Stratégie mondiale du secteur de la santé sur les infections

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Version abrégée – 10 mars 2015
Stratégie mondiale du secteur de la santé sur
les infections sexuellement transmissibles,
2016-2021
Introduction et contexte
Ce projet de stratégie mondiale du secteur de la santé sur les infections
sexuellement transmissibles, 2016-2021, a été élaboré en appui d’une série de
consultations multi-parties prenantes qui se tiendront de mars à
décembre 2015. Elle s’appuie sur l’évaluation de la Stratégie mondiale de
lutte contre les infections sexuellement transmissibles : 2006-2015, et sera
présentée à l’Assemblée mondiale de la Santé en 2015. Ce rapport
recommande notamment :





de renforcer les mécanismes de financement des services relatifs aux
infections sexuellement transmissibles (IST), y compris le dépistage, si
nécessaire, et les capacités en termes de ressources humaines ;
d’élargir l’accès à ces services en intégrant la prévention et la prise en
charge des IST dans les plans d’action contre le VIH, dans les
programmes de santé génésique et dans d’autres dispositifs essentiels ;
de conseiller les pouvoirs publics sur les mécanismes permettant
d’étendre l’échelle des interventions, en particulier au profit des
populations vulnérables et des populations clés ;
de renforcer la surveillance et de mieux connaître la prévalence,
l’étiologie et la résistance aux antimicrobiens ;
d’accélérer l’accès aux innovations grâce au développement de tests
diagnostiques dans les lieux de soins et à de nouvelles interventions
préventives, par exemple des vaccins, des microbicides et la
promotion de la santé.
Ce projet de stratégie énonce une vision, un but et des actions pour le
secteur mondial de la santé et définit des cibles en vue d’élargir, de
renforcer et d’accélérer la riposte aux IST, conformément aux stratégies et
aux plans sanitaires mondiaux connexes, notamment pour la santé sexuelle
et génésique, la santé de la mère et du nouveau-né, le VIH, les maladies non
transmissibles, l’hépatite virale, la sécurité transfusionnelle et la tuberculose.
Ce projet de stratégie abrégé est disponible dans plusieurs langues, en appui
de la consultation en ligne. Il ne saurait constituer une version complète ou
1
quasi définitive de la stratégie du secteur de la santé sur les IST pour 20162021. Ce n’est qu’une base de discussion. Une version plus longue de ce
projet est également disponible en anglais.
Pourquoi le renforcement de la riposte face aux IST devrait être une priorité
mondiale
D’après les estimations préliminaires pour 2012, le nombre de nouveaux cas
pour quatre IST curables reste élevé parmi les 15-49 ans : Chlamydia
trachomatis (146 millions), Neisseria gonorrhoeae (51 millions), syphilis
(5 millions) et Trichomonas vaginalis (239 millions). Le taux de prévalence de
certaines IST virales est analogue, avec 417 millions de personnes infectées
par le virus Herpes simplex type 2 et environ 291 millions de femmes
contaminées par le papillomavirus humain.
Les infections dues à des agents pathogènes sexuellement transmissibles
compromettent la qualité de la vie, la santé sexuelle, génésique et de
l’enfant, mais elles ont aussi des effets indirects en facilitant la transmission du
VIH par voie sexuelle et via leur impact sur les économies nationales et
l’économie des ménages.
Les complications imputables aux IST pèsent fortement sur la santé sexuelle et
génésique, et elles touchent de manière disproportionnée les femmes,
surtout là où les ressources sont limitées. Non seulement certaines IST
provoquent une infection aiguë, mais elles accroissent considérablement le
risque d’acquisition du VIH. Ainsi, une infection par la syphilis pendant la
grossesse peut entraîner le décès du fœtus ou du nouveau-né ; la gonorrhée
et la chlamydiose sont des causes majeures d’infection génitale haute,
d’issue défavorable de la grossesse et de stérilité féminine, ainsi que de
mortinaissance, de mort du nouveau-né ou de malformations congénitales.
D’autres agents pathogènes sexuellement transmissibles, tels que le
papillomavirus humain (PVH) et le virus de l’hépatite B, sont responsables
d’un grand nombre de cancers du col et de cancers hépatiques,
respectivement. Les IST engendrent une dégradation de la santé sexuelle et
une stigmatisation, et elles peuvent être source de violences commises par le
partenaire. Des moyens de lutte et d’élimination appropriés permettront de
faire reculer la maladie et la souffrance.
