Le temps du carême a préparé les chrétiens à entrer par le dimanche des Rameaux dans la Semaine sainte, sommet de notre année liturgique. Avec les récits de l’évangile, nous allons revivre les derniers événements de la vie de Jésus, faire mémoire de l’institution du sacrement de l’eucharistie au cours de la dernière Cène, le suivre dans sa Passion et sa mort sur la Croix, veiller en silence près du tombeau où son corps a été déposé en attendant sa résurrection. C’est donc bien un temps favorable qui nous est offert pour mieux « connaître le Christ, éprouver la puissance de sa résurrection et communier aux souffrances de sa Passion, en devenant semblables à lui dans sa mort, avec l’espoir de parvenir à la résurrection d’entre les morts » comme le dit saint Paul dans sa lettre aux Philippiens (3, 10-11). Tous, nous sommes appelés à vivre ce temps intense pour l’Église en rejoignant nos communautés paroissiales, en nous réconciliant avec Dieu et notre prochain, en continuant d’accompagner les catéchumènes qui se préparent à recevoir le baptême au cours de la nuit de Pâques. Reprenant alors conscience des exigences de notre propre baptême, nous pourrons renouveler nos promesses avec les nouveaux baptisés dans la joie du Christ ressuscité. Belle montée vers Pâques ! + André cardinal Vingt-Trois, archevêque de Paris Comment répondre à l’appel ? Le carême est un temps favorable pour répondre aux appels de Dieu dans votre vie. Prenez le temps de l’écouter dans la prière et en lisant sa Parole. Soyez attentifs aux désirs que vous avez au fond du cœur. Laissez-vous interpeller par les personnes et les événements. Considérez les besoins de ceux qui vous entourent. © madeinseven.com / Photos : Greek orthodox icon depicting Jesus's crucifixion (photo)/Godong/UIG / The Bridgeman Art Library; M.-C. Bertin; J. Féjoz ; Y. Boschat; D.M.; BCSM; Starbuck melo. Chers amis, Des Rameaux à Pâques une semaine pour revenir à Dieu Un temps propice pour se dépouiller « Chers frères et sœurs, que ce temps de carême trouve toute l’Église disposée et prête à témoigner du message évangélique à tous ceux qui sont dans la misère matérielle, morale et spirituelle ; message qui se résume dans l’annonce de l’amour du Père miséricordieux, prêt à embrasser toute personne, dans le Christ. Nous ne pourrons le faire que dans la mesure où nous serons conformés au Christ, Lui qui s’est fait pauvre et qui nous a enrichis par sa pauvreté. Le carême est un temps propice pour se dépouiller ; et il serait bon de nous demander de quoi nous pouvons nous priver, afin d’aider et d’enrichir les autres avec notre pauvreté. Que l'Esprit Saint […] nous soutienne dans nos bonnes intentions et renforce en nous l'attention et la responsabilité vis-à-vis de la misère humaine, pour que nous devenions miséricordieux et artisans de miséricorde. Avec ce souhait je vous assure de ma prière. « Message du Cardinal Vingt-Trois pour le carême Église Catholique de Paris Pape François Pourquoi vivre la charité pendant le carême ? «Faisons attention les uns aux autres pour nous stimuler dans la charité et les œuvres bonnes.» (He 10, 24) Cet appel biblique s’adresse à tout chrétien, et plus particulièrement au moment du carême, temps privilégié pour se rapprocher de Dieu et renouveler sa foi. Ce qui est au cœur de la vie chrétienne, c’est d’abord la charité. C’est pourquoi la tradition chrétienne prescrit le partage et l’aumône pendant le temps qui précède Pâques : à travers des dons aux plus pauvres, mais aussi des moments partagés, du temps donné, ou simplement un regard d’amour renouvelé envers ses frères. Dimanche des Rameaux Le dimanche qui précède la fête de Pâques marque l’entrée dans la Semaine sainte. Pendant la messe de ce jour des Rameaux, des branches de buis sont bénies en mémoire de l’arrivée triomphale de Jésus à Jérusalem : quelques jours avant sa mort sur la croix, le peuple juif l’a acclamé en brandissant des palmes et des branches d’arbustes (Mt 21, 1-11). Après la célébration, la tradition catholique est de placer le buis dans les maisons sur les crucifix ou dans les cimetières sur les tombes. Ce geste symbolise la foi