Protocole de la Surveillance des bactériémies

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Surveillance des bactériémies
nosocomiales dans les centres
hospitaliers de soins aigus du Québec
PROTOCOLE
INSTITUT NATIONAL DE SANTÉ PUBLIQUE DU QUÉBEC
VERSION 3.0
Janvier 2013
PROTOCOLE PRÉPARÉ PAR LES COMITÉS SPIN-BACTOT, BACC et HD
Lise-Andrée Galarneau, présidente du CINQ
Centre hospitalier régional de Trois-Rivières
Charles Frenette, président de SPIN
Centre universitaire de santé McGill (CUSM)
Alex Carignan, président de SPIN-BACTOT
Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS)
Caroline Quach, présidente de SPIN-BACC
Institut national de santé publique du Québec (INSPQ)
Hôpital de Montréal pour enfants (CUSM)
Claude Tremblay, présidente de SPIN-HD
Pavillon L’Hôtel-Dieu de Québec (CHUQ)
Daniel Bourgouin
Centre hospitalier régional de Trois-Rivières
Geneviève Caron
Hôpital Charles-Lemoyne
Nicole Daniel
Hôpital Charles-Lemoyne
Simon Desmeules
Centre hospitalier universitaire de Québec (CHUQ)-Hôtel-Dieu de Québec
Elise Fortin
Institut national de santé publique du Québec (INSPQ)
Marie Gourdeau
Centre hospitalier affilié Hôpital de l’Enfant-Jésus (CHA-HEJ)
Rodica Gilca
Institut national de santé publique du Québec (INSPQ)
Sylvie Latreille
Hôpital du Suroît
Danielle Moisan
Centre hospitalier Rivière-du-Loup
Dorothy Moore
Hôpital de Montréal pour enfants (CUSM)
Isabelle Rocher
Institut national de santé publique du Québec (INSPQ)
Surveillance des bactériémies nosocomiales dans
les centres hospitaliers de soins aigus du Québec
LISTE DES MODIFICATIONS APPORTÉES :
VERSION
DATE
PAGE
Version 1.8
26 juillet 2007
5
Version 2.0
12 août 2009
6, 7, 8
Version 2.2
31 mai 2010
3, 5, 6
Version 2.4
2 septembre 2010
3, 5, 6
Version 2.5
8 avril 2011
5, 6
Version 3.0
22 janvier 2013
Sections 3-6
Institut national de santé publique du Québec
COMMENTAIRES
Encadré
Rectifications surlignées :
5.4 - 5.5 - 6
Rectifications surlignées :
4.1 - 4.2 - 5.4
Rectifications surlignées :
4.1 – 5.3 - 5.4
-Qualificatifs de bactériémie définie et
probable ne sont plus utilisés;
-Définition d’infection du site en
hémodialyse précisée;
-Définition d’infection urinaire modifiée.
-Principalement une réorganisation du
contenu ;
-Distinctions faites entre les
programmes BACTOT, BACC et HD
pour la collecte des dénominateurs et
les installations concernées par la
surveillance ;
-Adaptation de la surveillance de base
au vocabulaire du nouveau portail.
I
Surveillance des bactériémies nosocomiales dans
les centres hospitaliers de soins aigus du Québec
TABLE DES MATIÈRES
1.
CONTEXTE ............................................................................................................. 1
2.
OBJECTIFS ET CONTENU DE LA SURVEILLANCE ........................................... 2
3.
DÉFINITIONS ......................................................................................................... 3
3.1
3.2
3.3
Bactériémie...................................................................................................... 3
Bactériémie nosocomiale ............................................................................... 3
Bactériémie nosocomiale primaire associée à un cathéter intravasculaire
4
3.4
Dénominateurs ................................................................................................ 5
3.5
Technique du trou de bouton ........................................................................ 5
4. ACTIVITES DE L’INSTALLATION ET DENOMINATEURS ................................... 5
5.
SURVEILLANCE DE BASE ................................................................................... 6
5.1
Données démographiques ............................................................................. 6
5.2
Type d’infection .............................................................................................. 6
5.3
Microorganismes et antibiogrammes ........................................................... 9
5.4
Procédures invasives et chirurgies............................................................... 9
5.5
Dates de diagnostic, de début d’infection et d’admission à l’hôpital ........ 9
5.6
Diagnostic d’admission ................................................................................ 10
5.7
Origine présumée d’acquisition .................................................................. 10
5.8
Service médical ............................................................................................. 10
5.9
Comorbidités / facteurs de risque ............................................................... 10
5.10 Surveillance des complications................................................................... 10
6. INSTALLATIONS CONCERNEES PAR LA SURVEILLANCE ............................ 11
6.1
BACTOT ......................................................................................................... 11
6.2
BACC ............................................................................................................. 11
6.3
HD ................................................................................................................... 11
7. ORGANISATION DE LA SURVEILLANCE AU SEIN DE CHAQUE
INSTALLATION ............................................................................................................ 12
8.