Les opportunités de progrès sont nombreuses
Depuis la validation de la dernière stratégie, en 2006, la grande majorité des
pays ont révisé leurs politiques et leurs directives relatives aux IST, et adopté
l’approche syndromique recommandée pour la prise en charge de ces
infections. Cependant, à l’échelle mondiale, il n’y a guère eu de progrès
dans la réduction de la charge des IST au cours de la dernière décennie. On
constate un recul sensible de l’incidence d’Haemophilus ducreyi (chancre),
des taux de syphilis, des infections à gonocoques et de la conjonctivite
néonatale, un accroissement du dépistage de la syphilis chez les femmes
2
enceintes et un plus large accès à la vaccination contre le PVH. Ces
avancées permettraient d’organiser une riposte graduelle. Or, l’urgence
n’est plus à l’ordre du jour depuis quelques années. Par manque de volonté
politique et sous l’effet de la stigmatisation généralisée des problèmes de
santé sexuelle, les services de lutte contre les IST sont de plus en plus négligés,
surtout dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. En conséquence, on
tarde à leur allouer suffisamment de financements et de ressources
humaines.
Il existe pourtant des opportunités considérables de renforcer et de
développer ces services. De nouvelles méthodes et de nouveaux outils sont
disponibles pour étoffer et affiner les systèmes d’information stratégique sur
les IST. Des technologies et des interventions efficaces, qui ont fait leurs
preuves et d’un coût abordable, permettent de prévenir, de diagnostiquer
et de prendre en charge les IST. On peut élargir l’accès en intégrant la
prévention et la prise en charge des IST dans les services de soins de santé
primaires, de santé génésique et de lutte contre le VIH qui sont déjà en
place. Les pays peuvent exploiter le potentiel offert par les nouvelles
technologies et approches en les utilisant plus largement et stratégiquement.
Et ils peuvent accélérer les progrès en encourageant plus résolument les
innovations (nouveaux vaccins, microbicides et tests diagnostiques dans les
lieux de soins).
Une stratégie en phase avec les Objectifs de développement durable
La plupart des outils visant à atteindre les cibles d’ici 2030 sont disponibles, et
des innovations potentiellement fondamentales sont en vue. Cependant, si
l’on veut les utiliser pour produire un effet maximal, il faudra rapidement
investir davantage dans la riposte aux IST, concentrer les ressources sur les
programmes les plus efficaces, ainsi que sur les populations et les zones
géographiques qui en ont le plus besoin, et relier les interventions concernant
les IST à d’autres services de santé, pour un bénéfice mutuel. Les ressources
étant limitées, les pays devront planifier soigneusement leurs investissements
et les argumenter de manière irréfutable, afin de justifier l’allocation de
moyens internes et externes supplémentaires visant à atteindre les cibles. Ces
plans d’investissement doivent définir et chiffrer l’ensemble des interventions
et des services nécessaires d’après la situation du pays, déterminer
l’utilisation des ressources la plus stratégique, plaider en faveur des
interventions présentant le meilleur rapport coût-efficacité, indiquer la
répartition des ressources la plus appropriée entre les différents niveaux du
système de santé et repérer les sources de financement potentielles et
fiables. Une riposte qui mettrait fin à l’épidémie d’IST contribuerait très
largement à l’amélioration de la santé des mères, des nouveau-nés, des
femmes et des hommes, de la santé sexuelle et de la lutte contre le VIH et,
par extension, à la réalisation des principaux Objectifs de développement
durable.
3
Structure de la stratégie
La stratégie mondiale du secteur de la santé sur les infections sexuellement
transmissibles 2016-2021 s’appuie sur les réalisations et sur les enseignements
des efforts antérieurs, et elle est en phase avec d’autres stratégies et plans
sanitaires mondiaux ou régionaux, notamment avec ceux portant sur le VIH,
la santé sexuelle et génésique, la santé de la mère et de l’enfant et les
maladies non transmissibles.
Les quatre orientations stratégiques sont les suivantes :
1. Des services et des interventions essentiels et de qualité
2. Impact et équité – quelles populations et où ?
3. L’innovation au service d’une accélération des interventions
4. Des financements pour des actions durables
Une section transversale est consacrée à l’instauration d’un environnement
propice à la prestation des services et à l’impact des actions. Elle évoque
l’information stratégique pour les actions de sensibilisation et l’investissement,
ainsi que le renforcement des systèmes, des partenariats et des liens. La
dernière section traite de la mise en œuvre de la stratégie.
La vision, le but, les cibles et les principes directeurs
La stratégie énonce une vision, un but et des actions pour le secteur mondial
de la santé, dont doivent bénéficier toutes les personnes exposées aux IST :
les enfants, les adolescents et les adultes, les populations riches et pauvres,
les femmes et les hommes, et toutes les populations clés.
La vision
Zéro nouvelle infection par les IST, zéro décès lié au sida et zéro discrimination
dans un monde où les personnes atteintes d’IST vivent longtemps et en
bonne santé.
Le but
Éliminer/enrayer les épidémies d’IST qui constituent un important problème
de santé publique, et veiller à la bonne santé et au bien-être des individus
atteints d’IST, quel que soit leur âge.
