ROLE DES LYMPHOCYTES DANS L’IMMUNIT´
E
DES MUQUEUSES: EXEMPLE DU TISSU
LYMPH ¨
ODE ASSOCI´
E`
A LA MUQUEUSE
DIGESTIVE
Pery P
To cite this version:
Pery P. ROLE DES LYMPHOCYTES DANS L’IMMUNIT´
E DES MUQUEUSES: EXEMPLE
DU TISSU LYMPH ¨
ODE ASSOCI´
E`
A LA MUQUEUSE DIGESTIVE. Annales de Recherches
V´et´erinaires, INRA Editions, 1987, 18 (3), pp.304-309. <hal-00901732>
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ROLE
DES
LYMPHOCYTES
DANS
L’IMMUNITÉ
DES
MUQUEUSES:
EXEMPLE
DU
TISSU
LYMPHÖDE
ASSOCIÉ
À
LA
MUQUEUSE
DIGESTIVE
PERY
P
INRA,
Station
de
Recherches
de
Virologie
et
d’Immunologie
78850
Thiverval-Grignon,
France
Si
Besredka
date
de
191
à
19 13
les
observations
fortuites
qui
lui
suggérèrent
l’idée
d’une
immunité
propre
à
l’intestin
qu’il
s’employa
avec
succès
à
démontrer
au
cours
des
25
années
qui
suivirent,
il
fallut
ensuite
attendre
la
découverte
des
IgA
secrétoires
dans
les
années
1960
pour
que
l’immunité
locale
soit
à
nouveau
explorée.
Dans
ce
court
rapport,
volontairement
limité
au
tube
digestif,
trois
points
seront
abordés:
1 )
l’archi-
tecture
du
tissu
lymphoïde
associé
à
la
muqueuse,
2)
les
circulations
de
lymphocytes,
3)
le
rôle
des
lymphocytes
dans
la
protection
de
la
muqueuse
contre
différents
agents
pathogènes.
1.
Architecture
du
tissu
lymphoïde
associé
à
la
muqueuse
digestive
(GALT).
Le
GALT
comprend
les
plaques
de
Peyer,
les
nodules
lymphoïdes
isolés,
l’appendice
et
le
sacculus-
rotondus,
les
lymphocytes
intra-épithéliaux,
les
lymphocytes
de
la
lamina
propria,
et
les
ganglions
mésentériques.
1.1.
Architecture
Le
nombre,
la
taille,
la
localisation
des
plaques
de
Peyer
(PP,
agrégats
d’au
moins
5
follicules
lymphoïdes)
varient
en
fonction
de
l’espèce
animale
et
de
l’âge.
Ces
plaques
contiennent
des
centres
germinatifs
centraux
comprenant
des
cellules
B
se
divisant
très
rapidement
et
entourés
du
côté
de
la
lumière
intestinale
par
un
dôme
(cellules
B
et
macrophages)
et
du
côté
de
la
séreuse
par
une
zone
T
dépendante
qui
s’étend
entre
les
centres
germinatifs
et
qui
est
riche
en
veinées
post-capillaires.
La
région
sous-épithéliale
contient
des
cellules
B
et
T
et
est
couverte
d’un
épithélium
spécial
sans
cellules
secrétant
du
mucus
mais
pourvu
de
cellules
M
(pour
membrane
car
elles
restreignent
l’entrée
incon-
trôlée
des
substances
de
la
lumière
vers
la
lamina
propria
et
le
départ
de
lymphocytes
vers
le
flot
fécal,
ou
plutôt
pour
Microfold
à
cause
des
replis
qui
apparaissent
à
la
surface
de
certaines).
Ces
cellules
M
assurent
la
transmission
du
matériel
antigénique
intraluminal
vers
les
lymphocytes
adjacents.
Chez
l’homme,
la
nature
lymphoïde
des
plaques
de
Peyer
peut
être
démontrée
vers
la
20
1
semaine
et
chez
le
lapin
au
29’
jour
de
gestation.
Pour
d’autres
espèces
comme
le rat,
les
lymphocytes
ne
peuplent
les
plaques
qu’après
la
naissance.
L’appendice
important
chez
le
lapin,
vestigial
chez
l’homme
et
absent
chez
le
rat
et
la
souris
a
une
architecture
très
semblable
à
celle
des
PP.
