aujourd’hui bulletin d’information de l’ambassade du Mexique, n° 26, août 2002 La porte de Chihuahua par le sculpteur Sebastián sommaire LE MEXIQUE “Le Mexique arrive au Sommet de Johannesburg avec une politique intérieure position claire et ferme : le développement ne signifie pas que la croissance économique se fasse sur l’exploitation des hommes ou sur le gaspillage de nos ressources naturelles ; au contraire, un véritable développement implique une meilleure qualité de vie pour les personnes et une protection adéquate de notre environnement. (…) Comme nous l’avions souligné lors de la Conférence Internationale sur le Financement pour le Développement de Monterrey, il est nécessaire de créer des mécanismes de financement qui contribuent à mobiliser plus de moyens publics et privés pour le développement durable. Si le XXIe siècle doit être le siècle du développement pour tous, nous devons y travailler ensemble. C’est pourquoi, le Sommet de Johannesburg doit constituer un forum ouvert durant lequel nous exposerons les progrès réalisés et les difficultés rencontrées dans l’application de l’Agenda 21 grâce à l’utilisation d’indicateurs scientifiques qualitatifs et quantitatifs Pour le Mexique, il est primordial de montrer que le développement durable n’est pas un concept abstrait mais un modèle réaliste pour la défense de l’environnement et de la vie de millions de personnes, aussi bien dans les pays développés que dans les autres nations. (…) L’axe principal de notre politique environnementale est d’inverser le processus de dégradation que connaît actuellement notre pays dans ce domaine. Nous favorisons également une nouvelle prise de conscience sociale pour que l’environnement ne soit pas perçu comme un poids mais plutôt comme une possibilité de croissance harmonieuse qui améliore les conditions de vie dans notre société. (…) Dans le cadre de ses accords internes, le Mexique va encourager la communauté internationale à adopter et à ratifier tous les engagements environnementaux et multilatéraux qui ont déjà été négociés et ceux qui sont en cours de négociation.” Programme National pour l’Education La sélection mexicaine d’Athlétisme Handisport Extraits du discours du président Fox lors de la cérémonie de clôture des travaux du Comité national de préparation du Sommet de Johannesburg p. 2 p. 2 politique étrangère Réunion des ministres de l'Énergie de l'APEC Prorogation de l’Accord de San José p. 3 p. 3 économie Zoom sur… l’Etat de Chihuahua Les chiffres du mois La reprise de l’économie mexicaine se confirme pp. 4-5 p. 6 p. 6 culture Hommage à Katy Jurado et Dolores Olmedo Danse en Terra Latina Parcours à travers l’Etat de Chihuahua p. 7 p. 7 pp. 8-9 carnet de route Les crêtes de Majalca David Alfaro Siqueiros Le baiser, 1960, détail. p. 10 Politique intérieure Programme National pour l’Education Le 8 août dernier, le président Vicen- liorer radicalement la gestion du système éducatif national et de permettre à tous les Mexicains d’accéder à l’éducation à n’importe quel niveau et quelle que soit leur condition économique. Le président Fox a souligné que pour aboutir à un enseignement de qualité, il était nécessaire de moderniser les installations et les équipements (ordinateurs, livres, outils pédagogiques) et de rénover la formation des enseignants et les contenus éducatifs. Un exemple significatif des actions menées par le gouvernement dans le domaine de l’éducation est la mise en place du Plan de développement du La sélection mexicaine d’Athlétisme Handisport La 3ème édition des Championnats du Monde d’Athlétisme Handisport s’est tenue au stadium de Lille-Métropole, à Villeneuve d’Ascq, du 20 au 28 juillet 2002. Soixante-dix-huit nations étaient représentées avec 1130 athlètes et 260 titres en jeu. Lors de cette semaine d’épreuves handisport, soixante-cinq records du monde ont été battus A cette occasion, les performances de la sélection mexicaine se sont révélées être de grande qualité. Lors de l’édition antérieure de 1998 en Angleterre, les athlètes mexicains avaient remporté 20 médailles dont 4 en or. Cette fois-ci ils sont revenus avec 8 médailles sur 22 au total. De plus, deux des athlètes ont amélioré les records mondiaux dans leur