalisés et les difficultés rencontrées dans l’application
de l’Agenda 21 grâce à l’utilisation d’indicateurs scientifiques qualitatifs et quantitatifs
Pour le Mexique, il est primordial de montrer que le développement durable n’est pas un concept abstrait mais un modèle réaliste pour la défense de l’environnement et de la vie de millions de personnes, aussi bien dans les pays développés que dans
les autres nations. (…)
L’axe principal de notre politique environnementale est
d’inverser le processus de dégradation que connaît actuellement
notre pays dans ce domaine. Nous favorisons également une nouvelle prise de conscience sociale pour que l’environnement ne
soit pas perçu comme un poids mais plutôt comme une possibilité de croissance harmonieuse qui améliore les conditions de
vie dans notre société. (…)
Dans le cadre de ses accords internes, le Mexique va
encourager la communauté internationale à adopter et à ratifier
tous les engagements environnementaux et multilatéraux qui ont
déjà été négociés et ceux qui sont en cours de négociation.”
Programme National
pour l’Education
La sélection mexicaine
d’Athlétisme Handisport
Extraits du discours du président Fox lors de la cérémonie de clôture des travaux du Comité
national de préparation du Sommet de Johannesburg
p. 2
p. 2
politique étrangère
Réunion des ministres
de l'Énergie de l'APEC
Prorogation de l’Accord
de San José
p. 3
p. 3
économie
Zoom sur…
l’Etat de Chihuahua
Les chiffres du mois
La reprise de l’économie
mexicaine se confirme
pp. 4-5
p. 6
p. 6
culture
Hommage à Katy Jurado
et Dolores Olmedo
Danse en Terra Latina
Parcours à travers
l’Etat de Chihuahua
p. 7
p. 7
pp. 8-9
carnet de route
Les crêtes de Majalca
David
Alfaro
Siqueiros
Le baiser,
1960,
détail.
p. 10
Politique intérieure
Programme National pour l’Education
Le 8 août dernier, le président Vicen-
liorer radicalement la gestion du système éducatif national et de permettre à
tous les Mexicains d’accéder à l’éducation à n’importe quel niveau et quelle
que soit leur condition économique. Le
président Fox a souligné que pour aboutir à un enseignement de qualité, il était
nécessaire de moderniser les installations
et les équipements (ordinateurs, livres,
outils pédagogiques) et de rénover la formation des enseignants et les contenus
éducatifs.
Un exemple significatif des
actions menées par le gouvernement dans
le domaine de l’éducation est la mise en
place du Plan de développement du
La sélection mexicaine
d’Athlétisme Handisport
La 3ème édition des Championnats
du Monde d’Athlétisme Handisport s’est
tenue au stadium de Lille-Métropole, à
Villeneuve d’Ascq, du 20 au 28 juillet
2002. Soixante-dix-huit nations étaient
représentées avec 1130 athlètes et 260
titres en jeu. Lors de cette semaine
d’épreuves handisport, soixante-cinq
records du monde ont été battus
A cette occasion, les performances de la sélection mexicaine se sont
révélées être de grande
qualité. Lors de l’édition
antérieure de 1998 en
Angleterre, les athlètes
mexicains avaient remporté 20 médailles dont
4 en or. Cette fois-ci ils
sont revenus avec 8
médailles sur 22 au total.
De plus, deux des athlètes
ont amélioré les records
mondiaux dans leur discipline.
Le président Fox a reçu la sélection mexicaine au Palais présidentiel
pour les féliciter de leurs succès. Il a profité de cette cérémonie pour réaffirmer
l’engagement du gouvernement à améliorer la vie quotidienne des personnes
handicapées, en insistant sur la nécessité d’offrir de meilleures conditions dans
le cadre du système éducatif et en matière de création d’emplois. •
Photo : Eduardo González
politique intérieure
2
te Fox, M. Reyes Tamez, ministre de
l’Education, M. Santiago Creel, ministre
de l’Intérieur et Mme Elba Esther Godillo,
présidente du Conseil Politique du Syndicat des travailleurs de l’éducation
(SNTE) étaient réunis au Musée National d’Anthropologie et d’Histoire de
Mexico, pour une séance de signature
du Programme National pour la Qualité de l’Education. Ce programme a pour
objectif de promouvoir des actions
conjointes entre les autorités, les enseignants
et la société civile pour l’amélioration
des services éducatifs mexicains.