Dans
les
régions
dépourvues
de
PP,
l’épithélium
des
villosités
est
parsemé
de
nombreuses
cellules
lymphoïdes
(IEL:
lymphocytes
intra-épithéliaux)
qui
furent
identifiés
comme
leucocytes
en
1864.
La
plu-
part
de
ces
lymphocytes
ont
un
volume
supérieur
à
celui
des
lymphocytes
sanguins
et
des
classes
(petits,
moyens,
grands)
peuvent
être
distinguées.
60 %
contiennent
des
granules.
7
%
des
IEL
isolées
présen-
tent
des
slg,
alors
que
40
%
sont
T
dépendantes,
et
que
50
%
sont
donc
« nulles
De
nombreux
lympho-
cytes
semblent
capables
de
passer
de
la
lamina
propria
à
l’épithélium
et
vice
versa,
mais
ils
ne
semblent
pas
entrer
en
grand
nombre
dans
la
lumière
intestinale.
Chez
le
lapin,
ils
apparaissent
vers
le
28
e
jour
et
chez
l’homme
entre
la
10
1
et
la
20’
semaine
de
gestation,
alors
que
la
souris
en
est
à
peu
près
dépourvue
à
la
naissance.
Les
granules
des
IEL
de
souris
CBA
au
nombre
de
2
à
5
par
cellules
sont
situés
vers
l’appareil
de
Golgi
et
ont
un
diamètre
de
0,4
à
0,9
pM.
Les
mucopolysaccharides
des
IEL
peuvent
varier
selon
les
espèces.
La
lamina
propria
est
très
fortement
peuplée
en
lymphocytes
B,
T
et
en
plasmocytes
sécrétant
des
immunoglobulines,
sans
qu’il
y
ait
de
centre
germinatif.
Ces
lymphocytes,
contrairement
aux
précédents
ne
possèdent
pas
de
granules.
Pour
clore
ce
chapitre,
il
faut
signaler
que
si
le
nombre
de
cellules
produisant
des
anticorps
dans
la
moelle
osseuse,
la
rate
et
les
ganglions
lymphatiques
de
l’homme
a
été
estimé
à
2,5
x
10’°,
il
en
possède
trois
fois
plus
dans
sa
muqueuse
intestinale.
1.2.
Marqueurs
et
fonctions
En
immunofluorescence,
entre
17
et
23 %
des
cellules
des
PP
de
lapins
âgés
de
15
semaines
sont
marquées
par
un
anti-antigène
de
lymphocytes
thymiques,
32
%
possèdent
des
slgM,
16
%
des
slgG
et
30
%
des
slgA.
Pour le
rat,
50
%
des
lymphocytes
des
PP
ont
des
slg,
0,25
%
des
clg,
18
%
des
lympho-
cytes
sont
des
T
dont
6,4
%
ont
un
phénotype
T
suppresseur
(Ts)
et
10 %
un
phénotype
T
auxiliaire
(Th).
Les
isotypes
exprimés
à
la
surface
des
cellules
B
sont
très
différents
entre
rats
adultes
germ-free
(4 %
IgM,
2
%
IgG,
56
%
IgA,
28
%
IgE)
et rats
du
même
âge
élevés
de
façon
conventionnelle
(23
%
IgM,
1
%
IgG,
19
%
IgA,
0
%
IgE).
Les
cellules
B
des
PP
de
souris
portent
des
slgM
(80
%)
des
slgA
(20
%)
et
des
slgG.
Les
PP
de
souris
CBA/N
(xid)
contiennent
des
lymphocytes
B
matures
alors
que
la
rate
de
ces
sou-
ris
en
est
dépourvue.
La
maturation
des
cellules
B
exigerait
l’action
d’une
cellule
T
qui
augmenterait l’ex-
pression
des
antigènes
lyb
5.
L’immunisation
orale
de
souris
conduit
à
l’induction
de
cellules
régulatrices
isotype
spécifiques:
Th
pour
IgA,
Ts
pour
IgG
et
IgE.
Les
cellules
Th
IgA
seraient
des
cellules
auto-
réactives
(déterminant
stimulateurs :
MHC
classe Il);
elles
entraînent
une
commutation
préférentielle
des
BsIgM
vers
les
BsIgA.