Les cibles mondiales pour 2030
Un effort concerté en vue de déployer à plus grande échelle des
interventions et des services efficaces peut permettre de réaliser l’objectif
d’élimination des IST en atteignant un ambitieux ensemble de cibles :
4
réduction de 90 % de l’incidence de T. pallidum (année de référence :
2015).
réduction de 90 % de l’incidence de N. gonorrhoea (année de
référence : 2015).
cas de syphilis congénitale ≤ 50 pour 100 000 naissances vivantes dans
100 % des pays.



Les jalons
Afin d’encourager et de mesurer les progrès en direction de ces cibles, Il est
proposé de poser les jalons suivants pour 2030 :
80 % des pays pratiquent le dépistage de la syphilis et du VIH chez 95 %
des femmes enceintes, moyennant un consentement libre, préalable et
éclairé.
85 % des populations clés ont accès à un éventail complet de services
de lutte contre les IST et le VIH, notamment à des préservatifs.
100 % des pays proposent des services de lutte contre les IST ou orientent
vers ces services dans toutes les structures de soins de santé primaires,
de planification familiale axée sur le VIH et de consultations prénatales.
80 % des pays vaccinent contre le PVH dans le cadre de leur
programme de vaccination national.
80 % des pays rendent compte de la résistance de N. gonorrhoea aux
antimicrobiens.





Les principes directeurs
Les principes suivants guident la stratégie :
1.
2.
3.
4.
Couverture sanitaire universelle
Tutelle des pouvoirs publics et responsabilisation.
Interventions, services et politiques reposant sur des données probantes.
Protection et promotion des droits fondamentaux, de l’égalité entre les
sexes et de l’équité en santé.
5. Partenariats, intégration et mise en relation avec les secteurs, les
programmes et les stratégies concernés.
6. Participation significative des personnes atteintes d’IST, des populations
clés et des communautés touchées.
5
ORIENTATION STRATEGIQUE 1 : Des interventions et des services essentiels et
de qualité
Définir un ensemble d’interventions de base
Chaque pays doit définir un ensemble d’interventions et de services
essentiels contre les IST, qui devraient être accessibles à ceux qui en ont
besoin. Il convient en premier lieu de sélectionner les interventions à fort
impact qui englobent la prévention, le diagnostic, le traitement et les soins.
Les pays doivent déterminer les interventions prioritaires, leur combinaison
optimale et l’ordre dans lequel elles pourraient être introduites ou mises en
œuvre à plus grande échelle. On constate qu’un ensemble d’interventions a
davantage d’impact que des interventions ponctuelles distinctes.
Insérer ici les actions stratégiques pour les pays et pour l’OMS, à détailler dans chacune
des sections suivantes.
Réduire la vulnérabilité et le risque, surtout dans les populations clés
Si l’on veut atteindre les cibles relatives aux IST à l’horizon 2030, il faudra une
nette diminution des comportements à risque, de nouvelles approches
permettant des interventions préventives efficaces pour ceux qui en ont
besoin, ainsi que de nouvelles technologies de prévention. Une grande
partie de ces progrès dépend de la capacité à réduire la vulnérabilité et le
risque d’exposition aux IST. Cela passe (entre autres) par une prise de
conscience et une communication ciblée, par des interventions destinées à
lutter contre la stigmatisation et la discrimination dans les services de santé et
au sein de la communauté, par des interventions visant à prévenir et à
prendre en charge la violence à l’égard des femmes et la violence sexuelle,
ainsi que par l’élargissement de l’accès aux services de santé sexuelle et
génésique.
Prévenir la transmission et l’acquisition des IST
L’adoption de pratiques sexuelles à moindre risque, notamment un nombre
restreint de partenaires sexuels, reste une méthode de prévention efficace.
De plus, l’usage approprié et systématique des préservatifs masculins et
féminins confère une bonne protection contre les infections génitales dues
au virus Herpes simplex type 2, à la syphilis, à Chlamydia, à des gonocoques
(chez les femmes) et, peut-être aussi, à Trichomonas vaginalis (chez les
femmes). En outre, le préservatif prévient les grossesses non désirées. Ces
services ont une efficacité maximale lorsqu’ils sont combinés et ciblés de
manière appropriée, surtout parmi les populations clés, et incluent des
interventions à fort impact.
Parvenir au diagnostic précoce des IST
6
Le diagnostic précoce des IST, en particulier des IST asymptomatiques, qui
respecte en même temps le secret médical, offre les meilleures possibilités de
traitement médical et de soutien efficaces, ainsi que de prévention de la
propagation. Cependant, le dépistage des IST est encore rare dans les
endroits où il y a peu de ressources. Chaque pays devra sélectionner la
combinaison d’approches diagnostiques la plus adéquate, compte tenu de
la nature et de la dynamique de l’épidémie d’IST à laquelle il est confronté,
des populations touchées et de son système de santé. La détection et la
prise en charge des infections asymptomatiques appellent des efforts
particuliers, d’autant que les technologies et démarches nouvelles pour le
diagnostic sur les lieux de soins devraient rapidement permettre d’étendre le
diagnostic des IST et d’adapter le traitement et les soins aux patients.