discipline. Le président Fox a reçu la sélection mexicaine au Palais présidentiel pour les féliciter de leurs succès. Il a profité de cette cérémonie pour réaffirmer l’engagement du gouvernement à améliorer la vie quotidienne des personnes handicapées, en insistant sur la nécessité d’offrir de meilleures conditions dans le cadre du système éducatif et en matière de création d’emplois. • Photo : Eduardo González politique intérieure 2 te Fox, M. Reyes Tamez, ministre de l’Education, M. Santiago Creel, ministre de l’Intérieur et Mme Elba Esther Godillo, présidente du Conseil Politique du Syndicat des travailleurs de l’éducation (SNTE) étaient réunis au Musée National d’Anthropologie et d’Histoire de Mexico, pour une séance de signature du Programme National pour la Qualité de l’Education. Ce programme a pour objectif de promouvoir des actions conjointes entre les autorités, les enseignants et la société civile pour l’amélioration des services éducatifs mexicains. Si le texte de ce programme reconnaît les progrès réalisés au cours des dernières années en matière d’éducation, il apparaît qu’à l’heure actuelle, le système éducatif mexicain ne correspond pas suffisamment aux besoins des nouvelles générations dans le cadre de l’environnement international. L’une des premières actions mises en œuvre est la création d’un comité de consultation composé des représentants des organismes signataires. Il sera chargé du suivi des actions et fera la synthèse des engagements spécifiques de chaque institution pour encourager le développement d’un enseignement de qualité. En outre, lors de la signature du Programme, le président Fox a également annoncé la création de l’Institut National d’Evaluation Educative (INEE) dont le rôle sera de repérer les facteurs qui ont une incidence sur le rendement scolaire et sur l’apprentissage des élèves. Il garantira par ailleurs le bon fonctionnement des écoles à travers la mise en place d’examens à différents niveaux et facilitera le dialogue entre les différents intervenants. D’importantes entreprises, des associations, des syndicats, des intellectuels, les gouverneurs du pays, les services du gouvernement fédéral ainsi que des institutions comme l’UNAM, le TEC de Monterrey, la fondation Banamex se sont associés à ce programme. L’objectif principal est d’amé- Chiapas 2001-2006. En effet, c’est l’un des États dans lequel le taux d'analphabétisme est le plus élevé du fait de la faiblesse de la couverture et de la qualité du système éducatif de l'État. Ce plan prévoit de construire un nouveau modèle éducatif, basé sur la « multiculturalité », avec la participation d'une équipe de travail multidisciplinaire et interinstitutionnelle. Dans le cadre de ce plan, le programme "Ecoles de Qualité", a été conçu pour l'amélioration des écoles primaires dans les zones urbaines marginalisées. Un budget de 61 208 358 pesos (soit 6 millions d’euros) a été attribué pour permettre de faire face aux besoins en terme d'infrastructure et d'équipement des écoles. Ce programme prévoit également la formation du personnel de direction et des professeurs pour l'élaboration et le développement du projet ainsi que sur la définition des programmes scolaires. • Politique étrangère Réunion des ministres de l'Énergie de l'APEC Mexico à la fin du mois de juillet avait pour but de préparer le Sommet de l'APEC prévu au mois d'octobre prochain, à Los Cabos, Basse Californie. Elle fait suite à une série de réunions ministérielles qui ont eu lieu dans divers endroits du Mexique. A cette occasion le président Fox a indiqué que l’année en cours offre de larges opportunités pour que les responsables des pays membres de l'Accord de Coopération Asie-Pacifique (APEC) puissent continuer à échanger leurs points de vue sur différents aspects de leurs économies. Lors de cette réunion, les Ministres du secteur de l'énergie ont fait le bilan des objectifs atteints dans ce secteur fondamental de l’économie, et ont défini de nouvelles lignes directrices pour l’avenir. Ils ont souligné qu’il était impératif de satisfaire les besoins croissants d'énergie en tenant compte du processus international de développement technologique. En constituant un front commun, les pays partenaires pourront