Si le texte de ce programme
reconnaît les progrès réalisés au cours des
dernières années en matière d’éducation,
il apparaît qu’à l’heure actuelle, le système éducatif mexicain ne correspond pas
suffisamment aux besoins des nouvelles
générations dans le cadre de l’environnement international.
L’une des premières actions
mises en œuvre est la création d’un comité de consultation composé des représentants des organismes signataires. Il
sera chargé du suivi des actions et fera la
synthèse des engagements spécifiques de
chaque institution pour encourager le
développement d’un enseignement de
qualité. En outre, lors de la signature du
Programme, le président Fox a également
annoncé la création de l’Institut National d’Evaluation Educative (INEE) dont
le rôle sera de repérer les facteurs qui ont
une incidence sur le rendement scolaire
et sur l’apprentissage des élèves. Il garantira par ailleurs le bon fonctionnement
des écoles à travers la mise en place d’examens à différents niveaux et facilitera le
dialogue entre les différents intervenants.
D’importantes entreprises, des
associations, des syndicats, des intellectuels, les gouverneurs du pays, les services du gouvernement fédéral ainsi que
des institutions comme l’UNAM, le
TEC de Monterrey, la fondation Banamex se sont associés à ce programme.
L’objectif principal est d’amé-
Chiapas 2001-2006. En effet, c’est l’un
des États dans lequel le taux d'analphabétisme est le plus élevé du fait de la faiblesse de la couverture et de la qualité
du système éducatif de l'État. Ce plan
prévoit de construire un nouveau modèle éducatif, basé sur la « multiculturalité », avec la participation d'une équipe
de travail multidisciplinaire et interinstitutionnelle.
Dans le cadre de ce plan, le
programme "Ecoles de Qualité", a été
conçu pour l'amélioration des écoles
primaires dans les zones urbaines marginalisées. Un budget de 61 208 358
pesos (soit 6 millions d’euros) a été attribué pour permettre de faire face aux
besoins en terme d'infrastructure et
d'équipement des écoles. Ce programme prévoit également la formation du
personnel de direction et des professeurs pour l'élaboration et le développement du projet ainsi que sur la définition des programmes scolaires. •
Politique étrangère
Réunion des ministres de l'Énergie de l'APEC
Mexico à la fin du mois de juillet avait
pour but de préparer le Sommet de
l'APEC prévu au mois d'octobre prochain, à Los Cabos, Basse Californie.
Elle fait suite à une série de réunions
ministérielles qui ont eu lieu dans
divers endroits du Mexique. A cette
occasion le président Fox a indiqué que
l’année en cours offre de larges opportunités pour que les responsables des
pays membres de l'Accord de Coopération Asie-Pacifique (APEC) puissent
continuer à échanger leurs points de
vue sur différents aspects de leurs économies.
Lors de cette réunion, les
Ministres du secteur de l'énergie ont
fait le bilan des objectifs atteints dans
ce secteur fondamental de l’économie,
et ont défini de nouvelles lignes directrices pour l’avenir. Ils ont souligné
qu’il était impératif de satisfaire les
besoins croissants d'énergie en tenant
compte du processus international de
développement technologique. En
constituant un front commun, les pays
partenaires pourront renforcer la coopération énergétique dans la région afin
de s’adapter aux règles de l'offre et de
la demande sur le marché mondial de
l'énergie.
Le Mexique, pour sa part, est
en train de consolider sa position de
puissance économique commerciale :
il est aujourd'hui la neuvième économie de la planète, la valeur de sa
balance commerciale étant placée au
7ème rang mondial. Et c'est précisément dans le secteur énergétique que
le Mexique possède des atouts : il est
au 9ème rang mondial pour les réserves
de pétrole, au 8ème pour la production de pétrole et au 9ème pour la
production de gaz. En conséquence,
le secteur énergétique représente une
base importante de l'économie mexicaine comme en termes de ressources
publiques. En 2000, ce secteur a généré 3% du PIB, 8% des exportations
totales et 40 % des rentrées fiscales
du pays. Le pays dispose également
d’une infrastructure électrique qui
permet d’alimenter la quasi-totalité
du territoire.
Le président Fox a par ailleurs
indiqué que le secteur de l’énergie devait
être modernisé du fait de son rôle dans
la viabilité économique du Mexique.
