Février, mois du cœur Suivi de l’insuffisance cardiaque : une présence rassurante dans le milieu L’insuffisance cardiaque est un problème de santé qui survient après que le cœur ait été endommagé ou affaibli par une maladie. Comme c’est un trouble chronique qui affecte grandement la qualité de vie, le CHUS a commencé à déployer des cliniques de suivi spécialisé partout en Estrie. Une présence rassurante et un concept unique au Québec. L’insuffisance cardiaque, c’est lorsque le cœur n’est plus capable de pomper assez de sang pour bien oxygéner le corps. Cette maladie se manifeste surtout chez les gens souffrant déjà de troubles cardiaques, respiratoires ou encore d’hypertension artérielle. L’insuf­fisance cardiaque touche environ 2 % des hommes et des femmes et ce pourcentage pourrait doubler d’ici 2030 à cause du vieillissement de la population. Au Québec, on estime à 9 600 nouveaux cas par année chez les 65 ans et plus. Afin de répondre à ces besoins grandissants, le CHUS a ouvert en 2003 une clinique d’insuf­ fisance cardiaque au CHUS – Hôtel-Dieu. Son mandat est le diagnostic et la prise en charge de la maladie, ainsi que le soutien aux patients et à leur famille. Les cardiologues et le personnel infirmier reçoivent quelque 350 personnes par année et accueillent une quinzaine de nouveaux patients chaque mois. L’ÉQUIPE DE TRAVAIL RÉGIONALE Assises : Josianne Desnoyers et la Dre Raymonde Vaillancourt, Agence de la santé et des services sociaux; Johanne Roy, CSSS du Val St-François; Sylvie Lirette, CSSS du Granit; Karine Fortin, CSSS de la MRC de Coaticook; Linda Cormier, CHUS. Debout : Mario Duplin, CHUS; Marie Lamothe, CSSS des Sources; Nancy Beaulieu, CSSS de Memphrémagog; Mireille Fortin, CSSS du Haut St-François; Sylvie Hinse, CSSS-IUGS; le Dr Paul Farand, cardiologue. Absents : Jean-Dominic Rioux, infirmier praticien spécialisé CHUS; la Dre Irma Clapperton, Agence; la Dre Suzanne Gosselin, CSSS-IUGS. Un suivi spécialisé plus facile et plus régulier « Outre les traitements médicaux, la maladie se contrôle par de bonnes habitudes de vie afin d’éviter les hospitalisations et de préserver la qualité de vie. Cela signifie un suivi à long terme. Pour rendre ce suivi plus facile et plus régulier, le CHUS a développé des cliniques d’insuffisance cardiaque dans le milieu du patient, près de chez lui », rapporte Linda Cormier, infirmière au CHUS et responsable du sous-comité régional des maladies chroniques. Ainsi, grâce à la collaboration des centres de santé et de services sociaux (CSSS), des cliniques « satellites » spécialisées en insuffisance cardiaque ont vu le jour à Asbestos, Lac-Mégantic, Coaticook et Sherbrooke voilà un peu plus d’un an. D’ici les prochains mois, trois autres cliniques seront mises sur pied dans les CSSS du Val-Saint-François, du Haut-Saint-François et de Memphrémagog. « Lorsque le cardiologue considère que le milieu peut prendre le relais, Jean-Dominic Rioux, infirmier praticien spécialisé en cardiologie de la clinique d’insuffisance cardiaque du CHUS, fait la transition en assistant aux premières rencontres entre le patient et l’infirmière du CSSS. Par la suite, cette dernière reste en contact avec Jean-Dominic, le médecin de famille et le cardiologue, lequel continue de voir le patient à intervalles réguliers. Mais celui-ci n’a plus à venir aussi souvent au CHUS, un avantage apprécié. » « Les autres bienfaits sont énormes. Les patients ont, à proximité de leur foyer, une infirmière qualifiée et disponible pour surveiller leur état de santé, répondre à leurs questions, ajuster la médication et intervenir rapidement en cas de décompensation. C’est un filet de sécurité fort important », poursuit Mme Cormier. Actuellement, quelque 70 patients sont suivis en cliniques satellites, ce qui permet aux gens sur les listes d’attente d’être vus plus vite à la clinique du CHUS. Par ailleurs, le CHUS mène différents projets de recherche sur l’insuffisance cardiaque. Pour tenter d’en comprendre les causes, évaluer l’efficacité de nouveaux médicaments et mesurer les bénéfices de l’arrivée de ces cliniques satellites.« Les patients suivis dans leur milieu nous démontrent déjà leur satisfaction : la plupart se disent heureux de ne plus avoir à se déplacer aussi fréquemment à Sherbrooke et savent qu’une infirmière compétente peut répondre rapidement à leurs questions… c’est rassurant », conclut Mme Cormier.