Journal Identification = ABC Article Identification = 0632 Date: November 16, 2011 Time: 12:35 pm
640 Ann Biol Clin, vol. 69, n◦6, novembre-décembre 2011
Synthèse
Algérie (45 %) [11]. La prévalence des SARM aux États-
Unis a continuellement augmenté atteignant 52,8 % en 2008
[12].
La dissémination des SARM en communauté depuis la fin
des années 1990 a constitué un défi en plus pour le trai-
tement des infections à S. aureus. Les SARM d’origine
communautaire (SARM-CA) sont le plus souvent res-
ponsables d’infections cutanées [9]. Contrairement aux
souches nosocomiales, les SARM-CA sont fréquemment
susceptibles aux antibiotiques comme la clindamycine, le
triméthoprime-sulfaméthoxazole, les tétracyclines, la gen-
tamicine, les fluoroquinolones et le chloramphénicol [9].
Cependant, la résistance aux macrolides est commune (ce
qui peut diminuer aussi l’efficacité de la clindamycine). Les
SARM-CA appartiennent à différents séquenc¸otypes et pro-
duisent une exotoxine la leucocidine de Panton-Valentine,
responsable d’une pathologie émergente beaucoup plus
grave, la pneumonie nécrosante communautaire staphylo-
coccique [1].
Le rôle des animaux d’élevage ou de compagnie comme
réservoirs pour des souches de SARM d’origine noso-
comiale ou communautaire est de plus en plus reconnu.
Récemment, le clone ST398 a été détecté simultanément
chez des animaux de compagnie et chez l’homme en
Allemagne et en Autriche. Le clone de SARM ST398 a
été récemment rapporté, particulièrement aux Pays-Bas,
comme responsable de la colonisation et d’infections chez
les porcs suivies de diffusion ultérieure à l’homme, souli-
gnant l’importance des animaux et de l’environnement dans
l’épidémiologie des SARM [1, 9].
Entérocoques résistants à la vancomycine
Les entérocoques font partie de la flore intestinale de
l’homme et des animaux. Bien que ces bactéries soient peu
virulentes et qu’elles soient responsables de dix fois moins
d’infections que les S. aureus, les deux espèces principa-
lement retrouvées chez l’homme, Enterococcus faecalis et
Enterococcus faecium sont des pathogènes opportunistes
émergents qui attaquent les patients immunodéprimés [2].
E. faecalis est l’espèce la plus commune mais la plus
sensible aux antibiotiques alors que l’espèce E. faecium
est moins fréquente mais plus résistante aux antibiotiques
[9]. La résistance aux antibiotiques chez les entérocoques,
en particulier la résistance acquise aux glycopeptides et
aux aminosides, est préoccupante en clinique car peu
d’antibiotiques restent actifs sur ces microorganismes. La
résistance à la vancomycine est retrouvée majoritairement
chez E. faecium [9]. La résistance chez les entérocoques à
cet antibiotique de dernier recours a d’abord été rapportée
en France et en Angleterre, mais sa prévalence a beaucoup
augmenté aux États-Unis en rapport avec l’utilisation
répandue de la vancomycine en milieu hospitalier [1]. La
consommation de la vancomycine était moins prononcée en
Europe, cependant, l’utilisation d’un glycopeptide étroite-
ment lié, l’avoparcine (largement utilisé comme promoteur
de croissance chez les animaux d’élevage depuis la fin des
années 1970 jusqu’à avant son interdiction par l’Union
Européenne en 1998) serait à l’origine de l’augmentation de
la prévalence des entérocoques résistants à la vancomycine
(ERV) en Europe. En 2009, les prévalences de la résis-
tance à la vancomycine chez E. feacium rapportées dans
la majorité des pays de l’Europe étaient moins de 10 %
(http://www.rivm.nl/earss). Les prévalences les plus éle-
vées étaient rapportées en Irlande (37,8 %), au Luxembourg
(35,7 %) et en Grèce (26,9 %) (http://www.rivm.nl/earss).
Les États-Unis ont montré des prévalences plus élevées
que celles rapportées en Europe. Le programme LEADER
(2004) a détecté une prévalence de 72,4 % des E. fae-
cium résistants à la vancomycine [13]. En 2007, ce même
programme a rapporté une prévalence de la résistance à
la vancomycine de 30 % parmi les entérocoques toutes
espèces confondues [14].
Les entérocoques peuvent présenter un phénotype (VanC)
intrinsèque ou une résistance acquise à la vancomycine,
avec six gènes de résistance à savoir vanA,vanB,vanD,
vanE,vanG et vanL. Le génotype vanA (phénotype VanA)
est le pluscommunparmi lesrésistancesacquises auxglyco-
peptides retrouvées chez les ERV en milieu hospitalier [9].
Apparemment, la dissémination internationale des ERV
est due à la dissémination d’une lignée clonale nommé le
complexe clonal 17 ou CC17 particulièrement associé aux
infections nosocomiales [15, 16]. Ces bactéries multirésis-
tantes sont sous haute surveillance dans les unités de soins
intensifs. On craint surtout que le staphylocoque doré, à
son contact, déjà très bien armé contre les antibiotiques,
ne se mette à résister plus fréquemment à la vancomycine.
Le transfert d’un gène (vanA) peut s’observer des ERV aux
MRSA. Seulement, cette peur est devenue réalité puisque
des souches de S. aureus résistantes à la vancomycine ont
été isolées un peu partout dans le monde [1, 9].
Entérobactéries sécrétrices de bêta-lactamases
à spectre élargi
Les -lactamines sont les antibiotiques de première ligne
dans le traitement des infections causées par les enté-
robactéries. Cependant, ces bactéries ont pu développer
plusieurs mécanismes de résistance vis-à-vis de ces molé-
cules telles que les -lactamases afin de pouvoir survivre.
Parmi elles, les -lactamases à spectre élargi (BLSE) hydro-
lysent la majorité des -lactamines en n’épargnant que les
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