renforcer la coopération énergétique dans la région afin de s’adapter aux règles de l'offre et de la demande sur le marché mondial de l'énergie. Le Mexique, pour sa part, est en train de consolider sa position de puissance économique commerciale : il est aujourd'hui la neuvième économie de la planète, la valeur de sa balance commerciale étant placée au 7ème rang mondial. Et c'est précisément dans le secteur énergétique que le Mexique possède des atouts : il est au 9ème rang mondial pour les réserves de pétrole, au 8ème pour la production de pétrole et au 9ème pour la production de gaz. En conséquence, le secteur énergétique représente une base importante de l'économie mexicaine comme en termes de ressources publiques. En 2000, ce secteur a généré 3% du PIB, 8% des exportations totales et 40 % des rentrées fiscales du pays. Le pays dispose également d’une infrastructure électrique qui permet d’alimenter la quasi-totalité du territoire. Le président Fox a par ailleurs indiqué que le secteur de l’énergie devait être modernisé du fait de son rôle dans la viabilité économique du Mexique. C’est la raison pour laquelle le budget accordé cette année à Petroleos Mexicanos est le plus élevé de ces 20 dernières années : il atteint les 13 milliards de dollars. Si l’on ajoute à ce chiffre les investissements consacrés à la production d'électricité, on atteint pratiquement 20 milliards de dollars consacrés au financement du secteur dans son ensemble. Enfin, le chef de l’Etat a précisé que les investissements devaient être nécessairement accompagnés non seulement d’une campagne de promotion des produits de l'industrie mexicaine, mais aussi d'une stricte discipline fiscale et monétaire. • Prorogation de l’Accord de San José Les Présidents du Mexique et du Venezuela ont signé une déclaration conjointe qui proroge pour la 22ème fois le programme de coopération énergétique des pays d'Amérique centrale et des Caraïbes, mieux connu sous le nom d'Accord de San José, qui restera en vigueur pendant un an à partir du 3 août 2002. Depuis sa ratification le 3 août 1980 à San José, Costa Rica, le programme a été renouvelé sans interruption chaque année par le biais d'une déclaration conjointe émise par les gouvernements du Mexique et du Venezuela, avec la participation des pays suivants : la Barbade, le Belize, le Costa Rica, le Salvador, le Guatemala, Haïti, le Honduras, la Jamaïque, le Nicaragua, le Panama et la République Dominicaine. L'Accord de San José a été renforcé au cours des deux dernières décennies, en s'adaptant aux dynamiques du marché pétrolier, à l'économie internationale, ainsi qu’aux réalités économiques du Mexique, du Venezuela et des autres pays participants. Ce programme est remarquable dans la mesure où c’est un exemple unique en son genre de coopération Sud-Sud pour l'Amérique Centrale et les Caraïbes, qui garantit la distribution de pétrole et de produits dérivés, et établit un mécanisme de coopération financière favorisant le développement économique et social des pays membres. Ainsi, pour la 22ème année consécutive, le Mexique et le Venezuela s'engagent à fournir chaque jour 160 000 barils (soit 80 000 barils chacun) de pétrole brut et de produits dérivés et prévoient un système de coopération destiné à financer des projets de développement économique à moyen et à long terme dans les pays participants. Par ailleurs, des entreprises mexicaines et vénézuéliennes sont parties prenantes dans l’offre de biens et de services : il est notamment prévu d'assurer le financement de deux programmes d'électrification dans les pays participants. La prorogation de l’Accord de San José réaffirme la volonté de consolider la coopération avec les nations d’Amérique centrale et des Caraïbes, tant sur un plan régional que bilatéral pour contribuer au développement économique de la région. • 3 politique étrangère La réunion qui s'est tenue à Zoom sur… L’État de Chihuahua ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES La surface de terres cultivées correspond à 5,1% du territoire et l’agri- Photo : Ernest Rios Lanz ont été lancés dans la région de la Sierra Tarahumara. Au niveau national, Chihuahua occupe la première place pour la production de plomb et de