C’est la raison pour laquelle le budget
accordé cette année à Petroleos Mexicanos est le plus élevé de ces 20 dernières années : il atteint les 13 milliards
de dollars. Si l’on ajoute à ce chiffre
les investissements consacrés à la production d'électricité, on atteint pratiquement 20 milliards de dollars consacrés au financement du secteur dans
son ensemble. Enfin, le chef de l’Etat
a précisé que les investissements devaient
être nécessairement accompagnés non
seulement d’une campagne de promotion des produits de l'industrie mexicaine, mais aussi d'une stricte discipline fiscale et monétaire. •
Prorogation de l’Accord de San José
Les Présidents du Mexique et
du Venezuela ont signé une déclaration conjointe qui proroge pour la
22ème fois le programme de coopération énergétique des pays d'Amérique
centrale et des Caraïbes, mieux connu
sous le nom d'Accord de San José, qui
restera en vigueur pendant un an à partir du 3 août 2002.
Depuis sa ratification le 3 août
1980 à San José, Costa Rica, le programme a été renouvelé sans interruption chaque année par le biais
d'une déclaration conjointe émise par
les gouvernements du Mexique et du
Venezuela, avec la participation des
pays suivants : la Barbade, le Belize,
le Costa Rica, le Salvador, le Guatemala, Haïti, le Honduras, la Jamaïque,
le Nicaragua, le Panama et la République Dominicaine.
L'Accord de San José a été
renforcé au cours des deux dernières
décennies, en s'adaptant aux dynamiques du marché pétrolier, à l'économie internationale, ainsi qu’aux
réalités économiques du Mexique, du
Venezuela et des autres pays participants.
Ce programme est remarquable dans la mesure où c’est un
exemple unique en son genre de
coopération Sud-Sud pour l'Amérique
Centrale et les Caraïbes, qui garantit
la distribution de pétrole et de produits dérivés, et établit un mécanisme
de coopération financière favorisant
le développement économique et
social des pays membres.
Ainsi, pour la 22ème année
consécutive, le Mexique et le Venezuela s'engagent à fournir chaque jour
160 000 barils (soit 80 000 barils chacun) de pétrole brut et de produits
dérivés et prévoient un système de
coopération destiné à financer des projets de développement économique à
moyen et à long terme dans les pays
participants. Par ailleurs, des entreprises mexicaines et vénézuéliennes
sont parties prenantes dans l’offre de
biens et de services : il est notamment
prévu d'assurer le financement de deux
programmes d'électrification dans les
pays participants.
La prorogation de l’Accord
de San José réaffirme la volonté de
consolider la coopération avec les
nations d’Amérique centrale et des
Caraïbes, tant sur un plan régional
que bilatéral pour contribuer au
développement économique de la
région. •
3
politique étrangère
La réunion qui s'est tenue à
Zoom sur…
L’État de Chihuahua
ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES
La surface de terres cultivées
correspond à 5,1% du territoire et l’agri-
Photo : Ernest Rios Lanz
ont été lancés dans la région de la Sierra Tarahumara. Au niveau national, Chihuahua occupe la première place pour la
production de plomb et de zinc, la
deuxième pour l’argent, la quatrième
pour le cuivre. Il existe également des
ressources en or.
En outre, ces dernières années,
le secteur industriel, du fait de son grand
dynamisme, a été le moteur principal
de l’économie de l’état de Chihuahua
L’industrie de la maquiladora d’exportation (IME) est celle qui
génère de plus en plus
d’emplois grâce à sa proximité avec les Etats-Unis
et à l’impact de l’Accord
de Libre-Echange de
l’Amérique du Nord
(ALENA). L’industrie textile, à elle seule, emploie
plus de 42 000 personnes
et elle continue de se développer à un rythme rapide. Avec près de 450
usines, qui représentent
12,5% du nombre total
d’usines du pays, l’industrie est un secteur
consolidé. En dehors du
prêt-à-porter, les principales branches de proPhoto : Alejandro Meja Gaviño
économie
4
du du Mexique avec une superficie de 247
087 km2 équivalant à 12,6% de la surface
totale du pays. Situé au nord de la République, à la frontière des Etats-Unis
(Texas et Nouveau Mexique), il jouxte,
au sud, les Etats de Durango et Sinaloa, à l’ouest, celui de Sonora et à l’est,
celui de Coahuila. La population totale de l’Etat est de 3 207 787 habitants, soit
le 12e rang national. Si la densité de la
population est de 12,8 habitants par km2,
on notera que 82,5% de la population se
trouvent en zone urbaine. L’Etat de Chihuahua est composé de 67 municipalités, les principales étant Juárez, Chihuahua, Hidalgo del Parral, Delicias et
Cuauhtémoc. La répartition de la population active est la suivante : 8,9% dans
le secteur primaire, 42,1% dans le secondaire et 45,5% dans le tertiaire. Au cours
des dernières années, la part nationale du
PIB de l’Etat a augmenté : elle est passée de 3,9% en 1993 à 4,5% en 2000, ce
qui place Chihuahua au cinquième rang
du pays.
