RESEAU DE SURVEILLANCE BIOLOGIQUE DU TERRITOIRE 2016 PAYS DE LA LOIRE B S V G R A N D E S C U L T U R E S – N ° 4 2 D U 1 3 D E C E M B R E 2 0 1 6 rédigé par Adeline CHASTRUSSE Chambre d’agriculture de Loire-Atlantique ACTUALITÉS C URSEURS DE RISQUES Céréales Pucerons à surveiller tout l’hiver si conditions favorables. CÉRÉALES À PAILLE Limaces : pour les parcelles à moins de 2 feuilles - en labour Colza Pression larves altis e globalement faible, faire ses propres comptages. - en non labour et/ou précédent colza ou céréales Pucerons - parcelles non protégées par un traitement de semences et les parcelles à début tallage - pour les autres COLZA Larves altises curseur traduisant le risque vis-à-vis des simulations larvaires - pour les parcelles situées en 44, 85 et sud 49 avec petits colzas, levés lors des vols d’adultes du 25 et 30/09 - pour les autres Dernier BSV de l’année avant reprise en février Bonnes fêtes de fin d’année Retrouver dans cet encadré, les différentes méthodes alternatives existantes pour lutter contre les différents bioagresseurs : lutte agronomique, produits non chimiques, bio contrôle, … Enquête lecteurs BSV Régulièrement nous vous demandons votre avis sur le E nq BSV (contenu, utilité dans votre métier, parution…). uê t e Le Cette enquête nous permet d’améliorer les BSV et ct e ur s que celui-ci réponde au mieux à vos attentes. Merci de répondre à cette nouvelle enquête en cliquant sur le lien l’image ci-jointe. ABONNEMENT BSV Retrouvez le bulletin de santé du végétal sur le web... www.draaf.pays-de-la-loire.agriculture.gouv.fr www.paysdelaloire.chambagri.fr www.fredonpdl.fr … ou inscrivez-vous en ligne pour être informé directement par mail de chaque nouvelle parution : http://www.paysdelaloire.chambagri.fr/menu/ vegetal/surveillance-biologique-du-territoire/sinscrireau-bsv-cest-gratuit.html Page 2 RESEAU DE SURVEILLANCE BIOLOGIQUE DU TERRITOIRE 2016 PAYS DE LA LOIRE So mm air e BSV GRANDES CULTURES–N°42 C ÉRÉALES À PAILLE Réseau d’observations 61 parcelles sont renseignées cette semaine avec la répartition suivante : Loire Atlantique 11, Maine et Loire 17, Mayenne 7, Sarthe 10 et Vendée 16 40 blé tendre, 3 blé dur, 11 orge et 7 triticale Stade phénologique et état des cultures Dans le réseau, les stades vont de germination à mi-tallage. Les 3/4 des parcelles du réseau sont maintenant à plus de 3 feuilles. La parcelle en cours de germination correspond à une parcelle de blé dur semée le 1er décembre ; les parcelles à 1 feuille : à des semis du 4 au 11/11 ; les parcelles à 2 feuilles : à des semis du 27/10 au 11/11. Les céréales continuent de se développer sans présence de problèmes majeurs. Des décolorations de feuilles sont toujours observées dues au gel et à des symptômes de phytotoxicité. Des dégâts de taupins sont signalés en 85 dans une parcelle de triticale. Des dégâts d’oiseaux sont également constatés dans certaines parcelles. À noter la présence de quelques dégâts en sud Vendée (marais), de mulots et campagnols dans des parcelles de blé dur. La vigilance doit être de mise vis-à-vis de la multiplication de ces ravageurs. Stades des parcelles de céréales du réseau (en % du total de parcelles de céréales observées) sem 49 sem 50 50% 44% 45% 38% 40% 35% 31% 30% 23% 25% 20% 20% 15% 11% 10% 5% 6% 2% 5% 13% 5% 2% 0% 2% 0% Germination 1 ère feuille étalée 2 feuilles étalées 3 feuilles étalées + de 3 feuilles étalées début tallage mi tallage Adventices La pression adventices dans les parcelles du réseau est globalement peu importante. Quelques dicotylédones sont observées cette semaine : gaillet, véroniques, coquelicot, rumex, plantain lancéolé, mourons, … Pour les parcelles à moins de 2 feuilles CA 44 Limaces En labour En non labour et /ou précédent colza ou céréales Légère augmentation de la pression limace au sein du réseau au niveau des captures. Sur les 42 parcelles du réseau ayant effectué du piégeage cette semaine, il y a eu des captures dans 18 parcelles : de 1 à 36 limaces/m², moyenne de 7 limaces/m² dans les parcelles avec captures (contre 5 la semaine dernière). Les parcelles avec le plus de captures sont, en général, des parcelles à risque : semis direct ou non labour, précédent colza. Le temps doux et l’humidité constante ont pu favoriser les populations. Cependant, toujours peu de dégâts constatés dans les parcelles du réseau : 20 parcelles concernées, toujours globalement peu intenses avec 11 % de plantes touchées en moyenne sur les parcelles concernées (de 1 à 95 %). 