
LA
RÉSILIENCE
ÉCONOMIQUE
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© Éditions d’organisation
La croissance économique est loin d’être linéaire.
S’il est
confortable d’extrapoler les périodes de prospérité pour penser
qu’elles sont installées à jamais, c’est oublier que la croissance
demeure fragile. L’économie est faite de cycles plus ou moins
longs d’expansion et de récession, de périodes fastes et de déclins.
La richesse des nations n’est pas acquise, elle est encore moins
irréversible. Il y a un siècle, l’essor des échanges commerciaux,
des flux financiers et humains paraissait inéluctable. En 1910,
la mondialisation était une réalité ; la part des exportations dans
le PIB de la France était de 18 % et, après le recul provoqué
par la Première Guerre mondiale et les crises successives des
années 20 et 30, il faudra attendre le milieu des années 70 pour
retrouver ce niveau d’internationalisation.
L’entreprise est d’abord un risque, celui que prend l’entrepreneur
pour créer et développer son projet et dont la contrepartie attendue
est le profit. En prenant de l’expérience et du poids, l’entreprise
s’attache à réduire ses risques. Cependant, ils ne disparaissent pas.
Les concurrents s’activent, la technologie évolue et les clients chan-
gent leurs comportements d’achat. L’entreprise doit en permanence
apprivoiser un environnement incertain pour créer de la valeur pour
ses clients, ses actionnaires et ses employés. Il arrive aussi qu’elle
trébuche.
En conséquence, les parcours professionnels sont plus chao-
tiques.
De moins en moins tracés et garantis, ces parcours exigent
souplesse et endurance. Pour l’adulte, le travail est un lieu de
confrontation avec lui-même et avec ses semblables et il est évident
de constater qu’au cours de sa vie professionnelle, l’homme ne sort
pas à « tous les coups » vainqueur de cette confrontation. Selon
les circonstances, l’état d’esprit, l’expérience acquise, les termes
de ce combat évoluent. Le travail est source d’épanouissement,