ÉCHEANCIER ET TRANSMISSION DES DONNEES.......................................... 12
10. CONTACTS POUR INFORMATIONS SUPPLEMENTAIRES .............................. 13
11. REFERENCES ...................................................................................................... 13
Institut national de santé publique du Québec
III
Surveillance des bactériémies nosocomiales dans
les centres hospitaliers de soins aigus du Québec
1.
CONTEXTE
Les bactériémies nosocomiales représentent le spectre le plus sévère et le plus morbide
des infections nosocomiales. Pour cette raison, elles sont souvent ciblées comme une
priorité dans les systèmes de surveillance nationaux des infections nosocomiales (KISSAllemagne, Belgique, NNIS - États-Unis) et il en fut de même pour les premières études
provinciales québécoises de surveillance des infections nosocomiales.
Au Québec, l’importance des bactériémies a été mise en lumière lors des deux premières
phases de la surveillance des bactériémies nosocomiales, effectuées par le groupe de
Surveillance provinciale des infections nosocomiales (SPIN). En 1998, sur une période de
3 mois, SPIN-1 avait dénombré 503 bactériémies primaires et secondaires, survenant chez
0,7 % des patients hospitalisés. Le taux moyen d'incidence était alors de
0,67 bactériémie/1 000 jours-présence, taux qui quadruplait dans les unités de soins
intensifs. De plus, 12 % des bactériémies nosocomiales sont survenues dans un cadre
ambulatoire, reliées entre autre à l’utilisation de plus en plus fréquente d’accès veineux en
hémodialyse. Une deuxième phase de surveillance (SPIN-2) a eu lieu entre novembre 2000
et mai 2001. Durant cette période, 740 bactériémies ont été recensées pour un taux moyen
d’incidence panhospitalier de 0,57 bactériémie/1 000 jours-présence et de 2,5/1 000 joursprésence aux soins intensifs adultes contre 1,88 en pédiatrie et 1,2 en néonatologie. De ces
bactériémies, 13,7 % ont été liées directement ou indirectement à un décès.
Sachant que la mise en place d’un programme de surveillance peut entraîner une réduction
de l’incidence des infections nosocomiales et compte tenu de l’expérience acquise au
Québec dans ce type de surveillance, le comité SPIN reprend la surveillance des
bactériémies panhospitalières dans les centres hospitaliers de soins aigus au Québec. Cette
surveillance est jugée prioritaire car :
– Les bactériémies nosocomiales constituent un lourd fardeau en termes de morbidité et
de mortalité dans les centres hospitaliers de courte durée ;
– Elle est également une des infections les plus faciles à surveiller car elle se base
principalement sur les rapports du laboratoire de microbiologie ;
– Elle correspond sans aucun doute à une surveillance mieux adaptée pour les petites
installations ;
– Elle assure une vigie des principaux problèmes pouvant émerger à la suite des infections
nosocomiales ;
– Elle permet aux installations de connaître les sources et causes les plus fréquentes des
infections nosocomiales les plus sévères de leur installation afin d’établir leurs priorités ;
– Elle permet aux nouvelles ressources affectées à la prévention des infections dans le
réseau de se familiariser avec les processus de surveillance et les définitions des
infections nosocomiales ;
– Elle permet une surveillance de l’évolution des principaux pathogènes des infections
nosocomiales et permettra de suivre l’évolution de la résistance aux antimicrobiens.
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1
Surveillance des bactériémies nosocomiales dans
les centres hospitaliers de soins aigus du Québec
À cette surveillance s’ajoute le volet des bactériémies nosocomiales acquises dans les
unités de dialyse du Québec. Cette surveillance sera effectuée selon une méthodologie de
collecte de données publiées dans la littérature (CDC) afin de pouvoir s’y comparer.
La surveillance des bactériémies sur cathéters centraux dans les unités de soins intensifs
(SPIN-BACC) s’incorpore à la surveillance des bactériémies nosocomiales. Ce volet de
surveillance, débuté en octobre 2003, se poursuit sur une base continue à partir du portail
internet de surveillance des bactériémies nosocomiales. La surveillance des bactériémies
reliées aux accès veineux en hémodialyse (SPIN-HD) s’est également ajoutée à la
surveillance des bactériémies en avril 2007 et est devenue obligatoire en avril 2011.
2.