zinc, la deuxième pour l’argent, la quatrième pour le cuivre. Il existe également des ressources en or. En outre, ces dernières années, le secteur industriel, du fait de son grand dynamisme, a été le moteur principal de l’économie de l’état de Chihuahua L’industrie de la maquiladora d’exportation (IME) est celle qui génère de plus en plus d’emplois grâce à sa proximité avec les Etats-Unis et à l’impact de l’Accord de Libre-Echange de l’Amérique du Nord (ALENA). L’industrie textile, à elle seule, emploie plus de 42 000 personnes et elle continue de se développer à un rythme rapide. Avec près de 450 usines, qui représentent 12,5% du nombre total d’usines du pays, l’industrie est un secteur consolidé. En dehors du prêt-à-porter, les principales branches de proPhoto : Alejandro Meja Gaviño économie 4 du du Mexique avec une superficie de 247 087 km2 équivalant à 12,6% de la surface totale du pays. Situé au nord de la République, à la frontière des Etats-Unis (Texas et Nouveau Mexique), il jouxte, au sud, les Etats de Durango et Sinaloa, à l’ouest, celui de Sonora et à l’est, celui de Coahuila. La population totale de l’Etat est de 3 207 787 habitants, soit le 12e rang national. Si la densité de la population est de 12,8 habitants par km2, on notera que 82,5% de la population se trouvent en zone urbaine. L’Etat de Chihuahua est composé de 67 municipalités, les principales étant Juárez, Chihuahua, Hidalgo del Parral, Delicias et Cuauhtémoc. La répartition de la population active est la suivante : 8,9% dans le secteur primaire, 42,1% dans le secondaire et 45,5% dans le tertiaire. Au cours des dernières années, la part nationale du PIB de l’Etat a augmenté : elle est passée de 3,9% en 1993 à 4,5% en 2000, ce qui place Chihuahua au cinquième rang du pays. culture est un secteur dynamique. Au niveau national, l’Etat de Chihuahua occupe le premier rang pour la production de pommes, de pêches, de noix et de piment, et le second rang pour l’oignon et le coton. L’Etat produit également des céréales (blé, sorgho, maïs) et des légumes (haricots rouges). Par ailleurs, l’élevage est une activité essentielle du fait de la présence de larges zones de pâturages pour la plupart naturels (environ 70% du territoire). Chihuahua est spécialisé dans l’élevage bovin avec un million de têtes dont 20% sont dévolus à la production de lait. Enfin, dans le cadre de l’activité forestière, il se place au 2e rang national de la production de bois et il est un important fabricant de meubles. Par ailleurs, depuis l’époque coloniale, l’activité minière est présente dans l’Etat de Chihuahua. On recense environ 3 000 concessions réparties sur 5,5 millions d’hectares, soit 22,3% de la superficie totale du territoire. Des projets de développement de cette activité Photo : Libertad Villarreal Chihuahua est l’Etat le plus éten- Photo : Ernest Rios Lanz INVESTISSEMENTS Photos : Libertad Villarreal Les investissements étrangers effectués dans l’Etat de Chihuahua ont atteint en 2001 les 4 586 millions de dollars, 98,2% étant concentrés dans l’industrie manufacturière. Les principaux pays investisseurs sont les Etats-Unis (86,2%) et le Canada (4,8%) ; les autres investissements proviennent de pays comme le Japon, la Hollande, la Chine et l’Espagne. L’industrie manufacturière loca- le a un rôle important au niveau national et international. De grands groupes mexicains sont nés à Chihuahua comme Internacional Ceramica, l’un des principaux exportateurs de revêtement de céramique et Cementos de Chihuahua pour le ciment. L’installation d’une usine Ford pour la production de moteurs de haute technologie est l’un des témoignages des vertus de l’industrie de l’Etat en la matière. Comme cela a été mentionné, la situation géographique de l’Etat favorise le commerce extérieur. En 2001, l’excédent de la balance commerciale atteignait les 2 180 millions de dollars. Parmi les Etats de la frontière, Chihuahua est au 1er rang en terme d’excédent commercial et au 1er rang national sur la valeur totale des exportations. Les principaux produits exportés sont ceux de la manufacture incluant ceux de la maquiladora : appareils électriques, machines, instruments de précision, mobilier médical, accessoires pour l’automobile