Prendre en charge les patients symptomatiques
Chaque lieu de prestation de soins primaires recevant des personnes
atteintes d’IST devrait suivre un protocole de prise en charge avancé pour les
patients symptomatiques et leurs partenaires sexuels, sur la base des
directives mondiales. Ces lieux sont divers : centres de soins de santé
primaires, services de santé sexuelle et génésique, services de soins et de
prise en charge des personnes vivant avec le VIH, notamment. La
collaboration avec d’autres branches du secteur public, ainsi qu’avec les
organisations communautaires et les prestataires de soins de santé privés,
peut permettre d’élargir la couverture thérapeutique.
Atteindre les partenaires sexuels et leur proposer un traitement
La notification aux partenaires fait partie intégrante d’une prévention et de
soins efficaces contre les IST. Les méthodes destinées à informer les
partenaires sexuels et à leur proposer des conseils et un traitement diffèrent
en fonction des circonstances. Elles peuvent consister, par exemple, en une
orientation du patient, en une orientation du prestataire ou en une
orientation contractuelle patient-prestataire. Le raccourcissement des délais
d’attente et la renonciation au paiement des soins par les usagers sont
d’autres méthodes encourageant les partenaires sexuels à se faire traiter. En
général, les partenaires devraient être traités au moyen des mêmes
médicaments que le patient indicateur, sauf les femmes enceintes ou
allaitantes ou les personnes allergiques à certains médicaments.
Des interventions combinées pour un impact maximum
On peut renforcer l’impact global de ces interventions de base sur la santé
publique en les combinant avec d’autres initiatives : la campagne mondiale
pour l’élimination du VIH, l’introduction à plus grande échelle du vaccin
contre le papillomavirus humain, ou des stratégies visant à lutter contre
l’apparition d’une résistance des gonocoques aux antimicrobiens.
7
Mettre fin à la transmission mère-enfant de la syphilis et du VIH
Un certain nombre de pays ont pris l’engagement de mettre fin à la
transmission mère-enfant du VIH et de la syphilis (syphilis congénitale). Les
projets pilotes et les expériences nationales confirment que l’élimination de la
syphilis congénitale est possible moyennant des efforts concertés et déployés
en temps utile, qui permettront le diagnostic sérologique de la syphilis et un
traitement efficace, administré en dose unique ou multidose, pour toutes les
femmes enceintes séropositives. Dans beaucoup de pays, l’élimination de la
transmission mère-enfant de la syphilis est liée à une campagne d’élimination
double (c’est-à-dire de la transmission mère-enfant et de la syphilis), et rares
sont les pays qui commencent à lancer une campagne d’élimination triple
(transmission mère-enfant du VIH, de la syphilis et de l’hépatite B).
Vacciner contre le papillomavirus humain et l’hépatite B
Un programme de vaccination recourant à de nouveaux vaccins contre le
papillomavirus humain pourrait réduire considérablement les cancers du col
dus à ce virus. Quant au vaccin contre l’hépatite B, il a démontré son
innocuité et son efficacité dans la prévention de la contamination. Les pays
Countries devraient de toute urgence envisager d’introduire ou d’étendre
ces programmes de vaccination.
Lutter contre la propagation et la résistance des gonocoques aux
antimicrobiens
La gonorrhée est l’une des IST les plus répandues dans le monde, avec une
incidence significative sur la morbidité et la mortalité. Or, depuis quelques
décennies, N. gonorrhoeae développe une résistance à presque tous les
médicaments servant à traiter l’infection. L’apparition d’une résistance
analogue aux céphalosporines actuelles, de troisième génération, est très
probable, ce qui accroît la perspective d’infections à gonocoques non
traitables. L’OMS a renforcé son réseau de surveillance de la sensibilité des
gonocoques (GASP) en constituant un réseau de laboratoires chargés de
coordonner le suivi de la résistance des gonocoques aux antimicrobiens et
de communiquer des données qui aident à élaborer les directives de
traitement. Treponema pallidum, le virus Herpes simplex et Haemophilus
ducreyi sont d’autres agents pathogènes des IST qui présentent une
résistance potentielle aux antimicrobiens.
Assurer la qualité des interventions et des services
Afin que les investissements aient le plus d’impact possible, il faudrait veiller à
la qualité des interventions et des services de santé. Sur le plan individuel, on
peut évaluer la qualité des soins d’après la capacité du système à dispenser
en toute sécurité des soins efficaces et centrés sur le patient, efficients,
équitables et en temps voulu. L’expansion rapide des programmes destinés à
8
améliorer la couverture ne devrait ni compromettre la qualité des services et
des résultats sanitaires, ni contribuer à l’inégalité de l’accès aux services.