1 parcelle dépasse le seuil de risque (toujours la parcelle en semis direct). Page 3 RESEAU DE SURVEILLANCE BIOLOGIQUE DU TERRITOIRE 2016 PAYS DE LA LOIRE So mm air e BSV GRANDES CULTURES–N°42 Limaces nombre de parcelles dans chaque catégorie d'attaque Répartition des parcelles du réseau dans chaque classe de dégâts de limaces (exprimé sen % de plantes attaquées) 35 30 25 20 15 10 5 0 aucune de 1 à 10 % sem 49 de 10 à 30 % plus de 30% sem 50 Dans les prochains jours, un doux et sec est annoncé, mais l’humidité matinale a tendance à toujours être présente. Les conditions sont donc toujours plutôt favorables à l’activité des limaces. La vigilance doit se maintenir pour les parcelles à risque (travail simplifié, précédent colza) et actuellement à moins de 2 feuilles. Le risque est faible pour les autres parcelles. Évaluer ses risques de dégâts de limaces sur sa parcelle, c’est prendre en considération : - l’évolution des captures, - la quantité de plantes attaquées - le stade de la culture, - la vigueur et la capacité de compensation de la plante, - les conditions météo en cours et à venir, - la présence d’auxiliaires. Carabe sous un piège à limace CA 85 Ne pas oublier les auxiliaires ! Des carabes sont toujours observés dans le réseau. Les auxiliaires prédateurs des limaces sont nombreux : oiseaux, reptiles, petits mammifères, insectes coléoptères (carabes, staphylins odorants), araignées, … Préparation fine du sol en surface pour éviter les refuges aux limaces Soigner le semis pour une levée rapide et un bon démarrage de la culture et ainsi limiter la durée de la phase sensible. En interculture, les déchaumages successifs perturbent le cycle des limaces ; le broyage fin des résidus et leur répartition homogène réduisent les abris pour les limaces. Retrouver plus d’informations sur les limaces : http://www.pays-de-la-loire.chambres-agriculture.fr/publications/ publications-des-pays-de-la-loire/detail-de-la-publication/actualites/limaces-prevenir-par-lagronomie-plutot-que-guerir-pardes-traitements/ Période de risque Du semis au stade 3 feuilles Seuil de risque Pas de seuil de risque. C’est l’analyse d’un ensemble de facteurs qui va constituer la prise de décision : évolution des captures et des dégâts, conditions météo, vigueur et stade de la culture, présence d’auxiliaires, … Source : Arvalis, d’après les résultats du CASDAR RESOLIM Page 4 RESEAU DE SURVEILLANCE BIOLOGIQUE DU TERRITOIRE 2016 PAYS DE LA LOIRE So mm air e BSV GRANDES CULTURES–N°42 Pucerons Pour les parcelles non protégées par un traitement de semences et les parcelles à début tallage Pour les autres Malgré des températures plus douces, toujours très peu de pucerons sont observés dans le réseau (plusieurs parcelles protégées avec un traitement de semences). Quelques interventions insecticides ont été réalisées la semaine dernière, en même tant que les herbicides (signalées dans 2 parcelles du réseau et hors réseau). Sur les 42 parcelles du réseau renseignées, des pucerons sont observés uniquement dans 4 parcelles avec moins de 10% des plantes concernées. Les conditions d’observations étaient globalement satisfaisantes. Pour rappel, l’année dernière, la moitié des parcelles étaient concernées par la présence de pucerons ! Les observateurs du réseau ont mis en œuvre la méthode « sac plastique ». Sur les 35 parcelles où la méthode a été appliquée, un puceron ailé a été observé dans 1 seul cas en 85. Les températures annoncées dans les prochains jours sont toujours favorables à l’activité des pucerons. Le risque puceron concerne : - les parcelles non protégée par un traitement de semences - les parcelles qui arrivent à début tallage Le risque continue d’être faible pour toutes les autres parcelles. La vigilance doit se maintenir tout l’hiver tant que les températures restent douces. Quelques rappels : - vols possible si T°> 12°C - activité des pucerons et multiplication si T°> 5°C Votre parcelle est concernée par le risque puceron : - si elle n’est pas protégée par un traitement de semences - en cas de protection de semences, dès que le stade de la céréale arrive à début tallage. RESEAU DE SURVEILLANCE BIOLOGIQUE DU TERRITOIRE 2016 PAYS DE LA LOIRE Page 5 So mm air e BSV GRANDES CULTURES–N°42 Pucerons (suite) Comment observer les pucerons ? L’observation des pucerons est à effectuer pendant les heures les plus chaudes de la journée. En effet, lorsqu’il fait frais, les pucerons se réfugient à la base des plantes, rendant leur détection plus difficile. Lorsqu’il fait chaud, ils sortent du collet des plantules, ce qui les rend plus visibles Si les conditions ne sont pas propices aux observations au champ (vent et pluie), une méthode simplifiée peut être mise en œuvre pour définir la présence ou non de pucerons : prélever une vingtaine de plantes à différents endroits (traverser la parcelle en diagonale) et les mettre dans un sac plastique transparent, puis placer le sac près d'une source de chaleur. En cas de présence de pucerons, les insectes seront très rapidement visibles sur les parois du sac (source : lettre info Arvalis Midi-Pyrénées) ATTENTION : cette méthode ne permet pas de déterminer le pourcentage de plantes touchées, mais permet au moins de savoir si les pucerons sont présents dans la culture. Seuil de risque Période de risque Á partir de 10% de plantes porteuses d’au moins 1 puceron. Lorsque ce seuil est atteint, un second seuil est fixé : présence de pucerons sur les parcelles pendant plus de 10 jours consécutifs. Á partir de 1 feuille de la céréale. C OLZA Réseau d’observations 20 parcelles sont renseignées cette semaine sous VGOBS avec la répartition suivante : Loire Atlantique 3, Maine et Loire 4, Mayenne 1, Sarthe 7 et Vendée 5 Stade phénologique et état des cultures Au sein du réseau, les stades s’étalent de 7 feuilles ( B7) à 8-9 feuilles. La majorité des parcelles est à plus de 8 feuilles. Quelques macules de phoma peuvent toujours être observées, comme tous les ans à la même époque. À noter que des pucerons (verts et cendrés) sont toujours visibles sur plantes et dans les cuvettes jaunes. Stades des parcelles de colza du réseau (en % du total de parcelles de colza observées) sem 49 sem 50 100% 90% 81% 80% 60% 40% 20% 19% 10% 0% 7 feuilles vraies (B7) Rosette (9 feuilles et plus) Page 6 RESEAU DE SURVEILLANCE BIOLOGIQUE DU TERRITOIRE 2016 PAYS DE LA LOIRE BSV GRANDES CULTURES–N°42 So mm air e C OLZA Quelques retours des pesées de biomasse entrée hiver dans les parcelles du réseau : moyenne de 1,3 kg/m² (2,27 kg/m² sur 11 parcelles l’année dernière) sur 10 parcelles du réseau. Très grande disparité entre les parcelles avec des pesées allant de 0,076 à 2,9 kg/m². Pesées entrée hiver (kg/m²) dans les parcelles du réseau SBT Pays de Loire valeur pesée (kg/m²) 3,5 3 2,5 2 1,5 1 0,5 0 13-août 18-août 23-août 28-août 02-sept. 07-sept. 12-sept. 17-sept. 22-sept. 27-sept. Date de semis Curseur traduisant le risque vis-à-vis des simulations larvaires Grosse altise ou Altise d’hiver - larves Pour les parcelles situées en 44 ,85 , sud 49 avec petits colzas, levés lors des vols d’adultes (25 et 30/09) Pour les autres Résultats des comptages au sein du réseau : - méthode Berlèse : le comptage s’est fait au total sur 19 parcelles (sur 3 semaines). 