culture est un secteur dynamique. Au niveau national,
l’Etat de Chihuahua occupe
le premier rang pour la production de pommes, de pêches,
de noix et de piment, et le
second rang pour l’oignon et
le coton. L’Etat produit également des céréales (blé, sorgho, maïs) et des légumes
(haricots rouges). Par ailleurs,
l’élevage est une activité essentielle du fait de la présence de
larges zones de pâturages pour
la plupart naturels (environ
70% du territoire). Chihuahua
est spécialisé dans l’élevage
bovin avec un million de têtes
dont 20% sont dévolus à la production
de lait. Enfin, dans le cadre de l’activité forestière, il se place au 2e rang national de la production de bois et il est un
important fabricant de meubles.
Par ailleurs, depuis l’époque
coloniale, l’activité minière est présente
dans l’Etat de Chihuahua. On recense
environ 3 000 concessions réparties sur
5,5 millions d’hectares, soit 22,3% de la
superficie totale du territoire. Des projets de développement de cette activité
Photo : Libertad Villarreal
Chihuahua est l’Etat le plus éten-
Photo : Ernest Rios Lanz
INVESTISSEMENTS
Photos : Libertad Villarreal
Les investissements étrangers
effectués dans l’Etat de Chihuahua ont
atteint en 2001
les 4 586 millions de dollars, 98,2% étant
concentrés dans l’industrie manufacturière.
Les principaux pays investisseurs sont
les Etats-Unis (86,2%) et le Canada
(4,8%) ; les autres investissements proviennent de pays comme le Japon, la
Hollande, la Chine et l’Espagne.
L’industrie manufacturière loca-
le a un rôle important au niveau
national et international. De grands
groupes mexicains sont nés à Chihuahua comme Internacional Ceramica, l’un des principaux exportateurs de
revêtement de céramique et Cementos
de Chihuahua pour le ciment. L’installation d’une usine Ford pour la production de moteurs de haute technologie est l’un des témoignages des vertus
de l’industrie de l’Etat en la matière.
Comme cela a été mentionné, la situation géographique de l’Etat favorise
le commerce extérieur.
En 2001, l’excédent de
la balance commerciale
atteignait les 2 180 millions de dollars. Parmi
les Etats de la frontière,
Chihuahua est au 1er rang
en terme d’excédent commercial et au 1er rang
national sur la valeur
totale des exportations. Les principaux
produits exportés sont ceux de la manufacture incluant ceux de la maquiladora : appareils électriques, machines,
instruments de précision, mobilier
médical, accessoires pour l’automobile et produits manufacturés agricoles.
Chihuahua est devenu l‘un des
Etats les plus industrialisés du pays ; les
efforts du gouvernement se sont concentrés sur la consolidation et la modernisation de son infrastructure. Aujourd’hui, on a coutume de surnommer
l’Etat de Chihuahua «le géant du nord».
Site internet :
www.chihuahua.gob.mx
5
économie
duction sont
les composants,
machines et appareils électriques
et électroniques, le matériel de
transports : de grandes compagnies
telles que Philips, Thomson et
Motorola se sont installées sur le territoire, surtout à Ciudad Juárez, la ville
la plus industrialisée de l’Etat.