Renforcer le continuum des services de prévention, de diagnostic, de
traitement et de soins
Les stratégies de lutte contre les IST présentent une efficacité maximale
quand la population peut accéder à et bénéficier d’un ensemble complet
de services dont la qualité est garantie, surtout les personnes dont le risque
d’infection est élevé mais que les interventions ont du mal à atteindre. Les
pays devraient contrôler l’intégrité de la cascade des services de prévention,
de diagnostic et de soins pour déterminer les endroits où des obstacles
existent, où les résultats sont sous-optimaux et où les individus sont perdus de
vue, ce qui permettrait des actions correctives. Il convient d’organiser les
services de manière à limiter le plus possible les « déperditions » et à
maximiser la rétention le long de cette chaîne, ainsi que l’adhésion aux
interventions de prévention et de soins.
Relier et intégrer les services et les programmes
Le renforcement de l’intégration et des relations entre les services et les
programmes liés aux IST et ceux relatifs à d’autres domaines de santé
(notamment le VIH, la planification familiale, les soins à la mère et au
nouveau-né, la santé sexuelle, l’hépatite B et les maladies non transmissibles)
ou à d’autres secteurs (programmes de santé en milieu scolaire, programmes
ciblant les adolescents) est susceptible de réduire les coûts, d’améliorer
l’efficience et de produire de meilleurs résultats. Les modèles d’intégration et
de mise en relation qui conviennent dépendront du contexte et du système
de santé de chaque pays, et devraient reposer sur la recherche
opérationnelle
Mettre en œuvre des programmes d’assurance-qualité et d’amélioration
Il est possible d’optimiser la qualité des soins en proposant des produits de
qualité garantie et en veillant à ce que les services respectent les normes et
les référentiels nationaux et internationaux, fassent l’objet d’un suivi et d’une
amélioration en continu et soient mieux acceptés et plus accessibles en
fonction des besoins et des préférences des patients. Les indicateurs et les
mécanismes de suivi de la qualité des produits, de l’organisation et de la
prestation des services devraient tenir compte des problèmes tels que les
listes d’attente, le temps d'attente dans les structures de santé, la fréquence
des consultations et les compétences et l’encadrement des agents de santé.
9
ORIENTATION STRATEGIQUE 2 : Impact et équité – quelles populations et où ?
L’accès à des services efficaces contre les IST devrait être équitable et
dénué de toute discrimination et de toute exclusion. Ces objectifs peuvent
être néanmoins difficiles à atteindre. Comme dans le cas du VIH, nombre des
personnes à risque d’infection par des IST n’utilisent pas bien les services et les
moyens de prévention, restent sous-diagnostiquées ou ne recourent pas à
une thérapie ou n’observent pas leur traitement. Ce phénomène est
notamment imputable à la fréquence élevée des IST dans les populations
marginalisées (professionnels du sexe, hommes ayant des rapports sexuels
avec d’autres hommes ou détenus) et chez les adolescents. Tous ces
individus ont généralement des difficultés à accéder aux services de lutte
contre les IST ou à garder le contact avec ces services.
On ne pourra atteindre les cibles relatives aux IST qu’en se concentrant sur les
interventions et les services appropriés et à fort impact auprès des
populations risquant le plus d’être atteintes d’IST et là où se produit l’essentiel
de la transmission. Des innovations récentes dans la technologie et les modes
de prestation permettent aux pays d’accéder aux populations clés et de
combler les lacunes des services, ainsi que de proposer de manière
équitable des services et des interventions à fort impact. Il faut également
remédier aux facteurs sous-jacents, tels que la discrimination et la
pénalisation de certains comportements, la pauvreté, la toxicomanie et la
mauvaise santé mentale, qui sont à l’origine de ces inégalités en santé. Le
meilleur moyen d’y parvenir consiste à associer activement les personnes les
plus touchées par les IST à l’élaboration des stratégies et des programmes.
Se concentrer sur les lieux qui présentent la charge de morbidité et le taux
de transmission les plus élevés
Les pays doivent concentrer leurs efforts là où la charge de morbidité et la
transmission sont les plus élevées. La cartographie géographique peut aider
les pays à concevoir et à mettre en place les ripostes les plus efficientes et
efficaces. Les systèmes d’information stratégique devraient fournir des
données infranationales et ventilées permettant de suivre les tendances
épidémiques et de cartographier les endroits où l’essentiel de la transmission
des IST se produit, afin de veiller à ce que les investissements soient réalisés là
où ils auront un impact maximum. Si l’on veut atteindre les jalons et les cibles
définis pour les services liés aux IST, il faut disposer d’estimations fiables de la
taille et de la répartition des populations présentant le risque d’infection le
plus élevé, déterminer où elles se trouvent, ainsi que leurs comportements et
d’autres facteurs de risque, et les atteindre grâce à des services de
prévention et de lutte de grande qualité.
