Article Croisade M. Negrell
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La Croisade des Rabat‐Joie Il y a toujours Jean‐Charles pour sauver les habitants de Bourougnan. Après nous avoir conté en 4 saisons la vie du village, Daniel Villanova se lance dans la confrontation du village avec les malheurs de la planète. Ce fut l’an dernier « Jean‐Charles, président » et les avanies sarkoziennes. Aujourd’hui, c’est, autre malheur, l’exploitation du gaz de schiste, avec « La Croisade des Rabat‐Joie (No gazaran) » sous la présidence de Hollande. A son accoutumé, il donne la parole aux gens de peu, c’est‐à‐dire à nous‐mêmes. L’un d’entre eux, c’est‐à‐dire l’un d’entre nous, Jean‐Charles, apôtre de la vie et du rire, c’est‐à dire, peut‐être, Villanova lui‐même, va user auprès des siens d’une pédagogie d’enfer pour rallier la population à la résistance à l’empoisonnement. Il recourt aux forces occultes contre les forces incultes. L’ignorance est vaincue. Les mensonges des propagateurs des bienfaits de l’exploitation du gaz de schiste et leurs pernicieuses intentions sont révélés à tous. Chefs d’industrie, experts, journalistes, politiques sont « vertement » dénoncés pour leurs mensonges et leur servilité à la finance mondiale. On connaît la propension de Daniel Villanova à détruire la superbe des politiques de tout bord. Mais, avec sa dernière « Croisade » le comédien atteint des sommets de pertinence et d’humour à l’encontre des politiques de « gauche » coupables de forger, en spécialistes, le consentement des populations pour en abuser. L’ordre mondial s’éclaire du local. Bourougnan est au centre. En fin, pirouettes et pitreries sont incessantes. A chacune d’elles, le spectateur la reçoit comme le coup de grâce définitif. Il ne sait pas encore que la meilleure est à venir. Une surabondance de rires accompagne en permanence le réalisme burlesque de l’œuvre. Rire pour soigner son mal « au politique », et surtout pour ne pas en mourir. Vaincre par le rire et les mots ce qui nous oppresse dans les faits. Respiration et légèreté. Volupté et consolation. Voici tout l’art de Daniel Villanova. Michel Négrell (Philosophe)