et produits manufacturés agricoles. Chihuahua est devenu l‘un des Etats les plus industrialisés du pays ; les efforts du gouvernement se sont concentrés sur la consolidation et la modernisation de son infrastructure. Aujourd’hui, on a coutume de surnommer l’Etat de Chihuahua «le géant du nord». Site internet : www.chihuahua.gob.mx 5 économie duction sont les composants, machines et appareils électriques et électroniques, le matériel de transports : de grandes compagnies telles que Philips, Thomson et Motorola se sont installées sur le territoire, surtout à Ciudad Juárez, la ville la plus industrialisée de l’Etat. Dernièrement, le gouvernement de l’Etat a concentré ses efforts sur un Programme de Développement Technologique en créant une infrastructure solide par le biais de centres de recherches avec le soutien du système SEP-Conacyt (Ministère de l’Education et Conseil National des Sciences et Techniques). Chihuahua est le seul Etat du pays dans lequel on compte huit Instituts Technologiques, ces derniers étant associés aux universités des villes de Chihuahua et Ciudad Juárez. les chiffres du mois économie 6 Investissement direct étranger (IDE) au Mexique, premier semestre 2002 6,134 milliards de dollars est le montant total de l’IDE, dont : 37,2 % dans l’industrie manufacturière; 34,8 % dans le secteur des services financiers; 11,6 % dans les transports et communications; 11,2 % dans le commerce; 5,2 % pour les autres secteurs. Sur l’ensemble de l’IDE 44 % sont de nouveaux investissements; 27,5 % sont des bénéfices réinvestis. Origine de l’IDE 80,7 % de l’Amérique du Nord; 13,3 % de l’Union européenne. Sources INEGI, Ministère de l’Economie Economie La reprise de l’économie mexicaine se confirme Le 2 août dernier, le Ministère des Finances a transmis au Congrès les rapports concernant la situation économique, les finances publiques et la dette publique au cours du deuxième trimestre 2002. De manière générale, le document reflète un climat de reprise économique graduelle dans le cadre de la stabilité puisqu’en 2001 le taux de croissance a été de – 0,3%. Parmi les principaux éléments de ces rapports, on peut retenir les points suivants : : Durant le deuxième trimestre, l’activité de production du pays a présenté des signes de reprise et plus de 103 000 emplois ont été créés dans le secteur formel de l’économie. : Les données fournies permettent d’envisager que le taux de croissance annuel de l’économie dans son ensemble durant le second trimestre se situera aux environs de 2%. : Malgré la volatilité qui caractérise les marchés financiers internationaux, les taux d’intérêt au Mexique se sont maintenus à des niveaux modérés. : La trajectoire de l’inflation pour l’année en cours est compatible avec l’objectif de 4,5% établi par la Banque du Mexique pour l’ensemble de l’année. : Le reprise économique et la création d’emplois ont été accompagnées d’une amélioration du pouvoir d’achat des travailleurs. La combinaison des faibles taux d’inflation et d’augmentation nominale moyenne de 6,1% par an s’est traduit par une croissance réelle des salaires durant le deuxième trimestre. : Un plus grand dynamisme économique s’observe également à travers les indicateurs du commerce extérieur comme celui de l’augmentation annuelle des exportations totales de marchandises de 1,9% durant le deuxième trimestre 2002. Quant aux importations, elles ont augmenté de 1,1% par an durant la même période. : Les finances publiques du premier semestre présentent un excédent supérieur en termes réels à celui obtenu durant la même période de l’année antérieure qui est en accord avec le programme approuvé par le Congrès. Durant cette période, le solde public a cumulé un excédent de 23 945 millions de pesos, en augmentation de 73,1% en termes réels par rapport à la même période en 2001. : Le comportement favorable des revenus s’explique par la croissance réelle de 10,8% des rentrées fiscales et de 15,8% des revenus propres des organismes et des entreprises soumis à un contrôle budgétaire direct. : Par contre, les revenus non fiscaux du Gouvernement Fédéral montrent une contraction en termes réels de 35,8% comme conséquence principale de la diminution des droits versés par la PEMEX