10
Procurer des services adaptés aux populations clés
Faire bénéficier des interventions les plus appropriées les populations à plus
haut niveau de risque sera crucial pour mettre fin aux épidémies d’IST dans
les pays. Il est nécessaire de lever les obstacles empêchant ces populations
d’accéder aux services de lutte contre les IST et, plus généralement, aux
services de santé dont elles ont besoin. Ces obstacles sont, par exemple, les
lois sur l’âge de la majorité sexuelle, la pénalisation de comportements tels
que la prostitution ou les relations sexuelles entre hommes, la stigmatisation et
la discrimination institutionnalisées. Il faut également tenir compte du fait que
les ensembles d’interventions et les types de services peuvent différer en
fonction des besoins de la population concernée. L’OMS et ses partenaires
ont élaboré des directives et des outils de mise en œuvre qui définissent des
interventions essentielles combinées et des modèles de prestation de services
pour différentes populations clés. Couplées aux nouvelles méthodes de
surveillance des comportements et des maladies, les techniques de
cartographie facilitent le recueil de ces données et le ciblage précis des
interventions et du soutien. Ces méthodes de collecte des données
devraient satisfaire aux normes d’éthique et être utilisées de façon à limiter le
plus possible le risque de stigmatisation, de discrimination, de marginalisation
et d’autres préjudices.
Cibler des contextes particuliers
Dans certains contextes, la vulnérabilité et le risque sont élevés et l’accès aux
services de base pour la lutte contre les IST peut être fortement compromis,
par exemple dans les prisons et les centres de détention, les camps de
réfugiés et les situations de crise humanitaire. Les pays devraient veiller à ce
que les individus qui se trouvent dans ces situations aient accès à des
services équivalents à ceux qui sont proposés au reste de la population.
11
ORIENTATION STRATEGIQUE 3 : L’innovation au service d’une accélération
des interventions
Pour atteindre les cibles de la Stratégie, il sera impératif d’aller au-delà des
technologies et des méthodes de prestation des services existantes.
L’ensemble actuel des interventions et des services de lutte contre les IST doit
être sans cesse étoffé par de nouvelles technologies et méthodes reposant
sur des données probantes, pour la prévention, le diagnostic, le traitement et
la prestation des services. Outre les facteurs relatifs à l’accessibilité financière,
les craintes et une compréhension insuffisante empêchent souvent
l’adoption à grande échelle des nouvelles technologies. On peut surmonter
ces obstacles grâce à une recherche opérationnelle solide, en
communiquant les données probantes et en apportant un appui,
notamment technique, pour une mise en œuvre rapide, ainsi que par le suivi
et l’évaluation des performances et de l’utilisation.
Optimiser la prévention des IST
Les principales méthodes de prévention des IST ont peu évolué sur la période
récente. Même si les préservatifs masculins et féminins se sont avérés
efficaces pour éviter les grossesses non désirées et les IST, leurs avantages
potentiels ne se concrétisent pas car ces moyens restent mal acceptés ou
leur usage est inapproprié ou non systématique. Il serait particulièrement utile
de disposer de nouvelles méthodes polyvalentes plus efficaces pour éviter les
IST ou une grossesse, et qui soient aussi plus pratiques, moins tributaires de
l’utilisateur et qui ne diminuent pas le plaisir sexuel. Les innovations suivantes
pourraient faire avancer la lutte contre les IST :




Préservatifs masculins et féminins utilisant des modèles et des matériaux
nouveaux qui les rendent plus acceptables et en réduisent les coûts
(tout particulièrement dans le cas des préservatifs féminins), et nouvelles
méthodes de marketing qui accroissent la demande et l’utilisation de
ces produits.
Des méthodes locales féminines pour éviter les IST ou une grossesse non
désirée, telles que des microbicides efficaces.
Un plus large éventail de vaccins pour empêcher l’acquisition d’IST, et
tout particulièrement l’infection due au virus Herpes simplex.
Un déploiement à plus grande échelle des programmes de vaccination
contre le papillomavirus humain et l’hépatite B.
Optimiser le diagnostic
Des méthodes, des stratégies et des approches nouvelles ou améliorées
permettraient un diagnostic plus précoce et plus précis, tout en renforçant le
suivi des patients. L’une des innovations potentielles consisterait à développer
des soins des tests diagnostiques plus rapides, plus fiables et plus simples
12
d’emploi, à effectuer sur les lieux de soins afin d’élargir le diagnostic précoce
des infections, notamment la détection des infections asymptomatiques.
