2 | Les Dossiers du CSTC 2012/2.18
CT Acoustique
et aux bruits de choc entre appartements
et maisons mitoyennes neuves telles que
définies dans la norme.
La présence de voisins aux étages supé-
rieurs et inférieurs rend la situation des
appartements nettement plus complexe,
car il convient de tenir compte du transfert
des bruits dans le sens vertical, horizontal
et même diagonal. L’isolation aux bruits
de choc entre appartements superposés
est également plus délicate; quant à la
réduction du bruit produit par les instal-
lations, elle requiert une attention particu-
lière. Autrement dit, on risque davantage
d’être dérangé par le bruit lorsqu’on vit
en appartement que dans une maison mi-
toyenne. Par chance, les occupants d’ap-
partements ont tendance à se montrer un
peu moins exigeants sur le plan du confort
acoustique que les personnes habitant une
maison mitoyenne. C’est la raison pour
laquelle l’isolement aux bruits aériens est
moins sévère lorsqu’il s’agit d’immeubles
à appartements.
Le présent article passe en revue six
concepts de gros œuvre qui, à l’instar
d’autres systèmes, permettent de satisfaire
à la fois aux critères de confort acoustique
normaux ou supérieurs et à la réglementa-
tion sur la performance énergétique. Dans
chacune des solutions évoquées, le mur
mitoyen se compose de deux parois por-
tantes séparées par une coulisse remplie
d’un isolant thermique :
• concept 1 : bâtiments avec dalles dis-
continues et murs mitoyens à parois
massives sans ancrages (maçonnerie de
blocs silicocalcaires ou voiles de béton,
par exemple)
• concept 2 : bâtiments avec dalles dis-
continues et murs mitoyens à parois se-
mi-légères sans ancrages (en blocs treil-
Tableau 2 Exigences d’isolation aux bruits aériens et aux bruits de choc des maisons mitoyennes neuves (maisons unifamiliales dont le permis de bâtir a été
introduit après le 28 janvier 2008 et partageant un mur mitoyen sur un ou deux côtés) (*).
Local d’émission situé en
dehors de l’habitation
Local de réception situé à
l’intérieur de l’habitation
Confort acoustique normal
(CAN)
Confort acoustique supérieur
(CAS)
Tout type de local
Tout type de local, sauf un
local technique ou un hall
d’entrée
• Isolement aux bruits aériens :
DnT,w ≥ 58 dB
• Isolement aux bruits de choc :
L’ nT,w ≤ 58 dB
• Isolement aux bruits aériens :
DnT,w ≥ 62 dB
• Isolement aux bruits de choc :
L’ nT,w ≤ 50 dB
Local d’émission situé à
l’intérieur de l’habitation
Local de réception situé à
l’intérieur de l’habitation
Confort acoustique normal
(CAN)
Confort acoustique supérieur
(CAS)
Chambre à coucher,
cuisine, living ou salle de
bains indépendante de la
chambre à coucher ou du
local de réception
Chambre à coucher,
bureau
• Isolement aux bruits aériens :
DnT,w ≥ 35 dB
• Isolement aux bruits de choc :
pas d’exigence
• Isolement aux bruits aériens :
DnT,w ≥ 43 dB
• Isolement aux bruits de choc :
L’ nT,w ≤ 58 dB
(*) Si le bâtiment voisin n’est pas affecté au logement, des exigences particulières sont à respecter selon le niveau de nuisances sonores émis
dans les locaux contigus (voir la norme NBN S 01-400-1 pour des informations plus détaillées) [8].
Dans le cas du confort acoustique normal, l’exigence de l’isolement aux bruits de choc doit être majorée de 4 dB si le local de réception de
l’appartement considéré est une chambre à coucher et que le local d’émission du logement voisin est une pièce autre qu’une chambre à coucher.
Lorsqu’on contrôle les performances d’un bâtiment achevé, on considère le résultat comme satisfaisant s’il est inférieur à l’exigence de la
norme diminuée de 2 dB. Cette marge est liée aux incertitudes du modèle de prévision et à l’imprécision des techniques de mesure.
lis ou en blocs de béton, par exemple)
• concept 3 : bâtiments avec dalles dis-
continues, bandes résilientes et murs
mitoyens à parois semi-légères sans
ancrages (en blocs treillis ou en blocs
de béton, par exemple)
• concept4 : immeubles à appartements
avec dalles continues et doubles murs
mitoyens à parois massives (maçonne-
rie de blocs silicocalcaires ou voiles de
béton, par exemple)
• concept 5 : bâtiments avec dalles
continues, bandes résilientes et murs
mitoyens à parois semi-légères sans
ancrages (en blocs treillis ou en blocs
de béton, par exemple)
• concept6 : système industriel constitué
de hourdis.
Afin de faciliter le travail de l’auteur de
projet et la mise en œuvre sur chantier,
chaque concept est décrit dans un tableau
distinct en fin d’article.
Dans la suite du texte, nous nous attache-
rons à expliciter les points suivants :
• transmission des bruits aériens entre
maisons mitoyennes et appartements
juxtaposés (§ 2)
• transmission des bruits aériens entre
appartements superposés (§ 3)
• directives particulières applicables aux
fondations (§ 4)
• directives particulières pour la réalisa-
tion de la jonction avec la toiture (§ 5)
• directives particulières applicables aux
murs intérieurs non porteurs (§ 6)
• réalisation d’une chape flottante pour
atténuer les bruits de choc (§ 7)
• directives particulières pour la mise
en œuvre des bandes résilientes et
contraintes techniques (§ 8)
• directives particulières pour la réalisa-
tion de la jonction avec les façades (§ 9)
• directives particulières applicables aux
murs d’attente et aux murs creux sans
ancrages (§ 10).
2 TRANSMISSION DES BRUITS AÉRIENS
ENTRE MAISONS MITOYENNES ET
APPARTEMENTS JUXTAPOSÉS
2.1 Transmission acousTique direcTe
La transmission directe des bruits aériens
(c’est-à-dire celle qui s’opère à travers
le mur mitoyen) est représentée à la fi-
gure 1 (p. 3) par la flèche ‘Dd’. L’isole-
ment acoustique vis-à-vis de ce mode de
transmission est fortement tributaire de la
manière dont sont reliées les deux parois
composant le mur creux :
• s’il existe des connexions rigides
entre les deux parois (par exemple,
lorsqu’elles sont fixées l’une à l’autre au
moyen de crochets ou de tirants, qu’elles
sont mises en contact par des déchets
ou des balèvres de mortier ou encore
qu’elles sont reliées par des dalles de sol
continues), le mur double se comporte
d’un point de vue acoustique comme
une paroi simple. L’isolation phonique
est alors déterminée en grande partie
par la masse surfacique totale des deux
parois : plus celle-ci est élevée, meil-
leur sera l’isolement aux bruits aériens
directs. Cette situation correspond au
concept de gros œuvre 4, dans lequel
les deux parois massives (par exemple,
2 x 15 cm de blocs silicocalcaires ou
de blocs de béton de masse surfacique
équivalente) sont connectées par la
dalle continue de l’étage supérieur et de
l’étage inférieur. Dans ce cas, l’isole-
ment aux bruits directs est suffisant pour
assurer un confort acoustique normal
• lorsque les deux parois sont totalement