
enceintes et un plus large accès à la vaccination contre le PVH. Ces
avancées permettraient d’organiser une riposte graduelle. Or, l’urgence
n’est plus à l’ordre du jour depuis quelques années. Par manque de volonté
politique et sous l’effet de la stigmatisation généralisée des problèmes de
santé sexuelle, les services de lutte contre les IST sont de plus en plus négligés,
surtout dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. En conséquence, on
tarde à leur allouer suffisamment de financements et de ressources
humaines.
Il existe pourtant des opportunités considérables de renforcer et de
développer ces services. De nouvelles méthodes et de nouveaux outils sont
disponibles pour étoffer et affiner les systèmes d’information stratégique sur
les IST. Des technologies et des interventions efficaces, qui ont fait leurs
preuves et d’un coût abordable, permettent de prévenir, de diagnostiquer
et de prendre en charge les IST. On peut élargir l’accès en intégrant la
prévention et la prise en charge des IST dans les services de soins de santé
primaires, de santé génésique et de lutte contre le VIH qui sont déjà en
place. Les pays peuvent exploiter le potentiel offert par les nouvelles
technologies et approches en les utilisant plus largement et stratégiquement.
Et ils peuvent accélérer les progrès en encourageant plus résolument les
innovations (nouveaux vaccins, microbicides et tests diagnostiques dans les
lieux de soins).
Une stratégie en phase avec les Objectifs de développement durable
La plupart des outils visant à atteindre les cibles d’ici 2030 sont disponibles, et
des innovations potentiellement fondamentales sont en vue. Cependant, si
l’on veut les utiliser pour produire un effet maximal, il faudra rapidement
investir davantage dans la riposte aux IST, concentrer les ressources sur les
programmes les plus efficaces, ainsi que sur les populations et les zones
géographiques qui en ont le plus besoin, et relier les interventions concernant
les IST à d’autres services de santé, pour un bénéfice mutuel. Les ressources
étant limitées, les pays devront planifier soigneusement leurs investissements
et les argumenter de manière irréfutable, afin de justifier l’allocation de
moyens internes et externes supplémentaires visant à atteindre les cibles. Ces
plans d’investissement doivent définir et chiffrer l’ensemble des interventions
et des services nécessaires d’après la situation du pays, déterminer
l’utilisation des ressources la plus stratégique, plaider en faveur des
interventions présentant le meilleur rapport coût-efficacité, indiquer la
répartition des ressources la plus appropriée entre les différents niveaux du
système de santé et repérer les sources de financement potentielles et
fiables. Une riposte qui mettrait fin à l’épidémie d’IST contribuerait très
largement à l’amélioration de la santé des mères, des nouveau-nés, des
femmes et des hommes, de la santé sexuelle et de la lutte contre le VIH et,
par extension, à la réalisation des principaux Objectifs de développement
durable.