Annick Deyris, CPEM 1
PRINTEMPS DES POETES
« COULEUR FEMME »
Des représentations possibles connotées par la Femme :
Les écoutes musicales proposées
La Femme est présente en musique dans le rôle :
-d’inspiratrice d’un compositeur,
-d’un personnage (d’opéra ou de chanson surtout, d’un texte poétique mis en musique).
C’est essentiellement sa beauté et sa sensualité qui sont célébrées.
-d’interprète virtuose (vocal ou instrumental)
-de compositrice. On dénombre très peu de compositrices connues au cours de l’Histoire. Deux sont
citées ici : Hildegarde Von Bingen et Clara Schumann. On en compte davantage dans les musiques
actuelles, principalement dans le domaine de la chanson.
Le thème « Couleur Femme » peut donc se décliner selon
-le timbre d’une voix,
-le portrait d’une femme, (aimée, aimante, délaissée, laide, belle, douce, courtisée etc.)
-l’expression personnelle
Voici quelques exemples de pièces musicales pouvant être abordées en classe et permettant de
balayer les différentes périodes de l’Histoire des Arts, depuis le Moyen Age.
Eve, tentatrice,
poussant au
mal, Sorcière
Divinité
Travail
domestique
Beauté
esthétique
Maternité,
Mère nourricière
Amour
homme/femme
Fécondité
Beauté
Sensualité
/laideur
Femme
Profession,
Compositrice
notamment
Annick Deyris, CPEM 2
MOYEN AGE
XIIe siècle
o La femme compositrice;
Hildegarde von Bingen (1098-1179) ; Chant de l’extase
Hildegarde recevant l'inspiration divine
Hildegarde de Bingen est une religieuse et une grande mystique allemande, née en 1098 et morte en
1179. A l'âge de huit ans, elle entre au couvent.
A 43 ans, elle commence à consigner dans un manuscrit appelé le Scivias (du latin "Sache les voies de
Dieu") des visions qu'elle a depuis son plus jeune âge. Elle y peint de magnifiques illustrations. Elle
compose également de la musique religieuse.
Annick Deyris, CPEM 3
o La femme-Reine symbole sensuel du renouveau;
Ballade de la reine d’avril,
anonyme du XIIe siècle, chanson de troubadour
Structure A A’ BB’
chant, flûtets, rebec, trompette marine, vielle à roue, tambourin à cordes, percussions
A l’entrée du temps clair
Pour joie recommencer
Et pour irriter le jaloux
La Reine veut montrer
Combien elle est amoureuse
A la rue, à la rue, Jaloux
Laisse-nous danser entre nous
Elle a fait partout mander
Qu’il n’y ait jusqu’à la mer
Pucelle ni bachelier
Qui ne vienne danser
Dans la danse joyeuse
Qui donc la voit danser
Et son gent corps remuer
Peut bien dire en vérité
Qu’elle n’a pas au monde sa pareille
La joyeuse Reine
Les troubadours
La musique profane, troubadours et trouvères
La poésie lyrique du Moyen Age naît au XIe siècle avec les troubadours au sud (surtout en Aquitaine) et un
siècle plus tard avec les trouvères au nord et les Minnesänger dans les pays germanophones. Vers 1200, il
connaît son apogée et décline au XIIIe s.
La poésie lyrique est surtout cultivée par la noblesse. Troubadour et trouvère viennent de trobar, trouver,
inventer des textes et de la musique. On a retrouvé beaucoup de manuscrits souvent sans la musique.
Plusieurs types de chansons sont pratiquées dont
-le type litanie interprétée à la manière d’épopées anciennes et où chaque vers est chanté sur la même
mélodie
-la chanson de geste, poèmes héroïques (Chanson de Roland)
-le type chansons de danse (formes avec refrain) : ballade, virelai, rondeau (alternance chœur
(refrain)/soliste chantant la même mélodie)
Les mélodies sont les mêmes que les chants religieux. On adapte souvent un nouveau texte à un air existant.
