2 - Livret - La philosophie de la Renaissance
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TROISIÈME SUJET MARSILE FICIN ET LE NÉOPLATONISME MÉDICÉEN I PRÉSENTATION 1 - Marsile Ficin (Marsilius Ficinus), père néoplatoncien de l’humanisme de la Renaissance 2 - Un auteur de la Renaissance italienne du 16ème siècle 3 - Ses relations avec les autres humanistes de son temps 4 - Un représentant du néoplatonisme médicéen II ÉLÉMENTS BIOGRAPHIQUES (1433-1499) 1 - Origines familliales 2 - Des études pour être médecin comme son père 3 - Sa rencontre de la pensée de Platon lors de ses études, une véritable passion 4 - Son retour à Florence en 1459 et sa rencontre avec Cosme de Médicis (1389-1464) 5 - Depuis 1439, des savants grecs comme Gemiste Pléthon ont fait connaitre Platon et le néoplatonicisme 6 - Cosme de Médicis l’invite alors à promouvoir la pensée de Platon 7 - En 1459, Marsile Ficin apprend le grec auprès de Jean Argyropoulos 8 - En 1459, la fondation de l’Académie platonicienne de Florence, l’Accademia neoplatonica 9 - L’installation de cette académie dans la Villa Medicea di Careggi en 1462 10 - Un immense travail de traduction en parallèle avec ses propres travaux 11 - En 1473 il est ordonné prêtre et nommé chanoine de San Lorenzo en 1487 12 - Sa mort en 1499, le symbole de la fin d’une période pour l’Humanisme III SON ŒUVRE 1 - Une œuvre double, d’éditions et de publications personnelles 2 - Une œuvre importante de traducteur, au sens de l’Humanisme de la Renaissance - Hermès Trismégiste (Corpus Hermeticum), en 1471 - Le De Monarchia, de Dante, en 1476 - Les Dialogues de Platon, en 1484 - Les Ennéades de Plotin, en 1486 - Du pseudo-Denys l'Aréopagite, en 1496 - Des traités de Jamblique, de Proclus et de Porphyre de Tyr, en 1497 - Les Oracles chaldaïques - Des Hymnes orphiques 3 - Ses œuvres personnelles - Traité sur le Plaisir, en 1457 - De Amore (De l'amour) ou Commentarium in Convivium Platonis (Commentaire au Banquet de Platon), en 1469 - De Christiana Religione, en 1474 - Theologia Platonica de immortalitate animae, en 1482 - Compendium in Timaeum, en 1484 - Di Dio et anima - De Divino furore - De Voluptate - De Sole - De triplici vita (De la triple Vie), en 1489 - De vita libri tres (sur l’hygiène physique et mentale des lettrés) - De lumine (De la lumière), en 1492 - Commentaire du Philèbe de Platon - Correspondance (1474-1494) 4 - Son ouvrage principal : Théologie platonicienne de l'immortalité des âmes 5 - Faire revivre la pensée et l’esprit de Platon, mission pensée comme une nouvelle naissance Association ALDÉRAN © - cycle de cours “La philosophie de la Renaissance” - Code 4310 - 10/01/2011 - page 49 IV PRINCIPALES THÈSES DE LA PENSÉE DE MARSILE FICIN 1 - Le retour à la pensée grecque et au néoplatonisme sur le plan spirituel 2 - Il s’oppose à l’aristotélicisme des écoles de son temps qu’il accuse de détruire la religion 3 - Une méfiance à l’égard du renouveau scientifique 4 - Une tentative de régénération de la foi par un néoplatonisme christianisant 5 - Un syncrétisme néoplatonicien, inspiré d’une mythique prisca theologia 6 - L’homme est en exil, un microcosme dans le macrocosme, entre machina mundi et spiritus mundi 7 - L’homme doit redevenir conscient de son immortalité, son ascension contemplative et unitive 8 - Le thème du grand retour 9 - Le monde est à lire comme un monde magique de signes et de symboles 10 - Sa conception de l’art, le beau redevient un des transcendantaux et un chemin vers Dieu 11 - Une pensée qui abolit les frontières entre sacré et profane, la sacralisation du monde 12 - Une pensée