Optimiser les médicaments et schémas thérapeutiques
Malgré les progrès considérables enregistrés sur le plan de l’innocuité, de
l’efficacité et de l’acceptabilité des médicaments et des schémas
thérapeutiques, plusieurs domaines peuvent encore être améliorés. Il faut en
effet :

Renforcer la robustesse des schémas thérapeutiques afin de réduire le
risque de pharmacorésistance.

•

Réduire le nombre de doses de traitement afin d’en abaisser la toxicité
et le coût.
Élaborer des traitements plus efficaces et plus accessibles
financièrement pour la prévention et la prise en charge des coinfections et des comorbidités.
Utiliser des technologies de communication et autres, et recourir
systématiquement à un appui communautaire pour améliorer
l’observance du traitement.
Optimiser la prestation des services
L’impact global est amélioré dès lors que les modes de prestation des
services correspondent aux réalités et aux besoins des bénéficiaires potentiels
(et tout particulièrement des populations prioritaires difficiles à atteindre),
limitent les inefficiences, reposent sur des protocoles simplifiés et standardisés,
et font pleinement participer les communautés.
13
ORIENTATION STRATEGIQUE 4 : Des financements pour des actions durables
Les pays doivent investir dans un programme élargi afin de parvenir aux
cibles définies pour 2030 et au-delà, tout en veillant à la durabilité à long
terme du financement, dans un contexte où les priorités du développement
évoluent et où le financement extérieur pourrait diminuer. Le financement
pour des interventions durables face aux IST impose d’agir dans
trois domaines : il faut lever suffisamment de fonds pour payer les
programmes de lutte contre les IST, via un financement interne public et privé
et via des sources externes, il faut instaurer des mécanismes équitables de
mutualisation des fonds à consacrer la protection contre le risque financier,
et il faut optimiser l’utilisation des ressources en comprimant les coûts et en
améliorant l’efficience.
Concevoir des mécanismes de financement innovants et de nouvelles
méthodes de financement
Les engagements actuels de financement internationaux et nationaux ne
seront pas suffisants pour parvenir en 2030 aux cibles énoncées dans la
présente stratégie. Des sources de financement supplémentaires seront
nécessaires non seulement pour renforcer durablement les programmes,
mais aussi pour combler les déficits de financement résultant de la
réorientation des priorités des donateurs. À mesure qu’ils passeront d’un
financement externe à un financement interne de leurs programmes, les
pays devront élaborer et mettre en œuvre des plans de transition.
Protéger contre le risque financier
Dans la plupart des contextes, il est, en principe, relativement simple et peu
coûteux de prévenir et de lutter contre les IST. De nombreux services de lutte
contre les IST sont proposés gratuitement, et les pays ont de plus en plus
recours à des dispositifs qui allègent le plus possible les coûts indirects pour les
usagers (décentralisation des services, par exemple). Néanmoins, dans bien
des cas, le paiement direct par le patient continue de s’appliquer et fait
peser une charge financière indue sur les ménages. Pour que les personnes
souffrant d’IST soient à l’abri du risque financier, il faut que le système national
de financement de la santé soit plus large, plus robuste et plus équitable.
Réduire les prix et les coûts et améliorer l’efficience
La pression budgétaire contraint les pays à choisir les interventions et les
approches les plus efficaces pour lutter contre les IST, à cibler les populations
et les contextes où ces stratégies produiront l’impact maximal, à réduire les
prix des médicaments et d’autres produits de santé et à améliorer
l’efficience des services.
Créer un environnement propice à la prestation des services et à l’impact
des actions
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Pour qu’une riposte complète et élargie aux IST atteigne des populations
diverses dans de nombreux contextes différents, il faut s’appuyer sur un
ensemble de composantes solides : des données et des analyses précises,
des mécanismes de responsabilisation transparents, des systèmes de santé et
communautaires robustes et bénéficiant d’un bon appui, la promotion
systématique de l’équité en santé, de l’égalité entre les sexes et des droits
fondamentaux, et une collaboration efficace entre partenaires.
Améliorer l’information stratégique pour la sensibilisation, la planification et la
production d’un impact
Un système robuste d’information stratégique est une condition préalable
pour les activités de sensibilisation, le financement, la planification
stratégique et le déploiement d’interventions plus efficaces, ainsi que pour le
suivi et l’amélioration de ces actions et la communication de données
probantes sur leur impact. Ce système devant recueillir des données
systématiques ventilées (notamment concernant les populations clés), il faut
relier ou intégrer, puis synthétiser, les données émanant de différents systèmes
de collecte. Actuellement, la plupart des dispositifs de surveillance des IST
reposent principalement sur la déclaration universelle des cas. Il est impératif
de renforcer les dispositifs nationaux, régionaux et mondiaux de surveillance
et de suivi des IST.
