VI. Le règlement Allégations en pratique : quelles conséquences pour le
consommateur ?
En France, 15,4% de la population adulte consomme un complément alimentaire au moins une fois par an (Inca
2, 2006). Les études montrent que le consommateur de compléments alimentaires fait plus attention à son
hygiène de vie que la moyenne de la population : il a une activité physique régulière, un bon équilibre
nutritionnel, et est conscient que sa santé en dépend.
En Europe, on retrouve le même type de profil de consommation dans la plupart des pays.
Le consommateur cherche de l’information, il lit les étiquetages. Environ 40% estiment que l’information est
insuffisante. Il la cherche majoritairement dans les points de vente et sur Internet (Source : Expansion
Consulteam, janvier 2012, enquête sur 200 consommateurs français de compléments alimentaires).
A. La problématique des libellés des allégations
Dans le cadre de son mandat, l’EFSA a procédé à une évaluation scientifique des allégations. Il en résulte des
allégations parfois compliquées à comprendre par le consommateur moyen.
En 2012, SYNADIET a fait réaliser par la TNS Sofres une enquête sur 5 allégations estimées peu compréhensibles,
auprès de 991 consommateurs :
- La bétaïne contribue au métabolisme normal de l’homocystéine. (1)
- Le cuivre contribue au maintien des tissus conjonctifs normaux. (2)
- Le magnésium contribue à l’équilibre électrolytique. (3)
- Le manganèse contribue à protéger les cellules du stress oxydatif. (4)
- L'acide pantothénique contribue à la synthèse normale et au métabolisme des hormones stéroïdiennes, de
la vitamine D et de certains neurotransmetteurs (5)
Selon le règlement N° 432/2012, ces allégations devraient figurer sur les packagings utilisant ces ingrédients.
Le consommateur interrogé avait le choix entre 4 indications, ou « je ne sais pas ce que cela veut dire ». En
moyenne, 25% des personnes interrogées donnent la bonne réponse. 40% déclarent immédiatement ne pas
comprendre l’allégation. Enfin, 35% comprennent mal l’allégation et lui donnent un autre sens.
A titre d’illustration, une allégation relative au système cardio-vasculaire est comprise par 11% des
consommateurs comme une allégation relative à l’immunité (1). Une allégation relative au bon fonctionnement
hormonal est comprise par 13% des consommateurs comme une allégation relative aux performances des
neurones (5).
Si les allégations validées ont prouvé leur efficacité scientifiquement, encore faut-il que le consommateur
identifie et comprenne l’action du produit. Sans cela, il risque d’utiliser un produit à mauvais escient, ou de ne
plus rien acheter faute de compréhension.
B. Les produits qui n’ont plus d’allégations depuis le 14 décembre 2012
La plupart des substances évaluées par l’EFSA ont été considérées comme ayant un niveau de preuves
scientifiques insuffisant pour avoir une allégation validée.
De fait, depuis le 14 décembre 2012, les produits vendant les substances concernées ne peuvent plus avoir
d’allégations sur leur packaging.
Comment le consommateur peut-il dorénavant se repérer ? Connaît-il suffisamment les ingrédients pour
acheter sans plus d’indications ? Ou ne les connaît–il pas ?
Afin de répondre à cette question, SYNADIET a réalisé en mars 2014 une enquête auprès d’une trentaine de
consommateurs de catégorie socio-professionnelle moyenne à élevée.
4 substances, considérées comme relativement connues, ont été testées : la spiruline, les ferments lactiques,
l’onagre et la myrtille, en question ouverte : « à votre avis, quelle est l’action santé de … ? »