Dernièrement, le gouvernement de l’Etat a concentré ses efforts
sur un Programme de Développement
Technologique en créant une infrastructure solide par le biais de centres
de recherches avec le soutien du système
SEP-Conacyt (Ministère de l’Education
et Conseil National des Sciences et Techniques). Chihuahua est le seul Etat du pays
dans lequel on compte huit Instituts
Technologiques, ces derniers étant associés aux universités des villes de Chihuahua et Ciudad Juárez.
les chiffres du mois
économie
6
Investissement
direct étranger
(IDE) au Mexique,
premier semestre
2002
6,134
milliards de dollars
est le montant total
de l’IDE,
dont :
37,2 %
dans l’industrie
manufacturière;
34,8 %
dans le secteur
des services financiers;
11,6 %
dans les transports
et communications;
11,2 %
dans le commerce;
5,2 %
pour les autres secteurs.
Sur l’ensemble
de l’IDE
44 %
sont de nouveaux
investissements;
27,5 %
sont des
bénéfices réinvestis.
Origine
de l’IDE
80,7 %
de l’Amérique
du Nord;
13,3 %
de l’Union
européenne.
Sources INEGI,
Ministère de l’Economie
Economie
La reprise de l’économie
mexicaine se confirme
Le 2 août dernier, le Ministère
des Finances a transmis au Congrès les
rapports concernant la situation économique, les finances publiques et la
dette publique au cours du deuxième
trimestre 2002. De manière générale,
le document reflète un climat de reprise économique graduelle dans le cadre
de la stabilité puisqu’en 2001 le taux de
croissance a été de – 0,3%. Parmi les
principaux éléments de ces rapports,
on peut retenir les points suivants :
: Durant le deuxième trimestre, l’activité de production du pays
a présenté des signes de reprise et plus
de 103 000 emplois ont été créés dans
le secteur formel de l’économie.
: Les données fournies permettent d’envisager que le taux de croissance annuel de l’économie dans son
ensemble durant le second trimestre se
situera aux environs de 2%.
: Malgré la volatilité qui caractérise les marchés financiers internationaux, les taux d’intérêt au Mexique se
sont maintenus à des niveaux modérés.
: La trajectoire de l’inflation
pour l’année en cours est compatible
avec l’objectif de 4,5% établi par la
Banque du Mexique pour l’ensemble
de l’année.
: Le reprise économique et
la création d’emplois ont été accompagnées d’une amélioration du pouvoir
d’achat des travailleurs. La combinaison des faibles taux d’inflation et d’augmentation nominale moyenne de 6,1%
par an s’est traduit par une croissance
réelle des salaires durant le deuxième
trimestre.
: Un plus grand dynamisme
économique s’observe également à travers les indicateurs du commerce extérieur comme celui de l’augmentation
annuelle des exportations totales de
marchandises de 1,9% durant le deuxième trimestre 2002. Quant aux importations, elles ont augmenté de 1,1% par
an durant la même période.
: Les finances publiques du
premier semestre présentent un excédent supérieur en termes réels à celui
obtenu durant la même période de l’année antérieure qui est en accord avec le
programme approuvé par le Congrès.
Durant cette période, le solde public a
cumulé un excédent de 23 945 millions
de pesos, en augmentation de 73,1% en
termes réels par rapport à la même
période en 2001.
: Le comportement favorable
des revenus s’explique par la croissance réelle de 10,8% des rentrées fiscales
et de 15,8% des revenus propres des
organismes et des entreprises soumis à
un contrôle budgétaire direct.
: Par contre, les revenus non
fiscaux du Gouvernement Fédéral montrent une contraction en termes réels de
35,8% comme conséquence principale
de la diminution des droits versés par la
PEMEX au Gouvernement Fédéral.
: Les revenus budgétaires du
deuxième trimestre ont été supérieurs
au montant programmé pour la période. Ainsi, malgré des revenus cumulés
qui, en juin, continuent d’être inférieurs
au montant programmé pour le
semestre, la différence est plus faible
que celle enregistrée à la fin du premier
trimestre.
: Les dépenses destinées au
développement social ont présenté au
premier semestre une augmentation
réelle de 6,8%, tandis que l’effort d’économie sur le budget fonctionnement
du gouvernement a été maintenu.
: En définitive, le lien entre
la dette publique nette et le PIB présente durant le semestre une augmentation de 0,6 points par rapport à la
fin de l’année 2001, ce qui est le résultat de la dépréciation de 9,4% du peso
par rapport au dollar observée durant
cette période. Sans ce facteur, le lien
entre la dette publique nette et le PIB
aurait présenté une diminution de 0,4
points. •
Culture
Hommage à Katy Jurado
et Dolores Olmedo Patiño
mexicaines ont disparu durant l’été 2002 :
Katy Jurado et Dolores Olmedo Patiño.