au Gouvernement Fédéral. : Les revenus budgétaires du deuxième trimestre ont été supérieurs au montant programmé pour la période. Ainsi, malgré des revenus cumulés qui, en juin, continuent d’être inférieurs au montant programmé pour le semestre, la différence est plus faible que celle enregistrée à la fin du premier trimestre. : Les dépenses destinées au développement social ont présenté au premier semestre une augmentation réelle de 6,8%, tandis que l’effort d’économie sur le budget fonctionnement du gouvernement a été maintenu. : En définitive, le lien entre la dette publique nette et le PIB présente durant le semestre une augmentation de 0,6 points par rapport à la fin de l’année 2001, ce qui est le résultat de la dépréciation de 9,4% du peso par rapport au dollar observée durant cette période. Sans ce facteur, le lien entre la dette publique nette et le PIB aurait présenté une diminution de 0,4 points. • Culture Hommage à Katy Jurado et Dolores Olmedo Patiño mexicaines ont disparu durant l’été 2002 : Katy Jurado et Dolores Olmedo Patiño. Le cinéma mexicain a été, de la fin des années trente au début des années cinquante, le premier cinéma hispanophone, produisant jusqu'à 125 films par an. C’est dans cet âge d'or, en 1943 exactement, que Katy Jurado a commencé sa carrière. Née en 1927 à Guadalajara et de bonne famille, Katy Jurado est très tôt sollicitée par le cinéma. Beauté et personnage singuliers (elle toréait !), elle a souvent joué des personnages de femme séductrice, volontaire et/ou dangereuse, y compris pour Luis Buñuel (dans El Bruto). Sa carrière prend un tournant décisif en 1951 : elle joue dans le film de Budd Boetticher (The Bullfighter and The Lady) puis elle part à Hollywood pour tourner Le train sifflera trois fois de Zinnemann. Dans les dix années qui go Rivera et Frida Kahlo. suivent, l'essentiel de sa Rivera a réalisé un de ses carrière s'y déroule ; elle portraits dans lequel elle a travaillé entre autres avec représente la beauté de la Henry Hathaway, Marfemme mexicaine. Elle a lon Brando et, seule actriégalement été la muse de ce mexicaine dans ce cas, David Alfaro Siqueiros et elle a été nominée pour José Clemente Orozco. l'Oscar du meilleur second Son goût pour l’art rôle dans La lance brisée associé à sa relation avec d'Edward Dmytryk. A Diego Rivera, 1955. la famille Rivera l’ont partir du milieu des années soixante, elle a alterné, sur un rythme conduite à devenir une sorte de mécèplus lent, les tournages aux Etats-Unis, ne : elle a rassemblé, entre autres, enviparfois en Europe, et au Mexique où elle ron 130 œuvres de Diego Rivera et 25 de a notamment servi avec Frida Kahlo. Elle possédait également maestria Jorge Fons et une collection de 600 pièces de difféArturo Ripstein. Elle s’est rentes cultures indigènes de l’époque éteinte le 6 juillet chez elle préhispanique ainsi que des meubles coloniaux et une immense collection à Cuernavaca, à 78 ans. Le 28 juillet 2002, c’est d’art populaire mexicain. Au milieu des Dolores Olmedo Patiño années 40 elle a acquis une bâtisse à qui disparaissait, à l’âge Mexico qui est devenue le siège de la de 93 ans. Grande ama- fondation et du musée qui portent son trice d’art, elle était la plus nom. Grâce à ses efforts, toutes ces œuvres importante collectionneuse du pays. Elle ont fait le tour des plus grands musées a entretenu une grande amitié avec Die- du monde. • Danse en Terra Latina La 10e Biennale de Danse de Lyon se tiendra du 10 au 29 septembre 2002. Le thème de cette année est “Terra Latina, du Rio Grande à la Terre de Feu”. Le propos de Guy Darmet, directeur artistique, est de faire découvrir cette Amérique dite latine par le biais de portraits de chorégraphes et à travers les corps de 600 danseurs. Au programme cette année, une trentaine de spectacles venus de onze pays latino-américains (Mexique, Costa Rica, Cuba, Venezuela, Colombie, Pérou, Brésil, Bolivie, Uruguay, Chili, Argentine) et un lien au Vieux Continent avec huit compagnies européennes. Avec un budget d’environ 4,5 millions d’euros, la Biennale de Danse de Lyon est l’un des plus importants festivals de France en la matière. Pendant plus de quatre mois, Guy Darmet et son équipe ont parcouru l’Amérique latine