Chaque banque secondaire dispose d’un compte auprès de la BC . Elle l’alimente en
monnaie centrale en déposant une partie des créances qu’elle détient sur les agents
économiques pour une durée plus ou moins longue. La BC prélève à cette occasion un taux
d’intérêt, qui sera le taux directeur du crédit (si il s’élève la banque secondaire relèvera le
taux qu’elle impose à ses clients). C’est à partir de leur compte auprès de la BC que les
banques secondaires règlent les soldes de leurs opérations interbancaires.
2.2 Le rôle du marché monétaire
La révolution des 3 D et l’essor du marché monétaire
Fini le temps où la BC contrôlait le volume et la nature des crédits distribués par les
banques. Depuis la décennie 80 et la libéralisation des marchés (déréglementation,
dérégulation, décloisonnement : les « 3D »), les banques peuvent se procurer la monnaie
dont elles ont besoin sur le marché monétaire. Mais en quoi consiste ce marché ? Tout
simplement la rencontre des offres et des demandes émanant des agents à capacité de
financement (ils offrent de la monnaie et achètent des titres de créance) et des agents à
besoin de financement (ils vendent des titres contre de la monnaie). De cette confrontation
entre offre et demande résulte un prix de la monnaie : le taux d’intérêt.
Le pouvoir résiduel de la BC
Bien que réduit, il reste important : la BC garde une relation privilégiée avec les banques
secondaires (le marché interbancaire) et cela lui permet d’influer sur le niveau des taux
d’intérêt : en achetant un plus ou moins grand volume de créances proposées par les
banques secondaires la BC rend plus ou moins facile leur refinancement et alimente plus ou
moins le marché en monnaie centrale, ce qui influe indirectement sur le niveau du taux
d’intérêt… , puisque si la monnaie est rare le taux monte et si elle est abondante…il baisse.
Le rôle de la BC devient encore plus important en cas de crise de liquidité : quand plus
personne ne veut se risquer à acheter des créances, la BC joue le rôle de prêteur « en
dernier ressort » ! (cf. en 2009 ).
Qui sont les « agents excédentaires » sur le marché monétaire ?
Des entreprise, des compagnies d’assurance, des groupes financiers, des individus
opulents…Deux exemples parmi d’autres : les centrales d’achat de groupes comme
Carrefour, Auchan profitent du décalage entre la vente des produits aux consommateurs et
le paiement des fournisseurs et placent leur abondante trésorerie à court terme sur le
marché monétaire. De même les compagnies d’assurances mettent à profit le décalage
entre le paiement des primes par leurs clients et le remboursement des sinistres.
III) Les limites de la création monétaire
3.1 Il faut se garder de l’inflation et de la déflation.
Formellement la quantité de monnaie que peut créer un système bancaire ne doit pas
excéder la valeur du volume de la production qui sera présentée à l’échange,
• Si la création de monnaie est excessive
le pouvoir d’achat de chaque unité monétaire s’effondre (inflation). Cette inflation pénalise
particulièrement les détenteurs de revenus fixes qui ne peuvent renégocier leur contrat :
bailleurs de logement ou de commerce, prêteurs à long terme, retraités etc., en revanche
les acteurs qui peuvent répercuter les hausses de prix s’en sortent bien. On assiste donc à
une modification de la répartition de la valeur ajoutée, comme cela fut le cas dans les
années 70. Mais l’inflation entraine d’autres conséquences : elle peut dissuader les