Les effets indésirables des médicaments (iatrogénèse) sont

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Les effets indésirables des médicaments (iatrogénèse) sont beaucoup plus
fréquents chez les sujets de plus de 65 ans.
Or près des 2/3 de ces incidents sont évitables.
La probabilité de survenue de tels effets est d'autant plus élevée que le médicament est mal
utilisé. Or chaque phase de l'utilisation d'un médicament - prescription, dispensation,
administration et prise par le patient lui-même - est décisif en termes de bon usage.
Il importait donc de mobiliser l'ensemble des acteurs, professionnels de la santé, patients
âgés et leur entourage, pour limiter ces effets indésirables, dont les conséquences
peuvent être graves.
Dans ce but, un groupe de travail, représentant les professionnels de la santé du secteur privé,
médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes, infirmières, masseurs-kinésithérapeutes,
l'hospitalisation privée et les entreprises du médicament réunis au sein du mouvement Santé en
Action, ainsi que des associations de patients et de consommateurs, mettent en place avec les
professionnels concernés une action de prévention destinée à agir sur la iatrogénèse
médicamenteuse évitable.
Santé en Action : pour replacer le patient au centre de notre dispositif de soins
Créé en Mars 2002, le mouvement Santé en Action regroupe 26 fédérations de professionnels
de santé rassemblées au sein du CNPS1 (médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes,
infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes,…), les 1000 entreprises de la FEFIS2 (Entreprises du
médicament, des dispositifs médicaux…) et les 1400 établissements de l'hospitalisation privée
(FHP)3. Ce sont ainsi 450 000 acteurs de santé professionnels, libéraux ou du secteur privé, qui
se sont engagés pour agir ensemble, afin de moderniser, préserver et optimiser notre
système de santé.
La iatrogénèse évitable du sujet âgé : un combat de santé publique
Les médicaments soulagent, préviennent ou guérissent grâce à leurs propriétés
pharmacologiques. Mais leur efficacité thérapeutique s'accompagne parfois d'effets indésirables,
qui peuvent être d'autant plus sévères que le traitement est mal adapté ou mal suivi. Ceci
s'observe hélas plus volontiers chez le sujet âgé, plus fragile, moins observant, présentant
souvent des poly-pathologies.
Le sujet âgé est plus fragile : les évènements de la vie auxquels chacun est exposé affectent
davantage les personnes âgées. Ils sont de nature à déstabiliser la relation au traitement. Un
deuil, un déménagement …, sont un véritable traumatisme. Une maladie infectieuse banale chez
un sujet plus jeune peut déstabiliser gravement l'équilibre physiologique d'une personne avancée
en âge. Sa réaction aux médicaments peut s'en trouver sérieusement
affectée.
1 CNPS : Centre National des Professions de Santé
2 FEFIS : Fédération Française des Industries de Santé
3 FHP : Fédération de l'Hospitalisation Privée
21 octobre 2004
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Une hospitalisation, une modification de l'environnement, un changement dans la prescription
d'un traitement habituel, … sont autant de circonstances favorisant les erreurs, les défauts
d'observance, or des études ont montré que plus d'un malade âgé sur deux est inobservant.4
Ainsi, pour le professionnel, qu'il soit médecin, pharmacien, dentiste, … il faut savoir ré-évaluer
régulièrement les traitements pris au long cours, savoir "dé-prescrire", adapter les posologies,
expliquer aux patients âgés le rôle et l'utilité de leurs médicaments, détailler leur mode
d'utilisation, être attentif aux prises de médicaments simultanées, avec ou sans prescription…
Il faut savoir aussi être vigilant aux premiers signes d'effets indésirables, et y penser devant des
symptômes inhabituels survenant chez un malade vu régulièrement.
Pour le malade, l'attitude à encourager est d'abord le dialogue, l'invitation à questionner les
professionnels, l'incitation à la vigilance qui doit conduire à signaler sans délai au médecin, au
pharmacien ou à l'infirmière tout signe anormal, tout symptôme inhabituel. Il faut en outre
encourager les personnes âgées à respecter scrupuleusement leur prescription, et les dissuader
de toute adaptation et de toute automédication "sauvages"…
Précisons le : le bon usage, de la prescription à la prise, en passant par la dispensation,
permettrait d'éviter plus de 60 % des accidents iatrogènes.5
Au sein de Santé en Action, un groupe de travail spécifique s'est créé, rassemblant des
médecins, des pharmaciens, des spécialistes en gériatrie, thérapeutique, pharmacovigilance,
auxquels se sont associés des représentants des malades et des consommateurs.
Ce groupe a élaboré une campagne de communication destinée
- d'une part aux professionnels, afin de renforcer leurs compétences sur la
thérapeutique du sujet âgé et, surtout, les mobiliser dans une action majeure de
prévention auprès des malades et de leur entourage,
- d'autre part aux malades eux-mêmes, afin de les alerter directement, améliorer
l'usage de leurs médicaments, leur observance et leur vigilance, en les incitant au
dialogue avec leur médecin et leur pharmacien.
Deux documents ont ainsi été conçus, à l'intention de chacun de ces deux groupes. Les
instances professionnelles et les associations membres de Santé en Action en assureront
la diffusion.
Le succès de cette action de santé publique repose sur la diffusion à et par l'ensemble des
professionnels, en même temps que sur la sensibilisation du public le plus large autour de
ce thème.
Même si nous sommes jeunes et bien-portants, nous sommes tous des malades et des sujets
âgés en puissance…
Quant au médicament, il faut souligner que l'octroi par les autorités de santé d'une autorisation
de mise sur le marché (AMM) au vu d'études cliniques contrôlées témoigne d'un rapport
bénéfice-risque offrant une marge de sécurité thérapeutique suffisante. Ce n'est pas le
médicament en tant que tel qui est dangereux, mais son mésusage, tout particulièrement
chez les sujets à risque que sont les personnes âgées.
Cette action s'inscrit donc dans le cadre général de l'optimisation et de la promotion du Bon
Usage du Médicament et concerne tous les acteurs de la santé, professionnels, mais
aussi patients âgés et familles.
4 Jeandel C et la Revue de gériatrie 1991 et Corpus de Gériatrie 2000
5 Doucet J, APNET, 1998 et Queneau P, Bulletin de l’ Académie Nationale de Médecine 2003
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