pour sélectionner les compagnies qui feraient le voyage jusqu’à Lyon. Dans le cas du Mexique, son travail de recherche a été au-delà des auditions programmées par la Coordination de la Danse de l’Institut National des Beaux-Arts. Le Mexique sera représenté par quatre compagnies de danse et la chanteuse Astrid Hadad dans son univers insolite et plein d’humour. La Compañia Nacional de Danza de México, grand ballet classique et contemporain dirigé par le jeune chorégraphe Raúl Parrao, offrira en ouverture de la Biennale une création mondiale sur le thème du film de Georges Méliès, Le voyage dans la lune dont c’est le centenaire cette année. Puis les spectateurs découvriront en premières européennes le spectacle de la compagnie La Cebra intitulé Antología et celui de la compagnie Mnemosine, sous la direction de Tania Pérez-Salas intitulé Las Horas. En parallèle, trois expositions photographiques autour du Mexique seront présentées. • Renseignements au 04.72.07.41.41 Site internet www.biennale-de-lyon.org 7 culture Deux grandes figures féminines Parcours à travers l’Etat de Chihuahua LE TRAIN BLEU « CHIHUAHUA AL PACIFICO » La ligne de chemin de fer qui culture 8 relie la ville de Chihuahua à Los Mochis est sans nul doute l’une des plus belles du monde. Elle est aussi reconnue comme étant le plus grand exploit ferroviaire du XXe siècle. Ce long serpent de rails parcourt 650 kilomètres sur le territoire mexicain. Au fil de douze heures de voyage, le train franchit 86 tunnels et 37 ponts, dont certains culminent à plus de 1600 mètres au-dessus des gorges. Il effectue quelques spectaculaires virages à 180°, serpente au cœur de paysages aussi magnifiques qu’accidentés : il part du niveau de la mer et escalade les montagnes jusqu’à 2700 mètres d’altitude. L’histoire de cette ligne coïncide avec l’épopée héroïque des révolutions agraires d’Emiliano Zapata et de Pancho Villa, ce dernier qui était originaire de cette région fut assassiné en 1923 dans la ville de Chihuahua. A l’origine de la construction de cette ligne, il y eut un ingénieur américain qui souhaitait installer une colonie de sa congrégation et la relier à celle de l’ouest des EtatsUnis par une voie de chemin de fer. Il obtint du gouvernement mexicain sa première concession en 1880 avec un délai de construction de dix ans. Vingt ans plus tard, les travaux stagnaient. Suivirent alors d’autres investisseurs mais la topologie de la région multipliait les coûts et semblait rendre impossible toute progression linéaire. En 1952, l’Etat mexicain rachète les lignes du pays exploitées par les compagnies étrangères. Les travaux reprennent et le but fixé est de désenclaver la Sierra Tarahumara. Ce n’est qu’en 1961 après 90 ans de travaux et 90 millions de dollars dépensés que l’inauguration officielle du Ferrocarril Chihuahua al Pacifico aura lieu. Le train part donc de la ville de Chihuahua, s’arrête à Cuidad Cuauhtemoc avant de s’engager à l’assaut des collines de la Sierra Madre. Puis il fait une halte à Creel qui ouvre les portes sur le canyon Copper et le territoire des Indiens Tarahumaras. L’appellation de Tarahumara avait été attribuée par les conquistadors au 16e siècle mais euxmêmes se nomment Raramuri qui signifie « hommes aux pieds légers ». Ils sont plus de 50 000 à vivre dans cette région composée d’énormes falaises et de vallées inaccessibles ; ils fuient le plus pos- sible tout contact avec la civilisation.. Le train poursuit ensuite son chemin en direction du Pacifique avec le tronçon le plus spectaculaire de la ligne, longeant les canyons avant d’entamer une descente à partir de 2000 mètres d’altitude pour atteindre le terminus, la ville de Los Mochis, à quelques kilomètres de la côte, dans l’Etat de Sinaloa. ••• culture 9 • • • LE SITE DE PAQUIMÉ Situé dans la vallée de Casa Grandes de la Sierra Madre Occidentale de l’Etat de Chihuahua, c’est la zone archéologique la plus importante du nord du Mexique. Cette ville préhispanique étonnante dans sa forme a prospéré entre les années 900 et 1300 de notre ère. A l’arrivée des premiers Espagnols, elle était abandonnée depuis près de 200 ans. Les ruines de Paquimé indiquent que le site a été un important centre de communication entre les civilisations