Le cinéma mexicain a été, de la fin des
années trente au début des années cinquante, le premier cinéma hispanophone, produisant jusqu'à 125 films par an.
C’est dans cet âge d'or, en 1943 exactement, que Katy Jurado a commencé sa
carrière. Née en 1927 à Guadalajara et
de bonne famille, Katy Jurado est très
tôt sollicitée par le cinéma.
Beauté et personnage singuliers
(elle toréait !), elle a souvent joué des
personnages de femme
séductrice, volontaire et/ou
dangereuse, y compris
pour Luis Buñuel (dans
El Bruto). Sa carrière prend
un tournant décisif en
1951 : elle joue dans le film
de Budd Boetticher (The
Bullfighter and The Lady)
puis elle part à Hollywood
pour tourner Le train sifflera trois fois de
Zinnemann. Dans les dix années qui
go Rivera et Frida Kahlo.
suivent, l'essentiel de sa
Rivera a réalisé un de ses
carrière s'y déroule ; elle
portraits dans lequel elle
a travaillé entre autres avec
représente la beauté de la
Henry Hathaway, Marfemme mexicaine. Elle a
lon Brando et, seule actriégalement été la muse de
ce mexicaine dans ce cas,
David Alfaro Siqueiros et
elle a été nominée pour
José Clemente Orozco.
l'Oscar du meilleur second
Son goût pour l’art
rôle dans La lance brisée
associé à sa relation avec
d'Edward Dmytryk. A Diego Rivera, 1955.
la famille Rivera l’ont
partir du milieu des années
soixante, elle a alterné, sur un rythme conduite à devenir une sorte de mécèplus lent, les tournages aux Etats-Unis, ne : elle a rassemblé, entre autres, enviparfois en Europe, et au Mexique où elle ron 130 œuvres de Diego Rivera et 25 de
a notamment servi avec Frida Kahlo. Elle possédait également
maestria Jorge Fons et une collection de 600 pièces de difféArturo Ripstein. Elle s’est rentes cultures indigènes de l’époque
éteinte le 6 juillet chez elle préhispanique ainsi que des meubles
coloniaux et une immense collection
à Cuernavaca, à 78 ans.
Le 28 juillet 2002, c’est d’art populaire mexicain. Au milieu des
Dolores Olmedo Patiño années 40 elle a acquis une bâtisse à
qui disparaissait, à l’âge Mexico qui est devenue le siège de la
de 93 ans. Grande ama- fondation et du musée qui portent son
trice d’art, elle était la plus nom. Grâce à ses efforts, toutes ces œuvres
importante collectionneuse du pays. Elle ont fait le tour des plus grands musées
a entretenu une grande amitié avec Die- du monde. •
Danse en Terra Latina
La 10e Biennale de Danse de
Lyon se tiendra du 10 au 29 septembre
2002. Le thème de cette année est “Terra Latina, du Rio Grande à la Terre de
Feu”. Le propos de Guy Darmet, directeur artistique, est de faire découvrir cette Amérique dite latine par le biais de
portraits de chorégraphes et à travers les
corps de 600 danseurs. Au programme
cette année, une trentaine de spectacles
venus de onze pays latino-américains
(Mexique, Costa Rica, Cuba, Venezuela, Colombie, Pérou, Brésil, Bolivie, Uruguay, Chili, Argentine) et un lien au
Vieux Continent avec huit compagnies
européennes. Avec un budget d’environ
4,5 millions d’euros, la Biennale de Danse de Lyon est l’un des plus importants
festivals de France en la matière. Pendant plus de quatre mois, Guy Darmet
et son équipe ont parcouru l’Amérique
latine pour sélectionner les compagnies
qui feraient le voyage jusqu’à Lyon. Dans
le cas du Mexique, son travail de recherche
a été au-delà des auditions programmées
par la Coordination de la Danse de l’Institut National des Beaux-Arts.
Le Mexique sera représenté par
quatre compagnies de danse et la chanteuse Astrid Hadad dans son univers
insolite et plein d’humour. La
Compañia Nacional de Danza de
México, grand ballet classique et
contemporain dirigé par le jeune chorégraphe Raúl Parrao, offrira en ouverture de la Biennale
une création mondiale sur le thème du film de Georges Méliès,
Le voyage dans la lune dont c’est
le centenaire cette année. Puis les
spectateurs découvriront en premières
européennes le spectacle de la compagnie La Cebra intitulé Antología et celui
de la compagnie Mnemosine, sous la
direction de Tania Pérez-Salas intitulé
Las Horas. En parallèle, trois expositions
photographiques autour du Mexique
seront présentées. •
Renseignements au 04.72.07.41.41
Site internet www.biennale-de-lyon.org
7
culture
Deux grandes figures féminines
Parcours à travers l’Etat de Chihuahua
LE TRAIN BLEU
« CHIHUAHUA AL PACIFICO »
La ligne de chemin de fer qui
culture
8
relie la ville de Chihuahua à Los Mochis
est sans nul doute l’une des plus belles
du monde. Elle est aussi reconnue comme étant le plus grand exploit ferroviaire du XXe siècle. Ce long serpent
de rails parcourt 650 kilomètres sur le
territoire mexicain. Au fil de douze
heures de voyage, le train franchit 86
tunnels et 37 ponts, dont certains culminent à plus de 1600 mètres au-dessus des gorges. Il effectue quelques spectaculaires virages à 180°, serpente au
cœur de paysages aussi magnifiques
qu’accidentés : il part du niveau de la
mer et escalade les montagnes jusqu’à
2700 mètres d’altitude.
L’histoire de cette ligne coïncide avec l’épopée héroïque des révolutions agraires d’Emiliano Zapata et de
Pancho Villa, ce dernier qui était originaire de cette région fut assassiné en 1923
dans la ville de Chihuahua. A l’origine
de la construction de cette ligne, il y eut
un ingénieur américain qui souhaitait
installer une colonie de sa congrégation
et la relier à celle de l’ouest des EtatsUnis par une voie de chemin de fer. Il
obtint du gouvernement mexicain sa
première concession en 1880 avec un
délai de construction de dix ans. Vingt
ans plus tard, les travaux stagnaient. Suivirent alors d’autres investisseurs mais
la topologie de la région multipliait les
coûts et semblait rendre impossible toute progression linéaire. En 1952, l’Etat
mexicain rachète les lignes du pays exploitées par les compagnies étrangères. Les
travaux reprennent et le but fixé est de
désenclaver la Sierra Tarahumara. Ce
n’est qu’en 1961 après 90 ans de travaux
et 90 millions de dollars dépensés que
l’inauguration officielle du Ferrocarril
Chihuahua al Pacifico aura lieu.
Le train part donc de la ville de
Chihuahua, s’arrête à Cuidad Cuauhtemoc avant de s’engager à l’assaut des
collines de la Sierra Madre. Puis il fait
une halte à Creel qui ouvre les portes
sur le canyon Copper et le territoire des
Indiens Tarahumaras. L’appellation de
Tarahumara avait été attribuée par les
conquistadors au 16e siècle mais euxmêmes se nomment Raramuri qui signifie « hommes aux pieds légers ». Ils sont
plus de 50 000 à vivre dans cette région
composée d’énormes falaises et de vallées inaccessibles ; ils fuient le plus pos-
sible tout contact avec la civilisation..
Le train poursuit ensuite son
chemin en direction du Pacifique avec
le tronçon le plus spectaculaire de la
ligne, longeant les canyons avant d’entamer une descente à partir de 2000
mètres d’altitude pour atteindre le terminus, la ville de Los Mochis, à quelques
kilomètres de la côte, dans l’Etat de
Sinaloa.
•••
culture
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• • • LE SITE DE PAQUIMÉ
Situé dans la vallée de Casa
Grandes de la Sierra Madre Occidentale de l’Etat de Chihuahua, c’est la zone
archéologique la plus importante du
nord du Mexique. Cette ville préhispanique étonnante dans sa forme a prospéré entre les années 900 et 1300 de
notre ère. A l’arrivée des premiers Espagnols, elle était abandonnée depuis près
de 200 ans.
Les ruines de Paquimé indiquent que le site a été un important
centre de communication entre les civilisations du centre du Mexique et les
cultures Mogollón, Anazasi et Mohokam de l’Arizona et du Nouveau Mexique.