OBJECTIFS ET CONTENU DE LA SURVEILLANCE
Les objectifs sont les suivants :
• Documenter l'incidence des bactériémies nosocomiales, les foyers d’origine, les unités
géographiques et l’évolution dans le temps selon différents critères ;
•
Identifier les conditions sous-jacentes associées à ces bactériémies ;
•
Identifier les agents étiologiques associés à ces bactériémies ;
•
Documenter la morbidité et la mortalité associées aux bactériémies nosocomiales ;
•
Documenter la proportion des bactériémies nosocomiales due à des microorganismes
multirésistants ;
•
Créer une base de données permettant un étalonnage des taux d’incidence de
bactériémies retrouvées dans les divers hôpitaux du Québec et suivre ces taux de façon
temporelle (benchmarking), permettent ainsi aux installations de comparer leur taux
d’infection avec les taux d’infection des autres installations québécoises ;
•
Aider les installations à réduire le taux d’incidence des bactériémies sur cathéters
centraux au minimum et à identifier des situations d’éclosion dans un objectif de vigie
locale ;
•
Consolider le réseau de surveillance provincial des infections nosocomiales en offrant un
menu de surveillance pertinent pour chaque installation.
L’objectif suivant est plus spécifique à la surveillance des bactériémies reliées aux accès
veineux en hémodialyse:
• Documenter et suivre l’évolution de la proportion des différents types de voies d’accès.
2
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Surveillance des bactériémies nosocomiales dans
les centres hospitaliers de soins aigus du Québec
3.
DÉFINITIONS
3.1
Bactériémie
Présence de bactéries dans le sang circulant à partir d’un foyer microbien (première
souche/patient/28 jours) chez un patient symptomatique [fièvre (> 38°C rectal) ou frissons
ou hypotension (ou hypothermie, apnée ou bradycardie chez un enfant < 12 mois)].
Doit rencontrer un des 3 critères suivants :
1. Une hémoculture positive à un agent pathogène reconnu,
OU
2. Une hémoculture positive et une infection documentée à un autre site (culture positive
au même germe ou germe habituellement retrouvé dans ce site d'infection =
bactériémie secondaire),
OU
3. Deux hémocultures (même germe et antibiogramme) prélevées à des sites différents ou
à des moments différents si l'isolat est une bactérie généralement considérée comme un
contaminant (ex. : Staphylococcus coagulase négative tel que S. epidermidis;
Micrococcus sp; Corynebacterium sp. ou diphtéroïde; Propionibacterium sp; Bacillus sp;
Streptococcus viridans).
3.2
Bactériémie nosocomiale
Les critères de définition des infections nosocomiales utilisés sont ceux établis par le CDC
et traduits en collaboration par l'AMMIQ et l'AIPI en 2010 (voir sous l’onglet
« Documentation » du portail).1
Une bactériémie nosocomiale est définie comme suit : hémoculture positive chez un patient
hospitalisé depuis plus de 48 heures. Le critère de 48 heures ne s’applique pas aux patients
avec un cathéter central aux soins ambulatoires ou aux patients ayant eu toute procédure
en externe.
Sont incluses les bactériémies associées :
1. À l'hémodialyse que celle-ci ait lieu à l'hôpital ou dans un centre de jour ;
2. À une infection de site chirurgical incluant les patients qui ont subi une chirurgie d'un
jour ;
3. A un cathéter IV chez un patient suivi en ambulatoire ;
4. Aux instrumentations ou endoscopies effectuées en ambulatoire ou lors d'une
hospitalisation.
Sont exclues les :
1. Bactériémies secondaires à un site d'infection déjà présent à l'admission sauf s’il
résulte d'une hospitalisation antérieure ;
2. Bactériémies survenant chez les patients admis en soins prolongés, psychiatrie et
pouponnière ;
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3
Surveillance des bactériémies nosocomiales dans
les centres hospitaliers de soins aigus du Québec
3. Deuxièmes bactériémies causées par le même microorganisme en moins de 28
jours
4. Bactériémies primaires reliées à un service ambulatoire ET non reliées à un cathéter
ni à une procédure.
Bactériémie nosocomiale acquise dans une autre installation qui participe à la
surveillance des bactériémies : dans le cas d’un patient hospitalisé dans
l’installation déclarante depuis moins de 48 heures et diagnostiqué avec une
bactériémie nosocomiale après un séjour ou un transfert d’une autre installation,
l’infirmière en prévention des infections doit :
√
Communiquer avec l’infirmière en prévention des infections de l’installation où
la bactériémie a été acquise et l’aviser que la bactériémie doit être transférée
à son installation.