en la résurrection de Jésus Christ. Jeudi saint C’est le jour où l’on commémore le dernier repas de Jésus avec ses disciples. Au cours de la Cène, le Christ, à travers le geste du pain et du vin, donne à ses disciples son corps et son sang : c’est la première Eucharistie. Lors de la messe de la Cène, le jeudi soir, le prêtre reproduit également un autre geste d’amour du Seigneur à ses apôtres : un linge noué à la taille, il lave les pieds de douze fidèles. Dans la plupart des paroisses parisiennes, la messe est suivie d’une veillée de prière au « reposoir » , autour du Pain de Vie, le Christ présent dans son eucharistie. Les chrétiens sont invités à accompagner le Seigneur et à méditer sur son agonie. Souvent, ils peuvent revenir prier devant le Saint-Sacrement en pleine nuit. Prière devant le Saint-Sacrement Devant Jésus hostie exposé sur l’autel ou abrité dans un ciboire au reposoir, il est possible de prier en silence ou en s’appuyant sur un texte : « Humblement, dans le silence de mon cœur, je me donne à toi, mon Seigneur. Par ton amour, fais-moi demeurer humble et petit devant toi. Comment se confesser ? Se confesser, c’est se replacer devant l’amour miséricordieux du Seigneur. Face à lui, le chrétien reconnaît qu’il n’a pas toujours aimé : il fait le point sur ses actes, ses manquements et ses pensées qui ont été contre l’amour des autres et de Dieu. Il demande à l’Esprit Saint sa lumière et sa force pour dire ses péchés au prêtre. Après avoir reçu l’absolution de ses fautes, le prêtre lui propose de réciter une prière ou de faire un acte de réparation. Il est facile de rencontrer un prêtre dans les églises parisiennes ; (se renseigner à l’accueil). Entre tes mains, je remets ma vie, ma volonté, tout mon être. Enseigne-moi ta sagesse, Ô Dieu, viens habiter mon silence. Je porte en moi ce besoin d’amour, de me donner, de me livrer, sans retour. Vierge Marie, garde mon chemin dans l’abandon, la confiance de l’amour. » Vendredi saint Ce jour-là, l’Église commémore la Passion du Christ – l’ensemble de ses souffrances depuis son arrestation au jardin des Oliviers, à Gethsémani – et sa mort sur la croix. Samedi et dimanche de Pâques Pendant la journée du Samedi saint, les catholiques sont invités à méditer, dans l’espérance, sur les souffrances de Jésus, sur sa mort et son ensevelissement. Puis, dans la soirée, une veillée, appelée la vigile pascale, célèbre le passage de la mort à la résurrection de Jésus Christ : elle commence dans les ténèbres pour laisser peu à peu place à la lumière grâce à des cierges, symboles de la présence vivante de Jésus Christ. Pour s’unir à Jésus souffrant, il est demandé le jeûne et l’abstinence de viande aux fidèles qui le peuvent physiquement. Tous sont invités à participer aux chemins de croix, évocations des derniers moments de la vie de Jésus : il y en a dans les rues et dans les églises vers midi et à 15h. Enfin, l’office de la Croix, temps de prière dépouillé avec la vénération de la croix, est proposé dans l’après-midi ou le soir. Pourquoi jeûner ? Cette expérience de privation de nourriture peut aider l’homme à se décentrer de lui-même et à ouvrir davantage son cœur aux autres et à Dieu, par exemple à travers la prière ou la solidarité envers les plus fragiles. C’est un temps de retour à l’essentiel. Pratiqué par Jésus dans le désert, le jeûne est demandé par l’Église catholique le mercredi des Cendres et le Vendredi saint. Pendant cette célébration, les catholiques renouvellent les promesses de leur baptême et de nombreuses personnes sont baptisées. À Paris, 380 adultes en 2014. Le lendemain, la messe du dimanche de Pâques célèbre la résurrection de Jésus Christ. Cette fête est le fondement de la foi chrétienne. Pâques œcuménique En 2014, la fête de Pâques tombe le même jour dans le calendrier liturgique de toutes les confessions chrétiennes. C’est l’occasion pour les catholiques, orthodoxes et protestants d’Île-de-France de célébrer ensemble la résurrection du Christ. Ils sont tous invités à un rassemblement le dimanche 20 avril à 7h30 à la Grande Arche de la Défense (Hauts-de-Seine). Plus d’infos : http://paques2014.blogspot.fr