Cette
prédominance
n’existant
pas
chez
les
germ-free
dépendrait
de
facteurs
d’environnement
locaux.
La
stimulation
antigénique
entraînerait
de
plus
l’apparition
d’un
circuit
de
contrasuppression.
Si
les
PP
jejunales
de
mouton
ont
une
composition
semblable
à celle
des
autres
animaux,
il n’en
est
pas
de
même
des
PP
iléales.
Celles-ci
sont
très
grandes
et
contiennent
de
nombreux
follicules
( 100 000)
les
cellules
B
se
divisent
activement.
Elles
contiennent
très
peu
de
cellules
T
(<
1
%).
Les
cellules
B
expriment
des
slgM
et
l’ablation
chirurgicale
de
ces
PP
pendant
la
première
semaine
après
la
naissance
entraîne
une
réduction
importante.du
nombre
de
cellules
B
circulantes.
Les
PP
jéjunales
régressent
après
la
naissance, la
régression
complète
étant obtenue
au
bout
de
18
mois.
Ces
PP
semblent
être
le
lieu
d’un
véritable
génocide
de
cellules
B,
puisque
95
%
d’entre
elles
seraient
éliminées
par les
macrophages
dès
leur
apparition.
Comme
on
n’a
pas
clairement
démontré
le
rôle
de
la
moëlle
osseuse
dans
la
production
des
lymphocytes,
ces
PP
iléales
pourraient
être
des
équivalents
chez
le
mouton
de
la
bourse
de
Fabricius
chez
les
oiseaux.
Les
lymphocytes
B
sont
très
peu
nombreux
(<
1
%
des
IEL)
dans
l’épithélium
intestinal
du
rat
et
de
la
souris,
alors
que
les
Th
sont
très
minoritaires.
Les
cellules
de
phénotype
suppresseur
cytotoxique
consti-
tuent
donc
la
majorité
des
IEL,
mais
beaucoup
(70
%
des
IEL
de
la
souris)
sont
dépourvues
du
marqueur
T
(Thy-1
Il
existe
donc,
chez
la
souris
normale,
mais
aussi
chez
la
souris
nude
une
population
Thy-1-, lyt
2+
qui
serait
thymo-indépendante,
mais
exprimerait
l’antigène
d’activation
cytotoxique
CT1
et
la
marqueur
J
1
d
et
serait
cytotoxique.
Bon nombre
de
ces
cellules
comportent
des
granules,
mais
ces,
granules
peuvent
être
retrouvées
dans
tous
les
sous-groupes
d’IEL.
A
côté
de
ces
50 %
de
cellules
Thy1-,
lytl-,
lyt2+,
on
trouve
35
%
de
Thy1+,
lyt1+,
lyt2+
qui
sont
sans
doute
des
lymphocytes
cytotoxiques
- spécifiques
d’antigènes
(CTL)
et
des
précurseurs
de
CTL
et
20
%
de
cellules
Thy1
+, lytl-, lyt2-
douées
d’activité
NK.
Certaines
de
ces
cellules
sécrètent
sans
doute
des
facteurs
capables
de
moduler l’expres-
sion
des
antigènes
la
par
les
cellules
épithéliales.
Le
problème
des
IEL
est
loin
d’être
entièrement
clarifié
et
A
Petit,
dans
sa
communication,
donnera
un
avis
plus
développé
et
plus
pertinent
sur
ce
sujet.
Dans
la
lamina
propria
(LP),
la
proportion
des
Th
est
plus
importante
que
dans
l’épithélium:
seuls
39
%
des
lymphocytes
T
de
l’homme
sont
OK
T8+;
15
%
des
lymphocytes
de
la
lamina
propria
de
rat
sont
Th
contre
26
%
Tcs,
alors
que
30
%
ont
des
slg
(cellules
B).
Peu
de
cellules
de
la
LP
sont
granu-
leuses
et
l’activité
NK
est
absente.
Une
activité
CTL
apparaît
après
immunisation.
La
LP
est
en
outre
le
lieu
d’accumulation
des
plasmocytes:
chez
l’homme,
on
détecte
350 000 cellules
contenant
des
IgA,
50 000
cellules
contenant
des
IgM,
10
à
1 5 000
cellules
contenant
des
IgG
et
10 000
cellules
conte-
nant
des
IgE
par
mm’.
2.
Les
phénomènes
de
circulation
des
lymphocytes
Deux
phénomènes
de
circulation
des
lymphocytes
intéressent
l’intestin:
1)
Les
lymphocytes
B
et
T
sont
en
mouvement
continu
du
sang
vers
les
tissus
et
vice-versa
et
le
tube
digestif
est
le
site
majeur
de
circulation
de
ces
cellules
2)
Des
lymphoblastes
B
et
T
sont
déversés
dans
le
sang
par
le
canal
thora-
cique
et
retournent
dans
l’intestin
ils
sont
momentanément
ou
définitivement
retenus.
Chez
le
mouton,
les
petits
lymphocytes
provenant
du
tube
digestif
ont
une
très
forte
tendance
à
y
retourner
lorsqu’ils
sont
injectés
par
voie
intraveineuse,
alors
que
les
petits
lymphocytes
provenant
des
ganglions
périphériques
sont
capables
d’y
retourner
préférentiellement.
Il
y
a
donc
deux
pools
distincts
de
lymphocytes
recirculants.
Chez
la
souris,
cette
différenciation
n’existe
pas.
Des
expériences
de
fixa-
tion
sur
des
coupes
de
tissus
ont
mis
en
évidence
sur les
lymphocytes
des
récepteurs
pour l’endothélium
des
veinules
post-capillaires
des
ganglions
périphériques
et
des
plaques
de
Peyer.
Les
petits
lympho-
cytes
de
souris
expriment
sans
doute
les
deux
classes
de
récepteurs
et
sont
donc
capables
de
circuler
librement
dans
les
organes
muqueux
ou
périhériques.
Cependant
les
cellules
T
se
fixent
mieux
que
les
B
à
l’endothélium
des
veinules
post-capillaires
(EVPC)
des
ganglions
périphériques
alors
que
les
cellules
B
se
fixent
mieux
que
les
T
à
l’EVPC
des
plaques
de
Peyer
(et
cela
quelle
que
soit
l’origine
des
cellules
B
ou
T).
De
la
même
façon,
les
T
lyt2-
ont
une
préférence
pour
les
PP.
En
ce
qui
concerne
les
lymphoblastes
activés
(B
ou
T),
ceux
qui
apparaissent
dans
les
PP,
migrent
les
ganglions
mésentériques,
le
canal
thoracique
et
le
sang
pour
revenir
sélectivement
vers
les
sites
du
tissu
muqueux
en
passant
à
travers
l’endothélium
des
VPC
des
PP,
alors
que
les
blastes
des
ganglions
périphériques
migrent
sélectivement
vers
leur
site
d’origine.
Une
sévère
inflammation
peut
cependant
détourner
les
blastes
de
leur
trajet
et
les
obliger
à
s’accumuler
à l’endroit
cette
inflammation
est
créée
(cas
des
parasitoses
intestinales).
Les
IEL
isolés
sont
capables
de
se
lier
à
l’endothélium
des
veinules
post-capillaires
des
PP
(et
pas
à
celui
des
ganglions
périphériques)
et
de
migrer
sélectivement
du
sang
vers
les
surfaces
muqueuses.
De
la
même
façon
des
cellules
clgA
purifiées
à
partir
de
la
lamina
propria
sont
capables
de
retrouver
sélecti-
vement
cette
LP.
Cette
exploration
succincte
de
la
circulation
des
lymphocytes
ou
des
lymphoblastes
est
sans
doute
incomplète
et
de
nombreux
transferts
de
compartiment
à
compartiment
sont
sans
doute
encore
à
découvrir.
Elle
est
cependant
grossièrement
vraie
pour
la
plupart
des
espèces,
mais
pas
pour
le
porc
chez
lequel
les
petits
lymphocytes
provenant
de
l’intestin
et
les
lymphoblastes
du
GALT
entrent
dans
le
sang
au
niveau
des
ganglions
mésentériques
au
lieu
de
prendre
la
voie
lymphatique
du
canal
thoracique.