Bactériémie nosocomiale acquise dans une autre installation qui ne participe
pas à la surveillance des bactériémies : un patient hospitalisé dans l’installation
déclarante depuis moins de 48 heures et diagnostiqué avec une bactériémie
nosocomiale après un séjour ou un transfert d’une autre installation :
√
3.3
La bactériémie ne doit pas être déclarée sur le portail de l’installation
déclarante puisque la bactériémie n’a pas été acquise dans son installation.
Bactériémie nosocomiale primaire associée à un cathéter intravasculaire
La bactériémie sera considérée associée à un cathéter intravasculaire en présence de :
Une hémoculture positive ET une
microbiologiquement et/ou en pathologie,
thrombophlébite
septique
prouvée
OU
Une hémoculture positive chez un patient en l'absence d'un autre site d'infection ET
culture semi-quantitative du cathéter positive au même germe,
OU
Une hémoculture positive ET culture positive au même germe au niveau de l'écoulement
purulent (ou d’aspiration) prélevé au site d’insertion, tunnel ou pochette,
OU
Une hémoculture positive à un pathogène reconnu (ex. : S. aureus, Candida sp.,
Enterococcus sp, ou bacille gram négatif), prélevée par voie périphérique ou via le
cathéter, ET sans évidence de site d'infection autre que le cathéter intravasculaire en
place,
OU
4
Deux hémocultures positives à un même germe habituellement considéré comme un
contaminant (ex. : Staphylocoque à coagulase négative (SCN) incluant S. epidermidis,
Streptococcus viridans, Corynebacterium sp., Bacillus sp., ou Aerococcus sp.,
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Surveillance des bactériémies nosocomiales dans
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Micrococcus sp., Propionibacterium sp.), prélevées à des sites et des moments différents
par voie périphérique ou via le cathéter, ET sans évidence de site d'infection autre que la
présence d'un cathéter IV en place.
3.4
Dénominateurs
• Jour-présence : pour un épisode de soins, chaque jour d’hospitalisation compte pour 1
jour-présence, excepté les jours d’admission et de sortie, qui comptent pour 0,5 jourprésence chacun ;
• Jour-patient-cathéter : nombre de jours-présence pendant lesquels le patient avait au
moins 1 cathéter central (par exemple, un patient avec 2 cathéters centraux pendant 1
journée compte pour 1 jour-patient-cathéter) ;
• Patients par période : le nombre de patients dialysés par période administrative de 28
jours, obtenu en additionnant le nombre de patients en hémodialyse pour les premiers
lundi et mardi de chaque période.
3.5
Technique du trou de bouton
Technique permettant de minimiser le traumatisme lors de l’insertion des aiguilles dans
une fistule artério-veineuse par la création d’un trajet fistuleux veino-cutané et l’utilisation
d’aiguilles dont l’extrémité est émoussée.
4.
ACTIVITES DE L’INSTALLATION ET DENOMINATEURS
La région sociosanitaire, la taille (nombre de lits) et la mission (universitaire, non
universitaire) sont recueillies pour toutes les installations participantes. Un centre hospitalier
est dit « universitaire » s’il offre des activités d’enseignement et de recherche aux niveaux
pré et post-gradué dans la majorité des services médicaux offerts (sont inclus certains
centres hospitaliers universitaires et instituts). Pour la surveillance BACC, le nombre de lits
dans chaque unité est également recueilli, ainsi que le type d’unité de soins intensifs.
Il est nécessaire de disposer de dénominateurs pour les calculs de taux de bactériémies
d’origine nosocomiale. Le recueil d’information sur les dénominateurs est aussi important que
le recueil des numérateurs (nombre de bactériémies) puisqu’il permet de mesurer la vitesse
de survenue des bactériémies, en fonction du nombre de patients et de leur durée de séjour
dans l’installation ou l’unité de soins (taux d’incidence).
Pour chaque période administrative et pour chaque installation doivent être recueillis :
•
Le nombre de jours-présence au registre des bénéficiaires ;
•
Le nombre de jours-présence aux unités de soins intensifs (par unité de soins).
Les installations qui participent à la surveillance des bactériémies sur cathéters centraux aux
soins intensifs doivent recueillir, pour chaque période administrative et chaque unité de soins
intensifs :
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5
Surveillance des bactériémies nosocomiales dans
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•
Le nombre de jours-présence aux soins intensifs ;
•
Le nombre de jours-patients-cathéters aux soins intensifs (les unités de néonatologie
doivent recueillir les jours-patients-cathéters par catégorie de poids des patients).