magique, fondatrice de l’hermétisme de la Renaissance, l’exemple de astrologie V CONCLUSION 1 - Un philosophe essentiel de la Renaissance, pourtant plus médiéval qu’on ne le pense 2 - Un second Platon, l’interprète platonicien du premier Humanisme 3 - Un penseur qui aura un rayonnement majeur sur l’humanisme de la Renaissance 4 - Une descendance multiple ORA ET LABORA Association ALDÉRAN © - cycle de cours “La philosophie de la Renaissance” - Code 4310 - 10/01/2011 - page 50 Document 1 : À gauche, portrait posthume de Cosme de Médicis l’ancien (1389-1464) peint vers 1518-1519 par Jacopo Pontormo (1494-1557), portrait aujourd’hui à la Galerie des Offices à Florence. À droite, statue de Laurent de Médicis dit “Le Magnifique” (1449-1492), situé dans le passage des Offices à Florence. En bas, portrait de Cosme 1er (1519-1574). Association ALDÉRAN © - cycle de cours “La philosophie de la Renaissance” - Code 4310 - 10/01/2011 - page 51 Document 2 : Tableau généalogique de la famille des Médicis. Document 3 : Benozzo Gozzoli peignit en 1459 ce Cortège des Mages pour la chapelle privée du palais Médicis. La procession met en scène la famille des Médicis dans une perspective politico-religieuse. On a longtemps voulu reconnaître en tête du cortège Laurent le Magnifique, avec un luxe qu'elle ne se permettait jamais dans l'espace public. Association ALDÉRAN © - cycle de cours “La philosophie de la Renaissance” - Code 4310 - 10/01/2011 - page 52 Document 4 : Ce tableau de Boticelli (1445-1510), intitulé Adoration de la Vierge (1475), met en scène la cour des Médicis. Cette représentation symbolise à la fois la posture du projet médicéén (ce qui peut être lu comme “nous sommes avec Dieu”, ou qui peut aussi s’entendre dans cette vision politico-artistico-religieuse de Cosme de Médicis “Dieu est avec nous”), le ralliement des artistes et intellectuels à cette cour et l'affirmation de l'importance de cette cour de Florence sur les arts et les terres alentour. Au centre Cosme, Pierre et Jean de Médicis. Pic de la Mirandole fait partie des spectateurs de la dévotion. Quant au peintre, son regard est ailleurs, il nous fait face tout à droite, dans une sorte de clin d’oeil avec les spectateurs. Association ALDÉRAN © - cycle de cours “La philosophie de la Renaissance” - Code 4310 - 10/01/2011 - page 53 Document 5 : De gauche à droite, Marsile Ficin, Cristoforo Landino, Angelo Poliziano et Demetrios Chalkondyles. Détail d'une fresque (1486-1490) de Domenico Ghirlandaio dans la chapelle Santa Maria Novella à Florence. Document 6 : Buste de Marsile Ficin dans la cathédrale de Florence. Association ALDÉRAN © - cycle de cours “La philosophie de la Renaissance” - Code 4310 - 10/01/2011 - page 54 Document 7 : La Villa di Careggi aujourd’hui. Cosme l'Ancien y installa son Académie platonicienne où les humanistes entourant Marcile Ficin pouvaient jouir d'une oisiveté toute philosophique. La Villa di Careggi, entrée latérale. Coté jardin. Association ALDÉRAN © - cycle de cours “La philosophie de la Renaissance” - Code 4310 - 10/01/2011 - page 55 Coté jardin, vue depuis le bassin. Document 8 : Représentation idéalisée (19ème siècle) d’une réunion de l’académie de Marsile Ficin à la villa Careggi. Laurent le Magnifique est représenté assis et Marsile Ficin enseigne au centre du tableau. Association ALDÉRAN © - cycle de cours “La philosophie de la Renaissance” - Code 4310 - 10/01/2011 - page 56 Document 9 : À propos de sa conception de l’homme, entre monde spirituel et monde matériel. L’âme elle-même étant très pure, comme l’enseigne la vraie philosophie, elle n’est unie à ce corps grossier et terreux, si différent d’elle, que par une sorte de corpuscule éthéré et diaphane, que nous appelons “esprit” [qui est] né sous l’influence de la chaleur du cœur de la partie la plus limpide du sang, et répandue ensuite dans l’ensemble du corps. Marsile Ficin Théologie platonicienne Document 10 : À propos de sa théologie de la lumière, dans laquelle la lumière terrestre est le reflet de la Lumière divine. Regarde la lumière, dans le monde matériel, pleine de toutes les formes de toutes les choses, soustrais la matière, laisse le reste : tu obtiens l’âme, lumière incorporelle, omniforme, mobile. Ôte-lui, derechef, le mouvement, déjà tu atteins l’intellect angélique, lumière incorporelle, omniforme, immuable. Enlève-lui aussi cette diversité, par laquelle une forme se différencie selon sa luminosité, et qui est emplie d’une lumière venue d’ailleurs, afin que l’essence de la lumière et de chaque fortune soit identique et que la lumière se forme elle-même et, au-travers de ses formes, forme toutes choses. Cette lumière brille infiniment parce qu’elle brille de sa propre nature et elle n’est point souillée, ou comprimée, quand elle se mélange à autre chose, elle est là à travers toutes choses, parce qu’elle n’appartient à aucune, à aucune en propre, de sorte qu’elle fulgure à travers toutes choses équitablement. Elle vit à partir de soi et elle procure la vie aux choses tout entières, puisque son ombre est telle la lumière du Soleil, donnant seule la vie aux réalités corporelles. (…). Ainsi, qu’est-ce que la lumière du Soleil ? L’ombre de Dieu. Ainsi, qu’est-ce que Dieu ? Dieu est le Soleil du Soleil ; la lumière du Soleil est Dieu dans le corps du monde ; Dieu est la lumière du Soleil au-dessus des intellects angéliques. Marsile Ficin Lettre à Michele Mercati de San Miniato Lettres, Traduction Julie Raynaud et Sébastien Galland, Vrin, 2010, p. 21 Association ALDÉRAN © - cycle de cours “La philosophie de la Renaissance” - Code 4310 - 10/01/2011 - page 57 Document 11 : Marsile Ficin représenté dans l'initiale du frontispice d'un de ces ouvrages. Association ALDÉRAN © - cycle de cours “La philosophie de la Renaissance” - Code 4310 - 10/01/2011 - page 58 POUR APPROFONDIR CE SUJET, NOUS VOUS CONSEILLONS Quelques ouvrages de Marsile Ficin (en plus de ceux disponibles dans l’édition des Belles Lettres) - Lettres, Traduction Julie Reynaud et Sébastien Galland, Vrin, 2010 - Quid Sit Lumen, Allia, 1998 - Métaphysique de la lumière : (Opuscules, 1476-1492), L'Act Mem, 2008 Livres sur Marsile Ficin - Éric Weil : Ficin et Plotin, présentation par Alain Deligne et M. Engelmeier, L'Harmattan, 2007 - Marsile Ficin (1433-1499), Raymond Marcel (1958), Les belles lettres, 2007 - Marsile Ficin, les platonismes de la Renaissance, sous la direction de Pierre Magnard, Éditions Vrin, 2008 - Marsile Ficin et l'art, André Chastel (1954), Droz, 2000 - Savonarole, Marina Marietti, PUF, «Que sais-je ?», 1998 - Le platonisme de Marcile Ficin et la cour d'Urbin, M.G. Pernis, Honoré Champion, 1997, - Jean-Claude Margolin et Sylvain Matton, «Marsile Ficin et l’alchimie. Sa position, son influence», Alchimie et philosophie à la Renaissance. Actes du colloque international de Tours (4-7 déc. 1991), Vrin, 1993 - La création poétique au XVIe siècle en France, Henri Weber (1955), Nizet, 1994 - Individu et cosmos dans la philosophie de la Renaissance, Ernst Cassirer, Éditions de Minuit, 1983 - La Renaissance, philosophie de l'homme, Ernst Cassirer (1948), éd. Man Association ALDÉRAN © - cycle de cours “La philosophie de la Renaissance” - Code 4310 - 10/01/2011 - page 59