du centre du Mexique et les cultures Mogollón, Anazasi et Mohokam de l’Arizona et du Nouveau Mexique. On trouve les vestiges de lieux de cérémonie et d’habitations ainsi que de nombreux éléments correspondant aux cultures de l’époque préhispanique. L’architecture du site se carac- térise par l’utilisation de l’argile pour la construction des bâtiments qui ressemblent à des collines ou des monti- cules. Les édifices pouvaient atteindre cinq étages avec des escaliers intérieurs et des alcôves ; la ville possédait également un système de distribution d’eau. Un autre élément architectural remarquable est la forme en T des portes. Par ailleurs, les offrandes retrouvées dans les tombeaux étaient constituées de boucles d’oreilles et de bracelets de cuivres, de petites statues anthropomorphes et zoomorphes en pierres et surtout de poteries. En effet, les fouilles des archéologues ont permis de découvrir un matériel abondant de poteries polychromes dont la cité était spécialiste. La céramique de Paquimé dans ses formes et ses motifs montre que les habitants des lieux avait une grande sensibilité artistique. On trouve aussi bien des motifs géométriques que des représentations de Quetzalcoatl, d’oiseaux, d’insectes aux couleurs variées. • service commercial Bancomext 4 rue Notre-Damedes Victoires, 75002 Paris ; tél. : 01 42 86 60 00. section consulaire même adresse ; tél. : 01 42 86 56 35 ; conseil de promotion touristique même adresse ; tél. : 01 42 86 96 13 ; e-mail : [email protected] maison du Mexique Cité universitaire, 9 boulevard Jourdan, 75690 Paris cedex 14 ; tél. : 01 44 16 18 00. www.casademexico.org //www.sre.gob. mx/francia/ Photo : Adalberto Rios adresses en France Les crêtes de Majalca centre culturel 119 rue Vieille-duTemple, 75003 Paris ; tél. : 01 44 61 84 44 ; www.mexiqueculture.org consulats honoraires Barcelonnette, tél. : 04 92 81 00 27. Bordeaux, tél. : 05 56 79 76 55. Fort-de-France, tél. : 05 96 72 58 12. Le Havre, tél. : 02 35 26 41 61. Lyon, tél. : 04 72 38 32 22. Monaco, tél. : 00 377 93 25 08 48. Strasbourg, tél. : 03 88 45 77 11. Toulouse , tél. : 05 61 25 45 17. internet carnet de route 10 Carnet de route ambassade 9 rue de Longchamp, 75116 Paris ; tél. : 01 53 70 27 70 ; fax : 01 47 55 65 29. Dans l’Etat de Chihuahua, il exis- te un lieu énigmatique et surprenant : il s’agit des crêtes de Majalca devenu un Parc National par décret en 1939. Avant cette date, une grande partie du site de Majalca était le domaine d’un ranch appartenant à un grand propriétaire terrien ; on y accédait à cheval. Situé à environ 70 kilomètres au nord-est de la ville de Chihuahua, ce paysage sauvage s’étend sur 4 772 hectares. C’est une zone de roches volcaniques qui abrite une grande variété d’espèces végétales (une majorité de résineux) et animales (aigles, ours, pumas). Des sources alimentent les ruisseaux et les rivières comme la Santa Clara qui un peu plus bas devient la rivière del Carmen. Quant au climat, il varie selon les endroits et l’altitude ; il y a une saison des pluies et une saison sèche et il neige en hiver. L’érosion de l’eau et du vent a modelé un lieu de fantaisie unique en son genre dans le pays ; le visiteur peut, s’il laisse libre cours à son imagination, voir une infinité de formes (personnages, animaux, objets). Certains rochers ont été baptisés (les mille châteaux, les fées…) et les ravins, les canyons et les crêtes associés à l’environnement forestier offrent un spectacle magique. Dans le cadre du développement touristique de la région, les aménagements permettent de nombreuses possibilités d’excursions et le parc est idéal pour le camping. • (politique internationale); responsable de la publication : (éducation) ; Ambassadeur Claude Heller ; Alejandra García Williams Jorge Volpi (culture) ; rédacteur en chef : (juridique) ; Christine Terrisse Juan González Mijares Mario López Roldán (rédactrice) ; (presse et communication) ; (économie) ; Dina Carvalho, Julien Frey Héctor Valezzi Rosa Peña Perez Rea (traductions) (politique) ; (tourisme) ; e-mail : Carolina Becerril Mauricio Torres Córdova [email protected] Les textes de cette publication n’engagent pas la responsabilité du ministère mexicain des Relations extérieures.