Les installations qui participent à la surveillance des bactériémies nosocomiales dans leur unité
d’hémodialyse doivent recueillir le nombre de patients dialysés, pour chaque période
administrative, ventilés par le type d’accès veineux soit :
•
Cathéter de dialyse permanent
•
Cathéter de dialyse temporaire
•
Fistule synthétique
•
Fistule artério-veineuse et utilisation de la technique du trou de bouton
• Fistule artério-veineuse sans utilisation de la technique du trou de bouton
Note : Si un patient a plus d’un accès veineux, un seul accès doit être utilisé pour le calcul
des dénominateurs en choisissant le cathéter temporaire avant le cathéter permanent et le
cathéter plutôt que la fistule.
Pour préciser vos demandes auprès des services administratifs, il peut être utile d’apporter les
indications suivantes :
5.
•
Doivent être comptabilisés les patients hospitalisés dans des lits appartenant à la
mission/classe 310 (CHSGS) aux mesures 51 (lits de santé physique), 52 (lits de
gériatrie) et néonatalogie (pour ceux qui participent à cette surveillance dans leur
installation);
•
Sont exclus les patients dans des lits d’hôtellerie (mesure 37), de pouponnière (mesure
38), et de psychiatrie (mesure 53);
•
Sont également exclus les patients en lits de CHSLD (mission/classe 400).
SURVEILLANCE DE BASE
5.1
Données démographiques
Le numéro de dossier, le sexe et la date de naissance du patient sont obligatoires. Le poids
à la naissance est obligatoire chez les nouveau-nés de l’unité de néonatalogie.
5.2
Type d’infection
Il faut préciser parmi les regroupements d’infections qui suivent, le type d’infection primaire
relié au regroupement choisi et le site spécifique de l’infection.
Regroupement d’infection :
6
•
Bactériémie
•
Infection de la peau et des tissus mous
•
Infection de site chirurgical
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•
Pneumonie
•
Infection des voies respiratoires inférieures autres que pneumonie
•
Infection des yeux, oreilles, nez, gorge ou bouche
•
Infection du système cardio-vasculaire
•
Infection du système gastro-intestinal
•
Infection du système nerveux central
•
Infection du système reproducteur
•
Infection du système urinaire
•
Infection ostéo-articulaire
Dans le cas d’une bactériémie, le type d’infection primaire sera identifié parmi les suivants :
•
Primaire: Hémoculture positive et absence d’un foyer d’origine OU hémoculture
positive reliée à une procédure : la bactériémie doit survenir dans les 7 jours
postprocédure et en absence d’infection clinique au site de la procédure lors de la
manipulation. Noter s’il y a eu procédure et la date de procédure. La date de la
procédure est obligatoire, car elle permettra d’identifier les infections survenues dans
les 48 heures postprocédure et de comparer ainsi les données à celles du NHSN.
Noter s’il y a présence d’un cathéter central ou absence d’un cathéter central 48
heures précédant l’infection ou si la bactériémie est due à une translocation digestive
(indiquer cette dernière dans « Sites spécifiques »).
•
Primaire associée à un cathéter vasculaire: Identifier le type de cathéter présent au
moment de la bactériémie ou retiré depuis moins de 48 heures en l’absence de tout
autre foyer d’infection pouvant expliquer la bactériémie.
Dans le cas des bactériémies primaires sur cathéter central aux soins intensifs :
l’infection doit être acquise pendant le séjour aux soins intensifs, c’est-à-dire que
celle-ci ne devrait pas être ni présente ni en incubation au moment de l’admission
aux soins intensifs. Le début de l’infection doit se situer soit au moment de la
première évidence clinique de bactériémie ou lorsque l’hémoculture est prélevée, le
plus précoce des deux ayant préséance. La date d’admission à l’unité de soins
intensifs est obligatoire.
Les patients avec cathéter central doivent être suivis jusqu’à 48 heures suivant le
retrait du cathéter ou jusqu’à 48 heures après leur congé des soins intensifs afin de
surveiller l’apparition d’une bactériémie.
•
Primaire associée à accès veineux en hémodialyse chronique: Identifier le type
d’accès en hémodialyse pour les bactériémies d’origine primaire reliée à une
hémodialyse chronique (dans le cas d’une hémodialyse temporaire, la bactériémie
devrait être rapportée à une origine primaire avec cathéter central); noter la
présence d’infection du site de sortie ou de tunnelite (indiquer cette dernière dans «
Sites spécifiques ») dans le cas d’un cathéter permanent ou d’infection de site du
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7
Surveillance des bactériémies nosocomiales dans
les centres hospitaliers de soins aigus du Québec
cathéter ou du site chirurgical (si fistule) ; noter s’il s’agit d’une fistule artérioveineuse naturelle avec ou sans trou de bouton. Indiquer s’il y a eu culture du
cathéter et le résultat le cas échéant.
Dans le cas d’une bactériémie secondaire, le type d’infection primaire sera identifié parmi
les suivants :
8
•
Infection de la peau et des tissus mous: préciser s’il s’agit d’un abcès du sein ou
mastite, brûlure infectée, circoncision néonatale infecté, infection de la peau
(pustule, vésicule, furoncle), infection des tissus mous (cellulite, cellulite nécrosante,
gangrène infectieuse, lymphangite, lymphadénite), omphalite, pustule néonatale,
ulcère de décubitus infecté.
•
Infection de site chirurgical: Noter s’il s’agit d’une infection incisionnelle superficielle
primaire ou secondaire, profonde primaire ou secondaire ou d’un organe/espace
infecté. (infection incisionnellel primaire s’il s’agit de l’incision du site de la chirurgie
principale ou secondaire s’il s’agit d’une infection au site d’une deuxième incision
lors de la même chirurgie). Les signes ou symptômes de l’infection au site chirurgical
doivent survenir dans les 30 jours suivant la chirurgie ou dans l’année si un implant
est laissé en place. Noter la date de la chirurgie associée, la date du début de
l’infection au site chirurgical, la nature de la chirurgie, la présence ou non d’un
implant.
•
Pneumonie: Noter la présence d’un empyème pleural ou d’un abcès pulmonaire
(indiquer dans « Sites spécifiques »), la présence ou l’absence d’une ventilation
mécanique en place ou dans les 48 heures précédant la bactériémie. La date de la
procédure est optionnelle.
•
Infection des voies respiratoires inférieures autre que pneumonie: Noter s’il s’agit
d’une bronchite, trachéobronchite, trachéite, sans évidence de pneumonie ou toute
infection des voies respiratoires inférieures autre que pneumonie.
•
Infection des yeux, oreilles, nez, gorge ou bouche: noter s’il s’agit d’une infection de
la cavité buccale (bouche, langue, gencives), conjonctivite, infection de voies
respiratoires supérieures, pharyngite, laryngite, épiglottite, infection oculaire autre
que la conjonctivite, otite ou mastoïdite, sinusite.
•
Infection du système cardio-vasculaire: indiquer s’il s’agit d’une endocardite,
infection artérielle ou veineuse, médiastinite, myocardite ou péricardite.
•
Infection du système gastro-intestinal: noter s’il s’agit d’entérocolite nécrosante,
d’une infection du tractus gastro-intestinal (colite infectieuse ou entérocolite,
diverticulite, gastrite, oesophagite ou rectite) ou intra-abdominale (abcès hépatique,
abcès sous-phrénique, appendicite, cholangite, cholécystite, infection de la rate,
pancréatite, péritonite).
•
Infection du système nerveux central: noter s’il s’agit d’un abcès spinal sans
méningite, d’une infection intracrânienne, d’une méningite ou ventriculite.
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Surveillance des bactériémies nosocomiales dans
les centres hospitaliers de soins aigus du Québec
•
Infection du système reproducteur: noter s’il s’agit d’une endométrite, d’une
épisiotomie ou d’un dôme vaginal infecté ou d’une infection du système reproducteur
(homme ou femme)(vaginite, prostatite, épididymite, infection utérine ou autre)
•
Infection du système urinaire: noter s’il s’agit d’une infection urinaire symptomatique
ou non et s’il y a eu sonde ou autre instrumentation urinaire installé ou retiré au
cours des 48 heures précédant l’infection. Noter aussi la date de la procédure. La
date de la procédure est optionnelle.
•
Infection ostéo-articulaire: noter s’il s’agit d’arthrite ou bursite, discite, ostéomyélite.
5.3
Microorganismes et antibiogrammes
Tous les microorganismes présents et leurs antibiogrammes sont requis, de même que la
date, l’heure et le site de prélèvement.
5.4
Procédures invasives et chirurgies
L’utilisation ou l’absence d’une procédure invasive doit être obligatoirement inscrite dans le
cas d’une infection associée :
•
À une bactériémie primaire
•
À un cathéter vasculaire
•
À un accès veineux en hémodialyse
•
À une infection pulmonaire
•
À une infection urinaire
Le lien d’association entre l’infection et la procédure doit aussi être noté.
Dans le cas d’une bactériémie secondaire à une infection chirurgicale, il faut noter :
5.5
•
Type de chirurgie
•
Date de chirurgie
•
Présence d’un implant
Dates de diagnostic, de début d’infection et d’admission à l’hôpital
La date de diagnostic est obligatoire; la date d’admission à l’hôpital est obligatoire sauf
dans le cas d’une bactériémie acquise en ambulatoire où le patient pourrait être traité en
externe.
Dans le cas d’une infection de site chirurgical, la date de début d’infection est obligatoire.
De plus, la date d’admission à l’hôpital correspond au jour où le patient a été admis à
l’hôpital pour l’infection à déclarer et non pas à la date d’admission reliée à la chirurgie.
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Surveillance des bactériémies nosocomiales dans
les centres hospitaliers de soins aigus du Québec
5.6
Diagnostic d’admission
Le diagnostic à l’admission peut être inscrit dans la boîte à cet effet, ceci dans le but d’aider
à la validation des fiches au besoin.
5.7
Origine présumée d’acquisition
Les unités géographiques visées par la surveillance sont les unités de soins intensifs, les
services ambulatoires, dont l’unité de dialyse et les unités générales ou autres unités
spécialisées excluant les unités complètes enregistrées en soins de longue durée,
psychiatrie et pouponnière. L’unité géographique où la bactériémie a été acquise doit être
indiquée au formulaire de saisie.
5.8
Service médical
Le service ou département du médecin traitant sous lequel le patient est admis au moment
du diagnostic de la bactériémie (ou jusqu’à 48 heures après un congé de l’unité de soins
intensifs dans le cas de la surveillance des bactériémies sur cathéters centraux aux soins
intensifs ou de toute autre unité) sera rapporté au formulaire de saisie.
5.9
Comorbidités / facteurs de risque
La présence d’un ou plusieurs facteurs de risque suivants dans les deux semaines
précédant la bactériémie sera rapportée afin d’identifier les conditions sous-jacentes
associées aux bactériémies :
–
Neutropénie (taux <0,5 X 109/L dans les 24 H précédant la bactériémie)
–
Néoplasie et type (si processus invasif requérant une chirurgie, chimiothérapie,
radiothérapie mais sans nécessité qu’elles aient lieu OU présence de métastases, soins
palliatifs ou non en rémission dans les derniers mois)
–
Diabète (tel qu’indiqué au dossier)
–
Hyper-alimentation (dans les 72 H précédant la bactériémie)
–
Insuffisance rénale chronique sous dialyse
–
Greffe de moelle osseuse autologue (<3 mois)
–
Greffe de moelle osseuse allogénique à vie
–
Histoire de greffe d'organe solide à vie
5.10 Surveillance des complications
Elle vise à déterminer, pendant les 30 jours suivant le diagnostic, elle vise à déterminer la
fréquence des complications les plus importantes associées à cette maladie. Les
complications obligatoires sont :
• Hospitalisation : pour une infection acquise en ambulatoire ou en communauté.
(Ainsi, l’admission d’un patient ayant acquis une infection en externe serait
considérée comme une complication de son infection)
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Surveillance des bactériémies nosocomiales dans
les centres hospitaliers de soins aigus du Québec
•
•
Réadmission : pour une infection acquise lors d’une hospitalisation antérieure.
Décès : toute cause et la date du décès.
Le transfert aux soins intensifs (dans les 72 heures suivant la bactériémie) est une donnée
optionnelle.
6.
INSTALLATIONS CONCERNEES PAR LA SURVEILLANCE
6.1
BACTOT
Les installations répondant aux critères suivants sont invitées à participer sur une base
volontaire :
•
appartenir à un CHSGS (Centre Hospitalier de Soins Généraux et Spécialisés);
•
avoir autour de 1 000 admissions en soins de courte durée/année, excluant les
unités complètes enregistrées en soins de longue durée, psychiatrie et pouponnière
(déterminées à partir des données de MedEcho).
Important : La notion d’installation est différente de celle d’établissement (un
établissement pouvant regrouper plusieurs installations). L’unité de surveillance
sera l’installation. Les équipes en prévention des infections qui gèrent plusieurs
installations devront fournir des informations séparées pour chacune d’entre elles.
6.2
BACC
•
Les unités de soins intensifs de 10 lits ou plus doivent obligatoirement participer à cette
surveillance ;
•
Les unités de soins intensifs ayant entre 6 et 9 lits, ainsi que les unités coronariennes,
sont invitées à participer sur une base volontaire.
Important : L’unité de surveillance sera l’unité de soins. Les équipes en
prévention des infections qui gèrent plusieurs unités devront fournir des
informations séparées pour chacune d’entre elles.
6.3
HD
Les unités d’hémodialyse doivent obligatoirement participer à cette surveillance.
Important : L’unité de surveillance sera l’unité de soins. Les équipes en
prévention des infections qui gèrent plusieurs unités devront fournir des
informations séparées pour chacune d’entre elles.
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Surveillance des bactériémies nosocomiales dans
les centres hospitaliers de soins aigus du Québec
7.
ORGANISATION DE LA SURVEILLANCE AU SEIN DE CHAQUE INSTALLATION
Du fait de la définition de cas, il est nécessaire de rechercher activement les bactériémies à
partir du laboratoire de microbiologie. Une révision des dossiers est nécessaire pour détailler
l’acquisition des bactériémies, pour recueillir les caractéristiques des patients ainsi que pour
effectuer le suivi des complications.
Une fiche de recueil de données individuelles et des fiches de recueil des dénominateurs sont
également proposées et peuvent être adaptées aux besoins de chaque installation. Ces fiches
sont disponibles dans le SI-SPIN.
8.
ÉCHEANCIER ET TRANSMISSION DES DONNEES
Les informations doivent être saisies dans un délai de 30 jours après la fin de la période
administrative concernée. Après ce délai, des messages électroniques de relance seront
envoyés toutes les semaines aux installations n’ayant pas transmis leurs données. Les
informations sur les complications doivent être saisies dans un délai de 60 jours après la fin de
la période concernée.
9.
ANALYSES DES DONNÉES ET DIFFUSION DES RÉSULTATS
• Des tableaux de bord spécifiques à chaque programme de surveillance seront produits et
diffusés annuellement;
• Des gabarits résumant les résultats provinciaux seront proposés annuellement aux
installations, qui pourraient y ajouter leurs propres résultats;
• Des publications scientifiques commenteront ces résultats de surveillance et présenteront
des analyses supplémentaires ainsi que des recommandations;
• Le portail de l’infocentre de santé publique permettra en outre à chaque région, installation
et unité de soins d’extraire ses données brutes ainsi que de produire des tableaux et
figures automatisés et de se comparer aux installations/unités de la province ayant les
mêmes caractéristiques.
Les analyses permettant la production des tableaux de bord et des gabarits, ainsi que
l’ensemble des analyses disponibles à l’Infocentre sont décrites dans une fiche du Plan
commun de surveillance intitulée Taux d’incidence de certaines infections nosocomiales
(Système d’information pour la surveillance provinciale des infections nosocomiales – SISPIN).2 Précisons que les intervalles de confiance des taux sont calculés en utilisant une
transformation racine-carrée qui aide à stabiliser la variance des taux.
Il est fortement suggéré que les données de surveillance soient fournies par chaque installation
pour discussion dans les tables régionales de concertation sur les infections nosocomiales. En
plus des comparaisons avec les autres installations/unité de la province, le SPIN recommande
aussi aux installations de comparer leurs taux avec ceux publiés annuellement par le National
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les centres hospitaliers de soins aigus du Québec
Healthcare Safety Network (NHSN), dont le grand nombre d’installations participantes permet
des regroupement d’installations plus détaillés.3
Les activités de surveillance seront revues par le comité SPIN qui aura la responsabilité de
planifier la surveillance, revoir périodiquement les résultats, faire les ajustements nécessaires
au système et organiser la production de rapports périodiques pour les installations
participantes, le CINQ, les directions régionales de santé publique et le ministère de la Santé et
des Services sociaux.
10. CONTACTS POUR INFORMATIONS SUPPLEMENTAIRES
•
Infirmières coordonnatrices :
Madame Isabelle Rocher (514) 864-5196
Courriel : [email protected]
Madame Muleka Ngenda-Muadi (514) 864-5196
Courriel : [email protected]
•
Conseillère scientifique (épidémiologiste) :
Madame Élise Fortin
Courriel : [email protected]
•
Médecin responsable du programme SPIN-BACTOT :
Docteur Alex Carignan
Courriel : [email protected]
•
Médecin responsable du programme SPIN-BACC :
Docteure Caroline Quach
Courriel : Caroline Quach/CUSM/Reg06/SSSS
•
Médecin responsable du programme SPIN-HD :
Docteure Claude Tremblay
Courriel : Claude Tremblay/HDQ/CHUQ/Reg03/SSSS
11. REFERENCES
1. AMMIQ, AIPI. Définitions des infections nosocomiales. 2010, 34 pages.
2. Fortin A, Fortin E, Garenc C, Équipe de production des requêtes des indicateurs sur la
surveillance des infections nosocomiales à l’Infocentre de santé publique. Taux d’incidence
de certaines infections nosocomiales (Système d’information pour la surveillance
provinciale des infections nosocomiales – SI-SPIN). 2012, 9 pages.
3. Dudeck MA, Horan TC, Peterson KD, Allen-Bridson K, Morrell G, Pollock DA, Edwards JR.
National Healthcare Safety Network (NHSN) Report, data summary for 2010, deviceassociated module. Am J Infect Control 2011;39:798-816.
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