Il existe différents thèmes de chansons :
amour courtois (désir inassouvi, réalisations simulées)
chanson d’aube (l’aube sépare les amoureux)
chanson de pastourelle (amour entre un chevalier et une bergère)
chanson de croisade (appel ou narration)
sirventès (politique ou morale)
planh (déploration de la mort d’un seigneur)
Premier troubadour connu : Guillaume d’Aquitaine (1071-1127)
Sa petite fille Éléonore d’Aquitaine diffuse l’art des troubadours en épousant Louis VII roi de France puis le duc
d’Anjou-Plantagenêt qui devint Henri II d’Angleterre.
Pour les trouvères, beaucoup de noms sont cités :
1150-1200 : Chrétien de Troyes, Richard Cœur de Lion
1250-1300 : Jehan Bretel, Adam de la Halle
Annick Deyris, CPEM 4
o Absence de Femme
Graduel de la Messe de Noël
Chant grégorien, Ecole Notre Dame, XIIe siècle, religieux, anonyme
Les femmes ne sont pas autorisées à chanter dans les églises. Les enfants tiennent les voix aigues. Ils sont très
jeunes pris en charge dans les monastères (nourris, logés, instruits) et doivent chanter tous les offices dans les
églises.
Ici c’est le contreténor Gérard Lesnes qui chante la voix aigue.
XVe siècle
o A la Femme divinité et mère
O Maria stella maris
Religieux, anonyme
Polyphonie en l’honneur de Marie
Au Moyen Age, la musique de l’Eglise réside en monodie
o A la Femme parfaite (belle, bonne et sage !)
Belle, bonne, sage, Baude Cordier: un rondeau au XVe siècle
profane
(1380 - vers 1440) est un compositeur français représentatif de l'Ars subtilior français.
Le poème de Cordier lui-même, est un rondeau articu en décasyllabes regroupés en deux huitains. Le
refrain, for de deux vers de 10 pieds, ouvre le rondeau. Il est suivi par quatre vers et la première strophe
se termine par une reprise du refrain.
Le second huitain est compode quatre vers, du refrain puis par la reprise des troisième et quatrième vers
du premier huitain.
Les rimes des deux huitains sont tout d’abord embrassées, et dans la seconde partie, croisées :
Belle, bonne sage, plaisant et gente, [a]
A ce jour cy que l’an se renouvelle [b]
Vous fais le don d’une chanson nouvelle [b]
Dedens mon cuer qui a vous se presente. [a]
De recepvoir ce don ne soyés lente, [a]
Et vous suppli, ma doulce damoyselle, [b]
Belle, bonne, sage, plaisant et gente, [a]
A ce jour cy que l’an se renouvelle [b]
Car tant vous aim que aillours n’ay mon entente [a]
Et sy sçay que vous este seule celle [b]
Qui fame avés que chascun vous appelle [b]
Flour de beauté sur toutes excellente. [a]
Belle, bonne, sage, plaisant et gente, [a]
A ce jour cy que l’an se renouvelle [b]
Vous fais le don d’une chanson nouvelle [b]
Dedens mon cuer qui a vous se presente. [a]
Annick Deyris, CPEM 5
Nous voyons clairement les rimes avec la terminaison ente, notées [a] et les rimes qui finissent en elle,
notées [b]. En groupant les vers par deux, on obtient les couples [a,b] et [b,a], que nous nommons
respectivement A et B, ce qui nous permet de visualiser la structure type du rondeau : A-B-A-A-A-B-A-B.
A l’écoute du morceau, on entend deux voix d’hommes, l’une plus grave que l’autre, accompagnées par un
instrument à cordes (luth probablement). Le refrain est toujours chanté sur la même mélodie. La voix
principale amorce le texte et est suivie de façon retardée par la seconde. Une courte introduction
instrumentale sépare les refrains et couplets.
Partition en forme de calligramme :
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