3
L’Union Européenne a confirmé lors du Conseil Européen du mars 2007 sa volonté d’ « atteindre
l’objectif stratégique consistant à limiter l’augmentation de la température moyenne mondiale à 2 °
au maximum par rapport aux niveaux de l’époque préindustrielle ».
Selon les conclusions de ses ministres de l’environnement du 20 février 2007, pour atteindre
l’objectif des 2°, des réductions d’émissions « considérables » devraient être faites à l’échelle
mondiale « allant jusqu’à 50% d’ici à 2050 par rapport à 1990 ». Une division par deux des
émissions mondiales entre 1990 et 2050, impliquera en fait une division par quatre à cinq en
tenant compte de la hausse tendancielle de ces rejets. L’Union européenne a proposé à cette fin
que les pays industrialisés cherchent, d’ici à 2050, à ramener collectivement leurs émissions de
gaz à effet de serre entre « 60 et 80% » en dessous de leur niveau de 1990 et qu’ils s’engagent
dès maintenant sur une baisse internationale collective à échéance 2020 de 30% au dessous du
niveau de 1990. Les ministres de l’environnement se sont engagés à réduire collectivement leurs
émissions de gaz à effet de serre « d’au moins 20% » d’ici à 2020 par rapport à 1990, quoi qu’il
arrive.
9 La transcription nationale : l’exemple de la France et de la Chine
o L’exemple de la France
La France a pris plusieurs initiatives importantes dans le prolongement du protocole de Kyoto. Le
plan Climat 2004/2012 et la loi de programmation du 19 juillet 2005 sur les orientations de la
politique énergétique en sont les principales illustrations.
A titre d’exemple, pour l’agriculture qui contribue à hauteur de 18% des émissions françaises
(protoxyde d’azote, méthane, CO2), des actions sont engagées telle que la valorisation et le
développement des produits issus de la biomasse (biocarburants, bois énergie, bois
construction…), la maîtrise de la fertilisation azotée tout en veillant à la préservation des sols et
végétaux indispensables à l’absorption des gaz à effet de serre par fixation du gaz carbonique.
Pour le bâtiment et l’habitat (23% des gaz à effet de serre en France), la priorité est donnée à
l’utilisation d’équipements performants utilisant des énergies renouvelables notamment lors de la
rénovation de bâtiments, à la généralisation des diagnostics de performance énergétique et au
renforcement de l’isolation à travers de nouvelles réglementations thermiques.
Mais d’autres secteurs restent à l’écart des efforts, notamment celui où les émissions croissent le
plus : le secteur des transports.
De toute évidence, ces actions ont vocation à préparer la France à des changements plus
profonds dans leurs modes de consommation afin de relever le défi du changement climatique.
C’est d’ailleurs à ce titre qu’une réflexion « facteur 4 » a été conduite. Elle réside dans une double
approche, d’abord sectorielle (industrie, transports, bâtiment, agriculture), ensuite plus globale en
s’interrogeant sur les modalités d’une régulation publique. Elle se veut également opérationnelle et
privilégie les propositions. L’objectif est de diviser par 4 les émissions des gaz à effet de serre à
l’horizon 2050 pour que la France assure sa part de responsabilité dans la stabilisation du climat
mondial.
o La situation spécifique de la Chine
En tant que pays signataire de tous les traités sur le changement climatique, la Chine participe à
cette campagne depuis le début des années 90. Respectant ses engagements, elle a établi
successivement une stratégie de développement durable en 1994, un plan d’action de
développement durable en 2003. A l’issue de 3 ans de préparation, sera promulgué en juin 2007 le
Plan national de la Chine face au changement climatique, qui donnera des orientations précises et
chiffrées, ceci pour la première fois. Dans son XIème plan quinquennal, le gouvernement chinois
s’engage à réduire de 20% sa consommation d’énergie par unité de PIB d’ici à 2010, et de 10%
les émissions de substances polluantes.
L’exemple de la construction du barrage des Trois Gorges, illustre la volonté du gouvernement
Chinois, de remplacer une partie des centrales thermiques par l’hydraulique. Cet énorme
investissement permettra à terme de réduire annuellement le rejet de 100 millions de tonnes de
CO2. A l’instar de l’Inde et du Brésil, la Chine a monté un grand nombre de projets MDP.
A cet effet, la Chine s’est fixé trois objectifs principaux :