12 tests sont positifs. Grande disparité entre les parcelles mais globalement pression plutôt faible : de 0,03 à 6,5 larves par plante, avec une moyenne de 1,6 larves/plante sur les tests positifs (moyenne de 1 larve/plante sur tous les tests). - méthode dissection : comptage sur 17 parcelles (sur 3 semaines) et 7 résultats positifs. Moyenne de 43% de plantes touchées sur les résultats positifs (de 5 à 100%) ; moyenne de 17% de plantes touchées sur la totalité des parcelles. Il est important de faire SES propres comptages dans SA parcelle. Les parcelles à surveiller et où des comptages larvaires doivent être réalisés avant toute décision d’intervention sont toujours les parcelles à risque moyen et fort (voir grille de risque ci-dessous) situées en 44, 85 et sud 49 avec des colzas levés au 25/09 et au 30/09. Dans tous les autres cas, le risque vis-à-vis des larves reste faible. Pour comptabiliser les larves dans les colzas, 2 méthodes sont possibles : - La méthode de dissection : prélever une vingtaine de plantes et disséquer les pétioles pour observer la présence de larves et de galeries. - La méthode Berlèse : simple, rapide et qui permet de dénombrer les larves y compris sur des colzas peu développés retrouver le protocole de la méthode dans les BSV précédents RESEAU DE SURVEILLANCE BIOLOGIQUE DU TERRITOIRE 2016 PAYS DE LA LOIRE Page 7 Grosse altise ou Altise d’hiver - larves (suite) So mm air e BSV GRANDES CULTURES–N°42 Reconnaissance et caractéristiques Les larves d’altises mesurent entre 1,5 et 8 mm, selon leur stade de développement. Elles sont de couleur translucide à blanchâtre. On doit trouver ces 3 éléments caractéristiques : - 3 paires de pattes thoraciques (absence de ces pattes chez les larves de charançons) - Une tête brun foncé bien développée - Une plaque pigmentée brun foncé à l’extrémité postérieure Plaque pigmentée brun foncé à l’extrémité postérieure CA 44 1 tête brun foncé bien développée 3 paires de pattes thoraciques « Gagner la course contre les altises d’hiver - Larves » : retrouver ce dossier spécial sur les larves d’altises d’hiver, rédigé par Terres Inovia et les Chambres d’Agriculture Bretagne et Pays de la Loire, avec l’appui des données des BSV, en cliquant ICI. Période de risque Du stade 5-6 feuilles vraies (B5-B6) jusqu’à la sortie de l’hiver. Seuil indicatif de risque Il va dépendre du niveau de risque de la parcelle. Risque moyen à fort : Méthode Berlèse : 2 à 3 larves par pieds Méthode dissection : 70% des plantes avec présence d’au moins 1 larve Risque faible : aucun seuil. Les colzas supportent bien plus de 2-3 larves avant de subir des dégâts (ports buissonnants). Sans pouvoir établir de seuil actuellement, on observe qu’en dessous de 10 larves par pied les dégâts sont quasi absents dans ces situations. RESEAU DE SURVEILLANCE BIOLOGIQUE DU TERRITOIRE 2016 PAYS DE LA LOIRE Page 8 So mm air e BSV GRANDES CULTURES–N°42 Jeune larve de tenthrède ÉcophytoPIC Retrouvez toute l’actualité sur la protection intégrée des cultures via le portail dédié : http://grandes-cultures.ecophytopic.fr/grandes-cultures (*) 1 = risque faible; 2 = risque assez faible; 3 = risque moyen; 4 = risque assez fort; 5 = risque fort RESEAU DE SURVEILLANCE BIOLOGIQUE DU TERRITOIRE 2016 PAYS DE LA LOIRE Rédacteur : Adeline CHASTRUSSE - CA 44 - [email protected] Directeur de publication : Jean-Loïc LANDREIN - président du Comité régional de surveillance biologique du territoire Groupe technique restreint : Arvalis, Chambres départementales d’agriculture (CA 44, CA 49, CA 53, CA 72, CA 85), Coop de France Ouest, Négoce Ouest, Terres Inovia Observateurs : Acti Négoce, Agriculteurs, Agrial, AgriNégoce, AMC, Anadiag France, Arvalis, Bernard Agriservice, Brouard AgroSolutions, CAM, CAPL, CAVAC, CA 44, CA 49, CA 53, CA 72, CA 85, CER France 53 et 72, CLASEL, Coop Herbauges, ECLA, FNAMS, GEVES, Hautbois SAS, Pelé Agri-Conseil, SAS Jeusselin, Soufflet Atlantique. Ce bulletin est produit à partir d’observations ponctuelles. S’il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut être transposée telle quelle à la parcelle. La CRAPL dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises par les agriculteurs pour la protection de leurs cultures et les invite à prendre ces décisions sur la base des observations qu’ils auront réalisées sur leurs parcelles. Action pilotée par le ministère chargé de l’Agriculture, avec l’appui financier de l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto.