L`ADIAM 94 (Musiques et danses en Val-de

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ERRATUM
Pour des raisons techniques indépendantes de notre
volonté, l’interview de Didier Sendra n’a pas été publiée
dans sa forme définitive. Toutes nos excuses aux
intéressés. Vous pouvez la lire ci-dessous dans son
intégralité.
L’ADIAM 94 (Musiques et danses en Val-de-Marne)
Entretien avec Didier Sendra
Que signifie le sigle ADIAM, et comment est né ce type d’associations ?
Le sigle signifie Association Départementale d’Information et d’Action Musicale.
Le terme générique pour ce type de structure est en fait ADDM (Association
Départementale de Développement Musical).
Ces associations sont nées de la volonté du Ministère de la Culture de créer un lien
entre la politique culturelle de l’État et la politique culturelle des collectivités
territoriales. Elles sont actuellement implantées dans une soixantaine de départements.
Les premières associations ont vu le jour au milieu des années 70 sous l’impulsion de
Marcel Landowski, et connurent un essor important au début des années 80. Leur
développement est aujourd’hui stationnaire.
Quelques mots sur l’histoire de L’ADIAM 94 en particulier ?
Notre ADIAM a été créée durant le grand élan des années 80, en 1985 précisément.
L’association est financée par l’État -ministère de la Culture- et le Conseil général du
Val-de-Marne. Au départ ces associations étaient plus particulièrement spécialisées
dans le domaine musical, mais très vite, leur action s’est étendue au domaine de la
danse. Aujourd’hui la tendance est à englober l’ensemble du secteur du spectacle
vivant (théâtre, cirque, arts de la rue). Mais, nous à l’ADIAM 94 nous ne sommes pas
dans cette logique là. Le domaine de la danse est moins développé que dans les
associations similaires, de par la présence dans notre département de la biennale
nationale de danse contemporaine, un festival qui a une action permanente importante
dans le domaine de la danse et qui travaille actuellement sur un projet de Centre de
Développement Chorégraphique. De ce fait, nous nous posons la question de recentrer
notre activité principalement sur la musique.
Quelles sont vos missions ?
Principalement l’information, l’action et la médiation.
Une mission d’information des publics sur tous les aspects de la vie musicale.
Notre mission d’information concerne le grand public, les professionnels et les élus.
Nous sommes une structure qui collecte l’information et qui la diffuse, en fonction des
besoins qui sont repérés. Ça se traduit par du conseil informel ou par un dispositif : le
RMD -réseau musique et danse-, qui a été mis en place à l’échelle nationale. C’est un
logiciel informatique qui été créé spécifiquement pour le domaine de la musique et de
la danse, dans un souci de mise en cohérence du traitement de l’information, au niveau
national. À travers ce logiciel, nous collectons des informations sur les domaines qui
nous préoccupent. Puis, nous traitons cette information et nous la diffusons au public.
Bientôt, une grande part de ces informations sera consultable sur Internet.
Une mission de développement musical.
Nous sommes des structures de développement musical. Les situations sont très
disparates, en fonction du contexte dans lequel on intervient. Nous sommes tenus de
nous adapter aux réalités culturelles et politiques des départements. Par exemple, dans
un département rural où il y a très peu de lieux de diffusion et par conséquent, une
programmation culturelle très restreinte, les ADIAM ont souvent été le lieu
d’organisation de la diffusion, en initiant des festivals, des manifestations, ou encore
en travaillant avec les communes pour construire des lieux adéquats. En fait, lorsqu’on
est une structure de développement, on se pose la question suivante : quelles sont les
lacunes sur le territoire dans lequel on intervient et quelles réponses y apporter, en
fonction bien sûr des priorités politiques du département ? Dans notre association,
nous sommes très peu tournés vers la diffusion, étant un département urbain doté de
nombreuses manifestations culturelles et où quasiment toutes les villes sont pourvues
de salles, de théâtres, gérés par des équipes travaillant à l’animation et à la diffusion
culturelle. Il est vrai qu’un certain nombre de ces manifestations sont nées ou ont eu
un lien direct avec l’ADIAM au départ, que ce soit le Festival-de-Marne dans le
domaine de la chanson française, ou le festival Sons d’hiver dans le domaine des
musiques actuelles ; mais notre objectif, ce n’est pas de gérer un festival ou une
manifestation sur le long terme, mais d’en développer le concept. Une fois que les
choses sont lancées, elles doivent pouvoir vivre de leur propre force.
Une action menée en faveur des pratiques amateurs
Quels types d’actions réalisez-vous au sein de l’ADIAM ?
Pour vous donner un exemple, nous soutenons l’organisation des rencontres de
musique de chambre à Ivry sur Seine, en étroite collaboration avec le conservatoire et
le service culturel de cette ville qui mène une politique d’accueil d’ensembles en
résidence : notamment le Quatuor à cordes Parisii et le Quintette à vent, Le concert
impromptu, deux formations de musique de chambre. Du fait de la résidence de ces
ensembles, nous avons mis en place avec Philippe Boivin, -directeur du conservatoire
et responsable de la programmation musicale à Ivry- ces rencontres de musique de
chambre, à destination de tous les musiciens amateurs du département. Un programme
est prédéterminé avec les musiciens professionnels, qui visitent ensuite les ensembles
amateurs sur leur lieu de pratique. Durant le week-end de l’Ascension, à Ivry-surSeine ces ensembles se retrouvent pour travailler leur répertoire, tandis que les
ensembles professionnels donnent des répétitions publiques et des concerts.
Comment faites-vous circuler l’information auprès des musiciens amateurs ?
Nous sommes passés par l’intermédiaire de la Fédération musicale du Val-de-Marne,
qui regroupe toutes les associations de musiciens amateurs, et par le réseau des
conservatoires.
Quelle tranche d’âge cela concerne-t-il ?
Cela va d’élèves de conservatoires, aux adultes ayant une activité professionnelle.
D’autres exemples d’actions et de réalisations…
Dans quels autres domaines intervenez-vous ?
Autour du jazz
Nous organisons un stage de jazz pour les musiciens amateurs, l’été à Sucy-en-brie,
avec l’école de musiques actuelles : « Climats ».
Autour de la pratique de la chorale
Nous avons crée un atelier choral qui a participé à un projet professionnel au théâtre
Jean Vilar de Vitry-sur-Seine : il s’agissait de monter une pièce de Brecht, La
Décision, avec une musique de Hanns Eisler. Cette pièce qui n’a jamais été jouée en
France, comporte un chœur qui est en fait un acteur de la pièce. Nous avons donc réuni
pour ce projet des choristes du département. C’était pour eux un travail à la fois
musical et théâtral, dans un contexte de réalisation professionnelle.
Les musiques actuelles
Nous intervenons également dans le domaine des musiques actuelles, pour lequel nous
mettons en place des actions d’accompagnement des groupes, qui reçoivent sur leurs
lieux de répétitions des visites d’artistes professionnels, qui les aident dans leur travail
de constitution d’un répertoire. Il y a également des formations pour les chanteurs des
groupes de musiques actuelles, des ateliers d’expression scénique, sur des sujets tels
que : comment passer le cap de la scène ?
L’association couvre tous les types de musique. Est-ce une volonté politique de
votre part ?
Ce type d’association a de toute façon une mission généraliste, et nous devons donc
nous préoccuper de l’ensemble des pratiques, qu’elles soient professionnelles ou
amateurs, en fonction des besoins repérés dans l’ensemble des esthétiques musicales.
C’est pourquoi, nous mettons en place un certain nombre d’actions dans le domaine
des musiques traditionnelles également. Et là, nous avons une fonction de
programmation, car il n’y a pas de manifestation départementale clairement identifiée
dans ce domaine. Tous les dimanches du mois juin, nous programmons une série de
concerts de musiques traditionnelles, du monde dans le théâtre de Verdure de la
roseraie du Val-de-Marne à l’Haÿ-les-Roses. Cette année, la thématique portait sur les
musiques de la migration gitane. On est parti du berceau du peuple gitan -le Rajasthan, en passant par l’Europe orientale et centrale, avec la musique tzigane, jusqu’à
l’Andalousie avec le flamenco.
L’action éducative
Parlez-nous de vos actions éducatives ?
Nous avons un grand nombre d’actions qui permettent de faire un lien entre la
diffusion artistique professionnelle et les écoles de musique. Nous montons des projets
pédagogiques qui sont directement en lien avec des projets de diffusion, ce qui permet
de mettre les enfants en situation.
Cette année, nous avons mis en place un ciné concert, dans le cadre d’un festival de
cinéma pour le jeune public : Ciné junior 94. L’association a passé commande à un
compositeur qui a écrit une musique pour un orchestre de conservatoire sur un film de
Buster Keaton. Au total, trois conservatoires étaient réunis : Bonneuil-sur-Marne,
Maisons-Alfort et Villiers-sur-Marne. Il y a eu autour de ce projet tout un travail de
sensibilisation sur le rapport existant entre la musique et l’image.
En matière d’action pédagogique, l’association joue souvent un rôle de médiateur, elle
n’impose pas un projet, elle écoute les propositions des structures artistiques ou des
conservatoires et les aide à mettre en place leur projet.
Le travail sur le développement des pratiques et des publics.
On va trouver les publics potentiels chez des amateurs ou des enfants qui sont en
situation d’apprentissage. On essaie à travers nos différentes actions de favoriser un
lien plus fort entre la population au sens large du terme et la vie artistique du
département, d’élargir le cercle des publics et des praticiens.
Le 94 est-il un département favorisé au niveau des structures et de l’action
culturelle ?
C’est un département riche sur le plan de la vie culturelle et artistique, qui a une
politique culturelle bien structurée, bien que l’on puisse encore constater des disparités
en terme de population. Cela renforce le besoin de structures comme la nôtre, qui
sommes en fait un intermédiaire entre la proposition artistique et le travail en direction
des publics.
Le travail avec l’Éducation nationale.
Ce travail intervient dans le cadre de la Charte départementale pour les pratiques
vocales et chorales à l’école. L’ADIAM est ici en charge d’actions tournées vers la
formation. Des plans de formation locaux ont été mis en place, dans lesquels un
professeur de conservatoire forme des professeurs des écoles aux techniques vocales et
à la direction de choeur. Nous essayons également de favoriser des réalisations
artistiques associant des enfants des écoles, avec des équipes artistiques en résidence,
soit dans une ville, soit à l’échelle du département. Ce sera le cas avec le projet
Mozartiana, qui permettra à 250 enfants des écoles du Val-de-Marne de chanter avec
l’ONDIF au mois de mars prochain.
Qu’en est-il de votre fonction au sein du conseil général ?
Je suis conseiller pour la musique au service culturel départemental. Je m’occupe de
tous les dispositifs –aide au fonctionnement des associations musicales et des
orchestres, aides au projet dans le domaine de la réalisation et de la diffusion musicale,
aides à l’aménagement et à l’équipement de lieux de musiques actuelles, suivi des
manifestations départementales et des festivals- et de la politique culturelle
départementale dans le domaine de la musique. Je suis ici plus dans une logique de
propositions que de montage d’actions.
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