Ú
Phase non inflammatoire
(tolé-
rance immune ou immunotolé-
rance): fréquente chez l’adulte jeune,
avec forte réplication virale, mais
sans symptôme ni lésion hépatique
car la réponse immune de l’orga-
nisme est faible. En raison d’une
forte virémie, les patients sont très
contagieux, notamment pour leur
entourage.
Ú
Phase inflammatoire
(clairance
immune ou rupture de tolérance) :
le système immunitaire s’active et
est à l’origine d’une lyse des hépa-
tocytes infectés. Cette phase de plu-
sieurs mois ou années est marquée
par une réplication virale associée
à une élévation des transaminases
et à l’apparition de lésions hépa-
tiques. On distingue les hépatites B
chroniques actives à virus sauvage
ou à mutant pré-core (pré-C ; mais
cette notion a de moins en moins
d’importance, en particulier pour la
prise en charge thérapeutique).
Ú
Phase de portage inactif:
marquée
par la diminution voire l’arrêt de la
réplication virale avec normalisation
des transaminases et disparition du
processus inflammatoire hépatique.
Le portage inactif est le profil le plus
fréquent en France (70% des cas).
Chez certains patients, un traitement
est nécessaire pour atteindre ce stade.
La “guérison fonctionnelle” peut alors
parfois survenir ou l’infection peut
passer en phase de réactivation.
Ú
Phase de réactivation:
caractérisée
par des épisodes de réactivation
virale, spontanés ou favorisés par
un état d’immunosuppression,
asymptomatiques le plus souvent
ou qui peuvent se présenter sous la
forme d’une hépatite aiguë, avec ou
sans ictère.
ÉVOLUTION
Hépatite aiguë
Plus de 90% des adultes infectés en
bonne santé résolvent spontanément
leur infection. Dans moins de 1% des
cas, une hépatite B aiguë symptoma-
tique peut se compliquer par une hépa-
tite fulminante; mortelle dans 80%
des cas en l’absence de transplanta-
tion hépatique, celle-ci correspond à
une nécrose massive du foie et se
manifeste par une encéphalopathie
hépatique (trouble cérébral observé
en cas d’insuffisance hépatique sévère,
associant troubles moteurs, troubles
du comportement et de la conscience)
avec astérixis (mouvements de flexion
et d’extension des poignets ressem-
blant à des battements d’ailes de
papillon), aboutissant au coma et à
un syndrome hémorragique.
Hépatite chronique
La gravité et l’évolution de l’hépatite B
chronique dépendent du stade de la
maladie au moment de sa découverte,
de l’importance de la réplication virale
et de la réaction immunitaire de l’or-
ganisme vis-à-vis du virus.
Chez certains patients, la maladie
est peu active, voire inactive, mais
il faut garder en mémoire qu’une
réactivation est toujours possible.
Chez d’autres patients, la destruction
des cellules hépatiques infectées
peut entraîner la formation d’un
tissu cicatriciel hépatique : c’est la
fibrose hépatique, dont le stade le
plus sévère est la cirrhose.
Ú
La cirrhose
est caractérisée par
une inflammation chronique qui
entraîne la destruction des cellules
hépatiques et leur régénération anar-
chique, sous forme de nodules. Elle
concerne 20% des patients après
vingt ans d’évolution de la maladie.
Une fois installée, elle est irréversible
et évolue, même en l’absence de
réplication virale.
Ú
L’hépatocarcinome
(cancer du foie
ou carcinome hépatocellulaire, CHC)
se développe selon un processus
multifactoriel lié aux effets onco-
gènes directs du VHB et à la cirrhose
elle-même. L’incidence annuelle des
hépatocarcinomes est de 2% chez
les patients atteints d’une hépatite B
chronique ayant une cirrhose.
DIAGNOSTIC
Les analyses sanguines recherchent
en particulier certains marqueurs
spécifiques du VHB, sérologiques
(Ag HBs, Ag HBe, Ac anti-HBc totaux
et IgM, pour immunoglobulines M,
anti-HBe et anti-HBs) et moléculaires
(ADN du VHB...).
Hépatite aiguë
Les signes cliniques conduisent à la
réalisation des examens biologiques
qui affirment le diagnostic :
Úles transaminases sont augmen-
tées de dix à trente fois la normale;
Úl’Ag HBs est présent. Il est détec-
table avant l’apparition des signes
cliniques ;
Úles Ac anti-HBc, de type IgM au
début de la symptomatologie,
34 L’INFIRMIÈRE LIBÉRALE MAGAZINE - N° 330 - NOVEMBRE 2016
Cahier de
formation n° 95
Expertise
Il est important d’identifer
les porteurs inactifs
DrStéphane Chevaliez, Centre national de référence
des hépatites B, C et delta de l’hôpital Henri-Mondor,
Créteil (Val-de-Marne)
« Plusieurs consultations sont souvent nécessaires pour pouvoir
documenter la “phase” de l’hépatite B chronique et identifier les porteurs
inactifs. Ces derniers ne nécessitent pas de traitement, mais il est
important de les identifier afin de les surveiller. »
DR
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