Pour
sortir
du
cadre
étroit
de
ce
rapport,
et
pour
être
plus
proche
de
la
réalité,
il
faut
signaler
que
la
spécificité
du
retour
à
la
muqueuse
des
lymphoblastes
sensibilisés
dans
une
muqueuse
n’est
pas
sélec-
tive,
mais
intéresse
toutes
les
muqueuses:
des
lymphoblastes
des
ganglions
mésentériques
sont
capables
de
peupler
l’intestin,
mais
aussi
le
tractus
respiratoire,
le
tractus
génital
et
les
glandes
mam-
maires.
Ces
faits
ont
donné
naissance
au
concept
d’un
système
immunologique
commun
aux
différentes
muqueuses
de
l’organisme.
3.
Rôle
des
lymphocytes
dans
la
protection
de
la
muqueuse
contre
/es
agents
paihogènes
Les études
sur
le
rôle
des
lymphocytes
dans
la
protection
de
la
muqueuse
contre
les
agents
patho-
gènes
sont
entravées
par
le
manque
de
modèles
clairement
définis.
En
effet,
beaucoup
d’agents
infec-
tieux
à
voie
de
pénétration
intestinale
ont
une
tendance
marquée
à
la
généralisation
(signe
de
faiblesse
des
défenses
locales
lors
du
premier
contact
avec
l’agent
pathogène
?):
colibacillose
septicémique,
abcès
du
foi
dans
l’amibiase,
abcès
puis
granulomes
dispersés
dans
certaines
salmonelloses...
Un
modèle
adéquat
serait
constitué
par
un
agent
pathogène
à
multiplication
intra-cellulaire
dont
le
lieu
de
multiplication
serait
limité
à
l’épithélium
et
aux
zones
de
la
lamina
propria
éloignées
des
vaisseaux
sanguins.
Ce
modèle
n’existe
pas
pour
le
moment.
Ce
rôle
des
lymphocytes
B
ou
T
dans
la
protection
peut
être
étudié
in
vivo
ou
in
vitro.
Les études
réalisées
in
vivo
ont
mis
en
jeu
des
transferts
de
cellules
ayant
pour
but
de
rendre
immuns
des
animaux
neufs
ou
compétents
des
animaux
immunodéficients.
Les
expériences
réalisées
dans
les
meilleurs
des
cas
avec
des
cellules
de
ganglions
mésentériques
ou
des
cellules
du
canal
thoracique
ont
souvent
montré
un
caractère
T
dépendant
de
la
protection
(Nippostrongylus
brasiliensis
nématode
du
rat,
Trichinella
spiralis
nématode
ubiquitaire,
Giardia
muris
protozoaire
de
la
souris)
qui
n’est
peut-être
que
le
reflet
d’une
T
dépendance
de
la
réponse
en
anticorps.
On
rejoindrait
alors
le
cas
de
l’infection
de
la
souris
par
Salmonella
typhirnurium
pour
laquelle
le
transfert
de
cellules
B
est
plus
efficace
que
celui
des
cellules
T
et
pour
laquelle
une
destruction
des
cellules
B
par
de
la
cyclophosphamide
conduit
à
une
multiplication
incontrôlée
de
la
bactérie.
La
mise
au
point
de
la
purification
des
cellules
des
différentes
couches
structurales
de
l’intestin
et
l’obtention
d’hybridomes
permettant
d’en
extraire
des
sous-
populations
définies
apporteront
vraisemblablement
de
nouvelles
données.
Les
tests
pratiqués
in
vitro
ne
donnent
peut-être
qu’une
image
imparfaite
et
parcellaire
des
phénomènes
intervenant
dans
la
protec-
tion,
mais
ils
permettent
de
disséquer
cette
protection.
Les
lymphocytes
B
sensibilisés
au
niveau
des
PP
se
différencient
en
plasmocytes
sécréteurs
qui
peuplent
les
muqueuses
et
en
particulier
les
muqueuses
intestinales
et
mammaires,
et
il
existe
de
nombreux
cas
de
protection
passive
transmise
de
la
mère
au
nouveau-né
par
le
colostrum
et
le lait
ou
les
IgA
qui
en
sont
purifiées,
ou
qui
sont
purifiées
à
partir
de
mucus
intestinal :
colibacillose
et
gastroentérite
transmissible
du
porc,
poliomyélite
de
l’homme,
giardiose
de
la
souris,
mais
aussi
teniasis
de
la
souris
(Taenia
taeniaeformis)
et
coccidiose
de
la
poule
(Eimeria
tenella).
L’arrivée
des
IgA
dans
la
lumière
intestinale
a
lieu
selon
deux
modalités:
chez
le
rat,
le
lapin
et
le
poulet,
elles
suivent
une
voie
hépatobiliaire
et
acquièrent
le
composant
sécrétoire
(SC)
dans
le
foie,
alors
que
dans
les
autres
espèces
(y
compris
la
souris)
elles
sont
transportées
localement
et
acquièrent
le
SC
à
l’intérieur
ou
à
la
surface
des
cellules
de
l’épithélium.
L’infection
par
de
nombreux
agents
pathogènes
nécessite
une
interaction
adhésive
préalable
entre
l’agent
et
l’épithélium :
la
plupart
des
souches
entéro-
pathogènes
d’Escherichia
coli
portent
sur
leurs
pili
des
antigènes
facteurs
d’adhésion,
K
88,
K
99,
987P,
P1...
(sur
les
colibacilles
du
porc)
et
il
est
possible
de
protéger
passivement
les
porcelets
nouveau-nés
grâce
à
l’immunité
lactogène
suscitée
chez
la
truie
en
injectant
des
pili
purifiés.
Cette
protection
n’est
efficace
que
contre
les
souches
possédant
le
facteur
d’adhésion
homologue.
De
plus
des
IgA
obtenues
après
immunisation
de
truie
par
E
coli
K
88+
sont
capables
d’éliminer
le
plasmide
codant
pour
cet
antigène
de
la
souche
utilisée.
L’antigène
en
cause
n’est
pas
l’antigène
K
88
conventionnel,
mais
est
sans
doute
relié
à
l’expression
du
plasmide
au
niveau
des
pili.
Dans
le
cholera
expérimental
de
la
souris,
des
IgA
purifiées
à
partir
de
la
lumière
intestinale
de
souris
germ
free
vaccinées
par
voie
orale,
protègent
passivement
d’autres
souris
d’une
infection
similaire;
cette
protection
est
associée
à
une
diminution
des
vibrions
capables
de
se
fixer
à
l’intestin,
et
des
IgA
anti-surnageants
de
cultures
de
vibrions
neutralisent
l’action
toxique
de
la
toxine
cholérique.
La
découverte
de
cellules
portant
des
récepteurs
a
a
permis
de
mettre
en
évidence
des
réactions
de
cytotoxicité
cellulaire
IgA
dépendante
(AQCC)
qui
impliquent
cette
classe
dans
un
rôle
qui
n’est
plus
simplement
un
rôle
«d’interférence
stérique».
Des
IgA
sécrétoires
anti
Shigella
flexneri
purifiées
par
immunoadsorption
à
partir
de
sécrétions
d’anses
de
Thiry-Vella
immu-
nisées
à
l’aide
de
la
bactérie
ont
une
action
cytotoxique
spécifique
lorsqu’elles
sont
ajoutées
à
des
cellules
du
CALT
et
en
particulier
à
des
IEL
Thy
1-,
c’est-à-dire
à
des
lymphocytes
phénotypiquement
nuls
ou
K.
Au
microscope
électronique,
des
trophozoïtes
de
Giardia
muris
sont
attachés
à
des
lympho-
cytes
dans
la
lumière
intestinale
et
des
organismes
ingérés
et
détruits
ont
été
identifiés
dans
les
macro-
phages
de
la
muqueuse.
Des
IgA
antitrophozoïtes
purifiées
à
partir
du
lait
de
souris
immunes
participent
à
des
réactions
d’ADCC
avec
des
neutrophiles
ou
des
macrophages.
Chez
l’homme,
des
lymphocytes
T
4+
armés
par
des
IgA
spécifiques
ont
une
action
bactéricide
sur
Salmonella
typhi.
On
peut
penser
que
ces
réactions
jouent
un
grand
rôle
dans
la
protection
locale.
L’immunité
anti-trophozoïtes
d’Entamoeba
histolytica
qui
semble
à
la
fois
anticorps
et
macrophages
dépendante
pourrait
par
exemple
être
réalisée
par
ce
mécanisme.
Des
anticorps
de
classe
IgG
sont
eux
aussi
capables
de
détruire
in
vitro
des
cibles
normalement
intes-
tinales
soit
en
présence
de
complément
soit
par
ADCC
(Giardia
muris).
Ce
protozoaire
reste
normale-
ment
à
la
surface
de
la
muqueuse,
mais
des
IgG
spécifiques
peuvent
être
démontrées
à
la
surface
des
trophozoïtes
in
vivo.
Si
ces
mécanismes
existent
réellement
in
vivo,
il
faut
faire
appel
au
petit
nombre
de
plasmocytes
à
IgG
existant
dans
la
muqueuse,
à
une
pénétration
des
trophozoïtes
dans
la
muqueuse
plus
importante
qu’on
le
pense,
ou
à
une
transudation
des
IgG
à
la
suite
de
l’inflammation
locale.
« L’ex-
pulsion
rapide»
de
Trichinella
spiralis
et
de
Nippostrongylus
brasiliensis
par
le
rat
(dans
le
dernier
cas
il
s’agit
de
rats
immuns)
est
due
à
l’englobement
des
parasites
dans
des
amas
de
mucus
qui
empêchent
le
parasite
d’atteindre
son
lieu
d’élection
et
dans
le
cas
de
la
trichine,
on
a
pu
obtenir
ces
amas
in
vitro
en
mettant
le
parasite
en
présence
de
mucines
et
d’anticorps
IgC.
Ces
parasitoses
sont
accompagnées
d’une
modification
profonde
de
la
structure
de
l’intestin
qui,
reproduite
par
un
transfert
de
cellules
T
provenant
d’animaux
immuns
(diminution
des
villosités,
augmentation
des
cryptes,
inflammation)
et
on
peut
aussi
faire
appel
à
une
transudation
d’anticorps
IgG
locaux
ou
sériques.
Cette
fuite
d’anticorps
pourrait
être
favorisée
par
des
réactions
d’hypersensibilité
impliquant
des
réactions
antigène-IgE
à
la
surface
des
mastocytes
(dans
les
parasitoses
intestinales,
le
nombre
de
plasmocytes
à
IgE
et
de
masto-
cytes
dans
la
lamina
propria
augmentent
de
façon
notable).
Les
médiateurs
solubles
libérés
au
cours
de
cette
réaction
anaphylactique
ont
peut-être
de
plus
une
activité
antiparasitaire.
En
ce
qui
concerne
le
rôle
anti-infectieux
des
cellules
T,
les
données
sont
beaucoup
plus
rares.
Une
activité
cytotoxique
naturelle
a
été
mise
en
évidence
contre
Salmonella
thyphimurium
parmi
les
lympho-
cytes
des
PP,
des
ganglions
mésentériques
et
des
IEL.
Certaines
de
ces
réactions
supposées
de
type
natural
killer
effectuées
par
des
cellules
de
plaques
de
Peyer
de
souris
contre
Salmonella
typhi,
S
enteritidis
et
Shigella
sp
X16
sont
inhibées
ou
au
contraire
induites
par
des
polysaccharides
simples
qui
montrent
une
spécificité
pour
des
antigènes
somatiques.
Des
protéines
présentant
des
caractères
de
lectines
joueraient
donc
un
rôle
dans
l’interaction.
agent
pathogène-cellule
cytotoxique
naturelle.
Diffé-
rentes
cellules
semblent
douées
d’activité
cytotoxique
naturelle
contre
Giardia
lamblia
(parasite
de
l’homme).
Dans
l’état
actuel
du
sujet
et
en
attendant
une
définition
des
cellules
agissantes,
il
convient
d’être
prudent,
certaines
de
ces
réactions
pouvant
être
dues
à
de
l’ADCC.
En
effet
si
on
considère
le
dernier
cas,
les
cellules
«naturelles»
proviennent
d’individus
sans
passé
connu
de
lambliose
qui
peuvent
avoir
subi
des
infections
inapparentes
ou
posséder
de
petites
quantités
d’anticorps
donnant
des
réac-
tions
croisées
avec
le
parasite.
Des
cellules
du
sang
périphérique
humain
(grands
lymphocytes
granu-
leux)
tuent
des
cellules
Hela
infectées
par
Shigella
flexneri
et
leur
activité
est
modulée
par
l’interleukine
2
et
l’interféron
a.
Ce
type
de
réaction
expliquerait
d’une
part
la
destruction
d’une
bactérie
cryptique
par
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