On trouve les vestiges de lieux de cérémonie et d’habitations ainsi que de nombreux éléments correspondant aux cultures de l’époque préhispanique.
L’architecture du site se carac-
térise par l’utilisation de l’argile pour la
construction des bâtiments qui ressemblent à des collines ou des monti-
cules. Les édifices pouvaient atteindre
cinq étages avec des escaliers intérieurs
et des alcôves ; la ville possédait également un système de distribution d’eau.
Un autre élément architectural remarquable est la forme en T des portes. Par
ailleurs, les offrandes retrouvées dans
les tombeaux étaient constituées de
boucles d’oreilles et de bracelets de
cuivres, de petites statues anthropomorphes et zoomorphes en pierres et
surtout de poteries. En effet, les fouilles
des archéologues ont permis de découvrir un matériel abondant de poteries
polychromes dont la cité était spécialiste. La céramique de Paquimé dans ses
formes et ses motifs montre que les habitants des lieux avait une grande sensibilité artistique. On trouve aussi bien
des motifs géométriques que des représentations de Quetzalcoatl, d’oiseaux,
d’insectes aux couleurs variées. •
service commercial
Bancomext
4 rue Notre-Damedes Victoires,
75002 Paris ;
tél. : 01 42 86 60 00.
section consulaire
même adresse ;
tél. : 01 42 86 56 35 ;
conseil
de promotion
touristique
même adresse ;
tél. : 01 42 86 96 13 ;
e-mail :
[email protected]
maison du Mexique
Cité universitaire,
9 boulevard Jourdan,
75690 Paris cedex 14 ;
tél. : 01 44 16 18 00.
www.casademexico.org
//www.sre.gob.
mx/francia/
Photo : Adalberto Rios
adresses en France
Les crêtes de Majalca
centre culturel
119 rue Vieille-duTemple, 75003 Paris ;
tél. : 01 44 61 84 44 ;
www.mexiqueculture.org
consulats
honoraires
Barcelonnette,
tél. : 04 92 81 00 27.
Bordeaux,
tél. : 05 56 79 76 55.
Fort-de-France,
tél. : 05 96 72 58 12.
Le Havre,
tél. : 02 35 26 41 61.
Lyon,
tél. : 04 72 38 32 22.
Monaco,
tél. : 00 377 93 25 08 48.
Strasbourg,
tél. : 03 88 45 77 11.
Toulouse ,
tél. : 05 61 25 45 17.
internet
carnet de route
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Carnet de route
ambassade
9 rue de Longchamp,
75116 Paris ;
tél. : 01 53 70 27 70 ;
fax : 01 47 55 65 29.
Dans l’Etat de Chihuahua, il exis-
te un lieu énigmatique et surprenant :
il s’agit des crêtes de Majalca devenu
un Parc National par décret en 1939.
Avant cette date, une grande partie du
site de Majalca était le domaine d’un
ranch appartenant à un grand propriétaire terrien ; on y accédait à cheval.
Situé à environ 70 kilomètres
au nord-est de la ville de Chihuahua,
ce paysage sauvage s’étend sur 4 772
hectares. C’est une zone de roches volcaniques qui abrite une grande variété d’espèces végétales (une majorité de
résineux) et animales (aigles, ours,
pumas). Des sources alimentent les
ruisseaux et les rivières comme la Santa Clara qui un peu plus bas devient la
rivière del Carmen. Quant au climat,
il varie selon les endroits et l’altitude ;
il y a une saison des pluies et une saison sèche et il neige en hiver.
L’érosion de l’eau et du vent
a modelé un lieu de fantaisie unique
en son genre dans le pays ; le visiteur
peut, s’il laisse libre cours à son imagination, voir une infinité de formes
(personnages, animaux, objets). Certains rochers ont été baptisés (les mille châteaux, les fées…) et les ravins,
les canyons et les crêtes associés à
l’environnement forestier offrent un
spectacle magique.
Dans le cadre du développement touristique de la région, les aménagements permettent de nombreuses
possibilités d’excursions et le parc est
idéal pour le camping. •
(politique internationale);
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Ambassadeur Claude Heller ;
Alejandra García Williams
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(juridique) ;
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(politique) ;
(tourisme) ;
e-mail :
Carolina Becerril
Mauricio Torres Córdova
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Les textes de cette publication n’engagent pas la responsabilité du ministère mexicain des Relations extérieures.
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