Instaurer la responsabilisation au niveau mondial et national
Étant donné la diversité des partenaires et des acteurs qui unissent leurs
forces pour une riposte efficace, et vu l’ampleur de leurs activités, des
mécanismes de responsabilisation opérationnels et transparents sont
indispensables. Ces mécanismes doivent accorder une grande place à la
participation de la société civile. La responsabilisation bénéficie du
renforcement de l’encadrement et de la gouvernance, qui nécessite un
engagement plein et entier auprès de toutes les parties prenantes
concernées, la définition de cibles nationales claires qui reflètent les Objectifs
de développement durable et les autres engagements internationaux,
l’utilisation d’indicateurs adaptés sur la disponibilité, la couverture, la qualité
et l’incidence des interventions afin d’en suivre les avancées et l’instauration
de processus d’évaluation et de notification transparents et inclusifs.
Renforcer les systèmes de santé
La pierre angulaire d’une riposte efficace face aux IST est un système de
santé solide, capable de dispenser des soins fiables, efficaces, équitables et
axés sur les besoins des individus, dans le secteur public comme dans le
secteur privé. Les caractéristiques de ce système de santé sont les suivantes :
des modèles de prestation efficients, qui répondent à la diversité des besoins
des patients, un personnel suffisamment nombreux et formé, un dispositif
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robuste d’information sur la santé, un accès fiable et d’un coût abordable
aux technologies et aux produits médicaux essentiels, un financement
adéquat de la santé, un encadrement et une gouvernance solides. À l’heure
actuelle, très peu de systèmes de santé présentent toutes ces
caractéristiques.
Appuyer les systèmes communautaires
La participation de la communauté et d’autres structures et réseaux de la
société civile est l’un des signes de l’efficacité des actions sanitaires, surtout
dans les lieux et parmi les populations souffrant de stigmatisation et de
discrimination. Au minimum, le cadre juridique et réglementaire devrait
faciliter une intensification de la collaboration et des partenariats entre les
communautés et les secteurs public et privé. Il faut également appuyer
davantage le renforcement des capacités (par exemple pour intensifier la
participation à la planification des programmes, à la prestation des services,
au suivi et à l’évaluation) et accroître l’investissement dans le soutien
communautaire par les pairs et dans les programmes d’information.
Promouvoir des politiques et des lois favorables
Lorsque les lois et les politiques destinées à protéger et à promouvoir les droits
fondamentaux sont correctement appliquées, elles peuvent atténuer la
vulnérabilité et le risque d’infection par des IST, élargir l’accès aux services de
santé et améliorer la portée, la qualité et l’efficacité de ces services, tout
particulièrement pour les populations à risque infectieux élevé (adolescents,
hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, personnes
transgenres, détenus et professionnels du sexe). Néanmoins, nombre
d’obstacles,
notamment
de
nature
juridique
et
institutionnelle,
compromettent encore l’accès de ces populations clés à des services de
santé efficaces.
Mobiliser et mettre en relation les partenaires
Une approche englobant une multiplicité de partenaires renforcera la
cohérence des politiques, la coordination des programmes et leur mise en
œuvre, et remédiera aux différents facteurs qui compromettent la riposte aux
IST. Il importe aussi de mobiliser des ressources, de responsabiliser et de faire
avancer la protection des droits fondamentaux pour tous, y compris pour les
populations clés. Une forte mobilisation de la société civile, notamment des
organisations confessionnelles, et tout particulièrement au niveau
communautaire, est vitale pour que les services essentiels soient accessibles
à toutes les populations.
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Mise en œuvre de la stratégie : responsabilisation, suivi et évaluation
L’efficacité de la mise en œuvre de la stratégie de lutte contre les IST
dépend de l’action concertée de tous les acteurs du secteur de la santé, et
en particulier de partenariats solides, garantissant la cohérence des
politiques et des programmes. Il est nécessaire d’établir et de renforcer les
liens entre les différents programmes spécifiques à certaines maladies, et les
efforts de suivi et d’évaluation devraient prendre en compte ces liens et ces
partenariats.
Collaboration avec d’autres partenaires
L’OMS joue un important rôle fédérateur en réunissant une diversité
d’acteurs, de secteurs et d’organisations pour appuyer une riposte
coordonnée et cohérente du secteur de la santé face aux IST. Outre ses États
membres, son Secrétariat travaille étroitement avec d’autres partenaires de
premier plan, notamment des agences et des initiatives bilatérales de
donateurs et au profit du développement, des fonds et des fondations, la
société civile, des réseaux et des institutions techniques, le secteur privé
commercial et des réseaux de partenariats.
Suivi, évaluation et notification
La mise en œuvre de la stratégie fera l’objet d’un suivi à trois niveaux, au
moyen des mécanismes existants :

Suivi et évaluation des progrès en direction des cibles et des buts
mondiaux ;

Suivi et évaluation de la riposte au niveau des pays ;

Notification sur la base du cadre de l’OMS pour la gestion fondée sur les
résultats.
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